Le Déserteur
220 pages
Français

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Le Déserteur , livre ebook

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Description

Pour Thomas Manning, finie la vie de servitude. Après une enfance grise passée à l’ombre des murs du Château de Raby, où il travaille comme domestique, le jeune homme quitte famille et patrie pour aller tenter sa chance en Amérique, continent de tous les possibles. Malgré sa peur des animaux sauvages. Malgré le risque de tomber sur des Indiens sanguinaires.
Trop pauvre pour payer son passage de l’autre côté de l’Atlantique, il s’enrôle dans la marine, décidé à déserter aussitôt atteintes les côtes gaspésiennes.
Une fois qu’il se sera jeté à l’eau, impossible de reculer. Le châtiment qui attend tout déserteur capturé par l’armée est de mille coups de fouets. Aussi bien dire la mort. Pour échapper à ses poursuivants, Thomas devra revêtir plusieurs identités, dont celle qui marquera les mémoires : James Alford, fondateur du village de Shegouac.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 avril 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782764424681
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection dirigée par Isabelle Longpré
Du même auteur
La Vengeance des Dieux , Art Global Publishers, 1999.
Titres parus en langue anglaise :
ALFORD SAGA
The Deserter, Book One, McArthur and Company, 2010.
The Survivor, Book Two , McArthur and Company, 2011.
The Pioneer, Book Three , McArthur and Company, 2011.
The Pilgrim, Book Four , McArthur and Company, 2012.
High Hopes : Coming of Age at Mid-Century (co-authored by Michael Ballantyne), ECW Press, 1999.

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Almond, Paul
[Deserter. Français]
Le déserteur
(Saga Alford ; 1)
(Tous continents)
Traduction de : The deserter.
ISBN 978-2-7644-2348-6 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-2466-7 (PDF)
ISBN 978-2-7644-2468-1 (ePub)
I. Cyr, Danielle E. II. Titre. III. Titre : Deserter. Français. IV. Collection : Tous continents.
PS8601.L56D4814 2013 C813’.6 C2013-940524-0
PS9601.L56D4814 2013



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Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Dépôt légal : 2 e trimestre 2013
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada

Projet dirigé par Myriam Caron Belzile
Traduction : Danielle E. Cyr
Révision linguistique : Diane-Monique Daviau et Chantale Landry
Mise en pages : Andréa Joseph [ pagexpress@videotron.ca ]
Conception graphique : Célia Provencher-Galarneau
Illustration en couverture : Anouk Noël
Conversion au format ePub : Studio C1C4

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© 2013 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
PAUL ALMOND
Traduction de Danielle E. Cyr
À Joan

Scene in Plymouth Sound in August 1815 (Scène dans la baie de Plymouth Sound en août 1815), par John James Chalon. Le HMS Bellerophon figure au centre de l’image, entouré de groupes de personnes dans de petites embarcations, venues dans l’espoir d’apercevoir Napoléon.

Toile © National Martime Museum, Greenwich, London, Greenwich Hospital Collection.
Chapitre 1
B allotté sauvagement par les forts mouvements du navire, Thomas Manning ne cessait de se retourner dans son hamac accroché sous le pont, dans le quartier des enseignes. Il faisait face à un terrible dilemme : devrait-il prendre son quart aux huit coups de la cloche de bord ? Ou devrait-il plutôt déserter, sauter du navire et s’engager dans une aventure remplie de périls au Nouveau Monde ?
Tous les hommes du Bellerophon , un navire de soixante-quatorze canons de la marine royale, étaient épuisés, après avoir poursuivi un navire corsaire durant deux jours sur toute la baie des Chaleurs. Maintenant libérés de leurs tâches, ils dormaient dans leurs quartiers pendant que leur bâtiment de guerre attendait tant bien que mal la fin d’une forte tempête printanière à l’abri dans une anse. Mais Thomas, quant à lui, était incapable de faire cesser ses frayeurs grandissantes.
Il s’agirait d’abord de sauter du bateau et de nager jusqu’à la rive. Oui, se disait-il, mais pourrai-je nager le temps qu’il faudra dans ces eaux glaciales ? Il risquait en effet de ne pas survivre plus de quelques minutes. Et si, par chance, il atteignait le rivage, à une bonne centaine de verges, que lui arriverait-il une fois rendu là ? Engourdi par le froid, ne deviendrait-il pas une proie facile pour les animaux sauvages à coup sûr abondants aux alentours ? Quelle idée folle, se disait-il en fin de compte, que de même songer à tenter une pareille aventure.
À part les deux petits villages visités par le Bellerophon , il n’y avait rien d’autre sur cette côte que des forêts denses, des animaux féroces et des Indiens, probablement tout aussi féroces.
Dans les quartiers des enseignes, il avait parfois entendu les histoires horribles des tortures infligées par les Indiens, toutes plus terrifiantes les unes que les autres : ils auraient suspendu un prisonnier près d’un feu et l’auraient éviscéré vivant, puis ils auraient enroulé ses entrailles autour de son cou ; ou encore ils auraient mangé le cœur d’un autre devant lui pendant qu’il agonisait. Cela suffit, se réprimanda Thomas, sors-toi ces images de la tête. N’as-tu pas suffisamment de bonnes raisons d’avoir peur ?
Tout d’abord, se demanda-t-il, as-tu peur à l’idée de nager au milieu de cette mer déchaînée ? Ça, c’est certain, se répondit-il. As-tu peur de mourir de faim sur ces falaises couvertes de neige ? Bien sûr que j’ai peur, se dit-il de nouveau. Et as-tu peur d’être attaqué au milieu de la forêt, par des ours sortant de leur hibernation et aussi affamés que toi ? Mais oui ! Et, en plus, que dire de son statut de déserteur, qui lui vaudrait d’être poursuivi par la marine britannique ? Non, arrête ça, se dit encore une fois Thomas ; cesse d’évoquer ces visions des tortures qui pourraient te guetter. Pense plutôt à ce que tu peux accomplir.
Pense à une ferme là-haut sur ces falaises, construite avec les arbres des alentours. Pense à une femme, sa longue jupe gonflée par le vent, un enfant dans ses bras — ton enfant. Pense à toi-même en train de labourer derrière deux solides bœufs, creusant de profonds sillons rouges dans cette terre neuve et fertile. Pense à la camaraderie d’autres colons, imagine le bruit de leurs marteaux pendant qu’ils t’aident à bâtir ta grange, tout comme toi tu les aideras en retour. Songe à la chaleur d’un feu par un soir de givre, dans l’âtre que tu auras assemblé avec les pierres de ces rives, et à ta femme en train de rôtir un poulet de ta ferme.
Néanmoins, toujours recroquevillé dans son hamac, dans l’entrepont de cinq pieds de haut, ballotté par une mer déchaînée, Thomas Manning restait tout de même figé de peur. Il savait qu’il se préparait à commettre une folie. C’était bien le mot, une folie, pour ne pas dire une catastrophe annoncée. Faire face à tous ces défis que représentait le Nouveau Monde, les forêts solitaires, les animaux sauvages, son manque d’expérience de la vie de colon, le manque d’outils, l’absence de nourriture. Ce n’était peut-être qu’un rêve longtemps caressé, mais c’était pourtant un rêve puissant, et qui l’attirait de toute sa force colossale.
Jusqu’ici, semblait-il, personne n’avait essayé de déserter le long de cette côte. Ce n’était pas étonnant car, même si les règles de la marine royale étaient très strictes, et la vie disciplinaire vraiment rude, tant qu’un homme marchait au pas, il y était en sécurité. Jusqu’à la prochaine bataille, ou jusqu’à ce que Wickett, l’homme le plus tyrannique du bateau, s’en prenne à lui.
Il le revoyait en pensée, son expression sévère, ses yeux noirs qui vous dardaient sous d’épais sourcils, vous cherchant, vous repérant et vous suivant dans l’espoir de vous prendre à commettre une faute. Le premier maître à bord, surnommé Wicked Wickett 1 par l’équipage, était à l’image de l’armée britannique : impitoyable en matière de discipline et intrépide au combat. Il n’hésitait pas à condamner un homme au fouet à la moindre désobéissance ; mais il s’était d’autre part montré si courageux au combat que Thomas l’avait d’abord admiré. Il avait en effet été témoin de l’incroyable bravoure de cet homme qui avait eu l’avant-bras gauche arraché durant un combat. Le chirurgien avait à peine eu le temps de lui appliquer un tourniquet, qu’il avait insisté pour retourner dans le feu de l’action, exhortant les hommes avec une ardeur rare, hurlant les encouragements avec son lourd accent de Cornouailles. Petit, les cheveux noirs et le teint foncé, te

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