Les Pardaillan - Livre VII - Le Fils de Pardaillan - Volume I , livre ebook

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Nous sommes à Paris en 1609. Henri IV règne, sous la menace permanente des attentats. Le chevalier de Pardaillan, qui n'a pas retrouvé son fils, rencontre un jeune truand, Jehan-le-Brave, en qui il ne tarde pas à reconnaître l'enfant de Fausta. Or, Jehan-le-Brave, qui ignore tout de ses origines, est amoureux de Bertille de Saugis, fille naturelle d'Henri IV. Pour protéger sa bien-aimée et le père de celle-ci, c'est-à-dire le roi, il entre en conflit avec tous ceux qui complotent sa mort : Concini et son épouse, Léonora Galigaï, Aquaviva, le supérieur des jésuites qui a recruté un agent pour ses intentions criminelles, le pauvre Ravaillac. Le chevalier de Pardaillan s'engage dans la lutte aux côtés de son fils, aussi bien pour l'observer que pour protéger le roi. Or, Fausta jadis avait caché à Montmartre un fabuleux trésor que tout le monde convoite, les jésuites, les Concini, et même le ministre du roi Sully. Seule Bertille connaît par hasard le secret de cette cachette, ainsi que le chevalier de Pardaillan...Texte intégral
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Publié par

Date de parution

30 août 2011

Nombre de lectures

215

EAN13

9782820610423

Langue

Français

Les Pardaillan - Livre VII - Le Fils de Pardaillan - Volume I
Michel Z vaco
1916
Collection « Les classiques YouScribe »
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ISBN 978-2-8206-1042-3
Partie 1
Chapitre 1

Nous sommes à Paris, Henri IV régnant sur la France pacifiée,par un matin de mai, clair, ensoleillé.
La fenêtre d’une petite maison bourgeoise de la rue del’Arbre-Sec s’ouvre. Une jeune fille paraît au balcon. Les chaudsrayons du soleil viennent poser comme une impalpable poussière d’orsur le nuage d’or de son opulente chevelure. Ses yeux plus bleus etplus purs que l’azur éclatant du ciel, sa taille élancée, sesformes d’une harmonie incomparable, une dignité ingénue dans sesattitudes, une franchise de regard admirable, un voile demélancolie répandu sur ce front de neige, tout en elle forcel’attention et la garde, tout en elle charme et captive.
Comme attirée par quelque force invincible, sa tête charmante selève timidement, furtivement, vers la maison d’en face.
Là-haut, à la lucarne du grenier, apparaît un jeune cavalier. Etce cavalier, les mains jointes, l’air extasié, fixe sur elle unregard profond, chargé d’une muette adoration.
La jeune fille rougit, pâlit… son chaste sein se soulève d’émoi…Elle demeure un instant les yeux posés sur ceux de l’inconnu, puislentement, comme à regret, elle rentre chez elle et pousse lebattant de la fenêtre.
*
* *
En bas, dans la rue, un pauvre hère, dans l’ombre protectriced’un renfoncement, dresse vers la radieuse apparition une faced’ascète morne, ravagée, où luisent, au-dessous de sourcilsbroussailleux, deux yeux vitreux de visionnaire. Et à la vue de lagracieuse jeune fille, voici que ces yeux de fou s’animent,s’humanisent, prennent une expression de douceur et de tendressemystique. Voici que cette sombre physionomie s’illumine d’une joiecéleste. Et le pauvre hère, lui aussi, joint les deux mains dans ungeste d’imploration et murmure :
– Qu’elle est belle !…
Comme il prononce ces mots, quelque chose d’informe, un tas, uneénorme boule de graisse, déboule on ne sait d’où, roule avec uneagilité surprenante et vient s’arrêter devant l’homme en adoration.Cela est couvert d’un froc cavalièrement relevé sur la hanche,surmonté d’une autre petite boule joviale outrageusement enluminée.Deux pattes de basset, courtes et cagneuses, servent de colonnes etdeux pieds plats, immenses, sont les assises solides de ce monumentde graisse. Et cela parle d’une voix de basse taille qui semblesourdre de profondeurs inconnues ; cela se prononce sansraillerie :
– Je vous y prends encore, frère Ravaillac !… Toujoursplongé dans vos sombres visions, donc !
Brutalement arraché à son rêve, Ravaillac, Jean-FrançoisRavaillac tressaille violemment. Ses traits reprennent leurexpression absente, l’étincelle de vie allumée dans son œils’éteint brusquement, et ramenant son regard à terre, sanscontrariété apparente, sans surprise, sans plaisir, avec une morneindifférence, il dit doucement, poliment :
– Bonjour, frère Parfait Goulard.
À ce moment, la jeune fille ferme sa fenêtre sans avoir eu lacuriosité de jeter un coup d’œil en bas. Ravaillac pousse un soupiret, sans affectation, s’éloigne dans la direction de la rueSaint-Honoré, proche, entraînant avec lui le frère Parfait Goulard,enchanté de la rencontre, et qui se prête complaisamment à lamanœuvre.
Le moine cependant a guigné du coin de l’œil la jeune fille. Ila noté le soupir de celui qu’il a appelé frère Ravaillac. Mais ilne laisse rien paraître et sa bonne grosse face demeureparfaitement hilare.
En s’éloignant, ils croisent un personnage qui doit être quelquepuissant seigneur, à en juger par sa mine hautaine et par larichesse du costume. Ce seigneur discute âprement avec une dignematrone qui a toute l’apparence d’une petite bourgeoise.
En passant près du moine, le brillant seigneur ébauche un gestefurtif auquel le moine répond par un clignement d’yeux.
Ni la vénérable matrone ni Ravaillac ne remarquent cet échangede signaux mystérieux.
Le grand seigneur et la bourgeoise continuent leur chemin etviennent s’arrêter devant le perron de la petite maison de la jeunefille. Ils continuent à discuter avec animation et ni l’un nil’autre ne font attention à une ombre blottie dans une encoignure,laquelle, bien qu’ils parlent à voix basse, ne perd pas un mot deleur entretien.
Le jeune cavalier était resté accoudé à sa lucarne.
Peut-être ressassait-il son bonheur. Peut-être attendait-ilpatiemment qu’une heureuse fortune lui permît d’apercevoir encoreune fois un bout de ruban ou l’ombre de la bien-aimée se profilersur les vitraux… Les amoureux, on le sait, sont insatiables.Celui-ci, tout à ses rêves, ne voyait rien en dehors du balcon où elle lui était apparue.
Sous ce balcon, cependant, leur discussion sans doute terminée,la matrone avait franchi les trois marches et mettait la clé dansla serrure.
Par hasard, les yeux de l’amoureux quittèrent un instant lebienheureux balcon et se portèrent dans la rue. Alors, un cri decolère lui échappa, à la vue du seigneur qui n’avait pasbougé :
– Encore ce ruffian maudit de Fouquet !…
Il se pencha à faire croire qu’il allait se précipiter têtepremière. Et il grinçait :
– Que fait-il là, devant sa porte ?… Quiappelle-t-il ainsi ?…
En effet, à ce moment, celui que notre amoureux venait de nommerFouquet appelait la matrone qui se disposait à entrer dans lamaison. Elle redescendit une marche et tendit la main. Gested’adieu ?… Marché conclu ?… Arrhes données ?… C’estce que l’amoureux n’aurait pu dire. Il lui sembla bien entrevoirune bourse… Mais le geste avait été si rapide, si subtill’escamotage !… En tout cas, il connaissait la matrone, car ense retirant précipitamment de la fenêtre, il était blême et ilbredouillait :
– Dame Colline Colle !… Ah ! par tous les démonsde l’enfer, je veux savoir !… Malheur au damnéFouquet !…
Et il se rua en trombe dans l’escalier.
À cet instant précis, trois braves s’arrêtaient devant sa porte.Ils avaient des allures de tranche-montagne, avec des rapièresformidables qui leur battaient les talons. À les voir, on devinaitdes diables à quatre, ne redoutant rien ni personne. Et cependantils restaient indécis devant la porte, n’osant soulever lemarteau.
– Eh vé ! dit l’un avec un accent provençal, vas-ytoi, Gringaille… Tu es Parisien, tu parles bien…
– Voire ! répondit l’interpellé. Tu n’as pas non plusta langue dans ta poche, toi, Escargasse… M’est avis cependant queCarcagne me paraît être celui de nous trois qui a le plus de chancede s’en tirer avec honneur… Il a des manières si avenantes, sipolies !…
L’homme aux manières polies dit à son tour :
– Vous êtes encore de singuliers bélîtres de me vouloirexposer seul à la colère du chef… Savez-vous pas, mauvais garçonsque vous êtes, qu’il nous a formellement interdit de nous présenterchez lui sans son assentiment ?… Pensez-vous que je me souciede me faire jeter par la fenêtre uniquement pour préserver voschiennes de carcasses ?…
– Il faut cependant lui faire savoir que le signor Concinidésire le voir aujourd’hui même.
– Que la peste l’étrangle, celui-là ! Il avait bienbesoin de nous charger d’une commission pareille !
– Vé ! allons-y ensemble.
– Au moins nous serons trois à recevoir l’averse.
– Ce sera moins dur.
Ayant ainsi tourné la difficulté, ils se prirent par le bras etallongèrent la main vers le marteau.
La porte s’ouvrit brusquement, quelque chose comme un ouraganfondit sur eux, les sépara brutalement, les envoya rouler à droiteet à gauche. C’était l’amoureux, qui se mit à remonter la rue encourant.
– C’est le chef ! s’écria Escargasse. J’ai reconnu samanière de nous dire bonjour.
Et il se tenait la mâchoire ébranlée par un maître coup depoing.
– Malheur ! gémit Gringaille en se relevantpéniblement, je crois qu’il m’a défoncé une côte.
– Où court-il ainsi ? dit Carcagne qui n’avait reçuqu’une bourrade sans conséquence.
Chose curieuse, ils ne p

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