Les Amis des ouvriers
93 pages
Français

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Description

M. l’abbé Jean-Joseph Allemand (1772-1836). — Éducation de M. Allemand. — Vocation au sacerdoce. — Entraves. — Premiers travaux de zèle. — Ordination. — Il fonde l’œuvre de la jeunesse, et tombe gravement malade. — En butte à la contradiction, puis approuvée par Mgr l’Archevêque d’Aix, l’œuvre devient florissante. — Sa dissolution en 1809 par l’autorité civile. — M. Allemand est nommé vicaire à Saint-Laurent. — Il réorganise sa société en 1816, et lui procure en 1820 la propriété d’un vaste établissement.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346126934
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
BIBLIOTHÈQUE DE LA JEUNESSE CHRÉTIENNE
APPROUVEE
PAR M GR L’ARCHEVÊQUE DE TOURS
 
 
2 e SÉRIE IN 8°
LES AMIS DES OUVRIERS

Avant de signer le pléage, le P. dit d’une voix résolue : « Ainsi fait au nom de Dieu ! »
Alexandre-Pierre-François Lambel
Les Amis des ouvriers
PRÉFACE
Tous les chrétiens dignes du titre qu’ils portent aiment leur prochain et sympathisent à ses souffrances. Plus ils sont avancés dans la vertu, plus leur cœur se dilate : car les âmes pures, très-unies à Dieu, sont en même temps très-aimantes ; elles travaillent plus que les autres à soulager les maux de l’humanité, et compatissent spécialement à la condition de ceux qui gagnent leur pain à la sueur de leur front. En nous plaçant à ce point de vue général, il nous serait donc permis d’appeler tous les fidèles serviteurs de Dieu les amis des ouvriers. Mais dans le nombre plusieurs se sont signalés par un dévouement plus actif et plus fécond. Non contents de prier pour la classe ouvrière, et de l’aider quand l’occasion s’en est présentée, ils lui ont consacré leur temps, leur activité, leur intelligence, leur vie, et ils ont créé en sa faveur de précieuses institutions. C’est parmi ces insignes bienfaiteurs que nous allons choisir ceux dont nous voulons parler à nos lecteurs ; nous dirons en abrégé leur vie, s’ils sont déjà sortis de ce monde ; en tout cas, nous ferons connaître leurs œuvres, et, en donnant plus de notoriété à leur histoire, nous espérons leur susciter des imitateurs.
Les uns, comme M. l’abbé Allemand et ses successeurs, préoccupés du sort de l’enfance, de l’adolescence et de la jeunesse, ont visé à prémunir ces premières saisons de la vie contre les dangers du monde et la corruption des ateliers ; les autres, comme M. l’abbé Kolping, ont pourvu à l’isolement de l’ouvrier qui voyage et fait le tour de son pays pour se perfectionner dans l’état de son choix ; d’autres encore, comme le R.P. Mathew, le R.P. van Caloen, l’abbé le Prévost, etc., ont associé les ouvriers pour les préserver, les instruire et les moraliser. Tous, par des moyens différents, ont poursuivi le même but ; tous ont cherché à garder ou à restaurer la foi et les mœurs, parce qu’après de consciencieuses études et d’impartiales enquêtes ils ont constaté que les maux et les souffrances de la société moderne naissent de la débauche, de l’indifférence et de l’impiété. Le cabaret abrutit ceux qui le fréquentent ; la mauvaise conduite tue l’amour de la famille et le respect de l’autorité. Sous leur délétère influence, l’homme est inaccessible aux conseils de la raison ; il obéit aux suggestions des passions dépravées, et devient trop souvent la victime d’ambitieux qui le flattent pour le gagner à leur cause, et l’associer à leurs coupables entreprises. Ces sophistes et ces rhéteurs peignent les misères sociales sous des couleurs très-noires ; mais en sondant les plaies ils les élargissent, et ils les enveniment en y versant du fiel.
Moraliser la société, telle est la conclusion pratique de ceux qui cherchent la vérité à la lumière des enseignements catholiques. La science humaine, qui déduit les principes de l’observation des faits, est d’accord avec eux. Le mal n’a qu’une seule cause première, dit M. le Play 1  : la transgression de la loi morale, c’est-à-dire l’inobservation du Décalogue, complété par la loi morale ; et il ajoute : « Les populations qui en respectent le mieux les commandements sont précisément celles qui jouissent au plus haut degré du bien-être, de la stabilité et de l’harmonie. »
Semons donc autour de nous la connaissance et l’amour des lois divines pour procurer à nos semblables la paix et le bonheur possibles en ce monde. Les lois civiles les plus sages ne peuvent rien sur des cœurs qui méconnaissent l’autorité de la religion. Sans le secours du christianisme elles sont impuissantes à protéger efficacement l’ordre, la famille, le travail, la propriété ; et quand ces bases fondamentales sont ébranlées, l’édifice social menace de s’écrouler en un monceau de ruines.
1 Voir l’Organisation du travail, par M. le Play, inspecteur général des mines, etc., pages 15 et 16.
CHAPITRE PREMIER

M. l’abbé Jean-Joseph Allemand (1772-1836). — Éducation de M. Allemand. — Vocation au sacerdoce. — Entraves. — Premiers travaux de zèle. — Ordination. — Il fonde l’œuvre de la jeunesse, et tombe gravement malade. — En butte à la contradiction, puis approuvée par Mgr l’Archevêque d’Aix, l’œuvre devient florissante. — Sa dissolution en 1809 par l’autorité civile. — M. Allemand est nommé vicaire à Saint-Laurent. — Il réorganise sa société en 1816, et lui procure en 1820 la propriété d’un vaste établissement. — Humilité du fondateur. — Esprit du règlement et du coutumier. — Trois confréries : SS. Anges, S. Joseph, la Grande-Réunion. — Salutaire et considérable influence de l’œuvre sur la jeunesse marseillaise. — Vertus de M. l’abbé Allemand. — Sa dernière maladie et sa mort.
Né à Marseille, le 27 décembre 1772, Jean-Joseph Allemand appartenait à une famille généralement estimée. Ses parents jouissaient alors d’une aisance honnêtement acquise dans le commerce des comestibles, de la mercerie et des approvisionnements maritimes. Ils avaient sept enfants, trois filles et quatre garçons. Jean fut le plus jeune, et reçut au baptême le patronage de l’apôtre bien-aimé, parce qu’il était entré dans le monde le jour où l’Église célèbre la fête de ce grand saint. Son père, d’une probité irréprochable, n’était ni instruit ni solidement chrétien ; il se laissait absorber par les affaires, et négligeait les pratiques religieuses ; aussi, lorsque les idées révolutionnaires firent invasion dans le pays, à leur début, elles trouvèrent bon accueil chez un homme orgueilleux, dont elles flattaient les secrètes aspirations.
Quant à la mère de Jean, tout appliquée au débit de ses marchandises, elle ne trouva pas le temps de s’occuper elle-même de la première enfance de ce fils ; elle l’envoya chez une femme bonne et simple qui demeurait à deux lieues de Marseille ; celle-ci le nourrit de son lait, et lui donna des soins pleins de tendresse. Elle s’attacha beaucoup à Jean, crut lui découvrir des qualités précoces, et, quand elle le rendit à sa mère, elle fit de son caractère un complet éloge, qu’elle termina par ces mots : « Madame, je suis persuadée que je vous rapporte un petit prêtre. » Cette sorte de prédiction n’impressionna sur le moment aucun de ceux qui l’entendirent ; mais plus tard chacun s’en souvint, et admira les voies suivies par la Providence pour la réaliser.
A peine l’intelligence de Jean fut-elle éveillée, qu’elle se tourna vers les choses du ciel : dès que son petit cœur put commencer à aimer, ce fut à Dieu qu’il voulut se donner. Tout enfant, il se plaisait à demeurer seul dans sa chambre, pour y prier en compagnie des anges, des saints ; et il manifestait déjà de l’attrait pour les cérémonies religieuses. Il suivait assidûment les offices de la paroisse ; quand ils étaient terminés, il les recommençait, pour satisfaire sa piété, autour d’un petit autel élevé près de son lit : souvent il répétait

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