Le Minoen
96 pages
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Le Minoen , livre ebook

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Description

Un voyage n’est jamais anodin. On a coutume de dire que l’on en revient toujours plus riche. Et qu’en est-il alors, lorsque ce périple revêt une connotation initiatique ? Faut-il chercher systématiquement une raison aux moindres événements de nos vies ? L’homme est-il toujours cette poignée d’argile façonnée par une main divine, donc sans pouvoir sur sa propre destinée ?



À chacun de trouver, à l’époque contemporaine, ses réponses personnelles, sachant que toutes ces interrogations datent de plusieurs millénaires.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 octobre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414489763
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-48974-9

© Edilivre, 2020
Exergue

« Mais laissons le passé être le passé, quoi qu’il en coûte, et maîtrisons, puisqu’il le faut, notre cœur dans notre poitrine. »
Homère – L’Iliade (Tome III) – Chant XVIII : discours d’Achille
I
Le rivage semblait proche, pourtant le rescapé était encore à quelques brasses de lui. Même si les vagues n’étaient point violentes, l’épuisement se faisait sentir avec une pression particulière dans tout le corps. Et ce ne fut qu’au prix d’efforts ultimes que l’homme put enfin apprécier la sensation agréable du sable chaud et sec sous son corps harassé. Puis plus rien, la perte de conscience. Combien de temps de temps s’était-il écoulé depuis l’échouage ? Aucune idée. Il émergea lentement. Arriver sur la rive d’un pays inconnu, ce n’était guère rassurant après tant d’épreuves et d’obstacles à franchir pour parvenir jusque là. Peu à peu les pensées confuses commencèrent néanmoins à s’organiser… Elles étaient toutes d’ordre matériel et concret. Quelle langue parle-t-on ici ? Quel accueil réserve-t-on aux étrangers ? Quels Dieux prie-ton dans cette contrée ? Comment s’intégrer sans histoires à la population locale ? Quelle heure peut-il être ?
Que ne donnerait-il pas pour un cratère bien rempli de vin !
Rassemblant ses faibles forces, le naufragé eut la sagesse de ne pas se mettre debout tout de suite. Il préféra s’asseoir un instant, prendre la mesure du paysage qui s’offrait à son regard, et tenter d’évaluer sa situation avec un maximum de lucidité. A n’en point douter, c’était la côte d’un pays qui semblait hospitalier, assez plat, sans haut relief visible à l’horizon, sinon des massifs de verdure maritime, qui cachaient à sa vue la perspective du côté de la terre. Non loin de lui, sur cette même plage, une modeste embarcation tirée hors d’eau sur le sable, et, tout près d’elle, des filets de pêcheurs étendus sur des cordages, séchaient au vent léger. Cette terre était donc habitée. Il se doutait être parvenu sur l’une des îles de la mer Egée, mais laquelle ? Elles sont si nombreuses paraît-il. Peu importe, il serait bien obligé de s’adapter pour survivre.
Son apparence physique était celle d’un loqueteux, même si les hardes qu’il portait commençaient à sécher. Ses cheveux drus et sa barbe grisonnante en broussaille poissaient encore de sel incrusté. En vacillant légèrement, il tenta quelques pas. Il s’approcha des filets, en ramassa un tombé à terre et le jeta négligemment sur l’une de ses épaules. Puis, quittant le bord de mer, il marcha vers l’intérieur de la contrée. Des bruits de voix lui parvinrent bientôt. Il tenta de saisir quelques bribes afin d’identifier le parler des autochtones. C’étaient des grecs lui sembla-t-il. Il possédait bien peu de mots de ce langage, mais il décida d’écouter plus que de parler lui-même vraiment. En s’approchant, il réalisa qu’il se trouvait sur un chemin menant à un groupe d’habitations rudimentaires. Quelques hommes se tenaient là, et la discussion était plutôt animée. Aucun d’entre eux ne prêta attention à lui, qui, trop heureux de la circonstance, poursuivi sa route sans ralentir son pas, mais esquissant un vague signe de tête au passage. Un bourdonnement ne quittait pas ses oreilles et la tête lui tournait. Il se sentait défaillir, et compris que depuis bien longtemps il n’avait rien bu ni mangé. Il s’écroula littéralement devant le seuil de la première maisonnette du hameau. Une femme, revenant de sa corvée d’eau et portant une cruche à bout de bras, le vit et s’approcha de lui avec méfiance. Qui était cet homme ? Elle ne l’avait jamais vu au village. Elle posa sa cruche au sol et entra dans la maisonnette de son amie Sofia pour faire part de sa trouvaille, chercher un conseil et de l’aide.
Elle s’écria :
— Sofia, il y a un homme tombé devant ta porte.
— Mais qu’est-ce que tu racontes, Helena ?
— Viens voir, c’est un inconnu, d’où peut-il venir ?
Les deux femmes sortirent avec précipitation et allèrent vers le corps toujours inanimé :
— Tiens, il a un filet, c’est un pêcheur.
— Oui, certainement, mais il n’est pas de notre village. Il est mort ?
— Non, je ne crois pas.
Sofia prit la cruche et versa un peu d’eau sur la tête du malheureux qui se souleva légèrement en grognant.
— Qu’est-ce qu’il dit ?
— Je ne sais pas, je ne le comprends pas…
L’homme se mit sur son séant, dévisagea les deux femmes penchées sur lui, essaya de sourire. Il fit un geste en brandissant son filet d’une main et de l’autre il montra la direction du rivage.
Les ceux femmes sourirent à leur tour :
— Oui, on a compris, tu es pêcheur et tu as accosté chez nous. Mais d’où viens-tu ?
L’homme fit un signe explicite pour indiquer qu’il ne pouvait pas trop parler ni entendre… Les femmes, poings sur les hanches, partirent toutes deux d’un rire franc. Elles le prirent par les bras pour l’aider à se relever, et le conduisirent à l’intérieur de la maison. Il s’affala plutôt qu’il ne s’assit sur la banquette en pierre recouverte d’une peau de mouton. Sofia lui tendit un gobelet d’eau fraîche tirée de la cruche, alors que son amie coupait déjà un morceau de pita que l’homme dévora après un signe de tête en guise de remerciement.
Visiblement, il était aussi affamé qu’assoiffé. Les deux amies commençaient à avoir une petite idée sur l’aventure de cet inconnu qui leur venait de la mer. Il s’était peut-être perdu, ou avait essuyé un grain qui l’aurait fait dériver vers cette côte.
Maintenant que l’homme était rassasié, et qu’il semblait avoir repris tout à fait ses esprits, il fallait le faire parler, ou, tout du moins, essayer de comprendre ce qu’il pourrait bien dire… s’il parvenait à exprimer quelque chose.
Le mari de Sofia entra, eut un regard aussi méfiant qu’étonné, et questionna l’homme :
— Qui es-tu ?
Helena répondit précipitamment :
...

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