London calling
204 pages
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London calling , livre ebook

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Description

Alors que s’achève l’année 1941, c’est désormais le monde qui est en guerre. Hitler, balayant d’un revers les accords du pacte Germano-Soviétique a ouvert un second front à l’Est dès le mois de Juin et déclaré la guerre aux Etats-Unis en Décembre quelques jours après l’attaque par les Japonais de la base navale américaine de Pearl Harbor. En Europe, la bataille d’Angleterre a pris fin en Octobre, Hitler remettant à plus tard son projet d’invasion du Royaume-Uni alors que les Anglais intensifient leur soutien à la résistance Française Intérieure. C’est dans ce contexte que Jean rejoint Londres et s’apprête à entamer une longue et exigeante formation en vue d’intégrer le SOE alors même qu’Alice, réfugiée à Dublin se met au service d’un homme d’affaires Irlandais peu scrupuleux. Malgré la violence de leur séparation Jean et Alice n’ont jamais cessé de s’aimer et rêvent désormais de se retrouver mais y parviendront-ils ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 février 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414517022
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-51703-9

© Edilivre, 2021
Du même auteur

Du même auteur
— Quand la guerre cessa d’être drôle (janvier 2020) Edilivre
— Mañana (juillet 2020) Edilivre
Dédicace

À Natael, À Lina,
Chapitre I Jean Décembre 1941 Le convoi
Sur la route des Açores, le mercredi 24 Décembre 1941
Seul sur le pont du HMS Anémone, accoudé au bastingage, je profite du spectacle magnifique du soleil levant qui effleure maintenant la surface de l’océan le parant de reflets d’or et d’argent. Pas le moindre nuage ne pointe à l’horizon. Je suis du regard le large sillon d’écume laissé par l’Anémone derrière elle pendant que des images du passé ressurgissent. Des images de mon enfance heureuse passée auprès de mes parents, celles de l’arrivée surprise de Lucille et de sa petite frimousse adorable éclairée par deux billes bleues et un sourire espiègle, la fierté dans les yeux de mon père quand je lui ai annoncé mon incorporation à l’école des apprentis de la Marine mais aussi des images de mon séjour chez Gaston et Monique après que les Allemands aient envahi Cherbourg, le souvenir de cette nuit maudite du 18 juin 1940 où dans un souffle… le souffle de cet obus égaré, les deux personnes que je chérissais le plus ont cessé d’exister et enfin celles du visage d’Alice, ma femme, l’amour de ma vie, celle qui m’a rendu le goût de vivre et de me battre mais que je n’ai pas su rendre heureuse.
Je me surprends à imaginer un instant que toutes les personnes qui me sont chères ont embarqué avec moi sur ce bâtiment de la marine du Royaume-Uni et qu’enfin réunis, nous faisons route vers une terre où la guerre, l’oppression, l’humiliation et la peur ne seraient plus qu’un lointain souvenir.
[–À ma droite, Papa et maman détachent des morceaux de pain d’une miche qu’ils donnent à ma petite sœur Lucille qui s’empresse, dans de charmants éclats de rire, de les jeter en direction des Goélands qui survolent encore le navire en raillant. Un peu plus loin, Sergio, mon ami, la clope au bec et sa casquette vissée sur le crâne, sifflote en regardant la mer pendant qu’Alice, mon amour, arbore un sourire radieux serrée tout contre moi en tenant dans ses bras un enfant qui dort, emmitouflé dans son plaid…]
Sorti de mes songes par deux marins traversant le pont le verbe haut, je suis saisi d’un courant d’air froid venu du large qui me transperce de part en part. Je relève mon col et les regarde s’éloigner. Est-ce le froid ou ce sentiment de solitude qui me fait ainsi frissonner ?
Mes amis, ma famille, mon amour ; ils me manquent tellement ; je sens toujours leur présence à mes côtés, ce sont eux qui me font avancer. Je sais que de là où ils sont, ceux qui sont partis trop tôt veillent sur moi et que je leur dois d’être parvenu jusque sur le pont de ce navire de la Home Fleet, en route vers l’Angleterre.
Alors pas question de les décevoir !
En chemin pour rejoindre le poste d’équipage, les effluves émanant des cuisines qui parfument les coursives titillent mes narines. Le maître coq a promis un repas amélioré pour la Sainte Adèle, cette année encore Noël aura un arrière-goût amer.
Il règne désormais une atmosphère très particulière à bord de l’Anémone. L’agitation qui a saisi les 120 hommes constituant l’équipage lors des manœuvres d’appareillage dans le port de Gibraltar a laissé place à une sérénité vigilante maintenant que nous naviguons en haute mer. Les marins sont à la tâche, concentrés et bien conscients des dangers qui nous menacent depuis les profondeurs de l’océan tout autant qu’en surface ou dans les airs alors que fait rage la bataille visant à obtenir la suprématie dans l’Atlantique Nord. Ceux qui ne sont pas de quart tentent de se reposer, bercés par le léger roulis et le ronronnement des machines. Pour ma part, je n’ai que peu de loisirs à bord et trouve le temps long, je suis toutefois heureux de ne pas souffrir du mal de mer même si je dois reconnaître que nous naviguons sur une mer d’huile depuis Gibraltar et qu’une aggravation du temps pourrait à tout moment changer la donne. Je décide de me mettre en quête de mon chaperon, VERNON, cet Officier Français introuvable depuis l’appareillage et que j’aimerais questionner sur les raisons de ma présence sur ce navire et ses intentions à mon égard.
Lassé d’arpenter le navire de long en large, je retourne bredouille au poste d’équipage et constate qu’un jeune marin est allongé sur la bannette située juste en-dessous de celle qui m’est attribuée. Je le salue et tente d’échanger avec lui quelques banalités dans la langue de Shakespeare. Je ne suis pas mécontent de constater que les heures passées en compagnie des deux aviateurs Canadiens Thomas et Paul à tenter d’apprendre l’Anglais pendant nos périodes de captivité ont porté leurs fruits, même si le vocabulaire me fait parfois défaut. L’able rate [–le quartier maître–] Elliot EVANS s’avère être un charmant garçon. Il vient de terminer son quart en passerelle et aspire à un temps de repos bien mérité mais c’est bien volontiers qu’il accepte la cigarette que je lui tends et que nous décidons d’aller fumer sur le pont.
Elliot était marin pêcheur dans le Sud de l’Angleterre avant de s’engager dans la réserve volontaire de la Royal Navy. Cette décision qui changea le cours de sa vie, il l’a prise le 29 mai 1940 pendant qu’il lessivait le pont de son bateau couvert du sang de soldats extraits de l’enfer Dunkerquois. Le regard du jeune quartier-maître s’assombrit alors qu’il se lance dans le récit de cette effroyable journée :
[–Considérant qu’il serait suicidaire pour l’Angleterre de continuer à s’opposer à la déferlante Allemande, le gouvernement de CHURCHILL confia dès le 21 mai au Vice-Amiral Bertram RAMSAY, cantonné dans son quartier général implanté dans les caves du château de Douvres, le soin d’organiser une opération de rapatriement du corps expéditionnaire Britannique commandé par le Général et Lord John VEREKER cerné à Dunkerque. L’opération Dynamo débutait le 26 mai.
Conscient que la mobilisation de la totalité de la flotte de la Royal Navy ne suffirait pas à évacuer les 400.000 hommes acculés à Dunkerque, RAMSAY exhortait alors tous les patrons d’embarcations capables de traverser le Channel à rejoindre le port Français afin de permettre l’évacuation du plus grand nombre de soldats alors sous la menace d’une offensive d’une Wehrmacht deux fois plus riche en effectifs.
Le 28 mai, Edward PATTINSON, capitaine du « GULL II » et employeur d’Elliot, prenait la décision de répondre à l’appel de RAMSAY. Les quatre marins constituant l’équipage du Cordier se portaient volontaires pour l’accompagner mais le capitaine décidait d’écarter d’emblée ceux qui avaient une charge familiale pour ne conserver que son jeune matelot.
A l’aube du 29 mai, Le « GULL II » quittait le port Royal de Ramsgate à l’Est de Canterburry et faisait route au Sud, empruntant l’axe le plus direct pour rejoindre les côtes Françaises. Le Capitaine chargeait Elliott de se porter à la proue du navire afin de s’assurer de l’absence de mines dérivantes dans l’axe de progression du Cordier. Le jeune garçon vibrait tout au long des 40 milles marins couverts sous un ciel chargé de nuages, régulièrement traversé par des escadrilles de chasseurs Spitfires ouvrant la route à une noria de petits bateaux hétéroclites se portant au secours de la British Army.
Mais à l’approche de Dunkerque, les deux marins restaient sidérés par le spectacle apocalyptique se déroulant sous leurs yeux. Sous la menace des attaques en piqué incessantes des Messerschmitt, PATTINSON devait redoubler d’habileté pour approcher au plus près de la longue jetée de Malo située à l’Est du port de Dunkerque où se massaient des centaines de soldats livrés aux assauts des pilotes de la Luftwaffe. Dans un vacarme infernal et malgré les échanges de tirs entre chasseurs Anglais et Allemands se rendant coup pour coup au-dessus de leur tête, Elliott et son capitaine pensaient bien parvenir à accoster mais un Messerschmitt isolé parvenait à prendre en enfilade la jetée semant la mort parmi les soldats sans défense tombant comme des quilles. Naviguant au milieu des plaintes de désespérés s’étant jetés à la mer pour échapper à ce nouvel assaut, Elliott parvenait à hisser à bord quelques fantassins luttant pour rester en surface malgré le poids de leurs équipements. Une fois les survivants épuisés et hagards transférés sur un navire de guerre en attente un peu plus au large, PATTINSON décidait de faire une nouvelle tentative.
Cette fois il parvenait à accoster au môle Est mais les soldats désespérés et indisciplinés tentaient d’embarquer en force et dans un désordre total. Certains se jetaient sur le pont du Cordier pendant que d’autres, bousculés par leurs camarades, se retrouvaient à l’eau coincés entre la coque du bateau et la jetée. Elliot, désemparé, se retournait vers PATTINSON conscient de la gravité de la situation, les hommes s’entassaient sur le pont pendant que d’autres s’accrochaient au bastingage. Manœuvrant difficilement en raison de l’excès de poids, le capitaine avait le plus grand mal à s’écarter du môle malgré les efforts déployés par Elliot qui tentait désespérément d’écarter la proue du bateau de la jetée, armé d’une simple gaffe. Le jeune garçon ne savait plus où donner de la tête d’autant qu’une nouvelle attaque aérienne survenait. Par réflexe, il se jetait face contre terre au moment où la rafale atteignait le pont du GULL II projetant des éclats de bois tout autour de lui.
Relevant la tête après l’attaque au milieu des plaintes des blessés gisant sur le pont, il s’assurait d’un rapide coup d’œil que son capitaine était toujours

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