Le Visage retrouvé ou La Cène originelle de Léonard de Vinci
114 pages
Français

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Le Visage retrouvé ou La Cène originelle de Léonard de Vinci , livre ebook

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Description

Début 1498 : Léonard de Vinci termine enfin sa fameuse Cène. Durant la nuit du 24 au 25 janvier, Salaï, son fidèle compagnon, soudoyé par un envoyé du Pape Alexandre VI, commet un acte insensé: il vole le visage du Christ.
L’auteur a choisi la forme d’un roman historique pour dévoiler l’existence de cette fresque, de ce trésor jamais présenté au public. Suivez son histoire, inspirée de faits réels et pleine de rebondissements, de Milan en passant par Rome, puis à Lausanne, de sa création jusqu’à nos jours.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 août 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332785435
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-78541-1

© Edilivre, 2014
Dédicace


A ma famille
Citation


« Faites que votre tableau soit une ouverture au monde. »
Léonard de Vinci
Introduction
Prochainement, je retrouverai ma place. Oh, pas l’originelle, non, je n’en demande pas tant, mais une place d’honneur méritée. Tout le monde me reconnaîtra. Je serai admiré. On viendra me visiter, me complimenter, me dire combien j’ai manqué et que rien n’était pareil sans moi, même si j’ai été remplacé très vite et de manière remarquable, il faut l’avouer.
Je vais vous conter ma vie, ses turbulences, ses joies, ses jalousies, ses peines, ses périples, l’attente interminable, le bonheur du retour et de la reconnaissance.
Tout a débuté il y a plus de cinq siècles dans cette Italie si belle et tumultueuse de la Renaissance.
Vous allez voyager avec moi et croiser des personnages illustres et d’autres méconnus qui ont chacun marqués de leur empreinte l’histoire artistique et politique de notre ère.
Le Visage retrouvé ou La Cène originelle de Léonard de Vinci


Rome. Vatican – 23 septembre 1497
– Très bien votre Sainteté, répondit Perotto, au lever du soleil je serai parti et reviendrai au plus vite de Milan.
Perotto Calderon, chambellan du Pape Alexandre VI, sortit en reculant, marquant son départ d’une petite révérence.
Le ciel était bas et noir, les nuages menaçaient d’exploser dans la torpeur de cette chaleur caniculaire et sans fin. Malgré les éclairs, la pluie tardait à venir rafraîchir et nettoyer les pavés poussiéreux de la ville éternelle. Il était cinq heures de l’après-midi, mais la nuit semblait déjà s’être installée. Assis à son bureau, Alexandre VI avait fait venir son valet afin de lui confier une nouvelle mission qu’il voulait, comme à son habitude, voir réalisée dans le plus grand secret. Mais revenons quelques minutes auparavant.
– Personne, commença le Pape dont l’humeur était encore plus sévère qu’à l’accoutumée, pas même Burckard 1 , ne devra être informé de cette mission avant son aboutissement. J’exige de vous la discrétion la plus absolue. Vous le savez, poursuivit-il, la peinture et la sculpture ne m’intéressent guère, pourtant, si je veux laisser une trace de mon passage sur cette terre, cela passera entre autres par des représentations symboliques et de belle facture. J’ai entendu parler de ce Léonard venant de Vinci, ayant travaillé à Florence et étant actuellement au service du duc Ludovic Sforza à Milan. Il est, paraît-il, un être d’exception à bien des égards. Je le veux à mon service. Vous irez dès demain à Milan le quérir.
– Bien votre Sainteté, répondit Perotto. Toutefois vous venez de dire qu’il était au service du duc Sforza. Je crois savoir que vous n’êtes pas en bons termes avec votre beau-fils Giovanni Sforza, un de ses cousins et l’époux de Lucrèce. Comment pourrai-je l’obliger à venir ?
– C’est pour cela que je ne veux pas que cela s’ébruite pour l’instant. Vous n’en parlerez qu’à Léonard lui-même, il arrangera ses affaires et l’honneur que je lui fais le fera arriver aussitôt. On ne refuse pas une telle offre de son Pape !
Il mit fin à son entretien par ce petit geste habituel de balayement de l’air du revers de deux doigts sans même lever la main de son accoudoir.
Chacun des pas de Perotto résonnait à travers les couloirs et cliquetait dans les escaliers. Il se rendit dans ses appartements. Expression bien pompeuse, puisqu’en guise d’appartements, il n’avait qu’une chambre aussi austère qu’une cellule monastique qu’il fuyait le plus souvent possible. Il prit quelques maigres affaires et sortit aussitôt. Une fois hors des murs de Saint-Pierre, son esprit vif avait déjà organisé son voyage à Milan. Perotto adorait son travail. Il n’avait pas de grade hiérarchique mais la proximité et la confiance du Pape lui conférait une importance dont il usait et abusait parfois. Toujours dans le secret non des dieux mais du Saint-Père, il avait des passe-droits dans tous les milieux du Vatican et de Rome. De belle stature et présentant fort bien, il plaisait à beaucoup et ne se privait pas de s’en servir à sa guise, bien qu’il créât parfois certaines jalousies. Fruit de l’inceste d’un boulanger du Vatican sur sa fille, il n’eut jamais de vraie famille ni de réelle éducation, hormis un prêtre qui se prit d’affection pour lui et lui apprit des rudiments de lecture et d’écriture. Il vécut son enfance entre les couloirs du Vatican et ses sordides quartiers environnants. Sa mère, de quatorze ans son ainée, fut envoyée dans un couvent loin de son rejeton qu’elle ne vit jamais, où, à force de prières abrutissantes, elle finit par l’oublier. Elle consacra sa vie à la Sainte Vierge et à la fabrication des hosties, la seule mission qu’on lui attribua et ceci parce qu’elle était fille de boulanger et bonne à rien d’autre.
Perotto passa aux écuries préparer sa monture. Un cheval qui n’avait pas fière allure, pelé sur le dos et la crinière presque inexistante, mais infatigable et qui lui permettrait d’aller rapidement à Milan sans avoir à en changer en cours de route. Il descendit en direction du centre de Rome et se rendit passer la nuit chez une de ses maîtresses, Francesca, servante dans la belle auberge Montone proche du Panthéon.
Sitôt arrivé, l’orage tant attendu s’abattit sur la ville, offrant dans le ciel bas et noir un spectacle pyrotechnique de grande ampleur. Tous les dieux de la Rome antique à nos jours ont dû se déchaîner pour déverser autant d’eau et faire s’éclater ainsi le ciel durant ces quelques heures. Collée à lui dans son petit lit, Francesca se récitait des prières pour conjurer ses superstitions célestes et ses peurs terrestres. Depuis les premiers signes d’orage dans l’après-midi, à chaque éclair elle faisait le signe de croix. Sa tête délicatement posée sur le torse puissant et velu de son amant se faisait bercer par son souffle profond et régulier.
– Je suis heureuse que tu sois à mes côtés ce soir. Tu ne viens pas assez souvent me voir. Tu me manques, lui chuchota-t-elle affectueusement mais avec un arrière-goût de reproches.
Il feint de ne pas l’avoir entendue. Elle était douce, charmante et aimante. Sa peau blanche au goût de petit lait et ses cheveux blonds si clairs qu’ils paraissaient presque blancs avaient sur lui un effet de pureté qu’il avait du mal à définir mais qui l’apaisait autant qu’il l’étourdissait. Il l’aimait certainement beaucoup mais ne lui répondit pas, car il détestait se fourvoyer dans ce genre de discussions. Il était de ces gens qui préfèrent le mutisme coupable aux explications infertiles.
A cinq heures du matin, après un doux baiser à sa maîtresse qui se levait également pour prendre son service, il partit, chevauchant sa triste monture. La ville était calme et fraîche, l’eau des rues avait rejoint le Tibre laissant les traces de son passage, branches, planches et autres tuiles un peu partout disséminées. Il sortit de sa ville par la porte Tiburtina et s’engagea au trot sur la route en direction du nord. Vêtu simplement et armé de son habituelle dague fixée à la ceinture, il avait choisi d’éviter soigneusement tous les bourgs importants afin d’être aussi discret que possible. Suivant les directives de voyager incognito, il n’avait droit à aucune lettre de recommandation ou laisser-passer du souverain qui lui faciliterait ses déplacements.
1. Maître des cérémonies de la cour pontificale entre 1483 et 1506 sous quatre souverains pontifes, il tint quotidiennement un journal très précis relatant tous les événements se passant au Vatican, il fut un des témoins les plus crédibles de la vie dissolue du pape Alexandre VI.
 
 
Milan – 29 septembre 1497
Cinq jours plus tard, dès son arrivée à Milan, ville qu’il ne connaissait pas, il se rendit au château du duc Sforza et s’adressa au garde.
– Dis-moi, je voudrais rencontrer le sieur Léonard, artiste de son état, qui travaille pour ton duc. Habite-t-il le château ?
– Salut étranger, tu viens d’où ? Du sud, non ? Rome ou plus au sud encore ?
– Du royaume de Naples, répondit-il faussement. Tu es très perspicace. Milan a de la chance d’être pourvue de soldats de ton gabarit.
Il a vite appris que ce n’était jamais inutile de complimenter les gens. La plupart ne sont pas dupes, mais si c’est dit sur un ton de sincérité, cela flatte toujours l’ego.
– C’est ma botte secrète. J’observe, j’écoute. Il n’y en a pas deux comme moi.
– Cela se voit. Donc je me suis bien adressé à la bonne personne, tu connais sûrement ce Léonard.
– Evidemment. D’ailleurs ce n’est pas qu’un artiste. Il est aussi inventeur de machines. Je l’ai déjà vu amener au duc des appareils avec des roues spéciales encastrées les unes dans les autres et qui tournent dans tous les sens.
– Tu m’impressionnes vraiment. C’est bien de lui dont il s’agit.
– Tout le monde le connaît à Milan. Il éblouit ceux qui ont la chance de voir ses travaux. Mais tu ne le trouveras pas au château. Il loge au Corte Vecchio. Ce n’est pas loin d’ici, près de la cathédrale en construction. Que lui veux-tu ?
– Mon maître, ayant entendu parler de lui, aimerait découvrir ce qu’il fait.
– Ils viennent de loin les admirateurs ! dit-il à son collègue de faction.
Perotto suivit les indications du garde et se rendit quelques rues plus loin au Corte Vecchio où Léonard et ses assistants et élèves étaient installés. Effectivement, le Corte était vieux et passablement délabré, mais c’était une belle demeure. Il frappa à plusieurs reprises à la porte avant qu’une vieille femme vînt lui ouvrir.
– Oui, c’est pour quoi ? lâcha-t-elle sur un ton peu engageant.
– Je voudrais voir sieur Léonard. On m’a dit qu’il habitait ici.
Sans l

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