Anamorphose
168 pages
Français

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Description

Les parents de Laura ont été assassinés sauvagement sous ses yeux alors qu’elle n’avait que cinq ans et les meurtriers sont restés impunis. Elle a échafaudé un plan diabolique pour les venger, quinze ans plus tard, en maquillant la mort de ces brutes en règlement de compte.
Comment va-t-elle rebondir, maintenant que la tâche qu’elle s’était assignée est accomplie ? D’autant plus qu’elle est recherchée par la bande mafieuse, à laquelle appartenaient les assassins de ses parents, à qui elle a subtilisé des lingots d’or provenant d’un trafic entre l’Afrique et la Suisse.
Comme dans le premier volume, la capitaine Stéphanie Poucet et le journaliste Simon Dumoulin sont concernés par cette enquête qui se déroule à dans le Sud-Ouest de la France et en Espagne. En toile de fond de celle-ci, ils continuent à se trouver confrontés à l’éternelle recherche de la vérité sur la tragédie de l’explosion de l’usine AZF de Toulouse.
Ainsi que l’évoque le titre de cette suite romanesque Anamorphose « Œuvre dont les formes sont distordues de telle manière qu’elle ne reprenne sa configuration véritable qu’en étant regardée soit, directement, sous un angle particulier, selon le Larousse » ce nouvel opus offre aux lecteurs différents angles de lectures, imbriquant une fiction policière et des faits réels.

Informations

Publié par
Date de parution 24 juin 2016
Nombre de lectures 2
EAN13 9791029005220
Langue Français

Extrait

Anamorphose
Yves Le Denn
Anamorphose
Tome 2
Faits et causes















Les Éditions Chapitre.com 123, boulevard de Grenelle 75015 Paris
Du même auteur
Kathy , Société des Écrivains, 2009
L’Homme qui devait mourir , Éditions Bénévent, 2011
La Dame blanche , Éditions Bénévent, 2012
D’une guerre à l’autre , les éditions Chapitre. com, 2015
Anamorphose , tome 1, Home - Jacking , les éditions
Chapitre.com, 2015




























© Les Éditions Chapitre.com, 2016 ISBN : 979-10-290-0522-0
« Ce n’est pas la fiction qui imite la réalité, mais la réalité qui imité l’art. »
O SCAR W ILDE , La critique en tant qu’artiste.
Avis aux lecteurs
Comme pour le premier tome, je demande au lecteur de ne pas perdre de vue que ce roman est une œuvre de fiction, et que les personnages en sont imaginaires, même s’ils s’intègrent dans des événements réels.
L’auteur.
Prologue
30 juin 2009
J’ai suivi pour le quotidien Le Soir le procès de la catastrophe d’AZF, qui s’est tenu dans une salle spécialement aménagée pour y accueillir mille plaignants et témoins. Sept magistrats ont été réquisitionnés, pour se relayer dans un procès qui a duré plusieurs mois, repoussant aux calendes grecques les affaires en cours.
Ce déploiement matériel et humain contrastait avec l’indigence de moyens octroyée à la police et à la justice pour mener l’enquête. Je garde le souvenir de cet adjudant-chef qui s’était retrouvé seul à la tête d’une cellule de recherche dont les membres avaient été dispersés dans différentes sections. Je revois aussi le juge d’instruction se gelant dans un préfabriqué posé au milieu des lugubres décombres. Des audiences décousues ne lui ont jamais permis de suivre aucune des pistes jusqu’au bout, du fait que celles-ci aboutissaient toujours à une impasse ou sur une voie que l’enquête avait rapidement survolée, voire jamais explorée. Certains témoins se sont plaints d’avoir été entendus trop tard ou que leurs dépositions se soient égarées. Les experts ont endormi l’auditoire, ou l’ont perdu dans les méandres d’explications que seuls des scientifiques peuvent comprendre, et se sont étripés dans l’indifférence générale.
Le dernier jour du procès, à la veille des vacances d’été, le public a applaudi le discours de clôture du président du tribunal qui se félicitait de la manière dont s’étaient tenus les débats et qui tenait à remercier « le personnel judiciaire, communal, la Croix-Rouge, les techniciens, le service d’aide aux victimes du CHU de Toulouse, les services de sécurité, les policiers… »
On se serait cru à une distribution des prix à la fin de l’année scolaire. De la tribune réservée aux journalistes, je pouvais voir le visage crispé de mon amie Stéphanie qui contenait sa colère. Elle portait une robe en voilage rouge, au col arrondi, dégageant ses épaules bronzées de grande sportive. Cela faisait deux ans et demi que je la connaissais, mais je ressentais toujours la même attirance qu’au premier jour de notre rencontre. Nos métiers respectifs, elle dans la gendarmerie et moi dans le journalisme, nous éloignaient souvent, mais nos retrouvailles étaient toujours aussi fougueuses.
Pendant la période du procès, j’avais refusé de m’installer chez elle, sachant que cette nouvelle épreuve allait lui rappeler la perte de son frère, comme elle devait en affecter beaucoup d’autres. Elle n’avait d’ailleurs pas beaucoup insisté. En dépit de son caractère explosif, elle demeurait secrète et pudique. Elle en savait beaucoup plus sur moi, sur ma vie passée, mes échecs sentimentaux, ma recherche permanente d’une vérité derrière laquelle j’espère trouver un certain réconfort. Elle se moquait souvent de ma naïveté et de la confiance que j’accordais aux autres. Elle prétendait que cette attitude était incompatible avec le cynisme nécessaire au métier de journaliste.
Cela provenait sans doute du fait que je n’avais pas suivi une formation littéraire, mais un cursus scientifique, et que j’étais tombé dans le journalisme pendant mes études en agronomie, en publiant des articles dans la feuille de chou de l’école sur des associations humanitaires dont l’objectif était de creuser des puits et de fournir les moyens de se nourrir aux huit cents millions d’affamés de la planète.
Après avoir quitté la tribune de presse, poussé par la foule, je me suis rapproché d’elle.
– Pas trop déçue ? lui demandai-je.
– Tu parles ! Avant le passage à la brosse à cirage du président, toute cette journée a tourné autour des indemnisations. J’en comprends l’intérêt pour les blessés ou les sinistrés, mais je trouve cela inconvenant pour les disparus et leurs familles, me répondit-elle en bousculant sans ménagement le flot d’une foule fatiguée qui se dirigeait vers la sortie.
Puis, elle serra très fort mon bras et ajouta :
– Simon, emmène-moi vite loin d’ici. J’ai l’impression d’avoir perdu mon frère une deuxième fois.
Nous roulâmes silenciepusement, perdus dans nos pensées, jusqu’à la bastide cachée dans les coteaux des Corbières , que j’avais héritée de mon grand-père viticulteur et qui nous servait souvent de refuge. Je repensais à la conversation que j’avais eue pendant une suspension de séance avec Pierre Buzet , gendarme en retraite, dont l’épouse avait été sauvagement tuée par de mystérieux cambrioleurs qui avaient incendié leur maison. Courageusement , il avait témoigné lors du procès, à propos des fondamentalistes conduisant deux véhicules qui avaient été signalés comme suspects au peloton de gendarmerie autoroutier, dont il faisait partie à l’époque, et qui avaient été contrôlés au péage d’autoroute de Valence - d’Agen .
– Je ne sais pas si mon témoignage a été utile, me confia-t-il, désabusé. J’ai l’impression que ce jugement s’appuie entièrement sur une enquête dont vous savez, comme moi, qu’elle a été menée depuis le début pour aboutir, comme le souhaitait le procureur de la République, à un accident industriel dans le hangar 221 de l’usine AZF.
– J’ai toujours pensé qu’un procès équitable ne pouvait s’appuyer que sur une enquête correctement menée, répondis-je. Quand une piste est délibérément désignée au départ par le procureur comme étant la bonne, le rôle des enquêteurs disparaît au profit d’une instruction menée à charge. Toutefois, si ce procès ne disposait pas des moyens pour ébaucher un début de vérité, j’espérais qu’il permettrait au moins de souligner, pour les observateurs impartiaux, toutes les zones laissées dans l’ombre.
Il désigna deux confrères que je venais de quitter pour le rejoindre et qui se trouvaient dans la tribune de presse.
– Votre livre et ceux de vos collègues ont pourtant bien démontré que la version officielle ne tenait pas la route.
Plusieurs ouvrages étaient sortis quelques mois avant le procès. Certains démontraient, preuves à l’appui, que la piste de l’attentat était plausible. Mais le procureur de la République et les personnes placées au plus haut sommet de l’État n’avaient pas voulu, dès le début, en entendre parler, afin d’éviter un quelconque lien avec la destruction, survenue dix jours plus tôt, des deux tours du World Trade Center par des avions de ligne détournés par des islamistes, ce qui avait plongé le monde entier dans la stupeur. J’avais également évoqué cette hypothèse dans mes premiers articles dans l’hebdomadaire L’exploit , mon employeur à l’époque, mais ma rencontre avec Pierre Buzet et celle de nombreux témoins – qui avaient entendu ou constaté deux explosions distinctes, vu des faisceaux lumineux géants traverser la route qui séparait l’usine de la SNPE de celle d’AZF, avant l’explosion du hangar 221, et subi des phénomènes de tétanisation pendant plusieurs secondes – m’avaient convaincu qu’une premi&#

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