UN SIÈCLE DE CÉRAMIQUE D’ART EN TUNISIE
160 pages
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Description

C’est une histoire qui mérite d’être racontée, celle d’une famille qui, pendant plus d’un siècle, s’est illustrée dans la céramique d’art. Elle s’inscrivait dans la longue tradition de la céramique tunisienne, mais elle l’a réinventée, elle a innové, elle a fait connaître ses produits dans le reste du Maghreb, en Europe et jusqu’aux États-Unis. Les œuvres réalisées par les Chemla sont aujourd’hui exposées dans les musées de Tunisie, de France, de Suisse et d’ailleurs. Elles sont visibles à Miami et Santa Barbara, à Skikda et Alger, à Tunis et dans ses banlieues, ou jalousement gardées par des collectionneurs passionnés. On en connaît pourtant mal l’histoire, soit que les archives de l’entreprise aient été détruites durant la seconde guerre mondiale, soit que, conservées entre des mains privées, elles restent inaccessibles. Il faut, pour la retracer, emprunter des chemins sinueux, conduire une patiente enquête, tantôt dans les archives diplomatiques, tantôt dans les bibliothèques, et s’aventurer dans le maquis des informations innombrables livrées par les sites Internet. Aux écrits contemporains, aux travaux plus récents, nous joindrons nos souvenirs des enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants de Victor, Albert et Mouche, fils de Jacob, lui-même fils de Haï Chemla.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9799973706515
Langue Français
Poids de l'ouvrage 132 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

UN SIÈCLE DE CÉRAMIQUE D’ART EN TUNISIE
LES FILS DE J. CHEMLA, TUNIS
Les photographies utilisées dans cet ouvrage sont de : Kamel Agrebi Omar Bsais Laurent Chastel Lucas Gerin Monique Goffard Moncef Guellaty Mohamed Messaoudi Gaby Ohayon Dan Pesah Jeanne Valensi Lucette Valensi De nombreuses photos d’archives privées illustrent la première partie de cet ouvrage.
Deuxième édition, corrigée et complétée.
Le portfolio des pages 77 à 149 a été conçu et réalisé par Moncef Guellaty
Publié avec l’aide de l’Institut français de Tunisie (IFT)
ISBN : 979 9973 706 51 5 © Déméter 2021
JACQUESCHEMLA, MONIQUEGOFFARD, LUCETTEVALENSI
UN SIÈCLE DE CÉRAMIQUE D’ART EN TUNISIE
LES FILS DE J. CHEMLA, TUNIS
Déméter
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Ce panneau accueillait le visiteur de la maison Chemla, construite dans les années 1930 sur le site de la fabrique. La partie inférieure, bel exemple de la renaissance de la céramique décorative, reproduit fidèlement les éléments floraux traditionnels et leur palette de couleurs. La partie supérieure, réalisée en 1959 et surajoutée à la précédente, reprend un verset du Coran, 1546 : « Entrez en paix et en sécurité ». La maison a été démolie en 2014, mais ses carreaux ont été partiellement récupérés par l’association HIRFA et par l’atelier Driba AD 93.
Hirfa/ateliers AD 93
LA RENAISSANCE D’UNE GRANDE TRADITION C’est une histoire qui mérite d’être racontée, celle d’une famille qui, pendant plus d’un siècle, s’est illustrée dans la céramique d’art. Elle s’inscrivait dans la longue tradition de la céramique tunisienne, mais elle l’a réinventée, elle a innové, elle a fait connaître ses produits dans le reste du Maghreb, en Europe et jusqu’aux ÉtatsUnis. Les œuvres réalisées par les Chemla sont aujourd’hui exposées dans les musées de Tunisie, de France, de Suisse et d’ailleurs. Elles sont visibles à Miami et Santa Barbara, à Skikda et Alger, à Tunis et dans ses banlieues, ou jalouse ment gardées par des collectionneurs passionnés. On en connaît pourtant mal l’histoire, soit que les archives de l’entreprise aient été détruites durant la seconde guerre mondiale, soit que, conservées entre des mains privées, elles restent inac cessibles. Il faut, pour la retracer, emprunter des chemins sinueux, conduire une patiente enquête, tantôt dans les archives diplomatiques, tantôt dans les biblio thèques, et s’aventurer dans le maquis des informations innombrables livrées par les sites Internet. Aux écrits contemporains, aux travaux plus récents, nous joindrons nos souvenirs des enfants, petitsenfants et arrièrepetitsenfants de Victor, Albert et Mouche, fils de Jacob, luimême fils de Haï Chemla.
LA CÉRAMIQUE QALLALINE e Mettonsnous en chemin, à Tunis, au milisiècle. Sur cette ville capitale, leeu du XIX silence des poètes reste inexplicable. Car c’est une jolie ville qui, vue de loin, est comme un grand burnous blanc déployé sur un jardin de verdure. De près, elle est accueillante au piéton, qui peut la parcourir aisément de part en part, une fois passés les murs d’enceinte. De paisibles quartiers résidentiels, les uns aristocratiques, les autres plus modestes, communiquent par des ruelles ombreuses avec le cœur battant de la cité, sa Grande mosquée entouréedes souks les plus nobles – marché des parfums et des épices, marché de la soie ou des chéchias –, tandis que sont repoussés au loin, en bordure de la ville, les souks malodorants des teinturiers ou des tanneurs. Le centre de lamédina Jacob Chemla
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est flanqué depuis longtemps de ses deux faubourgs, Bab Djezira au sud, Bab Souika au nord. Ils ont leurs propres murailles mais font désormais partie de la ville, « Tunis la bien gardée ». C’est là, à l’ouest de la médina, que sont enterrés les fours des potiers e Carreaux anciens (XVIII siècle) à motif traditionnel, de Qallaline, et à proximité, « afset sid » (empreinte de lion). sur la place des Potiers, que se tient le marché des faïences tunisoises, dans le faubourg de Bab Souika. La place est entourée de magasins voûtés, où s’entassent des poteries de toutes sortes fabriquées à Tunis, et la clientèle, locale ou étrangère, vient s’y approvisionner en vaisselle ou en carreaux de faïence.
Les potiers de Tunis maintiennent des savoirfaire qui font l’admiration des voyageurs e e depuis le Moyen Âge. Mais c’est aux XVII et XVIII siècles que la céramique tunisienne 1 a connu ses heures de gloire . Aujourd’hui encore, plusieurs demeures et médersas du e 2 XVIII siècle, dans la médina , en portent le témoignage avec les panneaux de carreaux 3 Qallaline dont le style et la technique de fabrication sont propres à la tradition tunisienne. e e Née avant la période hafside (XIII –XVI siècles), elle n’a cessé de s’enrichir et de séduire : e on trouve, en effet, dans l’église pisane San Michele degli Scalzi, construite à la fin du XII 4 siècle, un bassin à décor bleu attribué à l’Ifriqiya . Cet art fleurit encore sous les Hafsides, avec des poteries utilitaires, décorées de motifs géométriques, mais aussi de fleurs, e d’animaux, et même de navires, où domine un bleu cendré. Au XVI siècle, la Tunisie devient une province de l’Empire ottoman et ses céramistes reçoivent des influences venues de Turquie, en particulier pour ce qui concerne le décor, avec la floraison des e œillets et des tulipes, et les couleurs, plus riches et plus variées. Au début du XVII siècle, Tunis accueille des Morisques chassés d’Espagne, qui apportent avec eux leur expérience et leurs techniques, renouvelant la Petit panneau décorant un jardin de Hammamet. production des céramiques décoratives et lui donnant une nouvelle impulsion.
Dès lors, les carreaux forment des re vêtements polychromes pour les murs des patios et des appartements, ils en tourent de leurs décors portes et fe nêtres et illuminent les sols. De grands panneaux rectangulaires déploient de riches bouquets d’œillets, de tulipes et de feuillages, où nichent parfois des oiseaux. Leur décor est symétrique de part et d’autre d’un axe vertical, et un arc de cercle outrepassé, qui simulerait le mihrab (la niche indiquant, dans les mosquées, la direction de La Mecque),
surmonte le bouquet et son vase. La palette des couleurs est variée : do minent alors les jaunes, allant jusqu’au jaune d’or, les verts et le brun. L’orangé apparaît, ainsi que des bleus, le tur quoise et le bleu cobalt, qui vire au gris e au cours du XIX siècle, mais le rouge est absent. L’émail, à base d’étain, vient éclairer ces compositions. Les ateliers de Qallaline ne limitent pas leurs acti vités à la décoration, ils produisent aus si des carreaux pour les revêtements simples, de la vaisselle  vases, lampes, jarres, amphores, et coupes  en puisant dans le banc d’argile situé non loin de 5 la place des Potiers . Ces produits sont aussi exportés vers d’autres pays du pourtour méditerranéen, tels l’Égypte, la Libye et l’Algérie. Les belles maisons d’Alger, nous dit un témoin de la fin du e XVIII siècle, sont décorées de marbre importé de Gênes et de Livourne, et « les murs sont tapissés, ainsi que le plancher, avec des carreaux de belle faïence émaillée et peinte de diverses couleurs ; on tire ces carreaux de Tunis et d’Espagne ; on les nomme zelîj. C’est une des fabriques qui enrichit Tunis. Cette manière de tapisser les apparte ments dans un pays chaud a beaucoup 6 d’agrément et de fraîcheur . » Panneau Qallaline exposé au musée de la céramique Sidi e e Kacem ElJelizi, Tunis. Tout au long des XVIII et XIX siècles, d’autres ateliers travaillent un peu partout en Tunisie, chaque fois qu’il se trouve de l’argile, que l’on sait construire des fours et tourner les formes de la poterie. Les artisans potiers sont alors à Bizerte, Testour, 7 Soliman, Sousse et Moknine . Ils produisent une poterie poreuse pour l’usage domestique (marmites, poêlons, réchauds à charbon, jarres grossières) commercialisée dans les e régions environnantes. Ces ateliers périclitent au XX siècle, avec le développement des moyens de transport et la concurrence des ustensiles en aluminium puis en matière 8 plastique. Les deux principaux centres toujours actifs sont ceux de Djerba et Nabeul . Cas atypique, Sedjenane offre des poteries modelées, cuites à une plus faible température, dans des fours rudimentaires, et elles sont l’œuvre de femmes. Leur décor géométrique, leur palette, ne sont pas sans rappeler la poterie kabyle. e Mais, dès la fin du XVIII siècle, des carreaux d’importation, de Naples surtout, entrent dans le décor des palais et des belles demeures de Tunis et dans les résidences d’été de
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9 la banlieue . Bientôt, les carreaux tuni sois et les poteries tournées, décorées sur émail plombifère ou stannifère, ne peuvent résister à la concurrence eu ropéenne. La faïencerie napolitaine l’emporte un temps, et s’installe même en Tunisie au début des années 1800, quand un ministre du bey entreprend de fabriquer sur place des produits de style napolitain. Il fait alors venir des artisans siciliens, sardes et espagnols à 10 Gammarth, dans la banlieue de Tunis . Par la suite, l’importation constante de carreaux italiens et espagnols ruine Plat de Sedjenane.les ateliers tunisois. Les familles riches cessent de décorer leurs maisons de panneaux et carrelages émaillés. Seule survit la poterie utilitaire. Et puis, dès cette époque, la richesse des décors de fleurs disparaît, l’émail bleu cendré est abandonné, ne demeure que l’usage quasi exclusif des tons traditionnels, jaune, brun et vert à base d’oxydes de fer, de manganèse et de cuivre. Cette réduction de la palette des couleurs et une mauvaise maîtrise du dessin aggravent le déclin de la production.
À Djerba de même, où on dénombre 144 ateliers et 490 artisans en 1875, ces chiffres 11 passent respectivement à 129 et 237 vingt ans plus tard . L’île produit alors à peu près les mêmes pièces brutes et vernissées que Nabeul, mais sa spécialité est longtemps res tée la fabrication de grandes jarres à huile non vernissées, en usage dans tout le pays et exportées vers l’Algérie et la Libye. Nabeul, à la même date, « compte une cinquantaine d’ateliers renfermant près de 100 tours et fabriquant, les uns la poterie vernie mouthli, les autres la poterie non vernie chaouath, quelquesuns mêlant les deux fabrications. Les us tensiles confectionnés à Nabeul étaient très variés : jarres, passoires à couscous, gargou lettes, pots et cruches de tous genres, assiettes et plats à pied, lampes, pétrins, barattes, 12 brûleparfums, vases à fleurs, derbouka (instrument de musique), etc. ». La production e de carreaux, apparue dans la seconde moitié du XIX siècle, semble se limiter à celle de 13 pièces monochromes .
HAÏ CHEMLA, PLACE DES POTIERS
C’est dans cette période de repli, la e seconde moitié du XIX siècle, que les Chemla sont impliqués dans l’artisanat et le commerce de poteries. L’État tuni sien affronte alors de graves difficultés financières qui le conduisent à perce voir des impôts sur toutes les activités de production et d’échanges, tout en modifiant le système de perception.
Ustensiles de cuisine en poterie brute.
Au lieu de confier leur collecte à ses propres agents, de créer une bureau cratie qui aurait assuré des revenus réguliers appuyés sur un recensement exact des sujets et de leurs ressources, le bey choisit une formule moins coû teuse et moins risquée de son point de vue, l’affermage des impôts. Les indi vidus disposant des ressources finan cières suffisantes devaient lui verser par avance, et en monnaie sonnante, le montant escompté de chaque impôt, puis se dédommager en le percevant Petites jarres en terre cuite destinées à la pêche aux poulpes.directement, en nature ou en argent selon les cas, auprès des contribuables. La ferme étant accordée au plus offrant, tous les sujets du bey pouvaient se porter can didats pour la collecte de divers impôts, et parmi eux, des juifs, qui finirent par occuper une place centrale dans ce dispositif.
Pour la poterie produite dans la capitale, Tunis, le versement de l’impôt pouvait se faire en nature, le percepteur se trouvant alors possesseur d’un stock de produits assez important pour faire l’objet d’un commerce spécialisé. La vente de ces poteries devait lui assurer un retour confortable sur l’avance faite au bey de Tunis. On sait par exemple que le fermier des carreaux importés était en 18511853 un nommé Yusuf Debbash, sujet juif, et qu’en 9 14 18591860, la ferme du marbre et des carrelages revenait à Chalom Darmoun . D’après les souvenirs qu’en avait gardés Mouche Chemla, son grandpère Haï, tout en étant potier installé sur la place du même nom depuis 1861, avait aussi été fermier de cet impôt avant l’établissement du Protectorat en 1881.
Il ne semble pas que cette activité ait enrichi son détenteur. Qualifié de négociant, Haï Chemla ne laissa néanmoins à ses descendants ni propriété immobilière, ni meubles, ni argenterie et autres objets de prix. De son épouse, Hanna CohenBoulakia, ni sa fille ni ses bellesfilles n’héritèrent le moindre bijou. Haï eut six fils, Jacob, Élie, Joseph, Léon, Achille et Alfred, dont aucun ne fut particulièrement riche, et sa seule fille, Maïra, ne paraît pas avoir fait un « beau mariage », entendons une alliance avec une famille fortunée.
De Haï Chemla, nous ne connaissions que ces brèves données d’état civil, mais un article du quotidienTunisJournal, le 21 mai 1889, révèle un incident surprenant : Haï avait été condamné à six jours de prison « pour coups de canne sur la tête d’un Ioudophage ». La cible de ces coups de canne n’était autre que Victor de Carnières, grand propriétaire à Soliman, chef du parti colonial et partisan de l’annexion pure et simple de la Tunisie. Il affichait un
e Place des Potiers (El Qallaline) à Tunis, début XX siècle.
constant mépris à l’égard des Tunisiens musulmans, que l’on ne désignait pas comme tels, car cela aurait supposé une nationalité tunisienne, mais par le qualificatif d’« indigènes ». De Carnières manifestait un antisémitisme non moins constant, et s’attaquait même aux fonctionnaires du Protectorat, allant jusqu’à provoquer en duel le contrôleur civil Saar. On ignore dans quelles circonstances Haï Chemla affronta son adversaire, lui infligea ses coups de canne, et fut condamné, mais on sait qu’il fut gracié par un décret du président de la République française. Sanctionné parce que la loi « défend de se faire justice soimême », il avait bénéficié de la grâce présidentielle par respect des principes républicains : Mohamed Sadok Bey (18591882). « Quoi d’étonnant, en effet, liton dans TunisJournal, qu’un homme appartenant au judaïsme se soit laissé emporter contre un plumitif qui non seulement excitait les citoyens les uns contre les autres, mais ne parlait rien de moins que d’un massacre général de juifs, dont les membres pantelants seraient 1015 livrés aux chiens ? Et dire que ce mondelà se dit conservateur et chrétien ! ». Haï avait donc du caractère, tradition familiale.
Ses fils s’employèrent dans divers commerces. Seul Jacob (18581938) poursuivit en la transformant une des activités de son père, la céramique. Pourtant, la conjoncture n’était pas favorable, la dépréciation des produits tunisiens continuant irrésistiblement à la fin e du XIX siècle. Vers 1893, soit un peu plus de dix ans après l’établissement du Protec torat, les fours à céramique disparaissent de l’intérieur de la médina pour des raisons d’hygiène et de sécurité. Le quartier TunisJournaldu 21 mai 1889. Qallaline ne compte plus que quatre artisans potiers qui n’emploient qu’une quinzaine d’ouvriers. Par la suite, les données sont contradictoires. En 1895, Étienne Masson, dans un rapport sur 16 les poteries tunisiennes , considère que Nabeul et Tunis peuvent être rapprochées car les ouvriers font un travail semblable et ont une origine commune. Il note néanmoins que la rénovation des anciennes maisons « mauresques » n’utilise que des car reaux italiens, la fabrique de Nabeul étant en décadence et les tons étant essentiellement jaunes et verts, cernés
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