180
pages
Français
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2020
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Ebook
2020
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Publié par
Date de parution
12 juin 2020
Nombre de lectures
6
EAN13
9782374537719
Langue
Français
Entre Charles VII et le dauphin Louis, c’est la guerre. Une guerre larvée, rampante, alimentée par une haine sans nom. Entourés de centaines d’espions, ils se promettent toujours une affection traîtresse, hypocrite. Tous les coups sont permis.
Dans cette cuve ardente où l’on brûle sur un claquement de doigts, Thomas, le barbier-chirurgien, s’est fourvoyé. Le pouvoir absolu piétinera-t-il sa famille ? La sorcellerie va-t-elle les détruire ou les aider ? C’est Gertrude, sa femme, qui prendra ce chemin à destination des enfers.
Thomas et Gertrude, tombés par hasard dans cette soupe méphistophélique, pourront-ils sauver leurs enfants, leurs biens, leur réputation, leur vie ? Ou se perdront-ils corps et biens, balayés par des nécessités qui les dépassent, effacés par le vent de l’Histoire ?
À travers le destin de ce couple dont on partage le quotidien, l’auteure nous initie à l’aspect intime de cette hostilité qui dura vingt-cinq ans entre Charles VII et son fils Louis, futur Louis XI. Elle y ajoute les prémices d’une sorcellerie qui a toujours eu droit de cité chez les grands de ce monde, aux recueils peu usités, mais totalement pérennes.
Dans ce roman encore une fois magnifiquement mené, Christine Machureau renoue avec le Moyen-Âge dans lequel elle nous avait plongés avec sa saga Mémoire froissée.
Publié par
Date de parution
12 juin 2020
Nombre de lectures
6
EAN13
9782374537719
Langue
Français
Présentation
Entre Charles VII et le dauphin Louis, c’est la guerre. Une guerre larvée, rampante, alimentée par une haine sans nom. Entourés de centaines d’espions, ils se promettent toujours une affection traîtresse, hypocrite. Tous les coups sont permis.
Dans cette cuve ardente où l’on brûle sur un claquement de doigts, Thomas, le barbier-chirurgien, s’est fourvoyé. Le pouvoir absolu piétinera-t-il sa famille ? La sorcellerie va-t-elle les détruire ou les aider ? C’est Gertrude, sa femme, qui prendra ce chemin à destination des enfers.
Thomas et Gertrude, tombés par hasard dans cette soupe méphistophélique, pourront-ils sauver leurs enfants, leurs biens, leur réputation, leur vie ? Ou se perdront-ils corps et biens, balayés par des nécessités qui les dépassent, effacés par le vent de l’Histoire ?
À travers le destin de ce couple dont on partage le quotidien, l’auteure nous initie à l’aspect intime de cette hostilité qui dura vingt-cinq ans entre Charles VII et son fils Louis, futur Louis XI. Elle y ajoute les prémices d’une sorcellerie qui a toujours eu droit de cité chez les grands de ce monde, aux recueils peu usités, mais totalement pérennes.
Dans ce roman encore une fois magnifiquement mené, Christine Machureau renoue avec le Moyen-Âge dans lequel elle nous avait plongés avec sa saga Mémoire froissée .
Passionnée par l'histoire et les religions anciennes, Christine Machureau s’est aussi adonnée aux voyages lointains. Toujours curieuse de documents non utilisés, sa formation scientifique lui donne l’avantage d’une grande rigueur dans ses recherches. C’est ainsi qu’alliant ses deux passions, elle nous rend, dans un contexte historique et aventureux, des romans extrêmement attachants.
LE ROI D'ANGOISSE
Christine MACHUREAU
Les Éditions du 38
Hâte-toi, couple aimable, hâte-toi de jouir ; plaisir, honneur, repos, tout va s’évanouir. Jacques Delille, Le paradis perdu (1805) À Pierre Prinet, À Charles Breton.
IMPRESSIONS
L’histoire qui suit est celle d’un couple. Un couple lambda.
Ce pourrait être votre histoire, la mienne, celle de votre voisin.
Les événements vont décider de leur sort.
À trop fréquenter la lumière, on se brûle les ailes.
Les mâchoires du pouvoir les broieront-elles ?
Pourront-ils résister ?
PRÉAMBULE
Sur des charbons ardents
Plus qu’aux dates et aux batailles, car il y en eut encore, c’est au conflit entre père et fils auquel je me suis attachée. Deux êtres à la fois si différents et si semblables… Charles VII avait eu droit à toutes les humiliations et les avait surmontées. Mieux ! Considéré comme bâtard, à la force du poignet il avait conquis son trône et chassé les Anglais. Par peur, par angoisse, il n’avait pas pu donner une enfance confortable à son fils. Encore là, la peur, l’angoisse de se faire enlever le Dauphin… Pourtant ce fils il l’a aimé ! Dès qu’il fut en âge, et Dieu sait s’il était jeune, il se fit accompagner de Louis, encore enfant, sur les champs de bataille, parmi les conflits. Lorsqu’il eut quinze ans, il le nomma Lieutenant Général du Languedoc, et Louis, à ce poste difficile eut une conduite honorable. C’est à partir de ce moment que le Dauphin, gonflé d’orgueil, commença à se croire déjà Roi et mieux que le Roi ! Or, voyant se développer une personnalité hors du commun, le Roi, le vrai, prudent, ne le prit pas en son Conseil. Il choisit de rendre officielle sa relation avec sa favorite, la belle Agnès ! (pour la première fois dans l’Histoire et cela perdurera). Là aussi le bât blessait, car privé de sa mère dans son enfance, élevé (plutôt surveillé) par une ex-maîtresse de son père, il se révulsait contre les injustices dont sa mère était le siège.
De son côté Charles VII prit toute sa dimension dans cette relation extraconjugale. Il s’épanouit, comme l’on dit. Si Marie d’Anjou, la reine, n’était à proprement parler pas une beauté, elle lui donna dix enfants vivants (et quelques-uns de morts) ! Il fallut bien que ce Roi chosasse en son lit ! Il n’était pas le Saint-Esprit ! Louis le Dauphin baisait comme il allait à la chasse, vite fait, bien fait dit-on. La chasse et ses chiens, c’est là qu’il trouva son épanouissement. Les chiens surtout calmaient cet être complexe par excellence dont le jugement parfois distordu par une angoisse latente s’abattait au hasard.
On peut conclure sans se tromper que Charles VII et son Louis, devenu Louis XI, furent les deux meilleurs Rois de France que nous eûmes et ce n’est pas rien. Unifier la France, en faire l’enclume de la future Europe, briser les prétentions des roitelets de Province, développer une monnaie unique et expanser nos artisanats, penser à en faire des industries. Vivant en permanence sur des charbons ardents, ils ne pouvaient que créer l’excellence.
Chapitre 1
— Alors ? Tu l’as vu ?
— Un peu que je l’ai vu ! J’ai même eu intérêt à bien le regarder ! Raser un futur roi sans rien voir c’est un coup à y perdre la tête !
La femme qui questionne a vingt-cinq ans. Jolie sans excès, son être respire l’harmonie. Blonde sous sa coiffe qui laisse fuir quelques mèches, ceinte d’un tablier blanc à volant à la mode suisse, les deux poings sur la table de cuisine, elle tend le visage vers son mari, les yeux agrandis par la curiosité.
— Mais alors, raconte !
Thomas sourit, l’œil brillant, il ménage ses effets… Le couple partage cet éblouissement d’être entré dans l’intimité du Dauphin de France. Lorsque l’on vient d’une petite ville du Valais, ce n’est pas rien. Il y a tout juste deux ans, leur situation n’était pas coruscante.
Tout était bleu dans la vie de Gertrude et Thomas. À l’occasion du déplacement d’un édile de Savoie, Gertrude avait accompagné son père dans la ville de Sion. Thomas s’y trouvait et une réception les plaça côte à côte. L’amour fut soudain. Une magie inexplicable les souda l’un à l’autre. Thomas n’était pas sans biens et sa profession de barbier rapportait plus qu’il ne dépensait. Il eut tous les soutiens de bonne conduite et Bastien, le père de Gertrude, l’autorisa à faire sa cour. La mère de Gertrude était morte quelques mois plutôt, cela eut-il une incidence quant à la rapidité des faits ? Il est curieux que Bastien se défasse de sa fille unique alors que personne ne tenait son ménage. Il y remédia quelques mois plus tard par un remariage qui suivit de très peu celui de Gertrude. Ceci expliquant cela. Le jour des noces de Gertrude qui se déroulèrent en Savoie, la mariée quitta les terres de son père avec un grand coffre dont l’entier contenu lui venait de sa mère. Unis par les liens sacrés du mariage, Gertrude revint en Suisse au bras de Thomas Dimis, barbier de son état à Ninda 1 , canton de Conthey, à trois lieues de la capitale du Valais, Sion.
La clientèle, déjà bien établie, s’agrandit tant est patent qu’un homme marié gagne en sérieux. Accorte et généreuse, Gertrude se constitua elle aussi un réseau de clientèle qui appréciait ses dons de couturière. Elle taillait la laine et la batiste d’égaux ciseaux. De surcroît elle avait reçu de sa mère la méthode pour tisser des galons or ou argenté du plus bel aspect. Ils étaient prisés. Dix mois plus tard naissait une petite fille, Sybille, en bonne santé.
Tout était bleu jusqu’au jour où…
En quelques années voilà cette famille assise dans la meilleure société de cette communauté étalée au bord du Rhône et le regard empli des plus beaux sommets du monde. Trudy et Thomas songent à faire un nouvel enfant. Souvent le dimanche midi un repas est partagé entre la famille du barbier-chirurgien et celle du secrétaire du canton. Ils sont voisins et Trudy est si proche de l’épouse qu’elle devient la marraine de Gabriel, leur fils. En riant, mais allez savoir ! Ils marient en pensées leurs deux enfants. La vie doit s’écouler ainsi, sans heurt, entre fondue de fromage et bière, église et atelier.
Un soir sans crier gare, le secrétaire s’effondre dans son assiette de soupe, le teint rouge coquelicot. Le médecin appelé ne peut que constater le décès. Gabriel est orphelin et cela resserre les liens entre Trudy et la mère, Isabelle. Thomas trouve en Gabriel la complicité qui unit la gent masculine et Sybille grandit entre deux mères.
Mais le malheur va encore frapper et creuser un trou profond. Peut-on évoquer