Les montagnes russes de Hoorvermanof Vanoi
356 pages
Français

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Les montagnes russes de Hoorvermanof Vanoi , livre ebook

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Description

Hoorvermanof Vanoi est issu d’une famille d’origine russe, jadis détentrice de la Banque Privée d’Affaires, qui, à cause des convulsions de la Russie du début du XXè siècle, s’était réfugiée à Paris où elle fonda cette fois-ci, en 1911, la Banque Privée d’Investissement. L’essor de cette banque réveilla de fortes convoitises de la part de deux autres familles d’origine russe qui s’installèrent elles aussi à Paris à la même époque.
Youri Tchevanov et Florent Nikovich, banquiers tous les deux et représentants les plus importants de ces deux familles, s’associèrent dans le but d’usurper, par vengeance, toute la fortune de la famille Vanoi sous prétexte que celle-ci avait autrefois, en Russie, ruiné leurs aïeux.
Hoorvermanof Vanoi doit se battre pour la survie de sa famille face aux attaques de ses faux amis et d’autres gens de leur entourage également sans scrupules : Myriam Harp et Thérèse Soça, d’une part, et de l’autre, du capitaliste sans âme, Éric Doré, l’actuel PDG de la banque.
Les attaques contre sa famille sont telles que Hoorvermanof fait appel à un ami fidèle de la famille Vanoi, Raphaël Rocher, et président de l’entreprise ProSécurité.
Seul contre tous, Hoovermanof fait une rencontre décisive, une femme exceptionnelle, Vénus Host, qui devient son épouse et son meilleur atout.

Informations

Publié par
Date de parution 24 octobre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312063249
Langue Français

Extrait

Les montagnes russes de Hoorvermanof Vanoi
Abel Lion Albino
Les montagnes russes de Hoorvermanof Vanoi
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2018
ISBN : 978-2-312-06324-9
À ma grand-mère
Maria do Céu Vaz
pour qui la vie ne fut point une rose sans épines.
I – Anatomie d’un Amalgame de Contradictions et de Sarcasmes
Des profondeurs de l’inconnu, du fin fond des nuits de toutes les ténèbres, la conscience regagnait petit à petit la surface. Doucement, très très doucement. Il y avait jusqu’à l’illusion qu’elle émergeait à l’aide d’un ascenseur qui, baigné par une atmosphère pure, s’assimilant à une vacuité intersidérale, progressait à une vitesse uniformément continue, sans qu’on ne sentît la moindre vibration, la moindre propagation sonore.
Silencieux, un être un dixième matériel, neuf dixièmes spirituels, bougeait à proximité. La première impression de sa manifestation fut l’odeur limpide qui émanait de ses mouvements. Au bout d’un bref moment, mais en réalité d’un intervalle de temps assez grand, l’origine de cette limpidité s’éclaircit : elle se dégageait de sa blouse blanche aseptique. Le choix de la couleur de ce vêtement n’avait pas été fait seulement pour mieux véhiculer l’asepsie. En outre, la blancheur ne blessait pas les yeux fragiles ; elle ne concourait pas à une augmentation des douleurs chroniques que le corps à grand peine, aïe ! endurait. Le corps semblait réellement avoir été empalé sur une planche criblée, micron après micron, de clous de quatre pouces.
― Êtes-vous bien ?
La question auprès du patient au cours de cette ascension ne nuisait aucunement à la quiétude de l’ordre des choses : l’infirmier faisait partie de l’engrenage de la montée vers la conscience. D’une voix caramélisée, avec la douceur d’un murmure tranquillisant, il l’avait interpelé pour maintenir une ambiance paisible, en approchant les lèvres le plus possible d’une oreille. Le patient, quoiqu’encore plongé dans les mystères des nuits abyssales, entendit et comprit parfaitement la demande. Vue de loin, de l’extérieur, vu le contexte, la question possédait tous les ingrédients d’un dessein soit euphémique, soit elliptique. À vrai dire, demander à quelqu’un complètement ligaturé, telle une momie, de la tête jusqu’aux pieds, s’il allait bien, pouvait constituer une absurdité et une insanité totale.
Pour répondre, le patient agita quasi imperceptiblement la tête de haut en bas. Sa fragilité, sa condition d’absentéiste du lit où il reposait ne lui permettait pas d’envisager de petits détails de rhétorique. Que l’infirmier s’informât s’il pouvait déjà commander le cercueil ou qu’il s’enquît simplement de savoir s’il ressentait de fortes douleurs, ne lui faisait aucune différence. Le fait est que l’infirmier obtint une information utile qu’il sut décoder car il contourna le lit afin de réajuster les paramètres de l’écoulement du sérum suspendu à son côté dans le système circulatoire du patient.
L’infirmier constituait ainsi un modèle parfait de compétence professionnelle. Peu de mots, une information vague, des interlignes serrés… Il avait procédé à une inférence juste d’après l’ensemble des particularités qui caractérisaient l’état de la situation, fussent-elles jusqu’à des intermittences de silences ou des expressions esquissées sous les bandeaux. Le fait était qu’il avait visé avec dextérité et précision. Ses pas implacables, son mouvement spontané, involontaire, décidé, au moment exact où le patient finit par se prononcer, n’ouvrait point la possibilité d’une action faite au hasard ou approximative.
Les yeux du patient absorbaient toujours l’extérieur sous l’influence des fluctuations de l’atmosphère noire des ténèbres ; il n’avait pas encore émergé, fût-ce plusieurs minutes après avoir parcouru la moitié du chemin. L’espace d’un moment, il arriva à assimiler le monde extérieur pendant une courte fraction de seconde puis il plongea de nouveau au fond de l’inconnu, du silence du vide interstellaire, dans un état profondément végétatif. Ou simplement ailleurs. Toutefois, au cours de ces va-et-vient, toujours était-il qu’il se renseignait sur l’ordre de l’espace physique qui l’entourait car son état lui permettait à peine de jouir d’une réalité tactile. Sa condition n’était pas ainsi si désastreuse ! Mais, à un moment donné, à l’improviste, paf !, il se précipita intempestivement dans un abîme situé au cœur de l’interstice d’un nombre indéterminé de mondes ; hélas les courroies de suspension de l’ascenseur s’étaient déchirées fatalement à contretemps, et avaient occasionné sa plongée dans l’inconnu profond, dans un espace abyssal.
Il n’était pas mort. Ses fonctions biologiques étaient simplement réduites au minimum par l’action des médicaments que l’infirmier avait fait couler dans son système cardiovasculaire.
Sans visage, puisqu’il était soustrait des regards en raison des bandeaux, sans domicile, appauvri et fortement chiffonné, le patient constituait infailliblement un des êtres les plus misérables qui habitaient sur cette face de la planète. De plus, son nom, dont il était le dernier et unique héritier était sérieusement menacé d’extinction.
Sa carte d’identité indiquait qu’il se nommait Hoorvermanof Vanoi, fils de Zaccarias et de Gertrudes Vanoi. La famille Vanoi était restée de tout temps peu nombreuse. Hoorvermanof descendait d’une lignée principalement préoccupée, par la mise au monde d’un enfant sain, intelligent, hétérosexuel ou tout au plus bisexuel. De préférence un mâle afin de conserver pour la génération suivante les affaires de la famille intactes, question de se prémunir contre telle ou telle tribulation, où aurait été légitime l’intervention d’un agent économique externe. L’exigence de l’enfant unique reposait sur le problème de l’héritage : plus il y avait d’héritiers, plus la probabilité d’avoir une scission d’intérêts.
Le père de l’affaire de la famille était l’arrière-grand-père du bisa ï eul de Hoorvermanof qui fonda en 1877 la Banque Privée d’Affaires dont l’essor et le succès, notoire, permirent de constituer l’équivalent d’un empire et d’établir un nom dans le tissu économique du pays : la Russie. Bien sûr, avant la constitution de cette affaire, il avait marqué une empreinte importante, il avait testé le milieu, ouvert un chemin non négligeable : l’achat et la vente de terrains, de propriétés et de maisons impliquaient le maniement de sommes d’argent considérables, sa gestion méthodique et une vision non seulement tactique mais aussi stratégique. Son penchant pour ce genre d’affaires s’était scellé, il avait mûri en respectant un parcours méthodique. Sus aux artifices, sus aux montées factices et sans histoire ; sus aux jambes de verre !
Toutefois, à aucun moment ce chemin ne s’apparenta à un long fleuve tranquille ; il s’était présenté à chaque pas, immensément rocailleux, comme le lit d’une rivière ; fort sablonneux à l’instar d’un chemin parcourant un relief désertique ; accidenté, tel que la surface de la lune. Une croix, une période extrêmement difficile. Dès 1861, date où le tsar Alexandre III abolit la servitude des paysans, avait fermenté peu à peu un terreau propice à l’éclosion de nombreuses transformations sociales. La population, dont plus de la majorité était de milieu rural, aspira à une vie différente, meilleure, à la fin de la répression, à la possession de terres appartenant à la bourgeoisie, au contrôle des usines, à la liberté d’expression ; elle revendiquait aussi l’accès au pouvoir avec une participation équitable au destin du pays. Lénine et sa femme Nadezda Konstantinov Krupskaia cultivaient et propageaient la guerre dans toutes les directions, véhiculée par les paysans, ces instruments, à la fois, pauvres citoyens et, bien au-dessous de la ligne d’eau, étouffés, de simples citoyens pauvres, et par conséquent de pauvres citoyens pauvres, complètement écrasés et empalés par l’aristocratie. Ces deux protagonistes jetaient davantage d’huile sur le feu en constatant que l’aristocratie et la bourgeoisie en général constituaient les ennemis à annihiler à cause de l’attribution injuste des privilèges et de l’hypocrisie qui émanaient de leurs statuts. Les rues s’avéraient par trop étroites pour contenir tant de colère, tant de furie aveugle, de la pure force animale non maîtrisable, brute, à l’image de l’impitoyable piétinement de la ruée d’un troupeau de taureaux. Par conséquent, les déportations pour la Sibérie se généralisèrent comme appareil de ré

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