Terreur prussienne
360 pages
Français

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Terreur prussienne , livre ebook

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360 pages
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Description

Roman publié en 1867, La Terreur prussienne évoque l'inquiétante montée du nationalisme prussien. À la croisée du récit d'histoire immédiate et du reportage journalistique, ce récit commence à Berlin en 1866. À travers ses personnages, Alexandre Dumas raconte la bataille de Langensalza, l'annexion du Royaume de Hanovre et la brutale occupation de Francfort, neutre et sans défense, par les soldats prussiens.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2012
Nombre de lectures 16
EAN13 9782296990234
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.ha rmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-296-99023-4
Titre
Alexandre D UMAS






L A T ERREUR PRUSSIENNE
Épisodes de la guerre de 1866

Texte établi et présenté par Alain Chardonnens
Présentation du texte
Publié en 1867, La Terreur prussienne est un roman politique des plus sombres évoquant l’inquiétante montée du nationalisme prussien. Commande réalisée pour le journal La Situation , le feuilleton d’Alexandre Dumas a pour toile de fond la guerre austro-prussienne de 1866 qui consacre la politique expansionniste de la Prusse.
Un quotidien anti-prussien
La Situation paraît pour la première fois en 1867. L’hégémonie prussienne divise alors la presse française. Si les cinq grands quotidiens parisiens que sont Les Débats, La Liberté, L’Opinion nationale, L’Avenir national et Le Siècle soutiennent la politique de Berlin, arguant que « l’Allemagne unie jouera contre la Russie le rôle de bouclier de l’Europe » 1 , les journaux à plus faible tirage 2 , à l’image de La Situation , redoutent quant à eux que l’agressivité de Bismarck ne se retourne contre la France. Le positionnement antiprussien du quotidien s’explique par la haine que voue son fondateur et son principal bailleur de fonds à Berlin et à Bismarck. En effet, depuis que son royaume a été envahi et annexé par la Prusse, Georges V, ancien monarque de Hanovre, crée et finance la publication depuis son exil autrichien de Gmuden.
Le souverain déchu en confie alors l’administration à H. Hollander 3 et la rédaction en chef à J. Grenier, ancien élève de l’Ecole normale supérieure, écrivain renommé et membre de la rédaction du Temps 4 . La Situation compte parmi ses collaborateurs Jules Vallès ou encore Jules Guesde, futur député socialiste révolutionnaire et ministre d’État SFIO (1914-1918).
Mais ce quotidien du soir de tendance libérale ne dure que peu de temps. En effet, comme le rappellent les auteurs de L’Histoire générale de la presse française , J. Grenier « aimait trop la bière et entretenait sa rédaction dans un café qui avait sa pratique. » 5 Ne connaissant pourtant aucun problème de financement, le journal parisien disparaît en 1868 sans laisser de dettes tout en ayant généreusement payé ses collaborateurs, à tel point que J. Grenier put acquérir une somptueuse propriété du côté d’Etampes.
Honorant la commande de La Situation , Dumas livre à ses lecteurs un véritable reportage journalistique reposant sur sa visite en Allemagne 6 en 1866, peu après les événements marquants qui se sont déroulés dans l’espace germanique.
Avec une tonalité des plus inquiétantes, le romancier met en garde les Français sur le danger représenté par la Prusse, dont la politique est des plus brutales et qui cherche à imposer son autorité aux États allemands. Par ailleurs, la plupart des personnages germaniques du feuilleton meurent les uns après les autres pour échapper à la violence militaire prussienne.
Une Allemagne faible au début du XIX e siècle
La montée de la Prusse semble inéluctable depuis la deuxième moitié du XIX e siècle. Depuis 1815 à la suite du Traité de Vienne réorganisant l’Europe, l’Allemagne est une Confédération placée sous la présidence de l’Empereur d’Autriche. Son pouvoir est théoriquement détenu par la Diète de Francfort, assemblée de 39 États formant un ensemble hétéroclite. Toutefois, ce sont les princes des grands États qui dominent cette mosaïque de territoires. Les antagonismes religieux entre catholiques et réformés, la rivalité entre les principautés, les particularismes régionaux tenaces et surtout l’influence de l’Autriche qui veille au morcellement de cet ensemble expliquent cette absence d’unité pourtant désirée par les libéraux. L’Allemagne est si déstructurée qu’il n’existe aucun emblème national, si ce n’est l’éphémère drapeau noir, rouge et or des révolutionnaires de 1848, qui sera d’ailleurs décroché du palais de la Diète quatre ans plus tard.
Toutefois, les progrès économiques permettent l’éclosion d’un sentiment national. La Prusse met au point une union douanière, le Zollverein , qui aboutit en 1834, comprenant la majorité des États allemands. Les barrières douanières tombent et les marchandises circulent librement à l’intérieur de ce marché économique. Les conséquences sont importantes pour la suite : les particularismes s’estompent et les États, tout comme leurs ressortissants, commencent à collaborer sous la houlette de la Prusse. Le chemin de fer permet de désenclaver des régions entières, favorisant les communications et véhiculant les idées du sentiment national. Berlin, prête à accroître sa domination sur les autres États allemands, lance le processus d’unité nationale. Pour arriver à ses fins, elle cherche à se débarrasser de la tutelle de l’Autriche, en proie par ailleurs à des difficultés internes, en initiant en 1850 une union restreinte dont elle prendrait la direction. La réaction de l’Autriche, qui a entre-temps réglé ses problèmes, est vive ; Vienne oblige Berlin à revenir à la situation antérieure par la conclusion de la Convention d’Olmütz. La Confédération germanique est rétablie sous la présidence de l’Autriche.
Les visées hégémoniques de Berlin
Humiliée, la Prusse attend son heure pour relancer l’unité sous son égide. Elle modernise son armée dans ce dessein. Le nouveau roi de Prusse, Guillaume I er , appelle au pouvoir un homme à poigne, hostile au parlementarisme, connu pour ses propos violents : le diplomate Otto von Bismarck.
Toute la politique hégémonique de ce nouvel homme fort se retrouve dans ses paroles : « Ce n’est pas par des discours et des décisions prises à la majorité que le plus grand problème du temps sera réglé – ce fut l’erreur des années 1848-1849 – ce sera par le feu et le sang. » 7 S’appuyant sur une armée moderne et renforcée, Bismarck peut réaliser son grand dessein politique en affrontant l’Autriche. L’unité allemande sera alors le résultat de trois guerres.
La première d’entre elles, appelée guerre des Duchés, se déroule en 1864. Une année auparavant, à la mort de Frédéric VII, roi du Danemark, les populations du Schleswig et du Holstein refusent d’être incorporées dans le giron danois. Comme le rappelle l’historien Henry Bodgan dans son Histoire de l’Allemagne , « le 17 janvier 1864, les armées austro-prussiennes pénétrèrent en territoire danois, occupèrent les Duchés ainsi que le Jutland. » 8 Mis devant le fait accompli, Christian IX, le nouveau roi, doit remettre le Schleswig et Kiel à la Prusse et le Holstein à l’Autriche.
La guerre austro-prussienne de 1866
Il est temps maintenant pour Berlin de se retourner contre son rival autrichien sous prétexte de la mauvaise administration du Holstein. S’étant assuré d’une part de la neutralité de la France de Napoléon III par de vagues promesses sur une possible annexion de la Belgique et du Luxembourg et, d’autre part, de l’alliance des Italiens en échange de la Vénétie, Otto von Bismarck déclare la guerre à l’Empire d’Autriche le 14 juin 1866. Les plans de campagne savamment élaborés par Moltke, le chef de l’état-major, la bonne préparation des forces militaires, ainsi que la rapidité de leur mobilisation et de leur déplacement grâce au chemin de fer accordent de nets avantages à la Prusse 9 . Contre toute attente, cette dernière écrase l’Autriche 10 en une petite quinzaine de jours. En effet, après avoir dispersé les armées des petits États allemands 11 , dont la plupart soutenaient Vienne, du fait d’une crainte de la domination de Berlin, trois armées prussiennes effectuent leur jonction le 3 juillet 1866 sur le champ de bataille de Sadowa, en Bohême, et remportent la bataille décisive. La paix de Prague du 23 août 1866 ménage dans la mesure du possible l’honneur autrichien : il faut songer, plutôt qu’à humilier l’adversaire, à un rapprochement ultérieur. En tous les cas, l’Autriche doit céder la Vénétie aux Italiens et dissoudre la Confédération germanique.
La Prusse s’adjuge une partie cons

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