Ambre
228 pages
Français

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Description

Des corps de personnes âgées retrouvés dans les catacombes de Paris, des crimes peu ordinaires. Un secret qui semble vouloir être dévoilé. Encore un plongeon dans l'univers pharmaceutique de quoi faire perdre la tête à toute l'équipe du SRPJ. Que cache le mot SITE ? Et Ambre qui revient sans cesse, un prénom ? un objet ? Les lieutenants, pourtant motivés, vont-ils cette fois échouer sans l'intuition du célèbre Antoine Bourgnon ? À moins que...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 mars 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414435944
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
 
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
 
ISBN numérique : 978-2-414-43589-0
 
© Edilivre, 2020
 
 
Ce roman est une œuvre de fiction. Les personnages, les organismes, les situations et les idées développées ne sont que le fruit de l’imagination de l’auteur ou s’ils existent ont été utilisés de manière totalement fictive, sans intention de nuire, de décrire ou dépeindre la réalité.
Dédicaces
 
En hommage aux victimes innocentes, À mon fils, l’une d’elles…
Chapitre 1
Un silence presque religieux régnait dans les bureaux du « Bastion », le nouveau « QG du SRPJ parisien ». Les équipes avaient petit à petit déserté le 36 pour rejoindre, au cœur des Batignolles, des bâtiments ultramodernes répartis sur dix étages. Rien à dire côté esthétique, le nouveau centre s’entourait d’un environnement hautement sécurisé, protégé de vitres miroirs pare-balles, truffé de caméras et d’espaces contrôlés par portes et sas à ouverture magnétique ou biométrique. Quitter les locaux mythiques du quai des Orfèvres avait fait grincer beaucoup de dents, en particulier celles du lieutenant Karim El Bouma qui n’avait cessé de manifester depuis sa mauvaise humeur. Il n’en avait rien à faire de ce site opérationnel et lumineux. Lui, ce qu’il aimait, c’était cette odeur de cuir qui avait caractérisé le 36 durant des années, l’escalier en colimaçon, les bureaux tout pourris où la transpiration remplaçait celle de l’after-shave. Certes, il avait maintenant un superbe bureau, pouvait se défouler dans deux salles de sport lors de ses pauses, mais il avait l’impression d’avoir tiré un trait sur un passé plein de souvenirs. Depuis quelques minutes, il jouait instinctivement avec la cuillère posée dans son café, repensant à ces nuits qui n’en finissaient pas, aux croissants chauds qu’Antoine rapportait à l’aube, à ces enquêtes bien tordues dignes d’un polar. Nouveau service, nouveau commandant à la tête, « en intérim » qu’ils avaient dit, en attendant que…
Karim serra les poings malgré lui. Il fallait être patient, ne pas perdre espoir. Voilà qu’en plus son nouveau chef ne cessait de lui donner du « lieutenant » à tout bout de champ. C’est vrai que l’on ne disait plus officiellement « inspecteur », mais Antoine Bourgnon avait détesté cette nouvelle appellation depuis le début. Karim voulait qu’Antoine reste l’inspecteur Bourgnon.
Officiant depuis plus de quinze ans à la BAC, le lieutenant El Bouma venait des quartiers à risque du neuf trois. Il avait bossé avec Antoine peu de temps après sa titularisation, traqué à ses côtés le Tueur au Caducée, le Phénicien, Buisan, et tant d’autres 1 . Aujourd’hui, il se sentait comme orphelin. Il avala une gorgée de son café et grimaça. Il était froid, aussi froid que cet endroit, sans âme, sans…
D’un geste brusque, il renversa la tasse dont le contenu restant auréola la moquette toute neuve. Attrapant son blouson, il s’apprêtait à sortir lorsque son supérieur entra sans frapper, un regard méprisant posé sur la tache brune qui s’élargissait sur le sol. L’atmosphère s’électrisa soudain. Richard Mériau, commandant de police à la Crim, représentait tout ce que détestait Karim. Son arrogance était bien plus grande que sa taille, et même si les quelques cheveux grisonnants indiquaient à El Bouma qu’il lui devait le respect, ce dernier n’arrivait pas à cacher son mépris, convaincu que Mériau n’était qu’un pur arriviste, parachuté à ce poste simplement parce qu’il avait épousé la fille d’un ancien ministre. Les deux hommes s’affrontèrent du regard.
– Vous sortiez ? demanda négligemment Mériau.
– Une urgence, répliqua El Bouma, sans baisser les yeux.
Quelques coups donnés à la vitre les firent, tous deux, sursauter. Le lieutenant Eddy Rousseau leur faisait de grands signes. C’était une nouvelle recrue, Antillais dans la trentaine, baraqué, avec une particularité qui ne laissait aucune de ses conquêtes indifférentes, des yeux d’un vert soutenu. Longtemps, il avait arboré des locks, mais la loi de 2015 avait remis les pendules à l’heure. Une coupe de cheveux réglementaire et une tenue adaptée remplaçaient « le look banlieue » qui lui avait permis de nombreuses infiltrations lorsqu’il travaillait aux Stups. Depuis quelques mois, il avait rejoint la Crim, et s’avérait un collègue fiable. Rousseau connaissait les relations tendues entre Karim et le nouveau patron du service. Il n’appréciait pas non plus Mériau, mais détestait les conflits, s’arrangeant toujours pour ménager la chèvre et le chou. Là, il devait entrer, à ses risques et périls, dans la cage aux lions. Se raclant la gorge, il ouvrit la porte d’un coup sec, et annonça d’une voix rauque.
– Désolé de vous interrompre, mais on a du lourd. Des corps viennent d’être trouvés. Un vrai carnage.
– Où ? demanda immédiatement El Bouma, redevenu professionnel.
– Denfert-Rochereau, à l’intérieur des catacombes.
– Encore une bande de jeunes cons qui a trop festoyé, répliqua Mériau avec cynisme.
– Mauvaise pioche, des vieillards, tués. Une vraie boucherie, je vous dis.
Livide, Richard Mériau passa plusieurs appels à ses supérieurs puis ordonna d’un ton brusque à ses lieutenants de mettre immédiatement toute son équipe sur l’affaire. Les flics du XIV e étaient déjà sur place, mais le préfet voulait que ce soit le SRPJ qui prenne tout en charge. L’affaire était épineuse, ne cessait-il de dire en boucle, ce qui laissait à prévoir une enquête bien pourrie. Mériau se savait sur un siège éjectable. Il n’était là que provisoirement, même si ce provisoire commençait à durer.
Karim rejoignit la salle de réunion équipée de tableaux blancs interactifs dernier cri. Il sourit en pensant à sa collègue Sabrina détachée depuis quelques mois. Il l’imaginait écarquiller ses yeux en découvrant cette technologie de pointe. Quand il pensait au 36, et à ses bécanes qui mettaient une plombe à s’allumer ! Ce modernisme pouvait-il remplacer « un cerveau » ? Son cœur s’alourdit brusquement. Surtout ne pas y penser !
Le lieutenant Eddy Rousseau, occupé au téléphone, ne prêtait pas un regard à Clarisse Soudy, une jeune promue, qui tentait vainement de localiser sur un grand plan de Paris l’endroit où les morts avaient été retrouvés. Quelle jeunesse, pensa Karim, qui l’observait d’un œil, elle pianote sur son smartphone pour trouver un renseignement, pour se repérer, mais elle ne sait même pas lire une carte routière ou un plan. D’un autre côté, plutôt canon la nana.
La jeune enquêtrice était effectivement une jolie rouquine aux yeux dorés, le visage criblé de taches de rousseur, petite, musclée, pleine d’énergie. Karim détourna son regard en apercevant Jean-Paul Cracus, un inspecteur chevronné semblant sortir tout droit d’une série B, qui avançait d’un pas lent vers la table, mal rasé, les yeux soulignés de larges poches, un ventre qui commençait à prendre un peu trop de place en débordant de son jean usé, mâchouillant un bâton de réglisse. Karim avait d’emblée sympathisé avec cet homme qui lui rappelait son ami Antoine Bourgnon. Sous ses airs « je-m’en-foutisme », Jean-Paul, dit JP, avait l’œil aiguisé, et ne ratait jamais un indice, et puis tout comme Karim, ce n’était pas le grand amour avec le commandant Richard Mériau. Leur aversion commune pour leur chef les avait rapprochés. Aucun d’eux ne supportait ce supérieur qui ne jugeait que sur les apparences et avait catalogué JP directement dans la case « paresseux », tout comme Karim dans celle de « racaille des cités ».
Les premières prises de vue envoyées par l’équipe du XIV e s’affichèrent sur le TBI.
Les photos montrèrent d’abord l’entrée des catacombes, puis les premiers mètres de l’ossuaire formant une boucle dans le quadrilatère constitué en surface par l’avenue René Coty, les rues Hallé, Dareau et d’Alembert. On pouvait voir les premiers ossements historiques jetés pêle-mêle. C’était là, au bout de l’allée, que l’horreur se dessinait. Des corps dénudés, empilés, semblaient barrer le passage. On se serait cru dans un remake des camps d’extermination durant la Seconde Guerre mondiale. Des personnes âgées, d’une maigreur affligeante, déposées comme des déchets. Karim fit signe à Richard de zoomer. On n’entendait même plus les respirations des policiers comme si l’expression « avoir le souffle coupé » prenait tout son sens.
– Je rêve, souffla JP d’une voix rauque.
Il se tourna vers l’inspecteur El Bouma.
– Cela n’a aucun sens.
– Aucun répondit Karim, on file sur place ! Une telle mise en scène a dû obligatoirement avoir laissé des indices.
Un dernier regard sur l’image projetée, avant de sortir. Aucun doute, les victimes n’avaient pas été déposées là par hasard, pourtant aucune trace de sang ne semblait visible sur le sol.
Cela sentait l’affaire tordue à plein nez !


1 . Voir Rouge, Noir et Pourpre, chez Evidence éditions
Chapitre 2
Des études parlent beaucoup de cette lumière que l’on voit, qui est là, qui nous attend. Moi, le rationaliste, je l’ai vue. Vous ne me croirez certainement jamais, mais j’en avais les larmes aux yeux. J’avais envie de courir vers elle, d’être emporté. Je n’ai jamais été croyant, pourtant ils étaient là, ces êtres de lumière, à m’attendre, à me donner tant d’amour. J’ai flotté des jours et des jours, presque comme si j’étais une entité. J’étais en miettes. J’étais en paix. Je ne sais même plus depuis combien de temps je suis sur ce lit sans bouger. Je me souviens de chaque seconde qui m’attirait vers cette lumière comme si le sablier du temps avait choisi de se déverser, autrement, dans l’attente de ma décision finale. J’ai eu le choix. Avancer ou reculer. Pourquoi suis-je resté dans ce corps, enfermé, prisonnier ? Pour elle, bien sûr, rien que pour elle.

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