Accessoires ?
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Description

« Ce recueil de nouvelles a pour fil conducteur les sacs à main des femmes.
Objets empreints de mystère, ils reflètent souvent la personnalité de leur propriétaire, ses goûts, ses manies.
On qualifie souvent les sacs à main d’accessoires au même titre que les montres ou les bijoux.
Si ce sont des accessoires, ils ne sont pas pour autant « accessoires »...
Ils jouent un grand rôle dans la vie de tous les jours et déchaînent des passions ou des drames, parfois à l’insu de leur propriétaire... »

Le lecteur va ainsi découvrir un florilège de portraits et de situations...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 juin 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332737328
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-73730-4

© Edilivre, 2015
Remerciement


Je remercie Anne pour le pastel créé spécialement pour la couverture de ce recueil de nouvelles.
Accessoires ?


Ce recueil de nouvelles a pour fil conducteur les sacs à main des femmes.
Objets empreints de mystère, ils reflètent souvent la personnalité de leur propriétaire, ses goûts, ses manies.
On qualifie souvent les sacs à main d’accessoires au même titre que les montres ou les bijoux.
Si ce sont des accessoires, ils ne sont pas pour autant « accessoires » …
Ils jouent un grand rôle dans la vie de tous les jours et déchainent des passions ou des drames, parfois à l’insu de leur propriétaire…
1 Fantastique
Ce vendredi de janvier 1998, Etienne, attaché commercial dans une entreprise de négoce de bois, reste dîner avec un client d’Aubusson dans la Creuse. Il ne peut décliner cette invitation car il doit attendre que l’associé de son client, arrivant de Paris par le train du soir, signe aussi l’important contrat qu’ils viennent de conclure.
Etienne, satisfait de ce bon résultat, a maintenant hâte de rentrer chez lui retrouver sa femme et ses enfants. Il quitte Aubusson vers 22h30 pour regagner Ussel en Corrèze, à une soixantaine de kilomètres par la route départementale 982. C’est l’hiver, un hiver rigoureux. Il a neigé toute la journée, des plaques de verglas se sont formées. C’est une nuit sans lune. Le danger rôde. Mais, Etienne n’est pas inquiet. Il possède une bonne voiture équipée de pneus neige. Depuis plus de vingt ans qu’il sillonne les routes de cette région, il est habitué à conduire par tout temps.
Pour rentrer à Ussel, il doit parcourir des dizaines de kilomètres à travers des forêts de sapins et des zones inhabitées. Les fermes sont isolées de la route départementale car, en hiver, les chemins qui y conduisent sont inaccessibles à cause de la neige et des congères. Il doit aussi franchir le col du Massoubre à 817 mètres de haut. C’est un endroit qu’il connait bien et qu’il a gravi en vélo l’été précédent. Il apprécie ce lieu qui abrite, dans ses flancs, les sources de la Creuse.
Ainsi, cette nuit de janvier, Etienne rentre chez lui après une journée bien remplie. Il écoute de la musique à la radio. Il pense à la soirée qu’il organise, dans quelques semaines, avec sa femme, pour fêter leurs vingt ans de mariage. Il a hâte d’arriver pour retrouver les siens et se reposer.
Après avoir parcouru une trentaine de kilomètres, il entame la montée du col du Massoubre. Il roule lentement, feux de brouillards allumés, pour mieux discerner la chaussée recouverte de neige. Il reste prudent. En conducteur expérimenté, il sait que la moindre erreur peut être fatale.
Au détour d’un virage, il aperçoit une voiture arrêtée sur le bord de la route, tous feux éteints. Arrivé à sa hauteur, il s’arrête pour voir s’il y a quelqu’un à l’intérieur. Mais, le véhicule est vide. Il doit sans doute être en panne. Etienne suppose que ses occupants sont partis à pied chercher du secours.
S’apprêtant à continuer son chemin, il met son clignotant et desserre le frein à main. Soudain, il sursaute en entendant des coups sur la portière avant gauche. Il se retourne lentement. Il aperçoit, à travers la vitre embuée, le visage flou d’une femme. Elle semble frigorifiée. Elle porte un fin manteau de laine blanche ouvert, laissant apparaitre une belle robe de fête qui scintille. Un châle blanc et soyeux, sur lequel se déposent des flocons de neige poudreuse, est noué autour de sa tête. Prudent, Etienne descend légèrement la glace.
– Bonsoir monsieur, dit la jeune femme, d’une voix timide, ma voiture est en panne. Pouvez-vous me ramener à Ussel ?
Etienne, étonné de cette rencontre inopinée, balaye les alentours d’un regard circulaire pour s’assurer qu’elle est seule. Il ne veut pas tomber dans un piège. Il est déjà arrivé qu’une jeune fille serve d’appât pour faire arrêter un automobiliste afin que des complices lui dérobent son véhicule.
Il demande d’une voix inquiète :
– Vous êtes seule ?
– Oui, répond-elle. Je rentre d’une soirée chez des amis. Ma voiture n’a pu grimper la côte. Le moteur a calé, impossible de redémarrer. Aussi, j’ai décidé d’attendre que quelqu’un arrive pour me ramener chez moi.
– Ce n’est pas prudent, mademoiselle. Vous avez de la chance que je sois passé ici. A cette heure, vous ne risquez pas de rencontrer beaucoup de monde.
– Puis-je monter ? Je suis gelée, dit-elle.
– Bien sûr, répond Etienne. Avez-vous des affaires ?
– Non, j’ai seulement mon sac à main.
La jeune femme fait le tour de la voiture et s’installe à côté de lui. Elle garde son manteau, elle tremble de froid. Une fois assise sur le siège passager, elle ôte son châle. Ses longs cheveux blonds tombent sur ses épaules. Il ne peut voir son visage de face, car elle regarde droit devant elle. Il remarque son teint diaphane à la lueur du plafonnier de la voiture.
Etienne démarre et s’engage sur la route enneigée. Après s’être assuré de prendre la bonne trajectoire, il demande à sa passagère :
– Où habitez-vous ?
– A Ussel, avenue Pierre Sémard, répond-elle d’une voix douce.
– Je connais cette rue, elle mène à la gare. Votre domicile est-il avant ou après le grand supermarché ?
– Quel supermarché ?
– Vous ne voyez pas le grand magasin dont je parle ? Pourtant, il existe depuis des années, répond Etienne en riant.
Elle reste silencieuse. Il reprend la conversation :
– Vous étiez à une fête ?
– Oui, à l’anniversaire d’une amie.
– Elle n’a pas de chance de fêter son anniversaire par un temps pareil.
– C’est vrai qu’il fait froid.
– Où habite votre amie ?
– Dans un hameau, vers Le Mas d’Artiges.
– Ce doit être difficilement accessible avec toute la neige qui est tombée.
– Effectivement, répond laconiquement la jeune femme.
– Vos parents doivent être inquiets, dit Etienne.
– Non, ils savent que je suis en sécurité là où je me trouve.
Tout à coup passe à la radio une musique gaie et entrainante. La jeune fille demande à Etienne d’augmenter le volume du poste.
– C’est joli, dit la jeune fille, cela donne envie de danser.
– C’est « Alexandrie, Alexandra » de Claude François. C’est vieux, ça a plus de vingt ans. Vous êtes sans doute trop jeune pour connaître cette chanson. Mais, on la diffuse souvent dans les soirées festives. Je vais d’ailleurs la passer, lors de la fête que nous organisons, ma femme et moi, pour nos vingt ans de mariage.
– Je ne connais pas cette chanson.
– C’est le dernier morceau que Claude François a enregistré avant son décès en mars 1978.
– Mais, il n’est pas mort, répond la jeune femme d’un ton sans appel.
Sentant qu’il ne doit pas insister, Etienne change de sujet.
– Alors, vous sortez d’un anniversaire …
– Oui et nous nous sommes bien amusés. Mon amie voulait aussi fêter nos retrouvailles. Nous ne nous étions pas revues depuis notre réussite au bac.
– Ah, le bac, c’est loin pour moi.
– En quelle année l’avez-vous passé ?
– En 1976.
– C’était un an avant moi.
Etienne est stupéfait de cette réponse car cette jeune femme semble avoir à peine vingt ans. Il suppose qu’elle n’a pas bien entendu sa réponse, à cause du bruit de la ventilation qu’il a augmentée pour réchauffer la voiture. Elle a sans doute compris 1996, au lieu de 1976.
– Que faites-vous comme études ? demande-t-il.
– Absolument rien, répond la jeune fille, d’un ton mystérieux.
Etienne pense qu’elle doit être en échec universitaire ou sans emploi. Peut-être prend-elle une année sabbatique ? Ne voulant pas paraitre indiscret, il change de sujet.
– C’est dur l’hiver par ici, dit-il pour meubler la conversation car la jeune fille semble pensive.
– Oh, oui ! répond-elle. Et puis, la neige c’est dangereux, surtout quand on est en voiture.
– Vous avez eu de la chance de ne pas avoir d’accident, reprend Etienne.
– Ce n’est pas certain … répond la jeune fille en regardant toujours fixement devant elle.
Décidément, il trouve cette demoiselle un peu étrange. Elle n’engage pas la conversation, répond soit à côté, soit avec des sous-entendus.
Il commence à sentir la fatigue car il est parti très tôt de chez lui et a eu une journée de travail intense. Il regrette d’être resté dîner à Aubusson. Mais il n’a pas eu le choix. Il devait attendre que l’associé de son client arrive de Paris pour signer le précieux contrat négocié pendant des mois. C’est pour cette raison qu’il se trouve, à une heure avancée de la nuit, sur une route enneigée, transportant une jeune inconnue qui semble ne pas posséder toute sa raison. Il a hâte d’arriver chez lui.
Pendant tout le trajet, elle ne tourne jamais la tête vers lui. Elle fixe l’horizon, immobile comme une statue, serrant contre elle son petit sac à main. L’attention d’Etienne est attirée par ce sac. Il lui semble que les jeunes filles de son âge avaient le même dans les années soixante-dix. Il est en patchwork, brodé de dessins colorés représentant des déesses indiennes. Tout ceci lui parait suranné. Intrigué, il n’ose cependant pas poser de question. Elle a le teint pâle, elle parle lentement en décomposant les syllabes. Etienne suppose que c’est à...

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