La Vie plein les mains
76 pages
Français

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Description

L'église était au cœur de la vie des Canadiens français du Manitoba au milieu du 20e siècle.
On verra apparaître le petit écran qui rassemblera toute la famille le samedi soir. Le hockey, surtout le Canadien de Montréal, deviendra peu à peu une nouvelle religion surtout chez les garçons.
Lentement mais sûrement, la vie à la campagne dans les prairies manitobaines comme à la ville se dirigeait vers la mécanisation. Les chevaux servant jadis d’aide à la ferme ou de moyen de transport se voyaient supplanter par des tracteurs et des automobiles. L’auteur ne manque pas d’exposer avec humour, dans son roman, les écarts que se permettait la jeunesse dès qu’elle en avait la chance.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 juillet 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782896116478
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La vie plein les mains
Jean-Marie Taillefer
La vie plein les mains
Tous droits réservés.
© 2018 Jean-Marie Taillefer
© 2018 Éditions des Plaines
ISBN : 978-2-89611-645-4
Ce roman est une œuvre littéraire qui représente l’expression artistique de l’auteur.
Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite ou transmise sous aucune forme ou par quelque moyen électronique ou mécanique que ce soit, par photocopie, par enregistrement ou par quelque forme d’entreposage d’information ou système de recouvrement, sans la permission écrite de l’éditeur.
Les Éditions des Plaines remercient le Conseil des arts du Canada et le Conseil des arts du Manitoba du soutien accordé dans le cadre des subventions globales aux éditeurs et reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada et du ministère du Sport, de la Culture et du Patrimoine du Manitoba, pour leurs activités d’édition.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Taillefer, Jean-Marie, auteur
La vie plein les mains / Jean-Marie Taillefer.
Publié en formats imprimé(s) et électronique(s).
Comprend du texte en anglais.
ISBN 978-2-89611-645-4 (couverture souple).--ISBN 978-2-89611-646-1 (PDF).--
ISBN 978-2-89611-647-8 (EPUB).--ISBN 978-2-89611-648-5 (MOBI)
1. Taillefer, Jean-Marie--Enfance et jeunesse. 2. La Broquerie (Man.)--
Biographies. I. Titre.
FC3399.L29Z49 2018 971.27'4092 C2018-900071-6
C2018-900072-4
Dépôt légal, 2018 :
Bibliothèque et Archives Canada, Bibliothèque nationale du Québec
et Bibliothèque provinciale du Manitoba.
Mise en page et couverture : Esthée Freynet
Édition : Plaines
Photo de la couverture : © Thedreamstock | Dreamstime.com
Les Éditions des Plaines
C.P. 123 Saint-Boniface (Manitoba) Canada R2H 3B4
Tél. : 204 235 0078 • admin@plaines.mb.ca • www.plaines.ca
TABLE DES MATIÈRES
1. Pas une religieuse, pas une femme, mais un homme
2. Le football brisien
3. Le Tube et la Vierge
4. Les points culminants du visionnement
5. Les rituels du samedi
6. Le culte de la lutte
7. Un demi-dieu politique vient semer son évangile
8. La musique anglaise envahit notre patelin
9. La vie secrète de Cloris
10. Mon autre sœur clouée sur place
11. Vendredi soir à la Cité des automobiles
12. Une noce chez les Lussier
13. Le quotidien et le sublime
14. La mort vient visiter notre patelin
15. Les soirées d’insouciance
16. Le King
17. Mon père, le barbier
18. Notre curé, l’Omniprésent
19. La rencontre des Titans pour ne pas dire têtus
20. Le grand départ
21. La rentrée du foin
22. Le retour des classes
23. Une nouvelle vieille maîtresse
24. La consolidation
25. Les outils pédagogiques de notre enseignante
26. La musique du cœur
27. Le sport canadien par excellence
28. Le Massey : un engin redoutable
29. L’Indy sur la route de Steinbach
30. La fin d’une époque
31. L’histoire vivante et étirée
32. Le trône qui satisfait plusieurs besoins
33. L’Halloween et le Grand Coup
34. Rites religieux bien observés
35. Fin de l’année et fin d’une ère
36. La dernière journée
37. L’été avant la grande aventure
38. Un baiser d’adieu
Remerciements
J'aimerais remercier ma sœur, Thérèse Arnal, qui a dactylographié un manuscrit presque illisible. À mes amis Raymond Boily, Bernard Bocquel et Gérard Gagnon, je dis merci du fond du cœur pour avoir relu et amélioré les premières ébauches. J'espère qu'ils resteront toujours mes amis.
Je voudrais aussi témoigner ma gratitude à Joanne Therrien et à l'équipe des Plaines pour leur appui constant. À mon épouse Lynne, tout mon amour, pour son soutien inlassable.
J'aimerais aussi reconnaitre une grande dette envers ma communauté, c'est-à-dire aux gens de mon village natal, mais aussi à l'ensemble de la communauté francomanitobaine qui ont inspiré ce récit.
1 Pas une religieuse, pas une femme, mais un homme
MON VILLAGE vivait encore à une époque révolue. Les gens étaient extrêmement religieux et se laissaient encore guider pour ne pas dire diriger par le curé. De plus, la vieille école où on indiquait sur un panneau « St-Joachim School S.D. 981 » (District scolaire neuf cent quatre-vingt-un) allait bientôt être remplacée. Les vents de changement soufflaient aussi bien sur notre hameau que sur l’ensemble de notre province. Je dois dire que la planète entière allait subir des chocs dans les domaines politique, culturel et religieux parmi bien d’autres.
Mais ne devançons pas les choses. Lorsque j’ai repris les cours en sixième année, c’était toujours dans la vieille école. Cette fois, nous étions au deuxième étage. La situation était vraiment étrange, puisque notre nouveau professeur était un homme. Mon Dieu, quelle nouvelle formidable! Finalement, un des nôtres allait essayer de nous inculquer le savoir et la discipline. La plupart des filles étaient heureuses aussi. Les rumeurs voulaient qu’il soit jeune et célibataire. Mais, était-il « cute »? C’était la question de l’heure dans les cercles féminins, même chez certaines mères. Chez les garçons, les questions pertinentes étaient : a-t-il un beau char? Est-il bon au hockey? Ces questions et bien d’autres circulaient dans la communauté au début de l’année scolaire.
Elles ont été vite répondues le matin de la première journée de classe lorsqu’une grande voiture rouge, une « Impala », s'est stationnée devant la clôture de l’école. Les admirateurs des autos GM étaient convaincus que le conducteur serait sans doute un bon enseignant. Son choix de voiture démontrait qu’il avait certainement un goût raffiné et une sagesse avancée pour son jeune âge. Les amateurs des Ford réservaient toutefois leur jugement.
La portière s’est ouverte et un beau jeune homme est descendu de la voiture. S’il était aussi bon au hockey, il répondrait alors à toutes les exigences de la communauté. Il s'est penché pour sortir quelque chose de sa voiture. C’était sans doute son sac d’école avec ses livres. Mais non, il a sorti des béquilles! Il s'est mis alors à marcher appuyé sur ces machins en fer, essayant de ne pas perdre l’équilibre. S’agissait-il d’une condition temporaire? Probablement. Il s’était sûrement cassé une cheville en jouant à la balle. Une fois guéri, il pourrait se joindre à l’équipe de hockey. Il restait beaucoup de temps avant le début de la saison.
Mais en se présentant en classe quelques minutes plus tard, il nous a annoncé qu’il était atteint d’une maladie incurable qui s’appelait la sclérose en plaques. Il a ajouté que cette condition était dégénérative et qu’avec le temps elle conduisait à la mort. Il a continué : « Ça, c’est la mauvaise nouvelle. Maintenant pour les bonnes nouvelles : la maladie évolue très lentement et je ne souffre pas tellement pour l’instant. Voilà, j’espère que nous allons avoir une bonne année ensemble et que nous aurons beaucoup de plaisir. » Du plaisir en classe, mais était-il sérieux? Nous allions vite l’apprendre. Notre nouveau maître était une personne douce, qui avait l’art de maintenir le contrôle sur ses élèves. Il nous faisait travailler en groupe. La possibilité d’un chaos total existait, compte tenu du potentiel d’espièglerie de certains élèves que je ne nommerai pas. Toutefois, il nous tenait tous en ligne en insinuant qu’il pourrait peut-être laisser tomber les activités de onze heures quarante-cinq et quinze heures quinze. Après une telle menace voilée, le silence régnait dans la classe et tout le monde se mettait au travail avec assiduité.
C’était clair que ces deux sessions de quinze minutes nous étaient chères. Dès que l’horloge marquait onze heures quarante, l’anticipation était palpable dans la classe. Tout le monde levait souvent la tête pour vérifier l’heure. On attendait avec autant d’impatience que les scientifiques de la NASA lors de la lancée d’une fusée dans l’espace.
À onze heures quarante-quatre, tout le monde rangeait livres et cahiers et on se croisait les bras. Le moment était arrivé. Le grand livre sortait et notre professeur avec sa voix de baryton commençait à lire en anglais les aventures de Huckleberry Finn et son copain Tom Sawyer. Nos compagnons nous entraînaient dans des périples le long de la grande rivière Mississippi. On connaissait les amis de nos héros qui payaient pour aider à peindre la clôture de Huck. Jim, qui venait souvent à la rescousse de nos deux espiègles, était devenu un de nos copains intimes. Je ne me souviens pas de tous les détails, mais je me souviens très bien de cette grande joie qui m’envahissait lors de ces quelques minutes de lecture. Depuis, la lecture de romans écrits par des auteurs talentueux a toujours éveillé en moi cette joie, ce délice intellectuel. Mon professeur nous avait présentés à Mark Twain, et nous avait en même temps aussi invités à jouir de la bonne littérature pour le reste de nos jours. En plus de nous divertir, ces sessions de lecture rendaient le reste des activités scolaires un peu plus digeste et les récréations brisaient la monotonie quotidienne.
2 Le football brisien
À L’AUTOMNE, notre nouveau professeur a introduit les garçons à un nouveau jeu, le football. Ce n’était pas le même jeu que celui des « Français de France » qu'ils appelaient le « football ». Nous, on appelait ce jeu le soccer. Ce que le professeur allait nous montrer était ce que les Français appelaient le football américain. Mais nous l’appelions le football canadien, car il y avait et il existe toujours une version purement canadienne du football américain. Après avoir clarifié cette nomenclature footballistique, notre professeur s’est efforcé de nous expliquer les règlements du jeu. Ça, c’était une autre paire de manches.
Dès que le centre avait remis le ballon au quart-arrière, tous les joueurs de l’équipe adverse se précipitaient sur lui ou sur le joueur qui avait reçu le ballon et ils s’empilaient sur ce dernier. Le chaos total! Lentement notre maître, comme nous l’appelions, nous a appris à jouer nos positions afin de nous assurer que le joueur

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