Au-delà des sens
98 pages
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Au-delà des sens , livre ebook

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Description

David Damien souffre sans le savoir d’une tumeur au cerveau. Renversé par une voiture il se voit dès lors capable de deviner avec une exactitude absolue des événements qui ne se sont pas encore produits. Ses précognitions vont l’entraîner malgré lui dans des situations cauchemardesques où tous les efforts qu’il va déployer pour changer les événements vont s’avérer vains et mettre en évidence une seule et unique chose : le destin est immuable... ou presque.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 juillet 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332768209
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-76818-6

© Edilivre, 2014
Dédicaces


À mes enfants et mon épouse
Avant-propos
Lyon 5 e 28 juin 2013
« À Mermoz, tu achètes tout comme une baguette de pain ! », pensa-t-il tout haut en entrant dans son studio au foyer de réinsertion.
Financé par l’État, ce modeste logis ne dépassait guère les vingt mètres carrés et était équipé du plus strict nécessaire : une mini-table et une chaise premier prix, un lit une place dont le sommier et le matelas semblaient hors d’âge et, en face, une pièce encore plus petite qu’on pourrait qualifier de salle de bain puisqu’elle renfermait une cabine de douche, lavabo et WC mais sans fenêtre ni aucune aération. Il s’installa sur sa chaise et posa sur la table un paquet enveloppé dans du papier kraft, qu’il arracha aussitôt. C’est rassuré qu’il constata que l’objet de cette transaction petit prix correspondait parfaitement à ce qu’il attendait. Rassuré en effet, car le genre d’achat qu’il venait de faire n’était pas sécurisé par un service après-vente et encore moins mis en valeur par des mentions telles que « Satisfait ou remboursé ». Il est inutile de préciser également que le vendeur ne devait certainement pas être inscrit au Registre du commerce.
Il n’était pas expert en la matière mais le type et le calibre de cette arme de poing semblaient correspondre à son attente, à savoir un Browning neuf millimètres. Ces relations précarcérales lui avaient permis, l’avant-veille, de se procurer contre quelques services un vieux pick-up rongé par la rouille mais en état de marche. Il était donc fin prêt à mettre en œuvre son plan avant de quitter définitivement Lyon et de se faire oublier.
Cinq ans, mille huit cent trente-deux jours exactement, c’était la peine qui lui avait été infligée par le juge et il n’avait pas passé une seule de ces journées dans sa cellule sans penser à ce qu’il appelait sa délivrance. C’était d’ailleurs la seule chose qui lui avait permis de tenir dans cette misère. Faute de place, il avait purgé l’intégralité de sa peine en maison d’arrêt et non, comme le stipule la loi, en établissement pour peine quand l’emprisonnement dépasse les trois ans. Depuis le premier jour, tout avait été enfer carcéral – c’est le moins que l’on puisse dire. Fouille dégradante, relevé d’empreinte puis passage à la « petite caisse » pour laisser le peu d’objets personnels qu’il avait sur lui. À partir de ce moment-là, il était devenu prisonnier, il avait échangé son identité contre un numéro d’écrou. À partir de cet instant, il n’était même plus un individu. Vint ensuite l’arrivée dans la cellule exiguë et la rencontre avec le codétenu. Un grand moment là aussi, où il avait été jaugé, scruté même, de la tête aux pieds, et jugé « suffisamment faible » pour se laisser faire et devenir ainsi la victime des pulsions sexuelles de ce gros porc qui allait passer vingt-deux heures sur vingt-quatre avec lui. Parlons-en de ces deux heures justement, qui sont en partie dédiées à la sortie dans la cour soi-disant sous surveillance. Le plaisir procuré par l’air frais et les cent pas s’était bien vite transformé en cauchemar lui aussi. Il avait suffi de quelques jours seulement pour que ses autres compagnons d’infortune connaissent le pourquoi de son emprisonnement.
Il y a deux sortes de prisonniers : ceux qui sont là mais qui n’ont rien fait, et les autres. Dans le milieu, les autres sont appelés les pointeurs. Railleries et insultes pour les jours paisibles, menaces et coups multiples le reste du temps, et ce, bien sûr, au vu et au su des passifs geôliers : voilà le sort qui était réservé à la deuxième catégorie. Il avait dû donc abandonner très vite cette seule activité journalière. Il restait par conséquent cloîtré entre les quatre murs de ses (non de leurs) neuf mètres carrés, le plus souvent allongé dans son lit, celui du bas si l’autre en avait décidé ainsi. Il n’oublierait jamais le lavabo et la cuvette des WC plantés au milieu même de la cellule, qui lui avaient fait apprendre très rapidement la définition du mot promiscuité.
Il se rappellerait longtemps également le moment des repas. Si l’on apprend quand on a faim à manger, un point c’est tout, les plateaux-repas préparés et apportés par les détenus auxiliaires étaient complètement insipides, peu équilibrés, et de surcroît froids pour tous ceux qui étaient, comme lui, en bout de coursive. Il ne faut même pas, bien sûr, parler des conditions d’hygiène dans lesquels ils étaient préparés et consommés.
De ces cinq longues années, il souffrait désormais de troubles irréversibles de la plupart de ses sens. Ses acuités olfactives et auditives avaient été, si ce n’est détruites, au minimum affectées par les odeurs nauséabondes du quotidien et les bruits incessants des autres détenus, des télévisions allumées jour et nuit, et l’insupportable sondage des barreaux par les gardiens.
Mais il avait résisté, et l’heure de sa délivrance allait sonner. La responsable de tout ça allait payer, c’était normal. Un prêté pour un rendu.
– Bon, allons-y, première étape : imprégnons-nous de tes habitudes. Tu n’as pas idée de la joie que je me fais de revoir tes jolies petites fesses, doc.
Sourire aux lèvres, il cacha son arme sous le matelas, saisit ses clés et sortit.
 
Première partie
 
 
Lundi 22 juillet
Cabinet de détectives privés, Lyon 7 e
– J’ai les renseignements que tu m’as demandés, David.
Émilie était entrée dans son bureau sans frapper, les mains chargées d’un dossier jaune et d’un plateau contenant deux cafés.
– Merci, Émilie. Dure journée, n’est-ce pas ! Mais bon, nous devrions pouvoir clore le dossier de la petite Sandie demain. Carlos est dans l’avion, c’est ça ?
– Oui, il arrive à 19 heures avec les photos de Sandie prises au bar où elle travaille puis dans le logement qu’elle sous-loue à Madrid. Il nous aura fallu quand même plus de temps qu’à l’accoutumée pour remonter sa piste…
– Seul le résultat compte. Ses parents sont fortunés, tu le sais bien, et le père de Sandie m’a laissé sous-entendre qu’il allait se montrer particulièrement généreux pour avoir ainsi retrouvé sa fille.
– Ravie de l’apprendre. Tu ne bois pas ton café ?
– Non merci, j’ai encore cette maudite migraine, je ne peux rien avaler.
David enfila sa veste caban, prit le dossier et se dirigea vers la porte.
– J’ai besoin de prendre l’air, je rentre à pied avant de me plonger dans notre nouveau dossier. À demain !
– Tu en fais trop, lui répondit Émilie d’un ton vraiment sincère.
En prenant la porte, il l’entendit dire :
– Et va consulter pour tes migraines, non d’une pipe !
L’avenue Jean-Jaurès particulièrement agitée en temps estival ne fit qu’accentuer son malaise. L’idée de vendre son coquet appartement pour acheter une maison extra-muros ne le quittait plus désormais. Métropole, ras le bol , pensait-il tout bas.
Un énorme bruit le fit sortir de ses pensées. Là, à quelques dizaines de mètres devant lui, une voiture hurlant le surrégime et vacillant de plus en plus venait de heurter un véhicule garé et continuait sa course folle. Le conducteur semblait ne pas réagir, quand soudain la voiture chassée par le trottoir d’en face se dirigea droit de son côté, quelques mètres à peine devant lui. D’un rapide coup d’œil, David repéra une femme, portable à l’oreille, tétanisée devant cette scène et surtout cible de cette voiture folle. Lâchant son dossier, il courut vers elle, s’élança et sauta sur elle à l’horizontale.
Tôle froissée, vitrine explosée, alarme du magasin et cri d’effroi des badauds, le temps semblait s’être arrêté sur cette scène apocalyptique. Là, au 35 avenue Jean-Jaurès, une femme se relevait péniblement de sa chute provoquée et, à quelques mètres à peine, gisait l’arrière d’une voiture encastrée dans une vitrine de bijouterie avec, sous le train avant, le corps de David.
Un flash, puis le noir, un deuxième, puis le noir de nouveau.
– Monsieur Dam…
Encore un troisième flash, plus long cette fois-ci.
– Monsieur Damien, réveillez-vous…
Lentement David ouvre les yeux, essayant de s’habituer à la lumière agressive du lieu.
– Où… où suis-je ?
– À l’hôpital Edouard-Herriot.
– Et… Oh, ma tête…
– Restez tranquille, ça va aller. Je viens de vous remettre un antidouleur.
L’infirmière saisit son téléphone, puis composa un numéro.
– Oui, docteur Damien ? Votre frère vient de se réveiller.
– Le docteur Damien va arriver, dit-elle à David en préparant le tensiomètre.
C’est en regardant s’approcher l’infirmière que David remarqua son plâtre au bras droit, et c’est en voulant le bouger qu’il réveilla la douleur.
– Votre humérus a une légère fracture. Ne bougez pas trop, ça va être douloureux encore quelques jours.
– Ai-je d’autres choses de cassées ?
– Non, seulement de nombreuses mais légères coupures sur le crâne, le visage et les jambes… Bon, votre tension est correcte, je vous laisse pour le moment. En cas de besoin, n’hésitez pas à sonner.
– Merci, Cécilia.
Saisissant la poignée de la porte, cette dernière se retrouva nez à nez avec un homme.
– Oh, désolée, docteur !
– Pas de mal, Cécilia, et merci pour votre appel.
Fermant derrière elle, elle fit quelques pas dans le couloir et stoppa net en se rendant compte que comme à l’accoutumée elle ne portait pas son badge.
Mais… comment son frère connaît-il mon prénom ?
– Comment te sens-tu, frangin ?
– Comme quelqu’un qui est passé sous un rouleau compresseur.
– Que veux-tu que je te dise ? Toujours à jouer les héros, tu finiras par y laisser ta vie et, crois-moi, tu as eu de la chance cette fois-ci.
– Je ne me souviens de rien du tout, à part de la voiture qui arrivait sur moi. J’ai été dans le coma ?
– 

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