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Description

Le détective LAUTREC reçoit une missive de M. Mulford le suppliant de venir à la Villa des Hiboux afin de le protéger contre des ennemis inconnus voulant lui faire la peau.


Sur place, LAUTREC et son fidèle ami découvrent un corps sans vie qui se révèle vite ne pas être celui du propriétaire des lieux.


Dans les poches du mort, une lettre sur laquelle apparaît l’adresse d’un dénommé Prosper Durail !


Les deux enquêteurs se rendent à destination pour y trouver le cadavre du locataire ! Seulement, les voisins et le concierge assurent que M. Durail vient de quitter l’appartement, sous leurs yeux, et qu’ils l’ont tous reconnu aussi bien au physique qu’à la voix. De plus, il est impossible que M. Durail ait pu revenir chez lui pour y mourir.


Il est de plus en plus probable que M. Mulford et M. Durail ne fassent qu’un. Or, il existe un autre Durail.


L’équation de cette affaire se heurte alors à l’impossibilité mathématique :



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Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 13
EAN13 9782373473209
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DÉTECTIVE LAUTREC
1 + 1 = 3
Roman policier
Maurice BOUÉ
D'après la version publiée dans le journal « L'ÉCHO d'ALGER » en 1925.
*1*
LE PLEIN MYSTÈRE
C'était par une sombre soirée d'automne.
Je venais de pénétrer dans le cabinet de mon ami, l e détective Lautrec. Un grand fer rouge pétillait dans l'âtre antique et je tait des lueurs incendiaires dans la chambre.
Mon ami était douillettement installé dans un large fauteuil. Il dépouillait sa correspondance et je devinai qu'il était plongé dan s une lecture intéressante. Lecture si intéressante même que, à mon entrée, il m'avait distraitement tendu la main.
Je respectai son silence.
Nous étions des intimes et la présence de l'un de n ous n'interrompait jamais l'autre dans le cours de ses travaux.
Je m'assis donc dans un fauteuil, près du feu, et j 'attendis que mon ami rompît le silence.
— C'est extraordinaire ! s'écria tout à coup Lautre c.
— Cette lettre, mon ami ? demandai-je.
— Oui.
— Et qu'a-t-elle donc de si étrange pour vous intér esser, vous qui êtes accoutumé aux choses les plus singulières ?
— Cette lettre contient un mystère que je ne parvie ns pas à déchiffrer.
— Ah !...
— Lisez-la.
Il me tendit la missive. Je lus :
Monsieur,
Connaissant votre maîtrise, je n'hésite pas à m'adr esser à vous pour vous demander votre aide, pour implorer votre prote ction. Des ennemis inconnus me menacent dans l'ombre. Venez à mon seco urs sans tarder, je vous en supplie ! Chaque instant qui passe augmente le péril.
Léon Mulford,
Villa des Hiboux, à Loncy-le-Long.
— Eh bien ! qu'en pensez-vous ? me demanda Lautrec quand j'eus terminé la lecture de la lettre.
— Hum ! Je pense tout simplement ce que dit ce M. L éon Mulford, qu'un danger le menace...
— Et c'est tout ?...
— Que voulez-vous que je dise de plus ?
— Vous êtes peu observateur, mon cher.
— Voyez-vous davantage, mon ami ?
— Je vois dans cette lettre un drame secret. Regard ez de nouveau la lettre en analysant l'écriture. Dès le début, les lettres sont tracées d'une main posée. À partir de : « Venez à mon secours... » les caract ères sont tremblants, hâtifs. Il semble que l'homme qui les a tracés ait été poussé à terminer rapidement sa missive. Voyez les dernières lettres ; elles dénote nt un tremblement nerveux ; le tremblement de la peur, fort différent des autres t remblements. Enfin, vous ne trouvez à la fin de cette missive, aucune de ces fo rmules de civilités dont abusent les quémandeurs. Seules, la signature et l' adresse, ajoutées avec une hâte fébrile. On croirait que l'homme qui a écrit c es lignes eût soudain senti se rapprocher le péril dont il parle. N'est-ce pas ?
— C'est très vrai. Tous ces détails, maintenant que vous me les faites remarquer, me sautent aux yeux.
— Ce n'est pas tout. Ne devinez-vous pas que cette lettre a été écrite par un homme jeune encore, riche, avare et maniaque autant qu'original. J'ajouterai qu'il est myope.
— Vous le connaissez donc ?
— Pas plus que vous.
— Comment pouvez-vous savoir ?
— C'est bien simple. Cet homme est encore jeune, ai -je dit. Son écriture, au début de la lettre, dénote une main ferme que ne po ssède plus un vieillard. Il est riche : la qualité du papier le dénote. Mais d'autre part, il est avare.
« Un homme ordinaire aurait jeté cette feuille de p apier : l'avare l'a conservée pour l'utiliser. Il a toutefois acheté un papier de bonne qualité, parce que son rang et ses affaires l'y obligent... un peu malgré lui. Mon correspondant est myope ; les myopes ont, en effet, une certaine façon d'écrire : leur vue courte leur donne, dirait-on, des instincts de foui ne, dans tous les évènements de la vie, ils attachent plus d'importance aux déta ils qu'à l'ensemble. De même, dans leur écriture, ils soignent le détail des lettres.
— Très juste... mais, comment pouvez-vous savoir qu e ce M. Mulford est maniaque et original ?
— Ne faut-il pas être un maniaque doublé d'un origi nal pour appeler son habitation la Villa des Hiboux ?
— Mais, si cette villa ne lui appartient pas ?
— Vous oubliez nos premières données : cet homme es t riche.
— Mais s'il est avare.
— Les villas de la banlieue sont moins coûteuses qu 'un appartement à Paris, « surtout quand elles sont la propriété de l 'occupant. » Vous verrez, du reste, que cette habitation est très petite, très s implement meublée et qu'elle ne contient que quelques chambres.
— Nous la verrons donc ?
— Ne dois-je pas venir sans tarder en aide à l'homm e qui implore mon secours
— Vous partez ce soir ?
— Je viens de consulter l'horaire des chemins de fe r : le dernier train passant à Loncy-le-Long part de la gare de l'Est da ns une heure et demie. M'accompagnez-vous ?
— J'y compte bien.
— L'expédition ne sera peut-être pas sans danger.
— Tant mieux ! J'aime, vous le savez, les aventures périlleuses.
— Je le sais ; mais ma responsabilité...
— Je vous en dégage.
— Préparons-nous alors !
Une heure et demie plus tard, nous prenions le trai n à la gare de l'Est.
Nous arrivâmes à Loncy-le-Long dans une pluie batta nte. Le ciel était couleur d'encre.
Un vent d'enfer s'engouffrait dans nos vêtements.
Lautrec arrêta un des rares passants qui traversaie nt la place de la gare pour lui demander le chemin.
— Villa des Hiboux ! s'écria l'étranger avec dans l es yeux et sur le visage une expression d'effroi, vous allez dans cette vill a maudite, à cette heure !...
— Oui, dit brièvement mon ami. Voulez-vous nous ind iquer le chemin ?
L'étranger nous donna les indications demandées et nous quitta hâtivement,
le nez dans le collet du pardessus.
— J'aurais bien voulu l'interroger, me dit Lautrec, mais cela nous eut fait perdre un temps précieux. Avez-vous remarqué la gri mace qu'il a faite quand nous avons parlé de la Villa des Hiboux ?
— J'en ai été frappé comme vous.
— M'est avis que cette habitation cache plus d'un m ystère. Nous le saurons bientôt.
Après un quart d'heure de marche pénible dans les t énèbres, dans la pluie, dans le vent, nous arrivâmes, après nous être confo rmés aux indications données par l'étranger, devant une habitation isolé e. Au-dessus de la porte, nous lûmes l'inscription :
VILLA DES HIBOUX
Cette villa était petite comme l'avait présumé Laut rec ; elle était bien, en outre, celle d'un maniaque et d'un original : l'arc hitecture en était étrange jusqu'à la bizarrerie. Elle était précédée d'un jardinet dé labré. Tout dénotait l'abandon et la parcimonie. Aucune lumière n'apparaissait aux fe nêtres.
Lautrec fit retentir le timbre.
Nous attendîmes.
Personne ne venait ouvrir.
Mon ami sonna à nouveau.
Même silence.
Voilà qui est étrange ! remarqua Lautrec. Est-ce qu e nous arriverions trop tard !
Trop tard ! Ces derniers mots vibrèrent comme un gl as dans mon esprit. Je me figurais le drame atroce et mystérieux qui s'éta it déroulé derrière ces murs silencieux, dans cette maison isolée que l'on eut d it abandonnée et où (je me rappelais les termes de la lettre) l'occupant était menacé par des « ennemis inconnus ». Certes cette nuit d'orage était bien la nuit qui convenait pour accomplir un crime. Dans le sifflement ininterrompu du vent, les cris d'appel ou d'agonie devaient se perdre inévitablement. Et puis , pas un passant, à cette heure tardive...
Lautrec sonna une dernière fois et comme personne n e venait ouvrir, il prit une décision. Il tira de la poche de son pardessus la petite trousse de cambrioleur qui ne le quittait jamais et il attaqua la porte.
— Arrêtez ! m'écriai-je.
— Qu'avez-vous donc, mon ami ? dit Lautrec en se to urnant vers moi.
Soudain, j'avais été pris d'un pressentiment. Je sa vais que mon ami était entouré d'ennemis ; sa profession lui valut des ini mitiés cachées. Qui sait ? me disais-je. Peut-être la lettre lui a-t-elle été adr essée par un adversaire inconnu qui veut l'attirer dans un guet-apens. Cette maison isolée se prête aisément à un attentat de ce genre. On avait sans doute prévu, en envoyant la lettre, que Lautrec ne la recevrait que le soir, qu'il accourra it aussitôt et que, partant, il prendrait le train qui nous avait amenés à Loncy-le -Long à une heure aussi avancée de la nuit.
Je fis part de mes lugubres réflexions à Lautrec. C elui-ci haussa les épaules et se borna à me dire :
— Ne sommes-nous pas armés ?
— Et si nous avions affaire à des ennemis nombreux ?...
— Si nous ne les maîtrisons pas par la force nous l es vaincrons par l'adresse.
Et, sans plus tarder, il ouvrit la porte.
Je reculai presque instinctivement, m'attendant à v oir l'éclair des balles tirées par d'invisibles ennemis.
Le corridor de la villa nous apparut, gouffre d'omb re.
Un éclair jaillit de la lampe électrique que mon am i venait de braquer dans l'ombre.
Le couloir apparut ; il était désert.
Mon ami ouvrit la première porte à gauche et entra. Je le suivis. Nous nous trouvâmes dans une petite pièce qui avait un peu...
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