Victoire ou La Mémoire des Femmes
122 pages
Français

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Victoire ou La Mémoire des Femmes , livre ebook

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Description

Ce roman retrace la destinée de quatre générations de femmes, dont Victoire est le pilier. Elles seront confrontées au quotidien d'un siècle riche en événements et progrès :


- Victorine, femme de raison, devra survivre après la première guerre mondiale pour élever seule sa fille Victoire,


- Victoire, femme de conviction avec une forte personnalité, mettra sa carrière entre parenthèses pour se consacrer à sa famille tout en s'adaptant aux circonstances,


- Violette, femme de passion, devra assumer des choix difficiles pour atteindre un bonheur qui se brisera trop tôt,


- Valentine, femme d'émancipation, choisira de vivre ses passions sans limites.


Quatre femmes exceptionnelles, aux destins différents, liées par des valeurs universelles avec pour dénominateur commun : l'amour

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 mai 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414074259
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-07423-5

© Edilivre, 2017
Exergue

« La Femme est l’avenir de l’Homme »
Jean FERRAT complice d’ARAGON
A Ma Mère,
Et à toutes ces femmes,
piliers des édifices familiaux,
avec abnégation parfois,
avec Amour toujours…
« Le manque d’Amour est la plus grande pauvreté »
Mère TERESA
Prologue
Une foule nombreuse s’était rassemblée devant le cimetière des Carmes à CLERMONT-FERRAND le 14 février 2014 pour rendre un dernier hommage à Victoire. C’était un bel après-midi d’hiver ensoleillé et la neige brillait encore sur les sommets du Sancy.
La cérémonie religieuse s’était déroulée à l’église Saint-Genès de THIERS, où résidaient Victoire et une partie de sa famille et maintenant elle allait reposer pour l’éternité dans le caveau familial auprès de son mari Louis et de sa mère Victorine.
Le cimetière des Carmes qui datait de 1816 est un des plus anciens de CLERMONT-FERRAND et lorsque Victorine prit la décision de construire un imposant caveau, comme il était de coutume à cette époque, elle choisit naturellement la parcelle disponible qui se trouvait le plus près possible de l’imposant monument érigé à la mémoire des morts de la première guerre mondiale. C’était la meilleure façon pour elle d’être à nouveau proche de ce mari tant aimé qui lui avait été enlevé trop tôt.
Lorsque le convoi funéraire franchit la grille du cimetière, la foule présente à laquelle étaient venus se rajouter la famille et les amis proches, formait un imposant cortège qui se répandit entre les tombes
Tous les membres de famille de Victoire étaient présents et pourtant ceux auxquels elle allait le plus manquer ne se trouvaient pas là.
Thibaud et Valentine, ses deux petits enfants préférés, avaient décidé conjointement compte tenu de leur éloignement de venir plus tard pour être ensemble au moment de se recueillir sur la tombe de cette grand-mère tant aimée. Ils avaient tant partagé avec elle, des moments privilégiés faits de complicité, d’amour et d’intelligence.
Victoire aurait eu 100 ans au mois d’avril 2015, lucide jusqu’à ses derniers jours, elle ironisait sur la taille du gâteau et le nombre des bougies qu’il faudrait, mais son cœur usé par une vie bien remplie s’arrêta de battre un an avant.
Chapitre 1 Victorine
Victorine avait vu le jour au printemps 1896 dans le petit village d’ORCIVAL. Troisième enfant du couple GUILLAUME, elle avait deux grands frères : Léon et Honoré.
La venue au monde de cette petite fille après deux garçons relevait sans doute d’un miracle de la Vierge bienfaitrice d’Orcival. Jeanne la mère de Victorine avait coutume d’aller prier à la petite Chapelle de l’eau miraculeuse le soir en rentrant le bétail.
Ce petit édifice avait été construit en 1877 sur une source reconnue pour ses vertus afin de remplacer l’ancien appelé chapelle de la Fontaine Notre Dame de la Source qui se trouvait à la sortie d’ORCIVAL.
Le village d’ORCIVAL avait connu son apogée à la fin du moyen âge grâce à la générosité de Gilbert de CHABANNE, alors seigneur d’Orcival. D’importants pèlerinages attiraient beaucoup de visiteurs venus souvent de très loin pour se recueillir devant la Vierge Miraculeuse.
Au fil du temps, la fréquentation du lieu avait diminué, mais une tradition avait été maintenue, le pèlerinage du jeudi de l’Ascension précédé la veille d’une retraite aux flambeaux et de la messe de minuit.
C’est donc au cœur de la vallée du Sioulot, dans ce village sur fond d’andésite et de lauzes au sein d’une famille paysanne que la petite Victorine naquit à la fin des années 1800, cinq ans après que les frères MICHELIN eurent inventé le pneu démontable pour vélo.
Certes l’arrivée d’une petite fille pouvait se révéler comme un cadeau de la vierge, mais dans le contexte familial paysan de l’époque une bouche de plus à nourrir n’allait pas simplifier la vie du ménage. Sur la petite exploitation vivaient déjà cinq personnes : ses parents, ses deux frères et le grand père paternel de Victorine, patriarche à la grande moustache qui demeurait malgré son âge avancé le chef de famille incontesté.
Le cheptel de la ferme se composait d’un cheval, quelques bêtes à cornes et un poulailler. Aux terres des GULLAUME était venue s’ajouter la dote de Jeanne : un bois et deux prés cultivables.
A cette époque la vie des paysans auvergnats s’avérait rude et simple. Toute la famille participait aux travaux et chacun avait sa tâche à la ferme. On ne montrait pas ses sentiments mais ils existaient et c’est ce qui comptait.
La petite Victorine eut une enfance heureuse, protégée par ses deux grands frères, toujours prêts à lui faire plaisir. Dès qu’elle sut marcher toute seule, elle suivait sa mère pour donner à manger aux volailles, puis petit à petit elle accompagnait les grands dans les champs.
Elle suivit sa scolarité à l’école du village et se montra très assidue pour apprendre à lire. Mais ce qu’elle attendait avec impatience, dès qu’elle fut assez grande pour comprendre, c’était la fête de l’Ascension. Les distractions n’étaient pas nombreuses, aussi ce jour là on mettait les petits plats dans les grands, on s’invitait et surtout il y avait la retraite aux flambeaux… Toutes ces lumières qui brillaient dans les yeux de la petite fille reflétaient une féérie.
Une enfance paysanne comme il y en existait beaucoup à cette époque en Auvergne. Ce qu’elle aimait particulièrement c’était l’automne quand il fallait aller en forêt chercher du petit bois et que l’on en profitait pour ramasser des châtaignes que sa mère faisait griller dans l’âtre. Parfois des voisins se joignaient à eux pour des veillées où ils dégustaient les châtaignes avec du vin nouveau en chantant des airs du folklore auvergnat.
Quelques années s’écoulèrent ainsi, puis vint le temps pour ses frères, à quelques mois d’intervalle, de partir faire leur service militaire. Une période qui s’annonçait difficile pour la famille avec des bras en moins pour les travaux de la ferme, mais ils s’entraidaient avec les voisins et de plus Victorine qui avait grandi, participait de plus en plus aux différentes tâches.
Quand son frère aîné rentra de sa période militaire, il abondait d’anecdotes à leur raconter, mais surtout il leur annonça qu’il s’était fait un ami : Auguste, originaire Clermont-Ferrand, qui travaillait dans le café familial avec ses parents et son frère.
Il fut convenu qu’on inviterait Auguste pour la prochaine fête de l’Ascension à Orcival.
Auguste GERARD, un garçon jovial, avait un frère plus jeune que lui, Gustave, né avec une malformation congénitale qui le faisait boiter et ne lui permettrait pas d’accomplir son service militaire. Auguste se comportait toujours en protecteur avec ce petit frère « pas comme les autres », aussi Gustave lui vouait une admiration sans bornes. Il se tenait toujours suspendu à ses lèvres, friand de toutes ses histoires.
Les parents d’Auguste étaient originaires d’un village de moyenne montagne proche de Thiers : Saint Rémy, au bord de la Durolle. Dans cette commune, qui se fit une réputation en devenant beaucoup plus tard la capitale du tire-bouchon, résidait une bonne partie de la famille qui travaillait dans l’industrie de la coutellerie.
Emile son père, avait débuté en tant qu’apprenti émouleur comme la tradition le voulait mais un désaccord familial et une envie de changement et d’aventures eurent raison de la vocation ancestrale.
A cette époque, la coutellerie ancienne nécessitait l’énergie hydraulique pour l’étirage des aciers et l’émoulage des lames. Des générations d’émouleurs et de polisseuses ont œuvré dans les rouets. Les grands parents d’Auguste avaient passé une grande partie de leur vie dans ces petits bâtiments en pierre, divisés en deux parties :
– au rez-de-chaussée, les émouleurs allongés sur une planche au dessus de la meule, activée par l’énergie de la roue hydraulique, s’employaient à donner leur tranchant aux lames de couteaux
– les femmes, installées à l’étage, accomplissaient des gestes similaires avec les lames, non plus sur des meules, mais sur des polissoirs. Ces outils confectionnés de morceaux de bois étaient munis de lamelles de cuir.
Les enfants en bas âge accompagnaient leurs mères et dès qu’ils étaient plus grands rejoignaient les hommes en bas pour terminer leur apprentissage et travailler à leur tour.
Désireux de donner à sa famille une autre vie, Emile décida de s’installer à Clermont-Ferrand avec sa jeune épouse Marie, qui donna naissance quelques mois plus tard à leur premier fils, Auguste.
Courageux et ne rechignant pas à la besogne, il occupa différentes tâches qui lui permirent de nourrir sa famille en faisant quelques économies pour investir dans un petit commerce de débit de boissons, qui fut baptisé un peu plus tard « Le Thiernois ».
C’est ainsi qu’Auguste grandit dans la capitale du massif central à la fin des années 1800.
Au fil du temps Auguste avait pris l’habitude de venir chaque année à Orcival pour les fêtes de l’Ascension. La famille GUILLAUME l’appréciait tant pour sa bonhomie que pour sa jovialité.
Toujours prêt à rendre service, il restait parfois un ou deux jours de plus pour donner un coup de main à son ami Léon quand un ouvrage ponctuel nécessitait plus de bras.
Pour la petite Victorine, Auguste était un peu comme un grand frère, toujours prêt à lui faire plaisir, la prenant sur ses épaules pour la retraite aux flambeaux, lui confectionnant des petits objets en bois, lui racontant comment était la vie à Clermont Ferrand.
Mais les années passant la petite fille était devenue une jolie adolescente qui attendait toujours avec impatience sa venue. Habillée comme les paysannes de l’époque, elle n’en demeurait

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