À la Croisée des Rêves #2 L'Ombre des Songes

Elie Soheen

Description

Moins de deux mois après l’agression dont elle a été sauvée de justesse, Isobel tente de retrouver une vie normale. Seulement, sa volonté s’oppose à sa condition de « Rêveuse ».

D’une part, Sakae l’appelle à reformer le Cercle du loup, de l’autre, ses facultés surnaturelles se sont considérablement développées. Isobel est désormais capable de manipuler la matière du « monde de l’éveil ». Un constat qui la terrifie, bien plus qu’il ne la réjouit... Car elle craint de suivre le même chemin que son antagoniste décédée il y a un an... et les réponses à ses questions cachent une angoissante vérité sur le sort du monde.

Après avoir vaincu Abigail au manoir Spencer, elle pensait que c’était terminé... mais ça ne faisait que commencer.

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Informations

• Publié par: INCEPTIO ÉDITIONS
• Date de parution: 22 mars 2022
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782384110056
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

L’AUTEUR


Né en 1990 dans la région parisienne où il a aussi passé le plus clair de sa vie, Elie est un mordu d’expressions artistiques. Il a envisagé des études en arts appliqués pour finalement choisir la musique… sans renoncer à l’écriture qui a jalonné sa vie depuis l’aube de l’adolescence. Féru d’histoires sombres – de préférence glaçantes, fantastiques ou horrifiques –, son imaginaire est particulièrement façonné par les écrits d’Anne Rice, Philip Pullman, Scott Westerfeld, JK Rowling et, plus tard, Karine Giébel. Très sensible aux symboles et aux émotions des expressions artistiques, son inspiration ne se borne pas au genre littéraire et puise allégrement dans le cinéma, la musique, la bande-dessinée ou encore le jeu vidéo…
Elie Soheen


L’Ombre des Songes
Direction éditoriale : Guillaume Lemoust de Lafosse
© Inceptio Éditions, 2021
ISBN : 978-2-38411-004-9
Inceptio Éditions
3 allée des Lys
Vritz
44540 VALLONS-DE-L’ERDRE
www.inceptioeditions.com
RÉSUMÉ DE À LA CROISÉE DES RÊVES
Octobre 2019 . Isobel est une jeune femme de 20 ans, dotée d’un étrange pouvoir. Celui de se déplacer dans les rêves, de les altérer, ou de s’en inspirer pour projeter des illusions dans le monde de la veille . En effet, pour elle, les songes sont autant de dimensions parallèles dites « éphémères », créés par l’inconscient au moment de s’endormir et instantanément détruits au moment de se réveiller. De nature plutôt solitaire, elle loge seule dans la maison de famille des Highlands, dans un petit village appelé Shintown. Elle a peu d’amis et vit loin de ses proches parents, sa mère et sa sœur jumelle Moyra. Un jour, elle se met à rêver régulièrement d’une jeune femme – une étudiante – qu’elle ne connaît pas. Elle l’a simplement aperçue de loin, lors d’une de ses habituelles promenades au bord d’un loch.

Novembre 2019 . Tout bascule définitivement lorsque rêve et réalité viennent concorder : alors qu’Isobel visualise l’inconnue comme prisonnière du coffre d’une voiture, son ami Finngall attire son attention sur une étrange disparition. Une jeune Glaswégienne qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau est portée disparue…
Incapable d’ignorer leurs similitudes et persuadée d’être la seule capable de résoudre ce mystère, Isobel entraîne son complice avec elle dans une course contre la montre. Il lui faut braver ses limites et décortiquer les indices semés dans ses rêves, ainsi que dans un étrange cauchemar récurrent. Celui de l’incendie d’un manoir, qui calcine tous les convives d’une réception. Peu à peu, et grâce à la rencontre avec deux de ses semblables plus expérimentés qu’elle – Sakae et Daren –, tout s’éclaire pour l’Écossaise : Lily, l’étudiante disparue, a été enlevée par Abigail Spencer, une dévoreuse de rêves . Celle-ci est en effet une Rêveuse aux dons surdéveloppés, dotée de la faculté de siphonner les rêves et les souvenirs de ses victimes. Ce n’est pas tout : Lily serait également la sœur biologique d’Isobel. Sa jumelle. Une hypothèse terrible, mais possible, qui remet en cause son lien réel avec Moyra. Y aurait-il eu une inversion à la naissance ?
En dépit des risques, Isobel s’obstinera jusqu’à confronter Abigail dans le vieux manoir de sa famille, sur l’île de Kintra. Là, elle découvre que Lily est déjà morte et que tous ses efforts ont été vains – pire : elle est acculée par les impressionnants pouvoirs de son antagoniste. Celle-ci ne fait pas que manipuler les songes : elle est aussi capable de directement influencer la matière. L’affrontement inégal commence dans le monde de la veille pour se terminer dans le subconscient d’Isobel. Isobel, la miraculée, qui parviendra à ruser Abigail, retournant ses dons démentiels contre elle-même…
L’événement laissera de lourdes séquelles. D’abord, la Rêveuse sombrera dans le coma et ne s’en réveillera que plusieurs mois plus tard, en mai 2020. Abigail est retrouvée morte, ainsi que Lily. Finngall, seul survivant, devra supporter les soupçons insistants de la police, en plus des accusations agressives de Moyra. Avant le réveil de son amie, ne supportant plus la pression et le sentiment de culpabilité, le jeune homme décide de cesser ses visites à l’hôpital et de couper définitivement les ponts. Il est torturé par l’amour éperdu qu’il lui voue depuis le lycée, alors que ce sentiment n’est visiblement pas destiné à être réciproque.

Été  2020 . Isobel essaie de reprendre le rythme de la vie. Ses souvenirs lui sont revenus, ses pouvoirs aussi, mais elle n’a jamais révélé la vérité sur ce qui s’est passé au manoir ; pas plus qu’elle n’a abordé avec sa jumelle le sujet de l’erreur qui a potentiellement été faite dans leur maternité. Rongée par tous ces secrets, elle consent à partiellement avouer en se rendant au commissariat de Glasgow. La jeune femme invente une histoire articulant véracité et mensonge, surfant sur les zones d’ombre pour stabiliser son récit, et fait accuser un complice d’Abigail : un homme massif, cagoulé et tout en noir, qui n’a jamais été retrouvé…

Septembre 2020 . Alors qu’elle rentre chez elle, Isobel est agressée par une ombre puissante et musculeuse. C’est lui , l’homme qu’elle a fait accuser, et il vient visiblement finir ce que la dévoreuse de rêve avait commencé : la tuer. Si elle s’en sort, c’est d’abord parce qu’elle parvient involontairement à influencer la matière, à l’instar d’Abigail, et blesse son adversaire avec une nuée de morceaux de verre. Ça ne suffit pas et, finalement, c’est l’intervention miraculeuse de la police qui la tire d’affaire. Elle a été prévenue trente minutes auparavant par un appel anonyme… un appel en réalité passé par Sakae. Celle-ci aurait eu une intuition sur l’avenir funeste de l’Écossaise.
Après cet épisode, Isobel est définitivement sauve. Pour se remettre des traumatismes, et trouver sa voie malgré son mal-être permanent, elle commencera à voir une psychologue régulièrement. Par ailleurs, elle entame un nouveau travail et tente de retrouver une vie normale, à deux différences près : elle a le cœur lourd de secrets et la nature de ses dons a évolué…
PROLOGUE
Glasgow, Écosse, année ????
Il faisait chaud, l’astre diurne flamboyait. Son rayonnement caniculaire, inquisiteur, pesait sur la métropole sinistre et silencieuse. Tout était dévasté, désintégré, comme si une main divine avait balayé d’un revers les bâtisses de la ville et qu’elles s’étaient effondrées tels des châteaux de cartes. Il n’y avait plus âme qui vive, pas même un charognard, qui se ferait une joie de se repaître de chair cadavérique. Partout, les corps s’entassaient. En intérieur, en extérieur, des tranches de vie étaient immortalisées dans la rigidité froide et glaçante de la mort. Certaines dépouilles étaient figées, le visage marqué par l’agonie ; d’autres avaient tout simplement été saisies dans leur sommeil. Une population désarticulée, éteinte, exsangue, fauchée d’un coup par un feu divin. Ici, la nature avait même commencé à reprendre ses droits, recouvrant le bitume d’une végétation libre et sauvage. Le silence était absolu.
Le monde était mort.
CHAPITRE I
Édimbourg, 20 novembre 2020
Isobel se tenait debout face à la pierre tombale, à peine protégée de l’averse glacée par un parapluie aussi sombre que son regard. Son doux visage en forme de cœur était déjà constellé de gouttelettes translucides qui glissaient sur sa peau ivoirine. Ses lèvres minces légèrement pincées, pliées avec mélancolie, n’exprimaient qu’un euphémisme de la peine qui la brûlait à l’intérieur. Une plaie éternellement à vif, sur laquelle ce jour anniversaire venait remettre un peu de sel. Elle aimerait dire que son père ne lui avait jamais autant manqué, mais la vérité, c’était que la douleur de son absence était la même depuis ses 14 ans. Le temps n’avait fait que la rendre sourde, diffuse, comme l’écho d’une tendinite impossible à soigner. Il y avait tellement de choses qu’elle aimerait lui confier. Tous ces maux qu’elle lui transmettait par la pensée, en silence, sans avoir la certitude qu’il existait un au-delà depuis lequel il pouvait l’entendre. Ô combien elle souffrait de ces secrets qui l’étranglaient toujours ! Lily avait déserté ses rêves et sa famille s’appliquait à ne pas aborder le sujet, mais la jeune femme n’était pas aveugle. Elle lisait maintes questions dans les prunelles inquiètes de sa mère. Des vérités qu’elle n’osait aborder, par crainte d’ouvrir une autre boîte de Pandore.
C’était le premier week-end depuis la date funeste. Moyra aussi avait fait le déplacement pour venir sur la tombe de leur père, mais après s’être recueillie, elle avait préféré partir se réfugier à l’intérieur de sa voiture. Il y avait maintenant plusieurs minutes qu’elle s’était éclipsée pour se protéger des rebonds de la pluie. Le portable d’Isobel vibra dans sa poche, elle supposa qu’il s’agissait de sa sœur qui s’impatientait. Son corps voulait bouger et s’empresser de retrouver la chaleur de l’habitacle, son esprit la figeait sur place. À qui d’autre pouvait-elle se confier désormais ? Finngall ne lui donnait pas de nouvelles – il fallait dire qu’elle ne lui avait jamais réécrit –, Sakae ne l’avait plus visitée depuis plusieurs semaines et sa psychologue n’était pas la personne la mieux placée pour entendre son histoire. Comme d’habitude, elle était seule.
*
— C’est pas trop tôt, grogna Moyra en la voyant réapparaître.
La Rêveuse ne dit rien. Sa jumelle dut sentir que le moment était sensible car elle ne poussa pas le bouchon et se contenta de mettre le contact. Pendant tout le trajet, Isobel n’écouta parler sa voisine que d’une oreille, le crâne appuyé contre la vitre. La rouquine l’abreuvait d’anecdotes, de souvenirs, de plaisanteries et de futilités ; une conversation superficielle à laquelle la Rêveuse ne répondait que par des onomatopées. Elles étaient tellement différentes qu’il était difficile de croire qu’elles avaient grandi ensemble. Moyra était aussi solaire que ses cheveux de feu, coquette, espiègle et un brin plantureuse