Une Nouvelle vie
197 pages
Français

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Description

Après la fin de la guerre d’Algérie, l’auteur rejoint la métropole avec sa future épouse, rapatrié sans emploi il s’engage comme lieutenant ORSA au 150° RIM à Verdun.
Le ministre des armées décide de ne pas renouveler les contrats ORSA.
C’est le chômage pendant 5 mois, avec une épouse et deux enfants.
Du nouveau avec la possibilité d’un changement d’arme avec des contrats éventuellement renouvelables .
Départ pour une nouvelle vie où l’instabilité règne. Deux enfants de plus et 10 ans de galère sans certitude sur l’avenir.
Puis l’activation en 1973 et l’ouverture sur une vie plus stable et une carrière d’officier d’active.

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782312068411
Langue Français

Extrait

Une Nouvelle vie
Jean - Jacques Hanriot
Une Nouvelle vie
L’instabilité
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2019
ISBN : 978-2-312-06841-1
Avant -propos
Je vais rappeler comment nous sommes partis d’Alger et dans quelles conditions nous sommes arrivés à Marseille, c’est un avant propos qui est une mise dans l’ambiance avant d’aller plus loin.
La situation générale se dégradait et le concierge m’avait averti que la force locale recherchait un sous-lieutenant chef de harka qui avait servi dans le Constantinois. Sans vouloir trop m’inquiéter j’ai tout de suite pensé qu’il s’agissait de moi et que je devais le plus rapidement possible partir pour la métropole. Comme j’en avais parlé à papa avant son départ il nous avait arrangé une porte de sortie pour Yolande et moi, nous devenions moniteur de colonie de vacance pour la colonie qui se montait à Luchon, papa était l’organisateur et l’intendant, un peu comme à Tala-Guilef, elle devait regrouper des enfants de toute l’Algérie que les parents voulaient faire partir le plus rapidement possible. Nous avions nos billets de bateau mais il fallait attendre le jour du départ sans se faire attraper par la force locale. Nous ne vivions dans l’appartement que le soir avant le couvre-feu.
Nous avons eu la chance, deux jours avant le départ et grâce à l’oncle Marcel, de faire embarquer la Dauphine. Elle partait en avance, et je n’étais pas du tout sûr de la retrouver à l’arrivée. Mais elle ne resterait pas en Algérie, c’était presque une victoire.
La famille Maurice restait à Alger , l’oncle travaillait à l’arsenal et il n’avait pas reçu de mutation pour la France , il en allait de même pour les Quintana car tonton Marcel , gardien de la paix devait aussi attendre une mutation. Germaine ne voulait pas partir en laissant sa maison, elle espérait pouvoir négocier sa vente. Mémé restait aussi en attendant le départ d’une de ses filles. Le 30 juin 1962, l’oncle Marcel nous a conduit au port d’embarquement, nous avions, Yolande et moi, deux sacs et deux valises. Nous nous sommes glissés dans la foule qui attendait l’autorisation d’embarquer et nous avons avancé doucement vers le bateau. Au bout de trois longues heures nous avons mis le pied sur le pont du « Ville d’Alger ». Dans le lointain, au-dessus de la Casbah , on commençait à distinguer les drapeaux F L N qui flottaient sur les toits. C’était fini, l’histoire de l’Algérie française allait se clore.
Le voyage en bateau s’est déroulé le mieux possible compte tenu des circonstances. Nos chaises longues étaient au 5 e niveau sous le pont, là où la coque commence à s’arrondir vers la quille. L’odeur était un mélange de peinture et de vomi. Nous n’avons pas beaucoup dormi car nous avons fait des allers et retours vers le pont supérieur et l’air frais. C’est là que nous avons pu un peu somnoler. Je ne quittais pas Yolande d’une semelle, j’avais déjà peur de la perdre. Je n’ai jamais su ce qu’elle pensait réellement à ce moment-là. Enfin, au lever du jour, nous avons aperçut la terre de France et au loin Marseille.
Chapitre I. Nos premières années en métropole
L UCHON , JUILLET 1962 – SEPTEMBRE 1962
L’accueil a été de première qualité. Interdiction de débarquer, le bateau a été mis à l’ancre à l’entrée du port pour permettre à des compagnies de C R S de venir pour fouiller passagers et bagages. Cela a duré 6 heures. Nous avons accosté et nous sommes devenus des rapatriés avec tout ce que cela comporte, tant vis-à-vis des autorités qui ne nous attendaient pas que des Français de France qui n’avaient rien à foutre de nos problèmes et qui nous regardaient comme des envahisseurs. Surtout ils ne comprenaient pas comment, avec tout l’argent que nous avions volé aux Arabes, nous avions encore besoin de secours et d’aide.
Le 1 er juillet 1962, nous mettions les pieds sur la terre de la mère patrie, pas d’accueil sinon celui des C R S, mais dans le fond ce n’était pas plus mal, nous abordions une nouvelle vie et il fallait immédiatement se prendre en compte. Avec Yolande nous avons décidé de quitter le plus rapidement possible ce port. Nous avons pris nos bagages et nous nous sommes dirigés vers le quai où théoriquement les voitures attendaient. À ma grande surprise j’ai retrouvé ma Dauphine , toute petite, jaune, sale mais là. Elle portait un sac de sable de Zéralda comme contre-poids, mais c’était de la terre d’Algérie que j’emmenais avec moi. Le moteur a démarré du premier coup et nous sommes partis de Marseille à toute vitesse pour oublier un peu en nous dirigeant vers Avignon pour coucher chez les Hébert .
Difficile de décrire notre désarroi, car dès la sortie de la ville, nous avons rencontré des barrages de police qui arrêtaient toutes les voitures immatriculées en Algérie . Nous avons eu trois ou quatre contrôles entre Marseille et Avignon . Je ne me souviens plus de l’accueil que nous ont réservé les Hébert , mais cela a dû être d’un bon niveau. Dès le lendemain matin nous avons pris la route de Luchon pour rejoindre la famille et la colonie de vacances.
Avant de parler plus longuement de notre vie en France je dois fixer certaines règles, si je ne parle pas beaucoup de Yolande, c’est qu’elle est définitivement intégrée à votre serviteur et que lorsque je parle de moi, c’est de nous que je parle. Elle a quatre ans et des poussières de plus que moi. Lorsque nous nous sommes connus c’était une femme alors que je n’étais sûrement encore qu’un jeune homme sans expérience de la vie, sinon celle que l’on peut acquérir quand on fait la guerre, mais ce n’est pas suffisant pour commencer une vie civile avec les problèmes que cela comporte et dont je ne connaissais rien. D’origine italienne de Tunisie elle a rejoint l’Algérie un an plutôt pour y travailler, mais malheureusement elle était à nouveau sur la route. Ses parents étaient rentrés en France quelques années plutôt et ils habitaient Romans dans la Drôme. En un mot j’ai toujours ressenti pour elle beaucoup d’amour, et je continue, elle m’a dit un jour :
« Je t’ai envoûté et sans moi tu ne pourras jamais rien faire »
J’ai toujours beaucoup de regret d’être arrivé si tard dans sa vie. Cependant soyons raisonnable, si je l’avais connu quand elle avait 20 ans je n’aurais pas osé la regarder, j’aurais eu juste 15 et demi.
Ce point, rapide, fait, je commence à raconter notre histoire commune en Métropole comme on le disait encore en 1962.
Nous avons quitté Avignon et nous avons pris le chemin de Luchon. Il n’y avait pas encore d’autoroute et nous avons pris la nationale. Il fallait traverser toutes les villes et villages qui étaient installés sur le parcours, Nîmes, Montpellier et Carcassonne, ville où j’ai eu l’idée brillante de prendre directement en direction de Luchon par la montagne.

Yolande toute jeune.
Nous avons bifurqué vers Pamiers et à partir de ce moment là, la Dauphine a manifesté sa désapprobation pour son transfert en France. L’air d’ici ne lui convenait pas. Nous avons abordé les contreforts des Pyrénées en direction de Pamiers, et sous la chaleur intense nous avons gravi des cols et nous nous sommes arrêtés au sommet de l’un d’eux pour manger. Après deux heures d’arrêts nous avons voulu repartir mais la voiture a refusé de démarrer.

La même mais à cette époque elle ne se sauvait pas devant l’appareil photo.
Comme nous étions en haut de la pente, j’ai fait monter Yolande , et j’ai commencé à pousser dans la descente. Mais c’était une fausse pente car dès que je montais à bord, la vitesse n’était pas assez grande et le fait de passer une vitesse pour lancer le moteur avait l’effet contraire en arrêtant la voiture. Yolande ne savait pas conduire et je me voyais mal en train de la pousser et de voir la voiture partir dans les fossés voisins. J’ai poussé la voiture sur cette fausse pente pendant plus de 8 kilomètres, un vrai parcours commando. J’ai appris plus tard que ma voiture faisait ce qu’on appelle du « Waters look », une bulle de vapeur d’essence formée par la chaleur ambiante se forme dans le carburateur et l’essence ne passe plus dans le moteur. Le seul remède c’est d’entourer le carburateur avec un chiffon mouillé pour qu’il fasse se condenser la vapeur et en redevenant liquide, l’essence fasse son travail. Le soir commençait à tomber et

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