Aventure à New York , livre ebook

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Afin de se faire un peu oublier par Scotland Yard, Mister NOBODY, le gentleman-cambrioleur, se rend à New York, en compagnie de son fidèle valet Jonas Cobb, alias Froggy.


À la sortie d’une boîte de nuit, la voiture des deux hommes heurte une jeune femme qui traversait précipitamment la rue.


Mister NOBODY l’amène dans l’appartement qu’il loue afin qu’elle se remette de ses émotions.


Celle-ci ne tarde pas à leur avouer qu’elle s’est volontairement jetée sous ses roues pour en finir avec la vie pour échapper au chantage de son ancien amant. Le triste individu la menace de transmettre les lettres enflammées qu’elle lui a écrites durant leur relation à son mari, un marin violent qui n’hésiterait pas à la battre voire à la tuer s’il apprenait son infidélité.


Mister NOBODY, ne supportant pas la détresse d’une belle créature, lui porte secours et lui promet de récupérer les missives compromettantes...

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Nombre de lectures

2

EAN13

9791070036549

Langue

Français

AVENTURE À NEW YORK

Par
Edward BROOKER
CHAPITRE PREMIER
L'ACCIDENT
 
Broadway est, à deux heures du matin, aussi animé que l'artère la plus fréquentée de n'importe quelle capitale européenne l'est à midi. Cette principale voie de New York grouille, jour et nuit, d'un monde fou se pressant en une foule compacte ; il y est difficile de s'y frayer passage et une auto ne peut que, lentement, y avancer.
Ici, une publicité lumineuse, éclairée par deux ou trois cent mille bougies, occupe la presque totalité d'un gratte-ciel, attire et retient l'attention sur le nouveau film et la célèbre star, coqueluche du public, dans le principal rôle ; là, un panneau d'aussi grande dimension et non moins éblouissant propose une gaine pour la femme soucieuse de conserver la finesse de sa taille ; plus loin, des lettres de feu vous rappellent un délicieux chewing-gum, de réputation universelle ; bref, c'est un spectacle unique dans son genre qui, par la violence de ses lumières, le format de sa propagande et la sûreté de ses slogans commerciaux, assomme l'étranger qui, pour la première fois, pose les pieds dans la plus grande ville des États-Unis.
Les deux gentlemen, très élégamment habillés, qui venaient de sortir d'une boîte de nuit à la mode, intitulée fort modestement, « JOHNNY'S BAR », eurent l'impression d'être plongés jusqu'au cou dans un enfer où un chaos de couleurs vives, apparaissant et disparaissant, se mêlait au bruit assourdissant de la rue, emplie d'une foule de gens dont le flot incessamment renouvelé déferlait devant les vitrines des magasins brillamment illuminées.
Un peu étourdis, légèrement titubants et regardant de tous leurs yeux ce peuple en folie se mouvant autour d'eux, ils s'approchèrent près d'une somptueuse « Cadillac » stationnant au ras du trottoir, laquelle ne demandait certainement pas mieux que de les accueillir et de les transporter où ils voudraient aller.
— Alors, mon cher Froggy, dit Mister Nobody, avec le sourire d'un homme qui a trop bu, comment trouvez-vous New York ?
— Ma foi, Monsieur, pour vous répondre franchement, il me fait l'effet d'une massue.
Le jeune homme, tout en s'engouffrant dans la voiture et se laissant choir sur le siège à côté de celui du conducteur, laissa échapper un petit rire :
— Un coup de massue, répéta-t-il, voilà qui est bien, jugé, mon fils. Vous avez raison, cette sacrée ville vous étourdit et vous enivre comme une drogue. Londres n'est pas mal non plus, mais la vie semble ici plus rapide que dans notre vieille Angleterre.
— C'est exact, approuva Jonas Cobb, et je me demande comment font les Américains pour résister à une pareille bourrasque d'existence. Ils ne marchent pas, ils courent, ils ne mangent pas, ils avalent, et pour ce qui est de boire, n'en parlons pas. Leurs préférences vont aux Coca-Cola ou aux ice creams, brrr... Ils se prétendent connaisseurs en fait de bonne goutte ! ah ! laissez-moi rire !
— N'exagérons rien, old chap, ils possèdent encore quelques excellents alcools, quoique j'avoue qu'ils sont inférieurs à ceux de chez nous.
— Parlez-moi, Monsieur, d'un bon vieux whisky écossais ou à la rigueur d'un excellent champagne français ! Ces damnés Yankees ne sont pas foutus d'en fabriquer d'aussi fameux qu'en Europe, c'est moi qui vous le dis et je suis expert en la matière.
— Je rends hommage à votre compétence, mais si nous démarrions, Froggy, voilà un officer (agent de police) qui me semble porter un trop vif intérêt à nos personnes, je ne tiens nullement à lier connaissance avec lui, vous en devinez la raison. Allez, asseyez-vous à côté de moi et, au lieu de pérorer, prenez le volant, et partons !
— C'est que... hum... Monsieur, je ne tiens pas trop...
— Qu'est-ce que cela signifie ?
— Tout d'abord, que je ne me sens pas du tout dans mon assiette, toutes ces boissons, plus ou moins bizarres, que j'ai ingurgitées, devaient être de mauvaise qualité, la tête me tourne... et puis, conduire dans New York, cela ne me dit rien... Si vous preniez ma place.
— Sacré garçon, bougonna Mister Nobody, en voilà des histoires pour diriger quelques instants une voiture...
— Oh ! Monsieur, pour cette nuit seulement, pria Jonas ; demain, je serai d'aplomb et aurai plus de courage pour passer à travers un tel imbroglio de véhicules.
— Que le diable vous emporte, et vous vous piquez d'être un buveur ! La prochaine fois, je vous mènerai dans un milk bar. Allez, espèce de propre à rien, ôtez-vous de là que je m'y mette.
Un instant plus tard, la lourde voiture démarrait, surveillée attentivement par un policeman, intrigué par le manège des deux hommes et qui s'avançait, balançant son bâton de bois blanc.
« Ces deux-là sont pleins comme des bourriques, pensa-t-il, pourvu qu'ils ne rentrent pas dans une autre bagnole. »
La même idée trottait dans le cerveau, un peu brouillé par l'ivresse, du pauvre Cobb, qui sentait des frissons le parcourir en voyant la « Cadillac » se faufiler entre une triple rangée d'automobiles plus élégantes et plus pressées les unes que les autres.
— Pour l'amour du ciel, gémit-il, n'allez pas si vite, Monsieur, vous allez causer un malheur.
— Pour qui me prenez-vous, Froggy ? je suis aussi bon chauffeur que vous et New York ne me fait pas peur, tenez-vous-le pour dit.
— Quand même, Monsieur, un peu de précautions ne nuit pas, un accident est si vite arrivé.
— Pas avec moi, vous...
Les pneus entamèrent un concert criard sous le coup de frein brutalement donné. La voiture s'arrêta pile après avoir projeté quelqu'un à dix pas d'elle. Déjà Mister Nobody avait ouvert la portière et s'était précipité vers la victime.
— Vous ne pouvez donc pas faire attention ? demanda-t-il, furieux, pourtant le signal interdisait aux piétons de traverser...
Il s'arrêta, médusé, s'apercevant qu'il parlait à une femme, jeune encore, et d'apparence fort élégante.
— Oh ! excusez-moi, bredouilla-t-il, je...

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