Les Muletiers du sel - En l’an 1565
218 pages
Français

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Les Muletiers du sel - En l’an 1565 , livre ebook

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Description

Moi, Denis Ayglon,

À l’âge de 78 ans (1628) et à l’heure de quitter tous ceux que j’aime, ainsi que mon pays de Montselgues.

J’entreprends ce récit afin que ceux qui ont vécu ne meurent pas tout à fait. Ce qui est de tout temps avéré, pour autant qu’ils demeurent en nos mémoires.


*
Nous sommes en 1565 à la veille de la deuxième guerre de religion. Denis est âgé de quinze ans et Delphine en a quatorze. Ils sont tous deux orphelins.

Auprès des muletiers, ils effectuent leur première route du sel qui les conduit des salins d’Aigues-Mortes jusqu’au Puy-en-Velay.

Au cœur de la dure vie des muletiers, Denis et Delphine vont tisser les liens d’une joyeuse amitié, avant de découvrir l’amour.

Mais les guerres de religion ont débuté depuis déjà trois ans, en 1562.

La violence est partout, avec son cortège d’horreur et de générosité, d’héroïsme et de trahison, de rencontres et de séparations. De vies et de morts.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 décembre 2014
Nombre de lectures 3
EAN13 9782332850119
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-85009-6

© Edilivre, 2015
Déjà paru
Déjà paru
JE SAIS DES HISTOIRES
Une enfance Nîmoise de 1946 à 1967
« C’était le temps où mon grand-père Ayglon empruntait tout enfant les pavés dépolis de son village natal de la haute Ardèche… »
Depuis ce chemin de Montselgues où jouait son aïeul dans les années 1895, l’auteur nous fait pleinement partager ses souvenirs d’enfant.
Il nous livre ses émotions, ses joies, ses peines et ses découvertes.
Un monde mystérieux où l’imaginaire se heurte parfois au monde difficile des adultes et où, pourtant, s’éveille la fleur d’une passion dévorante : les « Toros ». Un feu intérieur, qui, après avoir été longtemps sous l’éteignoir, viendra se rallumer quarante ans plus tard…
Trois romans d’aventures
EN L’AN 1565 – LES MULETIERS DU SEL
d’Aigues-Mortes au Puy-en-Velay.
Nous sommes en 1565 à la veille de la deuxième guerre de religion. Denis est âgé de quinze ans et Delphine en a quatorze. Ils sont tous deux orphelins.
Auprès des muletiers, ils effectuent leur première route du sel qui les conduit des salins d’Aigues-Mortes jusqu’au Puy-en-Velay.
Au cœur de la dure vie des muletiers, Denis et Delphine vont tisser les liens d’une joyeuse amitié, avant de découvrir l’amour. Mais les guerres de religion ont débuté depuis déjà trois ans, en 1562.
La violence est partout. Avec son cortège d’horreur et de générosité, d’héroïsme et de trahison, de rencontres et de séparations. De vies et de morts.
* * *
EN L’AN 1585 - LES VOILES DU DÉSERT (à paraître)
de Sète au désert Marocain.
En cette année 1585, la France connaît sa huitième guerre de religion. Denis et Delphine se sont installés à Sète, avec leur ami Simon, marin pêcheur. Mais ils doivent s’exiler au Royaume Shérifien du Maroc, après avoir vengé les parents de Delphine. La sœur de cette dernière, Jeanne, les accompagne.
Ahmed al-Mansur est le sixième sultan de la dynastie Saadienne. Son règne correspond à une renaissance culturelle, artistique, économique, politique et militaire du Maroc.
Mais dans les provinces le terrorisme est omniprésent, il n’épargne ni le peuple ni les gouvernants.
Denis et Delphine vont avoir fort à faire pour préserver leur couple des pièges de l’argent, du pouvoir, du sexe et même de la mort.
* * *
EN L’AN 1605 – UN OCÉAN DE VERDURES (en préparation)
Avec les Amérindiens de Guyane
Denis et Delphine viennent d’avoir cinquante-cinq ans lorsqu’ils arrivent en Guyane avec la première expédition (1604) dirigée par le capitaine Daniel de la Rivardière.
Ils vont adopter Moulouli, une enfant amérindienne Galibi de cinq ans, y fonder une famille et développer un commerce qu’ils espèrent florissant.
Pourtant c’est un monde de violences qui les attend. La forêt Amazonienne, certains Amérindiens, des aventuriers sans scrupules et des maladies les cernent de toute part.
Introduction
Moi, Denis Ayglon,
À l’âge de 78 ans et à l’heure de quitter tous ceux que j’aime, ainsi que ma cuntré, région, de Montselgues.
J’entreprends ce récit afin que ceux qui ont vécu ne meurent pas tout à fait. Ce qui est de tout temps avéré, pour autant qu’ils demeurent en nos mémoires.
Je ne prétends pas faire de ce manuscrit un récit historique ni une biographie. Il est une fiction qui donne vie à tes aïeux, les Ayglon. Ils furent, de père en fils et durant plusieurs siècles, muletiers sur l’un des chemins du sel.
En partageant leur voyage, depuis les salins d’Aquae-Mortuae jusqu’au Puèi-de-Velai tu sauras bien y découvrir ce qu’ils t’ont légué.
Fait à Montselgues, en juin 1629

Note de l’auteur.
Denis Ayglon et Delphine ont réellement existé. Denis était muletier. Son épouse était une fille Maurin. Ils ont eu quatre enfants. Quatre garçons…
Ils sont mes aïeux.
01 La caravane des muletiers
Je suis âgé de quinze ans, en ce printemps de l’année 1565. Et cette date marque le début de ce récit.
Trois jours se sont passés depuis notre départ, du pied des remparts d’Aquae-Mortuae. Notre convoi est composé d’au moins cent cinquante mulets et d’une trentaine d’hommes. Des mulets qui sont lourdement chargés et commencent à s’habituer à leur fardeau. De leur côté, les hommes ont pris la mesure de leur travail.
Le soleil est haut dans le ciel lorsque nous nous apprêtons à quiller, faire stationner, nos mulets tout à côté de Saragna, (Sernhac-Gard). Le ciel est d’un bleu turquoise assez inhabituel en ce lieu et pour la saison. C’est alors que nous avons rencontré les soldats…
Le détachement qui nous vient de la droite est assez important. C’est une cornette de coustillers, escadron d’archers, sur leurs chevaux légers, propices aux rapides déplacements et force chausse-trappes.
Des chevaux qui viennent de faire une rude course à en juger par leur état. Les plus entraînés ruissellent d’eau et soufflent bruyamment des nasaux. Les autres, en moins bonne condition physique, sont couverts d’une mauvaise écume blanchâtre et leurs flancs, haletants.
Le détachement semble vouloir enfoncer le flanc droit de notre colonne lorsqu’au dernier moment, les cavaliers se déploient en éventail. Je n’en mène pas large !
Ce sont des mercenaires suisses. Ils sont couverts de poussière et me paraissent redoutables. Certes, je ne suis qu’un enfant, mais à la vérité ils le sont, redoutables ! Le silence qui s’abat en un instant me dit bien que c’est le sentiment général.
– Lieutenant Copet, au Service de Sa Majesté le Roy ! Nous relions ce jour Belle-Pierre (Beaucaire-Gard), d’où nous venons à Nismes, notre prochaine affectation. Nous devons y renforcer les cinq cents lances (deux mille hommes) qui s’y trouvent. Qui est le Chef de ce convoi ?
Ce dernier est bien reconnaissable avec sa blouse bleue et le bonnet rouge vif de sa fonction.
– Je suis là, dit Maistre-Pierre en s’approchant. Je conduis ce convoi qui transporte du sel, avec du vin, un peu de poisson, et quelques épices. Depuis Aquae-Mortuae, jusqu’au Puèi-de-Velai, ajoute-t-il d’un ton hésitant. Une fois n’est pas coutume et nul d’entre nous ne se plaindra si nous faisons une pause. Vous joindrez-vous à nous afin de vous rafraîchir ?
Maistre-Pierre est bien avisé de l’air du temps… L’époque est troublée par la montée de cette réforme de la religion qu’entendent propager les disciples de ce Calvin. Et la toute récente fin du Concile de Trente, appelé Concile de la contre-réforme (1545/1563), n’a fait que durcir les positions et aviver les passions.
L’armée est chargée de mettre fin aux désordres et doit agir sans faiblesses. Elle le fait avec d’autant plus de fermeté qu’elle se sait surveillée par le clergé. Lequel est très souvent la cible des protestants !
De part et d’autre, les dénonciations se succèdent ainsi que les exactions qui elles-mêmes… C’est l’enchaînement sans fin de toutes les guerres civiles. Et cette féroce guerre de religion tourne bien à la guerre civile.
C’est la raison de la présence d’un moine au sein de notre convoi et de l’offre faite au capitaine par notre chef. Celui-ci veut éviter tout contretemps dans l’acheminement de notre convoi.
De son côté, le capitaine hésite un instant. Ses hommes ont hâte de gagner leur prochain cantonnement. Lui-même devra dès son arrivée se rendre au rapport, remettre les courriers et messages dont il est chargé, superviser l’installation de ses hommes et enfin s’installer lui aussi.
Vraiment, tout l’incite à décliner l’invitation ! Mais les hommes de ce convoi vont traverser maints lieux hasardeux et faire de nombreuses rencontres, pas toutes recommandables…
Les instructions qu’il a reçues lui commandent de s’assurer les bons offices, ou tout au moins la neutralité, de la population. Sa mission de chasser les hérétiques est prioritaire. Alors, il n’hésite pas plus avant.
– Soldats ! Pied-à-terre. Sergent, les chevaux en ligne d’attache, les armes en faisceaux. Faites distribuer leur pain aux soldats.
Toute la troupe s’organise avec entrain. Maistre-Pierre, le moine Ortefeut et le capitaine échangent quelques propos sur le cours du sel, le climat et les événements…
Notre chef évite de s’engager trop avant dans la discussion. Il se contente d’expliquer qu’en ces temps troublés il a jugé bon, très exceptionnellement, de tester un nouveau trajet. Qui sait si celui-ci ne sera pas préféré un jour au traditionnel chemin de Régordane qui relie Le Puy-en-Velay au port de Saint-Gilles, Gard.
Saint Gilles, dont le vin est toujours très prisé en ce milieu du XVI e siècle. C’est qu’il provient d’un cépage exceptionnel, le mourvèdre, appelé alors « plant de Saint-Gilles ».
À dire vrai la renommée toujours vivace de la ville doit tout au légendaire moine gyrovague, Gilles l’Ermite. Né vers le milieu du VII e siècle, à Athènes, saint Gilles s’illustre par des miracles, mais fuit sa renommée. N’étant attaché à aucun monastère, il erre en mendiant de province en province, de monastère en monastère pour finalement aborder en Provence.
Puis, il se retire dans une forêt non loin de Nîmes, à Collias, près du cours du Gardon. Il est accidentellement blessé par la flèche du roi Wamba. Ce dernier pour se racheter fait bâtir en cet endroit une abbaye dont Gilles devient le premier abbé.
À sa mort, en l’an 720, le culte de Saint Gilles se répand rapidement. Le Guide du pèlerin de Saint-Jacques de Compostelle place immédiatement après les prophètes et les apôtres cette « très brillante étoile venue de Grèce ».
Mais Maistre Pierre a repris la conversation.
– Nous sommes partis d’Aquae-Mortuae avec l’idée de contourner Nismes, Alais et Langònha que nos fournisseurs nous ont mis en demeure d’éviter. Nous sommes dans l’obligation de passer au large des Cévennes du haut

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