Le Mas de Leïrou
142 pages
Français

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Le Mas de Leïrou , livre ebook

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Description


Les secrets d'une famille languedocienne au XIXème siècle




Cette fresque haute en couleur met en scène trois générations issues du monde rural qui, dans cette France du XIXème siècle, vont connaître péripéties familiales et soubresauts politiques inattendus. Pour s’élever socialement, ils vont avoir recours à des procédés plus ou moins avouables...


En effet, au lendemain de la Révolution, le maire d’un village languedocien, fraîchement élu, fait main basse sur la propriété agricole d’un aristocrate en fuite. Son fils y fera édifier le mas de Leïrou.


Au fil des ans, une femme, insérée dans la famille grâce à ses charmes, va se révéler, développer l’économie du lieu. Maîtresse-femme autant que femme-maîtresse, elle rayonnera sur les trois couleurs de la viticulture.


Quant à leur fils, il se confrontera à cet épiphénomène que Michel Foucault abordera plus tard : « la folie à l’âge classique »...



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 décembre 2020
Nombre de lectures 4
EAN13 9782381533353
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Aquarellede Line LIOURE que je remercie d'avoir gentiment accepté lareproduction de son paysage chaudement coloré.
Lemas de Leïrou 1789- 1880
Messincères remerciements à :
CharlesFOXONET pour son amicale exigence et ses critiques avisées,précieux aiguillon vers plus de lisibilité.

Jean-PaulROUSSEL pour son soutien, ses commentaires bienveillants etmotivants.
LaSAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires deproduction participant à la réalisation de cet ouvragene sauraient être tenus pour responsables de quelque manièreque ce soit, du contenu en général, de la portéedu contenu du texte, ni de la teneur de certains propos enparticulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ilsproduisent à la demande et pour le compte d'un auteur ou d'unéditeur tiers, qui en endosse la pleine et entièreresponsabilité.
AlainAVESQUE


Lemas de Leïrou 1789- 1880
Àpropos d’Achille, « professeur de latinconsidérablement chahuté…vieil homme colossal etdisgracié »…
« Achille…lentement remontait l’avenue sous les lampadaires, ses pasmarquant les vers que sa tête savait, et des césuressoudaines l’arrêtaient, un pied levé en l’air,avant qu’il basculât dans un autre hémistiche etmarchant de nouveau scandât on ne sait quelle lettre morte… »Pierre Michon : Vies minuscules « Vies des frèresBakroot ».
1 . Topos ou plantons le décor.
Dissimuléentre les collines, à trois kilomètres au nord de lacommune, aux confins du territoire, le mas de Leïrou, bizarrement construit sur la marge nord de la propriété,subissait de plein fouet les assauts du vent dominant.
Ledomaine s’étendait sur une bande de terre d’environquatre cents mètres de long d’est en ouest réservéeaux cultures annuelles et à l’angle des bâtimentsune autre de même longueur du nord au sud répartieinégalement en un tiers, côté est, plantéd’oliviers et pour les deux tiers restants d’un vignobleen pleine production. Au total soixante-quatre hectares de terrescultivables auxquelles s’ajoutaient une centaine d’hectaresde collines où le chêne kermès le disputait àla salsepareille, quelques bouquets de chênes verts et de loinen loin émergeant, un pin d’Alep.
Quantaux bâtiments, l’habitation adossée à lacolline s’élevait d’un étage avec aurez-de-chaussée les pièces à vivre et àl’étage les chambres. À ses côtés,une bergerie-écurie et enfin, construit plus tardivement, àune centaine de mètres, un vaste bâtiment.
C’est quelquesannées aprèsla Révolution qu’avaient été édifiéesl’habitation et la bergerie la jouxtant par un certain Frédéricdont le nom avait baptisé le lieu.
Unchemin de terre qui joignait la route au mas traversait la propriétéd’est en ouest. Des bâtiments, un autre chemin, àangle droit du précédent, allait se perdre dans lemamelon du sud.
Bordépar les collines, si ce n’est l’échancrure duchemin y conduisant, le mas, tel un îlot de quiétude,disposait d’une aire suffisamment ouverte mais finementdélimitée pour y construire une sécuritéet un bien-être propices à l’épanouissementdes occupants. Pourtant, nous le verrons, son passé n’avaitpas été un long fleuve tranquille. À ce propos,signalons qu’en matière aquatique, le mas étaitdoté à la fois d’une source pérenne situéeà une vingtaine de mètres au nord des constructions etd’un ruisseau où s’épanchaient la source etle ruissellement collinaire. Il traversait la propriétéd’est en ouest, parallèle au chemin d’accès,en plein mitant des terres.
Situonsles plus proches voisins : un mas à quelque huit centsmètres en direction du village, en bord de route,principalement consacré à la viticulture et un hameaud’une trentaine de feux, à une paire de kilomètresen direction inverse, dépendant d’une autre commune.
2.Alfred Leïrou .
Pendantla Révolution, le seigneur de la contrée, un certainHenri de la Queyrane, n’écoutant que son courage,s’était enfui avec armes, bagages et famille,abandonnant à leur triste sort les journaliers qui au long desans l’avaient servilement assisté.
Lesterres devenues ainsi « disponibles »aiguisaient les intérêts de quelques bourgeois et nonmoins révolutionnaires du cru.
Alfred Leïrou était issu d’une famille commerçante impliquéedans le négoce du vin pour la branche paternelle. Quant àla branche maternelle, elle officiait dans la vente en gros etdemi-gros de tissus à destination des ateliers de confectionqui se multipliaient dans la belle région nîmoise.
Portantbeau, ne manquant point d’entregent, la trentaine approchant,il avait épousé une jeune fille de bonne famille,versée dans l’agriculture et l’élevage.Certes il n’accordait que peu de considération àsa belle-famille « de bouseux » mais safréquentation assidue des cercles économiques l’avaientamené à côtoyer et à se lier d’amitiéavec le fondé de pouvoir de la banque locale. Les informationsqu’il en avait récoltées lui laissaient entendreque l’agriculture, à condition de disposer d’unbien conséquent, pouvait nourrir son homme et même luipermettre de mener grand train.
Sesparents prenant de l’âge l’avaient promu àla tête de leurs commerces et afin d’éviter toutemauvaise surprise, avait été fondée une sociétédont le but était de protéger les deux entreprisesd’éventuels créanciers. Ce statut de chefd’entreprise lui assurait des revenus confortables auxquelsvenaient s’ajouter les dividendes des placements financierscontractés grâce à la dot négociéelors des épousailles.
Orqui dit revenus élevés, dit impôt conséquentet partant, possibilité de prétendre àl’éligibilité communale et éventuellementà la fonction municipale suprême.
Le14 décembre 1789, la Constituante n’avait-elle pas votéla loi créant les communes ?
Alfredn’était en rien un idéologue. Il aurait pus’acoquiner aussi bien avec des représentants del’ancien régime qu’avec des révolutionnairesconvaincus. Seule son ambition démesurée le guidait.
Ilse présenta aux élections municipales accompagnéde quelques aigrefins à qui il promit à peu prèstout ce qu’ils souhaitaient.
Dansleur commune de quelques 1500 habitants, seule une autre liste seprésenta, fortement teintée de royalisme.
Beauparleur il anima des réunions où il s’enflammait,laissant croire à un positionnement réformateur si cen’est révolutionnaire. Ses mandants, issus de la mêmestrate sociale, lui offrirent une confortable élection.
Dèslors il prit un second pour gérer les affaires familiales queses parents suivaient encore avec attention et se voua corps et âmeà sa nouvelle mission.
Nonpas que sa fibre patriotique ou son amour de la chose publique ne leguidassent, mais parvenu au faîte de l’administrationcommunale il décrochait un moyen de s’immiscer danstoutes les stratégies et toutes les affaires qui se traitaientdans l’espace communal.
Notamment,tout juste ceint de l’écharpe tricolore, le conseilmunicipal fut interrogé sur l’abandon de propriétéet des journaliers du sieur Henri de la Queyrane. Le questionnementne prit aucunement Alfred au dépourvu. Pour lui, il s’agissaitd’un avantage collatéral probable. Il lorgnait avecforce attention sur ces propriétés laissées endéshérence.
Rassemblantles élus les plus proches, il proposa à certains dereprendre la gestion de quelques terres disséminéesdans la commune, quant à lui, grand seigneur, afin de donnerdu travail et donc d’offrir le pain quotidien à laplupart des journaliers abandonnés à leur triste sort,il prendrait en charge cette « mauvaise propriété »située à l’écart du village où iltenterait, avec l’aide de sa belle-famille, de remettre enculture ces terres « ingrates ». Pour se faire,il récupérerait la plus grande partie de l’outillageet les chevaux de trait.
C’estainsi que fut présentée au conseil municipal cettedémarche « hautement sociale » quipermettrait à des familles dans la misère de sortir del’ornière où elles avaient étéprécipitées par le départ soudain de c

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