Une passion surnaturelle
206 pages
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Une passion surnaturelle , livre ebook

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Description

Un enfant d'origine italienne, dont les parents immigrent en France pour fuir les fascistes et l'occupation allemande, se trouve quelques années plus tard dans un collège en Toscane, sa région natale, où il vivra dans un pays à feu et à sang. Pris dans l'enchaînement de la Seconde Guerre mondiale, adolescent, il servira dans les troupes allemandes qu'il désertera. Il devra sa survie à la providence incarnée par deux femmes, dont l'amour ne sera que tentatives pour conjurer le sort. Souvent à leur recherche, il se hasardera vers un destin qui le mènera dans une passion obsessionnelle. Victime de la métempsycose qu'il subira, son esprit s'égarera dans une folie passionnelle surnaturelle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 février 2016
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342048612
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Une passion surnaturelle
Henri Hellmuth
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Une passion surnaturelle
 
 
 
Retrouvez l’auteur sur ses sites Internet :
http://h-hellmuth.monpetitediteur.com
http://www.henrih-artmetal.odexpo.com
 
 
 
 
Oui, femme, quoi qu’on puisse dire
Vous avez le fatal pouvoir
De nous jeter par un sourire
Dans l’ivresse ou le désespoir.
Alfred de Musset.
 
 
 
 
L’exode
 
 
 
En ce temps-là, nous vivions en France. Mon papa, comme beaucoup de nos compatriotes avait quitté son pays. L’Italie s’installait dans un régime totalitaire fasciste. Un seul homme gouvernait, Benito Mussolini, il instaura un régime d’exception : les lois interdisaient tout autre parti politique. Le gouvernement établissait de nouvelles règles, définissant des droits et des devoirs comme celui de vous ôter toute liberté civique. Un seul homme devenait le maître de toute l’Italie, « le Duce ». Il mit en place la carta “del Lavoro” réorganisant le travail en corporation, ce qui mettait un terme à l’économie libérale. Les fascistes ne purent enrayer les mouvements migratoires de près de deux millions six cent mille Italiens, pour la plupart opposants au régime. Face à la fermeture des frontières des États-Unis ou du Brésil, mes parents farouches antagonistes de ce régime, exploitèrent le flot des migrants pour partir l’Europe. Ils quittèrent à regret leur Toscane chérie, avec pour tout bagage quelques valises remplies de souvenirs. Nous immigrâmes vers un pays voisin, la France, qui restait ouverte, heureuse de recevoir ce réservoir de main-d’œuvre.
Quand je vis pour la première fois Beaulieu-sur-Mer, j’étais âgé d’à peine six ans, je fus conquis par la mer. Ce bleu, je ne l’oublierai plus, mon petit cœur battait très fort et mes jambes tremblaient. Je m’oubliais et fis pipi dans mon pantalon tellement cette immense étendue d’eau m’avait impressionné, moi qui n’avais jamais pissé dans mes culottes.
Maman fut surprise et mit cela sur le compte de la peur, elle ne me gronda pas, bien au contraire, elle me serra tout contre elle comme pour me protéger.
Nous vivions dans une toute petite rue, dans le vieux quartier habité exclusivement par des immigrants italiens. Déjà tout petit, il y avait une grande complicité entre les prostituées et moi. Nous habitions dans un quartier très chaud la nuit. Peu recommandable pour les touristes. Déjà tout petit, j’avais une grande complicité avec les prostituées.
C’est une vieille dame, grande et distinguée qui loua à mes parents deux petites pièces au rez-d e -chaussée d’un immeuble de trois étages. En entrant, nous apercevions dans un coin de la pièce un vieux lavabo en terre. Il était posé sur des briques, caché par un bout de tissu crasseux que maman changea par la suite. Elle confectionna un joli petit voilage pour changer cette affreuse chose qui était censée être un rideau, maladroitement posé pour cacher le dessous de l’évier. Au-dessus, il y avait un robinet en laiton alimenté par un gros tuyau de plomb et chaque fois que nous ouvrions le robinet, la pression faisait vibrer toute la tuyauterie, vomissant l’eau par saccades.
La particularité de ce qui nous servait de chambre de douze mètres carrés à peine, c’est qu’elle était peinte d’une couleur d’un jaune très vif. La teinte était déplaisante, laissant penser qu’un artiste avait apprêté le mur pour peindre des fresques. Elle avait l’un des quatre murs mitoyen avec le bistrot qui se transformait en bordel la nuit. Nous entendions absolument tout. Dans cette unique chambre, nous dormions à sept personnes, mon père ayant confectionné des lits gigognes pour leurs quatre enfants, mes deux sœurs, mon frère et moi-même. La cinquième, ma petite sœur dormait dans un petit lit, près de maman. J’avais voulu dormir tout en haut : “entre le plafond et le matelas”, il restait tout juste quelques centimètres pour que je puisse me glisser sous les draps.
Nous souffrions d’insomnie l’été, entre la chaleur étouffante, dans cette turne et les clients du bar qui hurlaient lorsqu’ils étaient saouls. Nous ne pouvions fermer l’œil de la nuit, le sommeil nous recouvrait de son extase mystique lorsque le bar fermait vers trois heures du matin. L’oreiller sur la tête j’arrivais à m’endormir à l’heure où maman venait nous réveiller pour partir à l’école. Cependant, nous étions heureux, papa travaillait et nous avions à manger. Il partait très tôt sur le chantier, il trimait dur, il n’avait pas le loisir de fréquenter les ivrognes du bar, et j’en étais heureux.
Il y avait des clients qui ne quittaient jamais le bistrot, des piliers de comptoir de l’ouverture à la fermeture et toute l’année, Ils picolaient leur pastis à croire qu’ils couchaient au troquet. J’avais sympathisé avec certains qui me donnaient des cacahuètes lorsque je rentrais de l’école.
—  Domenico, vieni qui ! Ouvre ta main !
J’ouvrais mes deux petites mains en les rassemblant pour faire un creux, et ils me versaient cette précieuse petite graine dont j’étais gourmand. Je me sauvais en leur hurlant « Merci, Mon… sieur ! »
Dans le charme de cette ville, je ne vis pas passer les deux premières années de mon enfance. J’atteignis ma huitième année sans m’en apercevoir. Avec des copains, nous allions partout dans les collines environnantes de la ville ou au bord de mer lorsque nous n’allions pas à l’école. J’étais un petit galopin, toutefois comme je travaillais bien et que j’avais de bonnes notes en classe mes parents ne me punissaient jamais. J’allais où je voulais, à condition que je rentre à l’heure, nous avions par principe de nous mettre tous autour de la table, lorsque papa rentrait du travail.
Nous quittions Beaulieu-sur-Mer, pour emménager à Monaco. Cette principauté se trouve sur l’un des flancs du mont Agel qui culmine à 1 150 mètres, la ville située au bord de la mer Méditerranée, entre Nice et la frontière Italienne, cette principauté est un tout petit état indépendant. Quand on est un enfant, on s’adapte facilement, nouvelle école, nouveaux copains, les aires de jeux ne manquaient pas. Le versant de la montagne était pour nous comme un jardin où nous trouvions beaucoup d’arbres fruitiers qui poussaient à l’état sauvage, et nous allions avec les copains cueillir des fruits. J’aimais beaucoup les grenades, ce petit fruit aux graines pulpeuses, l’arbre originaire d’Asie occidentale, avec un tronc de couleur gris beige qui a tendance à crevasser et desquamer. Nous le trouvions sur des pentes abruptes, il poussait entre les rochers à vous donner le vertige lorsque nous étions perchés sur les branches regardant le vide au-dessous.
Le jardin de la colline appartenait à monsieur Sanchez, « d’origine espagnole ». Il arriva dans les années mille neuf cent vingt en tant que réfugié politique. Pour mes parents, cet espagnol n’était pas plus réfugié politique que mon père était fasciste, il était venu s’installer et travailler comme nous. Ce n’était qu’une excuse, la famine sévissait également en Espagne.
À la retraite, il avait acheté ce petit bout de terrain, s’arrangeant une petite vie bucolique. Il exploitait son jardin pour faire plaisir à ses amis, il gardait très peu de légumes pour lui. Nous le connaissions très bien, c’est souvent que les jeux se passaient dans son jardin. Il aimait beaucoup les enfants, souvent, nous repartions avec les bras chargés de fruits. Cela me valut plusieurs réprimandes au début, maman croyant que je volais dans les potagers. Ce n’est pas qu’elle doutait de ma bonne foi, mais un jour elle voulut en avoir le cœur net, elle m’accompagna pour rencontrer monsieur Sanchez. Ce jour-là, elle se montra affectueuse, rassurée, elle ne douta plus de ma parole.
Parfois, le vieil homme, aux cheveux tout blancs, au visage carré, au nez très large avec une ouverture de narine impressionnante, d’où sortait une forte pilosité qu’il ne devait jamais tailler, nous houspillait. De forte corpulence bien que pas très grand. Avec des bras prodigieusement musclés, se terminant par des mains épaisses, calleuses évoquant le travail manuel que cet homme endura toute sa vie.
Il n’était pas méchant, il nous grondait par principe, ne désirant pas nous voir évoluer, sur ces pentes abruptes. Il avait lui-même perdu un de ses enfants, il était tombé se blessant mortellement. Lorsqu’il nous apercevait, il criait fort pour nous faire déguerpir. Je crois qu’il souffrait de voir les images de son fils qui avait notre âge lors du drame.
Il était toujours vêtu d’un marcel bleu, d’un pantalon bleu de chine qui remontait très haut sur la taille, maintenu par un gros ceinturon militaire qu’il serrait par-dessus dans une apparente désinvolture. Il ignorait complètement les passants du pantalon. À quoi cela lui servirait-il ? Nous nous disions avec les copains que c’était une façon de se déculotter plus rapidement. Il n’arrivait pas à dire deux paroles sans intercaler un mot en espagnol. On sentait cet homme heureux dans son jardin, bien que veuf.
Je me rappelle avoir été tout le temps, attiré par le danger. Me comportant comme un enfant que j’étais, c’était logique que je ne puisse voir le danger, trop souvent inconscient des conséquences tragiques que pouvaient engendrer certaines situations. Captivé par l’émotion du vide, je découvrais de nouvelles sensations, goûtant la saveur du risque. Ignorant une fois de plus les recommandations de ce vieux monsieur, je montai sur un arbre, tout excité par l’idée de ramasser les fruits.
Je jetais les grenades (fruits

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