Manito et Jéronimo
44 pages
Français

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Description

À l'école, Maurice Deniset-Bernier alimentait ses lectures de récits d'aventures fantastiques. Plus tard, quand il a été aumonier de groupes de jeunes à Saint-Boniface (Manitoba), il a développé ses talents de conteur et de romancier, au contact de ses auditeurs qui réclamaient surtout l'histoire de Manito. Manito fut publié, en 1978, à l'intention de la jeunesse manitobaine. Cinq ans plus tard, Manito et Jéronimo vient ajouter une autre tranche de la vie du héros. Souhaitons maintenant que l'auteur reprenne la trame de "son histoire" car ses lecteurs vont vite se rendre compte que tout n'a pas été dit au sujet de Manito. Il pourrait en faire un roman-fleuve. Et pourquoi pas?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 janvier 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782896118151
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0374€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MANITO
ET
JÉRONIMO
Du même auteur
Manito, Éditions du Blé, 1978, 95 pages
Les Éditions des Plaines
remercient chaleureusement
le Conseil des Arts du Canada,
le Conseil des Arts du Manitoba et
la Fondation Radio Saint-Boniface
pour l'appui financier apporté
à la publication de cet ouvrage.
Illustrations
Michel Montcombroux
Distributeurs: Serv-West Distribution Ltd.
1506 Meridian Road N.E.
Calgary, Alberta
T2A 2N9
ISBN 0-920944-23-X
PS8557.E483M32 1983 jC843'.54 C84-090030-9
PZ23.D45Ma 1983
©Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation, réservés.
Les Éditions des Plaines inc.
Directeurs: Georges Damphousse et Annette Saint-Pierre
Dépot légal à la Bibliothèque Nationale d'Ottawa
3 e trimestre 1983
Maurice Deniset-Bemier
MANITO
ET
JÉRONIMO
Les Éditions des Plaines
C.P. 123
Saint-Boniface (Manitoba)
R2H 3B4
Manito,
après des aventures extraordinaires,
devait épouser Mathilda,
la fille d'un riche rancher
à qui il avait sauvé la vie.
1
Le Robin-des-Bois mexicain
-C'est l'esprit d'aventure qui m'a fait quitter Mathilda, se reproche Manito.
Le soleil est dàjà chaud. Star, tout heureux de galoper avec fierté au grand vent renifle l'air printanier. Manito aussi. Mais un petit serrement de coeur l'empoigne chaque fois qu'il songe à Mathilda.
- Pour trouver ce fameux trésor, songe Manito, et pour éclairer le mystère de Notre-Dame de la Guadeloupe, est-ce que cela valait la peine de tout quitter? De plus, tout ce que j'aurais pour me guider, c'est un bon bandit qui s'appelle Jéronimo. Je ne sais même pas s'il pourra lire le plan qui mène au trésor. Mais enfin,je goûte de nouveau à la liberté.
Et le long du Rio Grande, Manito respire de nouveau profondément. À la pensée des aventures qui l'attendent il se sent des ailes. Quelques kilomètres encore et il traverserait au Mexiqué par le gué qu'il connaît bien. Soudain, du côté mexicain, sort des bois un cavalier galopant à grande allure. Il suit le fleuve parallèlement à Manito qui presse Star pour se tenir en vis-à-vis. Le cavalier trouve quand même le moyen de signaler à Manito une cavalcade sortie par-derrière lui. Ces demiers apercevant leur proie se mettent d'ailleurs à crier com me des déchaînés.
Manito reconnait les redoutables Rurales, sorte de policiers-bandits qui sont payés à la tête. Il a un haut-le-coeur en pensant au sort réservé à ce pauvre diable qu'ils finiront sans doute par rattraper.
Mais il arrive au gué.
Traversera-t-il? Pourquoi pas? Il est en paix avec les Rurales, d'ailleurs assez occupés à leur poursuite pour le laisser tranquille.
Star grimpe la rive sans effort du côté mexicain entre le fugitif et ses poursuiveurs. Manito tire la bride pour s'écarter du chemin quand il s'aperçoit que ces énergumènes lui tirent dessus. Ce n'est pas le temps de tenter de donner des explications. D'ailleurs, il connaît leur réputation de brutalité et d'irresponsabilité. Il éperonne done Star et, en quelques instants, le voilà à côté du fugitif. Il pourrait l'appréhender et se gagner la faveur des Rurales, mais il se rappelle Georges, compagnon de ses premières aventures. Georges, lui, s'était finalement révélé du bon bord.
Comme s'il devinait sa pensée, l'autre lui crie:
- Gringo ! Je suis Jéronimo! Jéronimo, cela ne te dit rien? Tout autre que Manito en aurait été éberlué. Jéronimo! Le bandido ! Celui que Manito cherche. Celui qui possède peutêtre le secret de la carte du trésor ...
Manito en prend son parti sur-le-champ:
-Tourne à droite, monte sur le talus, même sur la montagne. Je connais la région. Je vais les arrêter.
Devant une telle déclaration, l'autre manifeste sur son visage une incrédulité complète. Arrêter les Rurales ! Personne n'ajamais osé. Mais son cheval se fatigue. L'avisde Manito est sa seule chance. Il bifurque à droite et se met à gravir le talus. Par moments, quand son cheval se sent le pied solide, il jette un regard furtif en bas. Le cavalier mystérieux à la monture infatigable monte à son tour un sentier plus escarpé et descendu de son cheval, s'arrête devant une grosse pierre pas solidement ancrée au sol; au moment où il est sur le point d'abandonner ses efforts pour la pousser en bas, le gros bonhomme fort et joufflu à qui il sauve la vie vient l'épauler. L'instant d'après, c'est une avalanche qui bloque la voie aux Rurales.
- Amigo ! s'exclame Jéronimo, et il serre Manito dans ses puissants bras de gorille. Amigo !
Mais le temps n'est pas aux effusions sentimentales. Manito le rappelle à son nouvel amigo. Ils chevauchent alors durant quelques heures sans se parler, puis conviennent qu'ils sont hors de danger. S'arrêtant alors près d'un ruisseau, ils boivent et font boire leurs montures.
- La Providencia, commence Manito.
-Oui, sans doute. Il n'y a pas que les riches qu'elle protège ... Mais il ne faut pas queje blaspheme quand elle vient de me sauver!
-Il m'est arrivé à moi aussi quelque chose d'extraordinaire, répond Manito.
-Comment ça?
-Tu es bien Jéronimo? Le bandido, le Robin-des-Bois mexicain?
L'autre,d'un large sourire, montre ses belles dents blanches.
-Crois-le ou non,je venais au Mexique pour te trouver. Ma plus grande crainte était de ne pas y arriver, car sans cesse en marge de la loi, tu n'es pas facile à rejoindre. Et voilà queje tombe sur toi com me par enchantement. L'instant d'après, c'est une avalanche qui bloque la voie aux Rurales.
- Mais toi, qui es-tu?
- Manito.
Ce fut au tour de Jéronimo d'ouvrir de grands yeux.
- Mais ne viens-tu pas d'épouser une riche héritière? Que peux-tu bien faire au Mexique si tôt après ton mariage?
- Je vois que tu as entendu parler de moi. Le mariage n'a pas eu lieu. Il me fallait d'abord vider une question qui me préoccupe. Mathilda a consenti à retarder notre mariage, tant queje n'aurai pas réglé l'affaire du trésor. Elle a compris que c'était le prix à payer pour ma paix.
- Ah, une vraie femme du Sud! Elle comprend son homme. Et qu'est-ce que je puis faire pour t'aider? Je te dois la vie. Tu peux compter sur moi.
-C'est ce que je disais: que la Providencia est bonne pour moi aussi. Bandit ou bandido, je sais que tu es un homme d'honneur. Ta parole est bonne. Je vais done en venir au point tout de suite.
Manito se lève pour sortir plus facilement de sa ceinture l'enveloppe de la précieuse carte. Apercevant le vieux bout de papier jauni, Jéronimo s'exclame:
- La carta ! La rumeur avait couru que tu l'avais, mais ici au Mexique personne n'en était certain.
- Tu connais done l'existence de cette carte et son importance?
- Madre de Dios ! C'est le plus grand trésor du Mexique.
Et les yeux de Jéronimo brillent d'un tel éclat que Manito se demande s'il n'aurait pas dû lui faire prêter un serment solennel avant de lui confier qu'il possédait cette carte.
- Jéronimo, nous nous connaissons tous deux de réputation. À nous deux, nous pouvons accomplir l'impossible. Toi, seul, tune peux rien. Moi, seul,j'ai constaté que je n'avançais pas. Divisés, nous pourrions nous détruire et la carte ne servirait jamais. Comprends-tu cela?
- Comme meilleur bandido du Mexique, dit Jéronimo sans fausse humilité, je te comprends. Cette carte est le chemin vers un trésor tel que personne, pas même moi, ne pourrait accaparer seul. Com me des vautours planant autour d'un cadavre, tous les aventuriers du Mexique m'épieraient et finalement me tueraient.
Puis il sortit son couteau, et d'un air solennel qui étonna Manito, se fit une légère égratignure au bras. Se levant et s'approchant de Manito, il lui fit de même.
- Mêlons notre sang! Maintenant, Manito, nous sommes frères; pour la première fois, je suis le frère d'un gringo.
Et il sourit.
Manito sait qu'il n'aura jamais de garantie plus sûre. Maintenant, à la vie, à la mort, lui et Jéronimo sont liés.
- Les Rurales semblent avoir perdu notre trace. AI Ions retrouver mes hommes, dit Jéronimo.
2
Le moine géant
Dans une forêt de plus en plus épaisse s'enfoncent les deux nouveaux amis. II ne s'agit plus d'aller vite. II faut plutôt écarter le feuillage devant soi, et parfois gravir des pentes et contourner des rochers. Manito depuis longtemps est égaré tandis que Jéronimo semble chez lui. Enfin, tard dans l'aprèsmidi, il s'arrête, met ses grosses mains épaisses autour de sa bouche et pousse un grand cri sauvage. L'instant d'après, il en pousse deux autres.
– Mes gardiens sont prompts à tirer; "trigger happy", comme vous dites, vous, les gringos. II ne faudrait pas qu'ils te descendent, quitte à s'apercevoir trop tard que tu étais mon compagnon.
Un cri semblable à celui de Jéronimo retentit tout à coup vers la gauche, puis un autre vers la droite.
– Ils m'ont reconnu. Nous pouvons avancer entre les deux cris.
Un bon kilomètre plus loin, deux cavaliers sortent des bois inopinément. lls se mettent à encadrer leur chefjusqu'à une clairière. Manito constate que l'endroit est bien garde. Sous le feuillage, à l'orée du bois, se trouve une hutte à peine visible. L'intérieur est confortable. De vieux tapis sur le plancher, un toit étanche, de grosses tables en bois vermoulu et de confortables chaises en osier, pas trop décrépites.
– Du vin! ordonne Jéronimo.
Telle une apparition, un Noir gigantesque se profile à l'entrée d'une sorte de cuisine.
– Il a été pris en train de voler dans un abattoir. On allait le jeter dans le hachoir à saucisse quandje lui ai sauvé la vie. Il m'estàjamais reconnaissant. Il n'est pas habile au fusil et au couteau, mais il est si fort qu'il fait quand même un excellent gardien. Mes hommes sont souvent turbulents, surtout quand ils ont bu les soirs de fiesta. Lui, il sait mettre l'ordre dans la cabane. Quand on boit dans le camp, la règle est stricte: toutes les armes doivent être enfermées. Seules les sentinelles ne boivent pas et restent armées.
Devant le regard incrédule de Manito qui fixe le bon vin capiteux sur la table:
– Pour le chef et ses visiteurs, on fait exception.
– Tu n'as pas l'air d'un buveur. En effet. Passurprenantque tu s

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