Mijn Liefde
326 pages
Français

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Mijn Liefde , livre ebook

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Description

« Soudain, son regard croise celui de Firmin. Il affiche alors un air mêlé de regret et de fierté.

— Tu vas devoir combattre, toi aussi, mon fiston.

Firmin regarde Heleen. Celle-ci s'est arrêtée de mordre dans sa gaufre. Son rouge à lèvres est resté intact.

— Le roi revient sur la neutralité ? interroge Firmin.

— Une armée belge va être levée. La mobilisation a été décrétée hier.

Sur le chemin, Heleen finit sa gaufre mais, déjà, elle n'a plus le même goût. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 juin 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414449316
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson - 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-44930-9

© Edilivre, 2020
Exergue

S’il suffisait d’aimer, les choses seraient trop simples.
– Albert Camus
Aan mijn grootmoeder.
I
– Anton, réveille-toi tout de suite ! crie la femme depuis son bureau.
La salle est spacieuse, silencieuse, remplie de chaises et de tables, mais pour Anton, elle est seulement comblée d’un ennui oppressant.
Anton… il tient ce prénom de l’un de ses cousins éloignés, flamand, resté vivre en Belgique, un cousin que sa mère chérit beaucoup. Mais, lui vit en France, dans le nord-ouest, à Rennes.
Il a les cheveux châtain clair, presque blonds, des yeux marron, un air désinvolte.
Il est en première, et son professeur principal l’a bien prévenu : s’il continue à ne rien faire, des mesures ne vont pas tarder à être prises contre lui. Il l’a annoncé à ses parents, ils ont soupiré.
Son père est un homme grand, à l’allure sportive, des yeux verts, toujours une chemise blanche sur lui et il adore son métier de nutritionniste. Sa mère, elle, est grande, des cheveux blonds couleur miel et, malgré son fils qui lui répète toujours d’arrêter, elle ne peut s’empêcher de mélanger le français et le flamand dans chacune de ses phrases. Quant à elle, elle est parfumeuse.
Donc voilà pour les présentations, et, ah oui, Anton a une grande sœur nommée Sara, même si sa mère l’appelle aussi Saartje, mais cela revient au même.
Anton relève la tête et regarde son professeur, les yeux enfarinés. Il passe le bout de ses doigts sur ses paupières et se remet correctement sur sa chaise. La femme continue de le regarder. Il se sent gêné. Il regarde ses pieds. Les lacets de ses New Balance gris et noir sont défaits. Il ne cherche pas à être insolent, il ne va pas se mettre à les refaire alors que la prof le regarde. S’il est à deux doigts du conseil de discipline, c’est parce qu’il a mal répondu à un de ses professeurs qui lui a fait remarquer que rien ne l’intéressait.
Puis aussi parce que souvent, il pose sa tête contre le mur puis somnole pendant la moitié de ses cours. Malgré cela, il parvient à obtenir assez aisément la moyenne. Anton passe un bac ES. Enfin bref, voilà où en étaient les choses, jusqu’à ce que sa prof d’histoire se mette à crier :
– As-tu la moindre idée de ce que l’on est en train de dire ? Tu as écouté ce que ton camarade a dit ?
Anton regarde son ami. Non, il ne l’a pas écouté. Ce qu’il vient de dire ? Aucune idée, et peu lui importe.
– Sors ton agenda Anton,
Le jeune homme s’exécute.
– Pour le jeudi 3 mars, tu m’écris : présenter un exposé sur un événement de la Seconde Guerre mondiale qui révèle l’ampleur de cette guerre.
– Pour dans trois jours, madame ? Sa voix empreinte d’un ton calme et serein.
Tout en pensant à son contrôle de Sciences économiques et sociales de vendredi, ou plus important encore, son match de foot avec son cousin arrivé de Gand la veille.
– Tout à fait.
Alors Anton gribouille sur la page du jeudi, d’une écriture penchée à l’allure calligraphique : WW2. Puis il referme aussitôt son agenda. La couverture de celui-ci est luisante et cartonnée, il y est écrit 2015/2016.
Il pense se débarrasser vite de ce devoir en cherchant rapidement de quelconques informations sur les sites habituels comme Wikipédia ou… En fait, il ne va jamais chercher plus loin que celui-ci.
Et une fois les informations récoltées, il les reliera ensemble et pourra se contenter de produire un travail fait vite et bien, mais banal et que quiconque aurait pu faire.
Plus que quelques pas à faire, et le voilà arrivé dans sa maison, une petite structure blanche, nichée dans une impasse d’un quartier résidentiel. Dehors, il n’y a qu’un chat. Il fait froid, le temps est gris, l’allée renvoie une odeur de bitume mouillé. La fenêtre de ses voisins est grande ouverte, il les distingue, assis devant la télévision, et sa hâte de rejoindre la sienne le démange un peu plus. Il balance son sac dans sa chambre et s’arrête devant celle de sa sœur.
– Saartje, lance-t-il avec un sourire narquois, car il sait que ce nom a tendance à l’agacer.
Saartje est le diminutif de Sara, en flamand. Ce surnom l’agace comme lui est agacé par Anton. Il aurait préféré tout simplement Antoine, pourquoi sa mère veut-elle tout le temps faire dans le flamand ?
– Tu aurais ton exposé de l’année dernière sur la Seconde Guerre Mondiale ?
– Désolé Nat, je l’ai plus.
Elle regarde quand même dans ses affaires de l’an passé, mais rien.
– D’ac, c’est pas grave, il doit y en avoir plein sur Internet de toute manière, je vais aller voir ça.
Il commence à refermer la porte, lorsqu’elle le rappelle. Il se retourne, lentement, sans enthousiasme.
– Tu connais Firmin ? demande-t-elle. Je sais pas si maman t’en a déjà raconté l’histoire. Elle seule la connaît, mamie n’en parle à personne d’autre.
– Hum, non… ça me dit rien.
Le jeune homme, dans un haut blanc, rayé de fines bandes bleues, semble plus ennuyé qu’autre chose par toute cette histoire d’exposé. Pourtant, ce prénom l’interpelle.
Soudain, il demande :
– Mais quelle histoire ?
– Firmin aimait mamie. Enfin, je crois.
– D’accord, mais ça m’explique pas.
– Demande à maman, elle t’expliquera mieux que moi.
– Tu sers à rien, quoi, dit-il en riant.
Puis il referme la porte.
– De rien, surtout, lui lance-t-elle ironiquement.
Las de sa journée, il se pose sur le canapé en cuir blanc du salon, soulagé d’avoir enfin un peu de temps pour lui. Sa mère ne doit pas tarder à arriver. Son entrée parfumera alors la maison de mille et un effluves restés incrustés dans sa chevelure.
Lorsqu’elle finit par enfin arriver, il est toujours au téléphone et a complètement oublié pour Firmin. Elle passe en le saluant et il se lève pour lui faire la bise tout en tenant son portable collé contre sa joue. Celle de sa mère est encore collée contre la sienne qu’il recolle son portable à son oreille. Lorsque sa mère repasse, elle lui demande :
– Nat, t’as rien à faire pour demain ?
Il se redresse, et s’exclame :
– Ah si ! J’ai besoin que tu me racontes sur Firmin et mamie, dit-il en prononçant son nom avec un air naturel, comme si ce nom avait l’habitude de résonner au sein de ces murs.
Sa mère le regarde avec de gros yeux étonnés.
– Qui t’en a parlé ? C’est Saartje ?
– Ouais.
Sa mère s’immobilise, se tait.
– J’ai des lettres, si tu veux. Je peux aller te les chercher, dit-elle, d’un air confus.
– Ah ! je veux bien, s’te plaît. Et y’a pas de photos ?
Sa mère remue la tête d’un air pensif avant de disparaître.
Quelques minutes plus tard, il l’aperçoit, un petit carton entre les bras, semblant lutter pour résister au poids du passé qu’il supporte. Un poids bien trop lourd pour abriter une seule histoire, un poids bien trop lourd pour ne tenir que dans une boîte.
On pourrait s’attendre à le voir craquer à tout moment.
Elle vient le déposer à côté du canapé acheté la semaine passée à Ikea, cherchant quelque chose à dire avant que le silence ne l’emporte. Anton regarde le carton, sceptique, avant de se mettre à fouiller à l’intérieur par petits mouvements lents, prudents, ne sachant par où commencer. Les photos sont emballées dans du papier cuisson, qui a fini par jaunir et devenir dur. Il suffit de le plier pour qu’il se casse.
Après quelques minutes passées à remuer les tas de cartes et de papiers jaunis, il se rend compte que simplement les effleurer ne mènera à rien, il va falloir passer à un examen plus minutieux de ces archives. Sa mère s’est assise sur le canapé, l’observe silencieusement en buvant son thé à la lavande.
– Maman et Firmin… Ils avaient une belle histoire. Une belle histoire.
Elle reprend une gorgée de thé.
Anton ne saisit pas tout à fait cette phrase. Le temps employé, la tournure, la répétition.
Ils avaient ?
Une belle histoire ?
L’imparfait implique qu’elle semble n’avoir jamais cessé. Mais la répétition fait sentir à Anton qu’elle s’est terminée brutalement.
Il se décide alors à l’emmener dans sa chambre.
Le soleil est déjà bien enfoui dans l’horizon, créant une auréole orangée dans l’infini, lorsqu’Anton l’aperçoit, en soupirant. Il est seul, face à cette lettre qu’il tient dans la main. Au dos de celle-ci, il est écrit dans un coin :
Augustus, 1942.
Il pense à sa grand-mère, et regarde de nouveau le ciel, assombri par la disparition du soleil.
II
Trois jours plus tard, l’alarme de son téléphone à la coque gris métallique retentit dans la chambre. Il passe sa main dans sa chevelure blonde, sentant encore l’odeur de son shampooing Axe utilisé la veille. Il saisit un paquet de Granola traînant sur la table de la cuisine, laissé là par négligence et les avale en les considérant à peine, sans même savoir ce qu’il mange véritablement, sans même prendre le temps de mâcher.
Il se dirige vers l’entrée, où ses Nike Huarache blanches achetées la semaine passée à Foot Locker l’attendent. Par un mouvement brusque, il pousse son portable dans sa poche puis s’arrête de bouger. Il fixe l’horloge digitale accrochée au mur, elle indique huit heures moins vingt. Il pense à regarder si ses notes pour l’exposé se trouvent bien dans son sac lorsqu’elle passe à huit heures moins dix-neuf.
Il sent son cœur plus lourd. Le poids du carton n’était pas seulement physique, les souvenirs pèsent sur l’âme aussi.
Découvrir le passé, c’est redécouvrir l’Histoire.
À peine est-il rentré dans la salle de cours que son professeur l’interpelle.
– Anton, tu peux venir au tableau commencer à te préparer, si tu le souhaites.
– D’accord, répond-il simplement.
Alors, d’une manière quelque peu désinvolte, il dépose sur le bureau une chemise en carton sentant le plastique, et cette incohérence ne s

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