Louise - Seconde partie - Les Châtiments
314 pages
Français

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Louise - Seconde partie - Les Châtiments , livre ebook

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Description

Devenue veuve, Louise, l'ancienne prostituée lilloise, est comme elle l'a voulu : riche, propriétaire d'un domaine agricole et d'une usine de dentelles à Calais. Mais sa villa, où se multiplient les morts violentes, n'admet pas qu'on la trahisse et Louise perdra peu à peu tous ceux qu'elle ose lui préférer. Un jour viendra où elle devra choisir entre ses amours et sa villa hantée.



Les personnages de ce roman foisonnant nous emportent de rebondissement en rebondissement dans la vie quotidienne de la fin du XIXe siècle, de la culture de la betterave sucrière à l'âge d'or de la dentelle avant la crise de 1886.



C'est un roman que l'on dévore du début à la fin sans pouvoir le lâcher.



Louise – Les Châtiments est la suite de Louise – La Conquête paru en 2018 chez le même éditeur.



Le troisième volume de la saga, Alice ou l'innocence, paraîtra en 2021.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 décembre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414502974
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-50393-3

© Edilivre, 2021
Exergue
… Quand me libérerez-vous, Seigneur, d’une trop longue pénitence ? Et de quelles blessures faudra-t-il encore saigner avant que d’être délivrée ? Quand serai-je dans le pays du repos et de la joie ?
Françoise d’Aubigné, Marquise de Maintenon Seconde épouse du Roi Louis XIV
Dédicaces
A mon mari,
A mes enfants…
Résumé du tome I
La Villa Louise est construite sur les ruines d’un Carmel dont les religieuses ont péri dans un incendie allumé par les révolutionnaires. Une nonne a survécu, qui maudit les assassins et reviendra venger ses sœurs. Les accidents, les assassinats, les meurtres vont se succéder dans et autour de cette Villa, qui sera offerte à une jeune femme en cadeau de noces et dont elle prendra le nom.
Après s’être enfuie de la ferme familiale près de Calais, Louison mène joyeuse vie à Lille avant de devenir Louisette, pensionnaire d’un bordel Lillois. Rachetée par Mareuil, un client, elle revient à Calais où, devenue Louise de Brières, elle chante et danse dans un café-concert. Lâchée par son protecteur au début de la guerre de 1870, elle séduit Auguste Corcelles, un riche fabricant de dentelles, qui l’installe dans le luxe. A la mort de sa femme, Louise intrigue pour se faire épouser, conseillée par Malou, une Courguinoise qu’elle a recueillie et qui est devenue sa servante-confidente. Enceinte d’Auguste, elle habite la Villa Louise dans le luxe en attendant le mariage. Mais l’homme qui l’a rachetée autrefois revient et menace de révéler son passé à son futur mari si elle ne l’aide pas à épouser sa fille, dont la dot l’a séduit. Elle le tue froidement, et le jour de son mariage avec Auguste, rencontre l’amour, le vrai, hélas trop tard. Elle a un fils, Narcisse et la vie luxueuse qu’elle mène avec son mari lui convient parfaitement. Mais les embûches recommencent, car une femme a trouvé par hasard des papiers compromettants et tente de faire chanter Louise. Malou la poursuit et la tue accidentellement, trop tard pour récupérer les documents qu’un coursier remet au mari. Découvrant le passé de sa femme, il meurt d’une crise d’apoplexie en revenant chez lui. Louise falsifie son testament et désigne son fils comme héritier. Elle a tout : fortune, considération, enfant, et elle va pouvoir épouser celui qu’elle aime. Mais peut-on être heureuse lorsqu’on est le jouet d’une maison qui se venge ? Le temps des châtiments va commencer.
Chapitre I
Des nuages de plomb déversaient une neige boursouflée, prétentieuse, une de celles qui semblent vouloir tout ensevelir mais qui tournent à la boue en quelques heures. Les gens qui vivent près de la Mer du Nord savent qu’il faut attendre Janvier pour avoir une neige qui tient. Mais durable ou pas, celle-ci tombait dru et avait surpris Louise pendant sa promenade. Remontant ses jupes, la jeune femme avait traversé la pelouse en courant, et gravi les degrés de la terrasse. Comme toujours, elle était frappée par la beauté de sa maison. Même si ce côté était moins richement orné que le perron d’entrée, elle l’aimait à cause de son cadran solaire et des statues des saisons : l’Eté lui ressemblait, disait-on, et sans doute à cause de cette ressemblance, Louise la préférait aux autres. Pour l’instant, les statues disparaissaient sous une couche ouatée qui leur donnait un aspect étrange et des reliefs inhabituels. Tapant ses galoches, la jeune femme secouait ses vêtements pour en faire tomber la neige, et n’avait qu’une envie : s’installer devant la cheminée, avec une tasse de thé brûlant.
Le soir tombait. La cérémonie devait être terminée. Sans doute avec le même decorum, les mêmes chevaux, les mêmes couronnes, les mêmes notables que trois ans plus tôt pour accompagner Adeline Corcelles. Sans doute aussi avec le même chagrin convenu, le même regard vacant, communs à ceux qui sont là parce qu’ils le doivent. Simplement, c’était Auguste qui servait aujourd’hui de prétexte à cette comédie grave offerte aux vivants : un enterrement. Gonflés de leur importance, ses deux beaux-fils se redressaient, l’air solennel, mais sans doute n’étaient-ils que peu affectés par le décès d’un homme qu’ils ne fréquentaient guère. Sous leurs voiles épais, les filles Corcelles protégeaient le secret d’un chagrin qu’elles éprouvaient à des degrés divers. Si les épaules d’Emilienne étaient secouées de gros sanglots, celles de Madeleine restaient droites. Marie, dont les jupes répandaient une forte odeur de chat, marchait gravement, sans savoir. Quant à Sœur Marie de l’Annonciation, penchée sur son chapelet, elle priait à mi-voix.
La route n’était pas longue entre l’Eglise Notre-Dame et le cimetière, aussi le cortège allait-il à pied. Sur les quelques deux cents personnes qui suivaient le corbillard, peu étaient réellement chagrinées. Parmi elles, les beaux-frères du mort, gros fermiers à chaîne de montre, qui l’aimaient bien parce qu’il n’était pas fier. Ensuite Félix Cordier, l’intendant de la Villa Louise, qui le respectait pour sa droiture. Et puis Edgar Roches, l’associé, chez qui l’estime du début s’était peu à peu transformée en affection filiale, au point qu’il retenait difficilement ses larmes. Reléguée tout au bout parmi les domestiques, Malou pleurait de tout son cœur ce mort qu’elle avait pourtant contribué à berner. De sorte que, et comme cela se produit souvent dans ce genre de cérémonie, les personnes sincèrement attristées pouvaient juste apercevoir de temps à autre les panaches du corbillard entre les épaules des importants.
A Armanville, Louise songeait qu’Auguste avait été enterré sous la neige, comme Adeline, sa première épouse. C’était si peu fréquent sous ce climat maritime que la jeune veuve y voyait plus qu’un symbole : la fin d’un cycle.
Ni Louise ni son fils n’avaient assisté à la cérémonie. Cela ne se faisait pas et elle rendait grâce au savoir-vivre provincial qui dispensait ainsi les veuves d’exhiber un chagrin qu’elles n’éprouvaient pas toujours.
On n’avait pas jugé utile d’éloigner Narcisse, la mort à cette époque faisant intimement partie de la vie et n’étant pas censée effrayer les enfants. Son Anglaise avait bien travaillé : Narcisse était un peu plus obéissant, moins colérique, même s’il avait encore parfois des initiatives surprenantes. Il était habitué à être le centre du monde, mais depuis quelques jours, personne ne faisait plus attention à lui et cela le rendait bien triste. Papa n’était pas venu l’embrasser. Il y avait bien Maman et d’autres dames et puis Marraine Millienne et Tante Malou, mais elles avaient les yeux rouges et ne voulaient pas jouer avec lui. Une dame avait prétendu que son Papa était au ciel. Narcisse avait bien regardé dans le ciel, mais il ne l’avait pas aperçu. La dame devait être une farceuse parce que Tante Malou, elle, disait que son Papa s’était endormi et ne se réveillerait pas. Elle disait aussi qu’il fallait continuer à l’aimer parce que s’il vivait toujours dans le cœur de son petit garçon il veillerait sur lui. Narcisse aimait beaucoup Tante Malou et croyait tout ce qu’elle lui disait. D’ailleurs, on lui avait montré Auguste qui, en effet, paraissait assoupi dans ses draps brodés. L’enfant, tout de même un peu étonné de voir son père dormir tout habillé, lui avait baisé la main et était parti jouer avec Mr. Dodu, le bichon que Maman lui avait donné. En réalité, le chien avait été oublié là par Fernande Walle mais Narcisse avait accueilli avec tant de joie ce compagnon miniature qu’on le lui avait laissé. Depuis, l’enfant et le petit chien ne se quittaient plus.
Les jours précédant l’enterrement avaient été pénibles. Appelé, le docteur d’Armanville n’avait pu que constater le décès par apoplexie. Souvent invité à la Villa, le médecin savait Auguste bon vivant et lui avait conseillé encore récemment d’être plus raisonnable, à table comme dans l’alcôve. Mais Louise, les yeux baissés, avoua que depuis quelques temps, son mari ne tenait plus compte de ses recommandations car il adorait la bonne chère, et surtout, espérait bien avoir un autre enfant. Le médecin avait levé les yeux au ciel : « dans ces conditions, ça devait arriver ! ».
Eloignant Louise qui pleurait beaucoup, il avait discrètement parlé à Félix de décomposition rapide, de phénol, de sciure. On n’avait donc pas exposé Auguste sur un lit de parade, comme on l’aurait dû : il avait été placé directement dans un cercueil qu’on avait fermé tout de suite. Cela avait causé un accrochage assez vif entre Louise et Marie, celle-ci exigeant que l’on photographie son père en tenue d’apparat sur son lit de mort, comme c’était l’usage dans la bourgeoisie. Il avait donc fallu se résoudre à rouvrir le cercueil le surlendemain, mais la longue préparation du matériel plus le gros quart d’heure nécessaire au temps de pose du daguerrotype avaient été une épreuve pour tout le monde. Louise n’avait pu y tenir et emmenant avec elle le Chien Sec, avait fui dans le parc. Elle voulait s’éloigner d’une maison empestée par l’odeur de mort mêlée à la puanteur écœurante du linge qu’on faisait bouillir pour le teindre en noir. Connaissant son caractère, nul ne l’avait suivie, pensant qu’elle avait besoin de solitude pour endormir sa peine. Malou était sans illusion sur ce point, mais Malou n’aurait jamais montré qu’elle n’était pas dupe. Les jours suivants, Louise avait donc multiplié les promenades solitaires, évitant ainsi les visites de condoléances qui se succédaient.
Le permis d’inhumer à peine signé, elle avait eu une conversation à huis clos avec Félix Cordier, son intendant. Rien n’avait filtré de cet entretien, mais Félix s’était immédiatement rendu chez Maître Vandenb

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