Nés pour être vivants
328 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Nés pour être vivants , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
328 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Infirmière spécialisée dans la médecine de première urgence, Juliette travaille depuis six ans au Comité international contre la faim et la souffrance et dans ce cadre elle a déjà participé à de nombreuses missions plus ou moins périlleuses. Mais cette fois-ci, c’est à Bagdad qu’elle doit se rendre et les risques sont encore plus élevés. Arrivée sur place, elle constate que le pays est véritablement en guerre, avec une multitude de militaires partout, des carcasses de véhicules calcinés et des trous de bombes qui déforment les routes. Les enfants ne sont guère épargnés et c’est le cas notamment de Youssouf qui vient de perdre sa petite sœur dans un attentat et dont tous les membres de sa famille ont été tués. Juliette enchaîne les interventions aux côtés de la chirurgienne Moufida Al Tahabi, l’une des rares femmes ayant réussi à s’imposer dans ce milieu masculin et sexiste. Non voilée, certains patients refusent d’ailleurs qu’elle les soigne. Les épreuves se succèdent pour la jeune femme qui voit l’un de ses fidèles amis périr dans une explosion. Juliette tiendra-t-elle le coup dans cette mission particulièrement difficile ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 avril 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414176298
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-17627-4

© Edilivre, 2018
Du même auteur
Du même auteur
Chez Edilivre :
- Il est venu demain , 2016.
Préambule
Même si certains personnages ou évènements de ce roman sont réels, la plupart sont nés de l’imagination de l’auteur. Il convient donc de ne pas faire d’amalgame : une très grande majorité de personnes de confession musulmane se soucie encore aujourd’hui de la vie d’autrui et a un grand respect des femmes. Seule une infime partie de ces personnes s’est ralliée aux milieux islamistes ou terroristes.
L’auteur tient, par ailleurs, à informer les lecteurs que certains passages de ce roman sont susceptibles de heurter les personnes sensibles.
Bagdad
Toi la cité bénie aux multiples beautés,
tu meurs dans l’agonie de n’avoir pas tremblé.
Si un homme, tyran, avide de cupidité,
t’a menée sans scrupules dans la morosité,
Un pays, qu’on dit grand, par son hypocrisie,
dans la guerre t’a plongée et a gâché ta vie.
Le souffle du vent qui caressait ton visage,
fait place aujourd’hui à un terrible carnage
Tes parents, insoumis, qui pillent leurs villages,
et tes enfants meurtris qui pleurent leur héritage.
Regarde-les là-bas qui se courbent et qui meurent,
tués par les soldats et leurs fusils-mitrailleurs.
entraînant avec eux les espoirs d’un pays,
qui croyait, en priant, aux vaines prophéties.
Qui les guidera vers un avenir meilleur,
si personne ne leur montre ce qui se fait ailleurs ?
Sûrement pas ces bourreaux qui, au nom d’un prophète,
Tuent leurs frères innocents pour masquer leur défaite.
Un jour, peut-être, s’interrompra ton agonie,
quand enfin, au soleil, s’arrêtera l’hallali.
1
Juliette est en route pour le siège lyonnais du CICFS. Gilles Thévenard, le responsable régional de l’association, l’a appelée dans la matinée pour l’inviter à passer à son bureau. Le mois d’octobre vient tout juste de débuter. Nous sommes en début d’après-midi. L’heure où l’affluence est à son comble sur les trottoirs et dans les tramways de la ville. C’est l’époque de l’année où les jours sont encore agréables pour se promener dans les rues et les parcs en savourant les derniers moments de soleil qui commencent à se faire plus rares : une sorte d’été indien à la française. Il faudra bientôt penser à se couvrir plus chaudement. Partie de la gare de Vénissieux, Juliette remonte la ligne D en direction de la station de Vaise. Une foule hétéroclite se hâte sur les avenues ; certains sont à la recherche d’un restaurant, d’autres retournent à leur travail d’un pas résolu. Il y a aussi tous ces étudiants qui partent pour l’université, un cartable ou une sacoche sous le bras. Juliette a réussi à trouver tant bien que mal une place assise dans le tramway bondé. Il ne lui reste que quatre kilomètres à faire avec huit arrêts avant d’arriver au siège de l’association : c’est encore long, mais après ce sera la délivrance. Cela ne lui prendra que vingt minutes.
La voilà enfin arrivée à la station Saxe-Gambetta qui fait la jonction avec la ligne B. C’est là qu’elle doit descendre. Elle remonte rapidement les deux cents derniers mètres qui la séparent de l’immeuble du siège et pénètre essoufflée dans le hall. Elle salue l’hôtesse d’accueil, s’engouffre dans l’ascenseur et appuie sur le numéro deux, l’étage du bureau de Gilles. La porte est entrebâillée, vraisemblablement par souci de commodité, ou peut-être pour éviter que la chaleur qui s’est concentrée dans la pièce ne rende l’atmosphère trop étouffante. Juliette frappe pour signaler son arrivée et, sans attendre de réponse, entre avec un grand sourire.
— Salut Gilles ! Que m’as-tu réservé cette fois-ci ? demande-t-elle en embrassant son interlocuteur sur la joue.
En six ans, leur relation a bien évolué. La poignée de mains comme le vouvoiement ne sont plus de mise entre eux. Les épreuves qu’ils ont traversées ensemble en ont presque fait des amis. Juliette a cependant tenu à maintenir une certaine réserve pour ne pas créer d’ambiguïté dans leurs rapports.
— Je te préviens tout de suite, ce n’est pas un cadeau et je comprendrai aisément que tu refuses ! lui répond Gilles, mais je n’ai que toi de disponible et j’espère bien que tu vas me donner ton accord. Je te mets en garde cependant : c’est dangereux, alors réfléchis bien. Je pense d’ailleurs que tu vas devoir en parler avec Luc pour avoir son avis avant de prendre ta décision.
Juliette ouvre grand les yeux. Elle a déjà effectué des missions périlleuses dans le passé, dont elle s’est toujours bien tirée, alors pourquoi cette prise de gants de la part de son responsable ?
— Tu en as trop dit ! C’est où aujourd’hui ? questionne-t-elle.
— C’est Bagdad !
Un silence pesant s’installe dans la pièce durant quelques instants. Gilles reprend :
— Tu comprends, avec les tensions interethniques qu’il y a là-bas, nous devons rapidement renforcer les services médicaux des forces de la coalition. Ils ont besoin d’un sérieux coup de main. Hier, l’hôpital Ali Ben Ali Talib a été la cible d’un attentat suicide. Il y a, une fois encore, de nombreuses victimes : soixante-huit morts, d’après les communiqués de presse. Les autorités ont dispatché les victimes sur les autres hôpitaux, mais eux aussi sont surbookés.
Juliette, qui était restée debout, recule pour s’asseoir. Elle réfléchit quelques secondes, le temps de se remettre de cette annonce, et s’exclame :
— Tu parles d’une surprise ! Je dois effectivement en parler avec Luc ! Ce n’est pas un petit déplacement dans une clinique de province que tu me demandes là, et je ne suis pas certaine que cela lui fasse spécialement plaisir de me voir partir pour un pays et une ville en guerre !
— Je comprends ta réaction, mais réfléchis vite, je dois obtenir tous les accords administratifs en moins de vingt-quatre heures pour pouvoir préparer ton départ.
— Ne t’inquiète pas, je t’appelle dans la soirée pour te faire part de ma décision.
Ils s’embrassent une nouvelle fois pour se saluer, puis elle tourne les talons et repart d’un pas assuré vers l’ascenseur. Elle patiente quelques secondes en regardant le voyant des étages qui reste figé. « Il doit être bloqué au sous-sol, je vais passer par l’escalier », pense-t-elle en regardant une dernière fois le voyant qui ne bouge pas d’un poil. Elle s’engouffre dans la cage d’escalier, descend les marches deux par deux, traverse le hall, et débouche sur le trottoir où elle prend une grande bouffée d’air pour digérer ce que vient de lui annoncer Gilles. Il lui faut reprendre ses esprits. Que va penser son époux ? « Je suis sûre qu’il ne va pas vouloir que je m’engage dans une telle galère : il aurait d’ailleurs raison, c’est trop risqué. » Ne souhaitant pas prendre le tramway avec son atmosphère confinée, elle remonte à pied le cours Gambetta, préférant réfléchir à l’air libre. Pour Luc et elle, la décision qu’elle va prendre dans les heures à venir aura un impact très important sur les semaines et peut-être les mois qui s’annoncent. Elle aimerait tellement accepter cette proposition et partir pour aider tous ces malheureux qui viennent une fois encore d’être frappés dans leur chair, mais en a-t-elle le droit ? A-t-elle le droit de faire subir ça à son mari et à ses parents, qui vont une fois de plus trembler pour elle ?
Depuis son arrivée au CICFS (Comité international contre la faim et la souffrance), il y a six ans, Juliette a participé à de nombreuses missions : quelques-unes en France, et une bonne dizaine à l’étranger. Elle fait maintenant partie de ce que l’on peut appeler « les cadres » de cette association humanitaire qui œuvre auprès des populations défavorisées en manque de moyens sanitaires, techniques ou logistiques. Née à Clermont-Ferrand, elle y a vécu durant toute son enfance et une grande partie de son adolescence. Elle est ensuite venue finir ses études d’infirmière à Lyon, à la fin des années quatre-vingt-dix. Trois années qui lui ont surtout permis de se spécialiser dans la médecine de première urgence. Un drame personnel l’a malheureusement contrainte à quitter, en 1999, la clinique lyonnaise où elle travaillait pour se diriger vers le CICFS et y proposer ses services. Elle a été victime d’une violente agression en novembre 1997. Un soir, alors qu’elle passait dans une traboule 1 de la ville pour se rendre à son travail. Un individu, qui n’a pas été arrêté et ne le sera vraisemblablement jamais puisque huit années se sont écoulées, s’est jeté sur elle et l’a rouée de coups avant de la violer.
Les mois qui ont suivi l’agression ont été très durs à vivre pour elle, mais ses changements de travail et d’employeur ont été l’occasion de s’éloigner de Lyon où s’est déroulé ce drame affreux. Elle a ainsi pu mettre à profit les études qu’elle avait faites, notamment en venant en aide aux victimes de catastrophes naturelles, parfois très loin de la France. Sa première mission s’est déroulée en Turquie, lors du tremblement de terre de 1999 qui a fait plus de vingt-sept mille victimes : elle en reparle souvent avec nostalgie. Puis ce fut une grave épidémie de rougeole dans l’archipel des Marquises. Bien d’autres missions se sont ensuite enchaînées à un rythme effréné : les deux tempêtes du siècle en France « Luther et Martin » de Noël 1999, puis des tremblements de terre en Arménie et à Haïti, et un séisme important à Chuetsu dans la province d’Ojiya au Japon survenu il y a un an, en octobre 2004. Toutes ces missions lui ont permis de se forger une réputation de compétence et de sérieux au sein de son association.
Elle est aujourd’hui mariée avec Luc, qu’elle a rencontré aux Marquises au cours de sa mission liée à l’épidémie de rougeole. Ils vivent ensemble dep

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents