À fleur de peau
106 pages
Français

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Description

Bel homme, superbe réussite professionnelle, Charles-Henri est un personnage suffisant, cynique, mais qui « présente bien ». Il aime les voitures de luxe et les jolies femmes.
Passé la cinquantaine, il se remémore ses conquêtes et les moments érotiques passés avec six d’entre elles... toutes mystérieusement disparues.
Quel est le secret de cet homme dont la vie va basculer dans l’horreur absolue ?
Un thriller où se mêlent fantasmes et noirceur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 août 2017
Nombre de lectures 9
EAN13 9782414112944
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-11292-0

© Edilivre, 2017
Du même auteur
Du même auteur :
2002 « Vous avez dit bizarre ? » Editions Flam
2005 « C’était » Editions Ediplume, prix littéraire du 13 ème concours international de l’Académie francophone
« Sale temps sur le chantier » Editions Lulu.com
2007-2008 « L’homme au placard » Editions Le Manuscrit
« Au fil d’Ariane », prix littéraire du 15 ème concours international de l’Académie francophone.
« Mortelles destinées »
« Les étranges aventures de Léa »
2009 « Engrenage fatal » Editions Jets d’encre
2011 « Rogny les-7-Ecluses, le passé-présent » Editions la Compagnie Littéraire
« Rogny-les-7 Ecluses, l’échelle d’eau 1597-1887, Editions la Gazette 89
2012 « Avec le temps, va tout s’en va » Editions Edilivre , prix Festilivre-témoignage de Bourgogne.
Exergue


« La mort est un manque de savoir vivre »
Alphonse Allais
1
La brume s’intensifiait et il dut allumer les phares de sa superbe Jaguar bleu-marine, un bijou des années 2000, qu’il avait achetée à peu de frais et dans laquelle il avait pris le temps de parfaire les finitions intérieures.
A commencer par les six haut-parleurs répartis de façon à ce que le son l’enveloppe de tous les côtés quand il mettait à fond un passage de Tristan et Isolde de Wagner ou Nabucco, le chœur des esclaves de Verdi.
Chaque porte, chaque siège, étaient revêtus d’une peau pleine fleur d’une douceur extrême d’un beige sobre, élégant.
Une double moquette protégeait le sol de toute salissure même si la semelle de ses souliers en chevreau était essuyée avant de pénétrer dans l’habitacle.
Le tableau de bord en loupe de noyer travaillée à la main, mélange subtil de brun foncé et de brun clair, était lustré avec un chiffon spécial.
Beauté, luxe et volupté… Tout l’habitacle exhalait une atmosphère empreinte de quiétude et de raffinement.
Il se laissa porter par le bruit du moteur entre ronronnement et rugissement, délaissant la musique qui l’avait accompagné durant le parcours jusqu’à son manoir.
Charles-Henri était encore bel homme malgré la cinquantaine passée. Une silhouette forgée par les séances hebdomadaires de sport à « l’Aquaboulevard » dans le 15 ème arrondissement de Paris. L’époque de sa splendeur.
Un colosse au visage taillé en losange, que fendaient des yeux de guépard, et dont les mâchoires se resserraient sur des lèvres charnues.
Il passa la main dans ses cheveux épais pour remettre en place quelques boucles brunes qui lui barraient le front et se concentra à nouveau sur le chemin.
Les dépendances de la propriété apparaissaient, fantomatiques dans la nuit tombante.
D’un clic, il ouvrit le portail métallique noir surmonté de piques dorées et s’avança doucement sur l’allée gravillonnée vers l’immense grange transformée en garage. Un autre clic. La lourde porte en bois s’ouvrit sur ses trésors.
Un coup de volant bien calculé et la Jaguar se rangea docilement entre l’Aston Martin et la Rolls Royce Silver Shadow. L’autre allée était occupée par les américaines, Cadillac, Mustang et dans un coin à part, une italienne, la Maserati, sa préférée.
Il ouvrit la portière, sortit prestement et le rituel commença.
D’abord enlever la veste bleu foncé de son costume Hugo Boss en laine vierge mélangée, à teneur en soie, et la poser délicatement sur le dossier de la chaise prévue à cet effet le long du mur. Puis la chemise blanche en coton, suivie du pantalon qu’il pliait soigneusement en deux sur le siège. Puis le caleçon et les chaussettes fines, en soie noire, légères comme une seconde peau.
Nu, entièrement nu, il savourait son plaisir d’avance en prenant de grandes inspirations.
Il ouvrit alors une des portes de la Jaguar, s’allongea sur le siège arrière, le ventre collé sur le revêtement, les bras le long du corps, la tête coincée vers le dossier. Il huma l’odeur des sièges et se laissa submerger jusqu’à ce que la première femme lui revînt en mémoire. La mise en abîme pouvait s’accomplir.
Anne-Laure
C’était la plus mignonne du lot. Un côté BCBG doublé d’une allure canaille. De longs cheveux coiffés en queue de cheval, une frange brune épaisse surmontant de grands yeux verts effrontés. Jolie silhouette, joli visage. Il l’avait repérée, en admiration devant un tableau contemporain représentant une tempête et pour lequel franchement il n’aurait pas déboursé le moindre argent. Mais bon, l’ami qui l’avait invité au vernissage avait des relations intéressantes et il fallait bien jouer le jeu. Ce qu’il fit en empruntant le langage de circonstance dès qu’il fut derrière elle.
– C’est intense, n’est-ce pas ? Ce mouvement qui jaillit sur la droite, et cette couleur émeraude mêlée d’un noir profond qui vous plonge dans la terreur de la noyade… Mais pardon, je ne me suis pas présenté : Charles-Henri de Breuil, directeur de la société des cosmétiques Lancitre.
Anne-Laure avait fait une volte face élégante en entendant les commentaires et jaugé rapidement l’homme qui tenait ces propos. Jeune loup, la trentaine, de l’allure et assurément… du fric. A ne pas négliger.
– Anne-Laure Dampierre, ravie que cela vous plaise, je suis l’auteure de ce tableau !
– Vous lui ressemblez… belle et surprenante. Je vous kidnappe vers le bar ? Laissons le groupe qui s’approche profiter de votre œuvre.
La galerie offrait des salles diversifiées avec photos d’art, sculptures, peintures de genres très différents, un ensemble qui semblait un peu hétéroclite mais en fait bien pensé par le propriétaire pour attirer le plus de monde possible.
Un monde surfait qu’Anne-laure détestait mais qu’elle se devait de côtoyer pour « arriver ». Cela faisait déjà deux ans qu’elle s’était mise à peindre et à exposer dans des magasins.
Quelques ventes lui faisaient un petit complément à son salaire de traductrice.
Aussi quand un « ami d’amis » avait proposé ses œuvres à Pierre Botillon, marchand d’art réputé, elle avait été ravie. Pour l’heure, elle n’avait pas hésité à mettre sa silhouette en valeur. Petite robe noire moulante, juste ce qu’il faut pour ne pas tomber dans la vulgarité, maquillage soigné et sa lourde chevelure noire comprimée par un joli chouchou argenté.
Cinq tableaux avaient été choisis et accrochés en quinconce par le galeriste, sur un mur revêtu de tissu bordeaux. La « Tempête » était l’œuvre préférée d’Anne-laure et les critiques du nommé Charles-Henri valaient bien un peu d’attention à son égard.
Ils choisirent une coupe d’un excellent Champagne et la conversation fut des plus chaleureuses. Quand le regard se faisait un peu vague, que le rouge montait aux joues, et que le sourire restait affiché, il savait que la biche était piégée.
La suite était évidente. Quelques restaurants bien choisis, du bagout, du charme, beaucoup de petites attentions, suffiraient pour la garder assez de temps afin que le plan puisse aboutir.
Anne-Laure l’avait trouvé un peu bizarre au lit. Il ne fallait pas le toucher ! Lui seul prenait le temps de la caresser longuement de haut en bas et le moment venu, il la prenait à la hussarde sans dire un mot. Il lui demandait parfois de s’allonger sur la table de la cuisine, les jambes grandes ouvertes et il se mettait devant son entrecuisse, tel un gynécologue, respirant l’odeur forte de son sexe, les yeux clos. Cela pouvait durer un bon quart d’heure sans qu’il ne bougeât de la chaise qu’il avait placée devant. Ou encore, elle devait se pencher en avant, nue, et il malaxait ses fesses avec vigueur tels les ballons que les animateurs donnent dans les maisons de retraite pour que les vieux adoucissent leur arthrose, sans se douter que derrière ce geste certains fantasmaient sur leur libido perdue. Charles-Henri les pétrissait puis posait des baisers délicats sur chaque globe. Après quoi, Anne-laure devait se rhabiller avec lenteur, en ondulant le corps comme une strip-teaseuse.
Leur liaison dura une semaine, chacun vaquant à ses occupations, et se retrouvant le soir dans le studio d’Anne-laure, avec toujours le même déroulement.
Anne-Laure ne s’en plaignait pas, c’était même devenu très excitant. De plus, certains clients de son amant lui avaient acheté des tableaux et si ça faisait boule de neige, elle pourrait espérer vivre enfin de sa peinture !
Mais Anne-laure disparut.
Les recherches furent menées avec désinvolture par le commissariat dont dépendait son domicile situé porte de Clignancourt. Ils avaient, à ce moment-là, de grosses affaires sur les bras, bien plus importantes à élucider pour leur avancement.
« Après tout, madame, elle est majeure, elle a le droit de partir sans prévenir » avait-on rétorqué à sa mère lorsqu’elle était venue signaler qu’elle n’avait plus de nouvelles de sa fille depuis un bon moment. C’est vrai qu’elle l’avait élevée seule et que les relations étaient souvent tendues entre elles mais quand même, c’était bizarre.
L’affaire fut classée et on ne sut jamais ce qu’Anne-Laure était devenue.
Sorti de son état extatique, Charles-Henri se tourna doucement sur le dos. Il effleura une dernière fois les sièges et entreprit de se rhabiller.
Puis il essuya les cuirs avec de l’huile de pied de bœuf comme le lui avait conseillé le vendeur de la Jaguar rachetée à Pierre Cardin.
Il ferma le garage après avoir jeté un dernier coup d’œil à ses merveilles. Il se faisait tard et il était temps de prendre son repas préparé par Andréa, la gouvernante qui se chargeait de tout l’entretien du manoir depuis qu’il avait pris une retraite anticipée dans cet endroit retiré, à une heure trente au sud de Paris.
Une soirée sereine. Il aurait même le temps pour un peu de lecture. Il se plongerait dans le livre de son auteur préféré, Jean-Christophe Grangé.
2
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