Atelopus
378 pages
Français

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Description

Cette histoire haletante du début jusqu’à la fin entraîne le lecteur dans les rouages de cette mondialisation effrénée qui gangrène notre société. Des personnages attachants vont être emportés malgré eux dans une intrigue aux multiples rebondissements et au cours de laquelle deux colombiennes élevées dans deux univers différents vont se livrer un ultime combat. Ce récit ciselé avec efficacité renouvelle le genre policier et nous pose la seule et bonne question :



Qui se cache derrière Atelopus ?



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 novembre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414481453
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-48144-6

© Edilivre, 2020
Du même auteur

DU MEME AUTEUR Aux éditions Edilivre
Aime moi comme je t’aime
Recueil de poèmes. 2011.
Réflexions d’un martien
Essai. 2013.
Le sorcier de Sette Cama
Roman policier. 2016.
Le Chaudron du diable
Roman policier. 2017.
Nous tenons à nous excuser auprès de nos lecteurs : ce polar étant une fiction, les noms cités et les faits relatés ne peuvent pas avoir de similitude avec la réalité. Toute ressemblance avec des évènements analogues est donc tout à fait fortuite.
Exergue
Il faut prendre l’argent là où il se trouve, c’est-à-dire chez les pauvres. Bon d’accord ils n’ont pas beaucoup d’argent, mais il y a beaucoup de pauvres.
Alphonse Allais
Le Sea Edge Hotel
Mardi 10 juin 2014
Juan Pedro Ramirez
Décollant de Londres-Gatwick à 12h10 sous un ciel gris monotone, le vol de la British Airways atterrît à Jersey sur l’aéroport de Saint-Pierre une heure plus tard. À son bord, beaucoup d’hommes d’affaires tristes comme des bonnets de nuit qui ne s’étaient pas arrêtés de tapoter sur l’écran de leurs tablettes tactiles, quelques résidents aisés très décontractés qui lisaient le Jersey Evening News et Juan Pedro Ramirez qui dévorait un guide de tourisme. Parti ce mardi matin très tôt à 6h50 de Madrid sur un avion moyen-courrier, ce voyage lui avait paru particulièrement long d’autant qu’il avait dû patienter plus de 2 heures dans cet aéroport londonien avant qu’une hôtesse de l’air n’appelle tous les passagers à destination de Jersey de la rejoindre à la porte B pour procéder à leur embarquement immédiat. Mais qu’importe, c’était fini et il était enfin arrivé à bon port.
Lorsqu’il sortit de l’aérogare pour rejoindre le parking où se trouvait sa voiture de location, il s’arrêta un bref instant pour découvrir un ciel bleu lavé de toute impureté et pour apprécier cette légère brise marine qui apportait la fraicheur juste nécessaire pour obtenir cette température idéale qui régnait sur l’île. Après une profonde inspiration de cet air pur qui lui caressait le visage, il lui semblait avoir retrouver toute sa vitalité qui effaça d’un seul coup la fatigue accumulée depuis plusieurs jours par ses nombreuses recherches sur le web. Cependant, l’importante luminosité l’obligea à cligner des yeux : il avait oublié ses lunettes de soleil à son domicile. Ce n’était pas grave pensa-t-il, il en achèterait une autre paire à Saint-Hélier.
Au volant de sa Ford Fiesta, ce beau brun d’une quarantaine d’années, typé gitan avec une tignasse frisée lui retombant sur les épaules, se dirigeait tranquillement sur Trinity. Heureusement qu’il y avait peu de voitures sur sa route. La circulation à gauche et l’étroitesse de celle-ci le déconcertèrent un peu au début, mais très vite il s’habitua à cette conduite issue de la vieille Angleterre. Il se rappelait que ce choix remontait au moyen-âge où les chevaliers anglais chevauchant fièrement leurs montures pouvaient dégainer plus facilement de leur main droite leurs épées portées à gauche, afin d’affronter un cavalier ennemi arrivant en face d’eux.
Il traversait des hameaux ravissants avec leurs maisons en pierres apparentes bien entretenues où des géraniums rouges rehaussaient de leur éclat intense les façades grises percées de fenêtres à petits carreaux. Véritables tableaux de peintres impressionnistes, les jardins clôturés étaient de véritables patchworks de massifs d’hortensias, de rhododendrons, de touffes d’orchidées et de somptueux magnolias fleurissant au printemps.
Roulant lentement toutes vitres ouvertes, le parfum fleuri et entêtant légèrement camphré des plantations de lavande aux épis hérissés de fleurs bleu-violacé envahissait l’habitacle de son véhicule. Des champs recouverts de jonquilles dorées oscillaient au gré d’un alizé océanique. Puis des landes d’ajoncs où l’or vif brillait de ses mille feux au milieu de ses piquants ainsi que des massifs de genêts le long des routes lui faisaient penser aux contes de son enfance où leurs rameaux servaient de balais chevauchés par des sorcières…

Mais il fut surpris de découvrir que des agapanthes, agaves, yuccas et mimosas poussaient dans des endroits abrités. Il ne pensait pas que l’influence du Gulf Stream soit aussi importante pour favoriser un microclimat permettant l’acclimatation de plantes méditerranéennes. Il comprenait enfin l’origine de l’expression « l’île aux fleurs » attribuée à l’île de Jersey. Il était émerveillé.
La dernière partie du parcours sur la côte nord très déchiquetée avec ses à-pics granitiques aux nuances jaunes, brunes et rouges battus et rebattus par le ressac d’une mer bleu-cobalt fut spectaculaire. De nombreuses escadrilles de cormorans, de goélands et de fous de Bassan s’amusaient à frôler de leurs ailes blanches ces impressionnantes falaises travaillées par la pluie et le vent qui surplombaient la houle de leurs 120 mètres de hauteur.
Arrivé dans la baie de Bouley, une halte au pub Funny Mary fut la bienvenue pour prendre le pouls de la population. Il commanda une Mary Ann, une savoureuse bière locale qu’il dégusta en écoutant les récriminations de la patronne. Celle-ci se plaignait que ses affaires ne marchaient pas très bien. En effet, si l’île de Jersey était universellement connue comme un paradis fiscal, peu de monde la connaissait comme un magnifique lieu de villégiature. Cela l’exaspérait d’autant que le gouvernement n’en avait cure et que ceux qui contestaient sa politique fiscale étaient considérés comme de mauvais îliens !
Tous les consommateurs l’approuvèrent bruyamment et certains se mirent à déplorer la quasi disparition du français et surtout du jèrriais au profit de l’anglais qui était devenu la langue officielle de tous les jours. À Saint-Hélier, la capitale, de nombreuses rues avaient été débaptisées pour substituer aux noms français des noms anglais, ce que n’avaient pas toujours fait les autres paroisses. C’est ainsi que Queen Street remplaçait la Rue du Milieu , et King Street la Rue de Derrière plus la Ruette Haguais . Quant à la rue Le Coin es–ânes, elle était devenue New Cut …
« Nom de dieu de merde, avant on ne manquait pas d’humour et on savait bien s’amuser s’exclama un habitué.
— On en aurait bien besoin aujourd’hui avec tous ces bigots qui nous gouvernent. Par devant les bonnes paroles, puis par derrière… lui répondit un autre avant d’être coupé par le premier gaillard.
— Ay, remplacer la Rue Trousse-Cotillon par Church Street , ne trouves-tu pas que c’est renié tout notre passé ? »
Puis un grand escogriffe se leva pour enchaîner des chansons de marins que toute la salle reprit en chœur. Il y avait de l’ambiance et la bière coulait à flot…
Après l’ Amsterdam de Brel chanté à l’unisson, Juan Pedro Ramirez décida de rejoindre le Sea Edge Hotel qui était tout proche. Il était seize heures. Bénéficiant d’une situation exceptionnelle dans cette baie face à la Manche, l’établissement était loin d’être plein. La réceptionniste lui permit de choisir sa chambre, côté mer au deuxième étage.
Accoudé à la balustrade de son balcon, il admirait le petit archipel des Écréhou et plus loin la côte française avec les caps de Carteret et de Flamanville. Tout en réfléchissant en silence à ce qui l’avait amené ici, il humait cet air marin chargé de sel et d’iode qui lui rappelait son enfance près de Bilbao.
Journaliste engagé à l’hebdomadaire madrilène Interviù, il enquêtait depuis des années sur les effets iniques de la mondialisation et plus précisément sur l’évasion fiscale qui contribuait à augmenter la dette des pays européens. Il faisait partie du ICIJ, le Consortium International de Journalistes d’Investigation fondé en 1997 à Washington par Charles Lewis. Travaillant en réseau, tous ces journalistes recherchaient la vérité en dénonçant « la corruption et les manquements au devoir des institutions publiques ou privées afin de faire prévaloir l’intérêt public. »
Cinq ans auparavant, à la fin d’une réunion internationale, n’avait-il pas assisté, médusé, à une conférence de presse du président de la république française qui avait déclaré :
« En six mois nous avons mis fin aux paradis fiscaux… Les paradis fiscaux c’est terminé… »
Il se demandait bien pour qui ?
Les propos tenus par les chefs d’états sur la fin de ces paradis fiscaux n’étant que faribole, il ne vivait plus que pour traquer ces montages financiers destinés à échapper à l’impôt car ces produits de la mondialisation néolibérale étaient devenus une nouvelle peste des temps modernes qui rongeait la vie des pays démocratiques.
Seule la finance y trouvait son compte à court terme en augmentant d’une manière éhontée ses profits, tandis que les pays pauvres peinaient toujours à rattraper les pays riches. La morale ne pesait guère devant l’argent tout puissant.
L’emballement du virtuel dans l’économie boursière qui avait pris le pas sur l’économie réelle conduisait inévitablement à des successions de crises financières qui appauvrissaient tous les pays par l’implosion de leur dette. Le seul remède proposé par les instances monétaires, le FMI * et la banque mondiale en tête, approuvé par des gouvernements irresponsables, était l’austérité pour les masses populaires totalement désorientées depuis la chute du mur de Berlin en 1989 dont les conséquences planétaires se font encore sentir aujourd’hui.
C’est ainsi que sans leurs consentements, les peuples étaient devenus les véritables cautions financières des banques et des sociétés d’investissement qui, par l’intermédiaire des états, les sommaient de rembourser leurs pertes colossales d’argent découlant de leurs spéculations hasardeuses qui provoquaient

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