Le Maître de Ballentrae
116 pages
Français

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Le Maître de Ballentrae , livre ebook

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Description

Un vieux Lord vit avec ses deux fils, James l'aîné et Henry le cadet, et Miss Alison, une proche parent destinée à épouser James, au château de Durrisdeer - Écosse - en l'année 1745. La guerre de succession au trône éclate entre les Stuarts, menés par Charles-Édouard Stuart et le roi George II. Le lord prend le parti de répartir ses fils dans chaque camp. L'héritier direct devrait rester, mais il accepte de laisser le choix au hasard en jouant à pile ou face. Et c'est finalement lui qui part, laissant son père et sa fiancée sous la garde de son frère Henry...

Informations

Publié par
Date de parution 30 août 2011
Nombre de lectures 120
EAN13 9782820607935
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0011€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Ma tre de Ballentrae
Robert Louis Stevenson
1889
Collection « Les classiques YouScribe »
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Suivez-noussur :

ISBN 978-2-8206-0793-5
Dédicace

Voici une histoire qui s’étend sur de nombreuses années etemmène le lecteur dans bien des pays. Grâce à des circonstancesparticulièrement favorables l’auteur la commença, la continua et latermina dans des décors éloignés les uns des autres et trèsdifférents. Avant tout, il s’est très souvent trouvé en mer. Lepersonnage et le destin des frères ennemis, le château et le parcde Durrisdeer, le problème du drap de Mackellar et de la forme àlui donner pour les grandes migrations ; tels furent sescompagnons sur le pont, dans bien des ports où l’eau reflétait lesétoiles, telles furent les idées qui traversèrent souvent sonesprit au chant de la voile qui claque et furent interrompues(quelquefois très brutalement) à l’approche des requins. Mon espoirest que l’entourage ayant ainsi présidé à la composition de cettehistoire réussisse dans une certaine mesure à lui assurer la faveurdes navigateurs et des amoureux de la mer que vous êtes.
Et au moins, cette dédicace vient de très loin : elle a étéécrite sur les rivages hauts en couleur d’une île subtropicale àprès de dix mille milles de Boscombe Chine et du Manoir : décorsqui m’apparaissent tandis que j’écris, en même temps que je croisvoir les visages et entendre les voix de mes amis.
Eh bien, me voilà une fois de plus reparti en mer ; sansaucun doute il en est de même de Sir Percy. Envoyons le signalB.R.D. !
R. L S
Waikiki, 17 mai 1889 .
Chapitre 1 Ce qui se passa en l’absence du Maître

Tout le monde aspire depuis longtemps à connaître la véritévraie sur ces singuliers événements, et la curiosité publique luifera sans nul doute bon accueil. Il se trouve que je fus intimementmêlé à l’histoire de cette maison, durant ces dernières années, etpersonne au monde n’est aussi bien placé pour éclaircir les choses,ni tellement désireux d’en faire un récit fidèle. J’ai connu leMaître. Sur beaucoup d’actions secrètes de sa vie, j’ai entre lesmains des mémoires authentiques ; je fus presque seul àl’accompagner dans son dernier voyage ; je fis partie de cetteautre expédition d’hiver, sur laquelle tant de bruits ontcouru ; j’assistai à sa mort. Quant à mon feu Durrisdeer, jele servis avec amour durant près de trente ans, et mon estime pourlui s’accrut à mesure que je le connaissais mieux. Bref, je necrois pas convenable que tant de témoignages viennent à disparaître: je dois la vérité à la mémoire de Mylord, et sans doute mesdernières années s’écouleront plus douces, et mes cheveux blancsreposeront sur l’oreiller plus paisiblement, une fois ma detteacquittée.
Les Duries de Durrisdeer et de Ballantrae [1] étaient une grande famille du Sud-Ouest, dès l’époque de DavidIer [2] Ces vers qui circulent encore dans lepays :
Chatouilleuses gens sont les Durrisdeer,
Ils montent à cheval avec plusieurs lances [3] ,
portent le sceau de leur antiquité. Le nom est également citédans une strophe que la commune renommée attribue (est-ce avecraison, je l’ignore) à Thomas d’Ercildoune lui-même, et quecertains ont appliquée (est-ce avec justice, je n’ose le dire) auxévénements de ce récit :
Deux Durie à Durrisdeer,
Un qui harnache, un qui chevauche.
Mauvais jour pour le mari
Et pire jour pour l’épousée [4] .
L’histoire authentique est remplie également de leurs exploits,lesquels, à notre point de vue moderne, seraient peurecommandables ; et la famille prend sa bonne part de ceshauts et bas auxquels les grandes maisons d’Écosse ont toujours étésujettes. Mais je passe sur tout ceci, pour en arriver à cettemémorable année 1745, où furent posées les bases de cettetragédie.
À cette époque, une famille de quatre personnes habitait lechâteau de Durrisdeer, proche Saint-Bride, sur la rive duSolway [5] , résidence principale de leur racedepuis la Réforme. Le vieux Lord huitième du nom, n’était pas trèsâgé, mais il souffrait prématurément des inconvénients de l’âge. Saplace favorite était au coin du feu. Il restait là, dans sonfauteuil, en robe de chambre ouatée, à lire, et ne parlant guère àpersonne, mais sans jamais un mot rude à quiconque. C’était le typedu vieux chef de famille casanier. Il avait néanmoinsl’intelligence fort développée grâce à l’étude, et la réputationdans le pays d’être plus malin qu’il ne semblait. Le Maître deBallantrae, James, de son petit nom, tenait de son père l’amour deslectures sérieuses ; peut-être aussi un peu de son tact, maisce qui était simple politesse chez le père devint chez le filsnoire dissimulation. Il affectait une conduite uniment grossière etfarouche : il passait de longues heures à boire du vin, de pluslongues encore à jouer aux cartes ; on le disait dans le pays« un homme pas ordinaire pour les filles » ; et on le voyaittoujours en tête des rixes. Mais, par ailleurs, bien qu’il fût lepremier à y prendre part, on remarquait qu’il s’en tiraitimmanquablement le mieux, et que ses compagnons de débauche étaientseuls, d’ordinaire, à payer les pots cassés. Ce bonheur ou cettechance lui suscita quelques ennemis, mais, chez la majorité,rehaussa son prestige ; au point qu’on augurait pour lui degrandes choses, dans l’avenir, lorsqu’il aurait acquis plus depondération. Une fort vilaine histoire entachait saréputation ; mais elle fut étouffée à l’époque, et la légendel’avait tellement défigurée dès avant mon arrivée au château, quej’ai scrupule de la rapporter. Si elle est vraie, ce fut une actionatroce de la part d’un si jeune homme ; et si elle est fausse,une infâme calomnie. Je dois faire remarquer d’abord qu’il setarguait sans cesse d’être absolument implacable, et qu’on l’encroyait sur parole : aussi avait-il dans le voisinage la réputationd’être « un homme pas commode à contrarier ». Bref, ce jeune noble(il n’avait pas encore vingt-quatre ans en 1745) était, pour sonâge, fort connu dans le pays. On s’étonnera d’autant moins qu’ilfût peu question du second fils, Mr. Henry (mon feu LordDurrisdeer), lequel n’était ni très mauvais, ni très capable nonplus, mais un garçon de cette espèce honnête et solide, fréquenteparmi ses voisins. Il était peu question de lui, dis-je ; maisil n’y avait effectivement pas grand-chose à en dire. Il étaitconnu des pêcheurs de saumon du firth [6] , car ilaimait beaucoup à les accompagner ; il était en outreexcellent vétérinaire et il donnait un bon coup de main, presquedès l’enfance, à l’administration du domaine. Combien ce rôle étaitdifficile, vu la situation de la famille, nul ne le sait mieux quemoi ; et non plus avec quelle faible apparence de justice unhomme pouvait y acquérir la réputation d’être un tyran et un ladre.Le quatrième personnage de la maison était Miss Alison Graeme, uneproche parente, orpheline et l’héritière d’une fortune considérableque son père avait acquise dans le commerce. Cet argent était fortnécessaire aux besoins de Mylord, car les terres étaient lourdementhypothéquées ; et Miss Alison fut en conséquence destinée àêtre l’épouse du Maître, ce qui lui plaisait assez, à elle ;mais quel bon vouloir il y mettait, lui, c’est une autre question.C’était une fille avenante et, en ce temps-là, très vive etvolontaire ; car le vieux Lord n’avait pas de fille à lui, et,sa femme étant morte depuis longtemps, elle avait grandi au petitbonheur.
La nouvelle du débarquement du prince Charles [7] parvint alors à ces quatre personnes, et les divisa. Mylord, enhomme de coin du feu qu’il était, inclinait à temporiser. MissAlison prit le parti opposé, vu son allure romanesque, et le Maître(bien que j’aie entendu dire qu’ils ne s’accordaient pas souvent)fut pour cette fois du même avis. L’aventure le tentait, j’imagine: il était séduit par cette occasion de relever l’éclat de samaison, et non moins par l’espoir de régler ses dettesparticulières, excessivement lourdes. Quant à Mr. Henry, il ne ditpas grand-chose, au début : son rôle vint plus tard. Tous troispassèrent une journée entiè

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