Le Pirate
245 pages
Français

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Description

Les marins qui naviguent dans les mers orageuses qui baignent les rivages de l’Ultima-Thule des anciens saluent souvent, dans leurs voyages, le hardi promontoire appelé Sumburgh-Head qui termine cette île longue, étroite et de forme bizarre, que l’on désigne comme la grande terre de Zetland parce qu’elle est la plus grande île de tout cet archipel. Il passe au pied de ce cap un courant des plus violents, qui se dirige avec ; rapidité entre les Orkneyet les îles de Zetland ; on le connaît sous le nom de roost de Sumburgh : les habitants des îles donnent le nom de roost aux ras de mer.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

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Nombre de lectures 1
EAN13 9782346132560
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Walter Scott
Le Pirate

CHAPITRE I
Les marins qui naviguent dans les mers orageuses qui baignent les rivages de l’ Ultima-Thule des anciens saluent souvent, dans leurs voyages, le hardi promontoire appelé Sumburgh-Head qui termine cette île longue, étroite et de forme bizarre, que l’on désigne comme la grande terre de Zetland parce qu’elle est la plus grande île de tout cet archipel. Il passe au pied de ce cap un courant des plus violents, qui se dirige avec ; rapidité entre les Orkneyet les îles de Zetland ; on le connaît sous le nom de roost de Sumburgh : les habitants des îles donnent le nom de roost aux ras de mer.
Du côté de la terre, le promontoire est couvert de ver-tore et s’abaisse rapidement vers un petit isthme qui semble devoir disparaître un jour sous les efforts des flots.
Un chef norvégien des temps passés, ou, suivant autres traditions, un des premiers comtes d’Orkney, avait choisi ce monticule pour y établir sa demeure. il y a longtemps qu’elle est tombée en ruine, et l’on peut à peine aujourd’hui en retrouver les traces. Les vents ont amoncelé les sables qui les recouvrent, et depuis la fin du dix-septième siècle on ne voit plus rien de la demeure des anciens comtes. Quand elle était encore logeable, c’était un lourd édifice fait de pierres informes, qui n’avait rien qui pût plaire à l’œil ou frapper l’imagination. Le toit était des plus élevés et formé de pierres plates de couleur grise et triste. Il y avait peu de croisées ; elles étaient petites et distribuées çà et là, d’un côté et de l’autre, avec la plus parfaite irrégularité.

Minna et Brenda.
Aux temps passés,, divers bâtiments de diverses grandeurs s’élevaient autour de l’édifice principal ; ils servaient à loger les domestiques et la suite des comtes ; mais à mesure qu’ils étaient tombés en ruine, on avait pris les chevrons pour entretenir les foyers ; puis les murs s’étaient écroulés, et le sable de la mer était venu remplir les appartements et combler les vides.
Les habitants de cette maison, que l’on appelait Jarlshof, parvenaient,. à force de travail et de persévérance, à tenir en assez bon état deux ou trois perches de terre que l’on cultivait en jardin et où l’on récoltait quelques légumes.
Dans une crique étroite, qui formait un petit port au pied de la falaise et à peu de distance de la maison, il y avait trois ou quatre bateaux de pêcheur, et l’on voyait parmi les rochers quelques misérables chaumières occupées par des familles qui relevaient des maîtres de Jarlshof. Le propriétaire lui-même demeurait dans une terré qu’il possédait dans une autre partie de l’île, et visitait rarement ses propriétés du cap de Sumburgh.
C’était un bon et honnête gentilhomme zetlandais, que l’habitude d’être entouré de gens qui dépendaient de lui avait rendu quelque peu irritable. Il aimait assez le vin et la bonne chère, ne sachant, en général, comment passer son temps ; mais il était franc et généreux envers ses voisins, obligeant et hospitalier à l’égard des étrangers. Il descendait d’une ancienne et noble famille norvégienne, ce qui le rendait l’idole des plus pauvres habitants, dont l’origine était la même, tandis que les autres propriétaires, de race écossaise, étaient regardés comme des étrangers. Magnus Troil, qui pouvait remonter en ligne directe au premier comte qui était venu s’établir à Jarlshof, avait la plus haute opinion des privilèges et de la supériorité de sa race.
Quand M. Mertoun, ainsi que s’appelait l’habitant de la vieille maison à l’époque où commence notre histoire, était arrivé en Zetland il y avait déjà quelques années, M. Troil l’avait reçu avec cette franche et cordiale hospitalité qui distingue les insulaires. Personne ne lui demanda d’où il venait, où il allait, ce qu’il venait faire dans un pays si éloigné, ni s’il avait l’intention d’y rester longtemps. Nul ne le connaissait, et cependant il fut invité à l’envi de tous côtés, et il put rester dans chaque maison qu’il visita aussi longtemps qu’il le voulut, faisant partie, de la famille, allant et venant à sa fantaisie jusqu’à ce qu’il crût utile d’aller ailleurs.
Ce n’est pas par indifférence que les insulaires ne s’enquièrent pas du rang, du caractère ou des intentions de leurs hôtes, mais ils craignent de violer les lois de l’hospitalité en faisant des questions embarrassantes ou désagréables. Au lieu donc de chercher, comme l’on fait en d’autres pays, à connaître l’histoire de M. Mertoun en le questionnant sur ceci ou sur cela, ils se contentèrent de recueillir et de coordonner tout ce qui pouvait lui échapper dans le courant des conversations.
Mais M. Basil Mertoun était très-réservé à cet égard, et s’observait très-scrupuleusement : nous pouvons dire en quelques mots tout ce que les Zetlandais avaient pu reconstruire de son histoire.
M. Mertoun était venu à Lerwick, ville qui commençait à prendre de l’importance, mais qui n’était pas encore la plus considérable de l’île, à bord d’un navire hollandais : il était accompagné de son fils, un beau garçon d’environ quatorze ans ; il avait lui-même un peu plus de quarante ans. Le capitaine hollandais le présenta à quelques bons amis avec lesquels il avait coutume d’échanger du genièvre et du pain d’épice contre de petits bœufs zetlandais, des oies fumées, et des bas de laine tricotés. Tout ce que le capitaine hollandais savait de son passager, c’était que M. Mertoun avait payé son passage comme un gentilhomme, et avait en outre donné un dollar à l’équipage : cela fut suffisant pour lui garantir le bon accueil de toutes les connaissances du capitaine, et lui ouvrir par la suite un grand nombre de maisons, car il était de rapports très-agréables.
Mertoun aimait aussi peu à entrer en discussion qu’à parler de ses affaires ; mais quand il était entraîné par la conversation, on voyait qu’il était homme du monde et doué de riches connaissances. Parfois cependant, et comme pour les payer de leur hospitalité, il semblait s’efforcer de s’ouvrir à ceux avec lesquels il se trouvait, particulièrement s’ils étaient d’humeur grave, mélancolique ou satirique : les Zetlandais convenaient alors qu’il avait reçu une excellente éducation, qui péchait cependant sur un point très-important, car il ne connaissait ni tribord ni bâbord, et ne savait comment manœuvrer le moindre bateau. On était confondu d’étonnement de le voir arrivé à l’âge qu’il avait atteint sans avoir acquis plus d’expérience dans une science aussi nécessaire à toutes les circonstances de la vie zetlandaise.
Excepté dans des occasions de ce genre, Basil Mertoun vivait solitaire et mélancolique : là joie bruyante le faisait fuir, et la gaieté modérée d’un cercle d’amis lui inspirait toujours une tristesse profonde, une morosité silencieuse.
Les femmes sont toujours curieuses de connaître le mot mystérieux d’un secret, particulièrement quand l’énigme a trait à l’histoire d’un bel étranger dans la force de l’âge. Il est donc probable que quelque blonde beauté de l’Ultima-Thule se serait empressée d’offrir les plus douces consolations à l’étranger si triste et si rêveur s’il eut paru les désirer ; mais, loin de les rechercher, il semblait éviter avec soin la présence des femmes et mépriser leur pitié ou leur amour.
Il y avait encore dans M. Mertoun quelque chose qui déplaisait extrêmement à son ami et propriétaire M. Magnus Troil. Ce magnat de Zetland, descendant, comme nous l&#

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