Ben
244 pages
Français

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Description

À Trainou dans le Loiret, Benjamin, 10 ans, disparaît de sa chambre pendant la nuit. Clovis Lacourt, néo-lieutenant, débute alors une course contre la montre pour le retrouver.



D’Orléans à Saint-Hilaire dans l’Allier, en passant par Dun-sur-Auron dans le Cher, le policier suit la trace d’un diabolique tueur belge et se retrouve confronté à un passé douloureux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 mai 2020
Nombre de lectures 3
EAN13 9782414454679
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-45466-2

© Edilivre, 2020
Dédicace

Pour Carole,
Remerciement

Les lieux évoqués dans cet ouvrage sont pour la plupart réels mais les personnages ne sont que pure fiction.
Je remercie particulièrement Corine Guiot directrice de l’ESAT de Saint Hilaire qui a pris beaucoup de son temps et de patience pour présenter son établissement, Céline Morel pour ses renseignements sur le CHS de Dun-sur-Auron, Odile, ma maman, pour ses corrections régulières et Monique pour ses commentaires.
Chapitre 1
« Ne crie pas ! »
La pièce est étroite. Beaucoup plus petite que sa chambre. Aucun dessin, aucune affiche. Même la frise de pirates horrible, dont il aurait bien voulu que sa mère se débarrasse, lui manque à présent. Une cave. C’est à ça que ça ressemble. La même taille, la même lumière, la même odeur. Comme celle de Samy.
Samy… Il était terrifié, ce jour-là, en descendant les escaliers, sales et couverts de toiles d’araignées, de l’immeuble de son ami. Au fond de lui, ses terreurs d’enfant avaient ressurgi. Il avait eu l’impression de s’introduire dans l’antre d’un monstre souterrain. Les murs suintaient d’humidité et une odeur désagréable, mélange de moisissures et d’urine, avait envahi ses narines. Samy, lui, rigolait. Habitué des lieux, il s’était délecté de sa frayeur et sifflotait en s’enfonçant à grandes enjambées dans le dédale des couloirs sombres.
Arrivés devant la cave, une porte à claire-voie en pin leur barrait l’entrée. Ils n’avaient pas la clé. Ils avaient regardé entre les lattes vermoulues. Ce qu’il avait vu l’avait happé, hypnotisé. Tous ces yeux brillants qui l’observaient sans remuer. Leur immobilité était grotesque. Il voyait bien qu’ils n’étaient pas vivants mais il émanait d’eux une sorte de conscience mystique qui l’avait perturbé. Brusquement, l’un d’entre eux s’était animé et s’était dirigé vers eux. C’en était trop pour lui, il était parti en courant. Samy avait éclaté de rire. Le père de celui-ci avait une collection d’animaux naturalisés qui datait de son adolescence. Il avait été obligé de la déménager à la cave devant le refus de la mère de Samy de garder ces créatures au milieu du salon. Samy ne comprenait pas pourquoi sa mère était autant dégoûtée par ces animaux. Lui, il comprenait très bien ce qu’elle pouvait ressentir. Des yeux brillants qui vous fixent sans ciller et des créatures qui semblent prêtes à bondir. Lui non plus, il n’aurait pas supporté leur présence. Quand il les avait vues dans le box, il avait perdu toute notion du temps. Les battements de son cœur s’étaient accélérés, sa température corporelle avait augmenté de quelques degrés et des gouttes de transpiration avaient commencé à descendre sur ses tempes. Il avait senti ses jambes vaciller et pourtant il avait eu l’impression d’être maintenu par une force extérieure l’empêchant de faire le moindre geste. Il n’avait retrouvé ses esprits qu’au moment où l’un des monstres s’était rué sur lui. Même si Samy lui avait dit que c’était seulement un rat, il n’avait plus jamais eu envie de retourner en bas.
« Sois sage ! »
Malgré l’obscurité presque totale de la pièce, ses iris captent les quelques fragments de lumière qui s’insinuent sous la porte et lui permettent de deviner l’intérieur de sa geôle. Le lit inconfortable, sur lequel il est allongé, est appuyé contre le mur. Il y a tout juste la place sur le côté pour la cuvette en plastique où il peut soulager sa vessie. De toute manière, il ne pourrait pas aller plus loin car il est enchaîné à son lit. Le bracelet en métal autour de son poignet commence à être douloureux et les maillons de la chaîne reliée à un montant de son lit, émettent des grincements désagréables à chacun de ses mouvements. Au début, il avait du mal à supporter le bruit. Le son du métal se répercutait dans son crâne imitant les échos d’un orgue d’église. Mais il commence à s’habituer et il n’y fait presque plus attention à présent. Les seuls autres sons qu’il perçoit sont les couinements de son matelas et les battements de son cœur résonnant dans son oreiller. Aucun bruit de l’extérieur ne parvient dans sa geôle.
« Obéis-moi ! »
Il ne sait pas depuis combien de temps il est enfermé dans cette pièce. Tout ce dont il se rappelle, c’est une nouvelle dispute avec sa mère. Excédée, elle l’a envoyé dans sa chambre sans dessert et il s’est recroquevillé sous sa couette avec Arthur, son chien en peluche, sa médaille de judo serrée entre ses doigts. Il a pleuré longtemps en ruminant l’injustice de sa punition puis il a fini par s’endormir. Dans ses rêves, il traversait des déserts sur des chameaux et dévalait des pentes enneigées à bord d’une luge en bois couverte de dessins de dragons multicolores. En ouvrant les yeux, il s’est retrouvé dans le noir complet. Ce n’est qu’une fois ses yeux habitués à l’obscurité qu’il a commencé à distinguer son environnement. Quand il s’est aperçu qu’il n’était pas dans sa chambre, il a paniqué et s’est levé brusquement mais son bras enchaîné a stoppé son élan et il est retombé sur le lit. Il s’est mis à pleurer. A onze ans, il comprenait que la situation n’était pas normale. Les images des séries policières avec les enlèvements d’enfants lui sont revenues en mémoire. Quand il les regarde, il n’a jamais la moindre crainte. Il ne s’identifie pas aux victimes, même celles de son âge, il se voit plutôt policier à enquêter et traquer les meurtriers. Mais, là, c’est lui la victime. Que lui veut-on ? Il n’a pas pensé à un pervers sexuel tout de suite. Il a d’abord cru qu’on l’avait enlevé pour demander une rançon. Mais sa mère n’est pas riche. Avec le divorce et les traites de la maison, elle a plutôt du mal.
« Tout va bien se passer »
Il a compris très tôt que certaines choses n’étaient pas pour eux. Tout petit, il ne faisait jamais de colère dans les magasins. Il était bien attiré comme tous les enfants par les bonbons ou les jouets exposés. Mais sa mère n’arrêtait pas de se plaindre des prix qui grimpaient toujours et de leur manque d’argent. Il ne voulait pas lui faire de peine. Il refusait même quelquefois quand elle lui proposait un extra – une pâtisserie ou des glaces pour le dessert-alors qu’il en mourait d’envie.
– Ça ne me fait pas envie ! disait-il.
– Tu es sûr ! Ça nous changerait un peu, insistait-elle.
– Non ! je t’assure. Ça ne me dit rien.
Et elle les achetait quand même en lui disant qu’elle, elle en avait envie mais il savait bien qu’elle faisait ça pour lui.
Plus tard, il a commencé à être jaloux de certains de ses copains qui venaient à l’école avec les toutes nouvelles cartes de jeux ou qui lui parlaient de leurs jeux vidéo. Lui, il n’a pas de console de jeux. Pour Noël, il demande toujours des livres. Il adore se réfugier dans sa chambre et dévorer les aventures de Percy Jackson ou de Jim Hawkins. Mais, ça ne l’empêche pas d’être attiré par ces supers militaires qui permettent à Samy de délivrer les otages de terroristes islamiques ou d’attaquer une base rebelle en plein désert.
« Laisse-toi faire »
Son ravisseur n’a pénétré qu’une seule fois dans la chambre. Quand la porte s’est ouverte, un torrent de lumière s’est déversé et a aveuglé le garçon. Une silhouette noire a traversé le halo lumineux pour entrer dans la pièce. L’homme s’est approché du lit, a posé la main sur sa bouche et lui a chuchoté à l’oreille :
« Tes pensées impures doivent être absoutes ! Je suis venu te sauver. »
Chapitre 2
Cinq heures. L’écran lumineux du radio réveil s’illumine, projetant au plafond les chiffres rouges indiquant qu’il est l’heure de se lever et la voix caverneuse d’Arnaud Tsamère emplit la chambre. La main de Clovis s’abat brutalement sur l’importun et interrompt immédiatement le flot de paroles de l’humoriste. Encore endormi, il se redresse quand même, mais trop rapidement et doit interrompre son mouvement. Une sensation de vertige, semblable à un mal de mer, l’oblige à s’asseoir quelques secondes sur le bord du matelas pour permettre à son sang d’affluer dans son cerveau. Son esprit de retour sur la terre ferme, il se lève et se dirige vers la salle de bain. En chemin, César lui dit bonjour en se frottant contre ses chevilles.
– Bonjour, mon gros. Patiente un peu, je m’occupe de toi dans un moment, chuchote Clovis doucement, comme s’il avait peur de réveiller quelqu’un.
César, lui, n’économise pas ses miaulements et se dirige vers la fenêtre du balcon signifiant qu’il aimerait bien prendre un peu l’air. Clovis lui ouvre la fenêtre avant de pénétrer dans la salle de bain.
Comme tous les matins, le choc de l’eau glacée sur son corps réactive instantanément toutes ses connections neuronales et son esprit, embrumé par le sommeil, sort de sa torpeur. Le froid l’enveloppant lui coupe le souffle et il laisse échapper un râle étouffé, mélange de douleur et de plaisir. Il frotte ensuite tout son corps avec le savon au lait d’ânesse, importé spécialement de l’île de Ré. Enfant, il multipliait les maladies de peau, son épiderme ne supportant pas les différentes lotions ou savons du commerce. Le seul moyen de mettre fin à son eczéma était d’utiliser uniquement ce savon testé sous les conseils d’un pharmacien, ami de sa mère et dermatologue amateur.
Une fois bien éveillé, Clovis allume le poste sur la table de la cuisine et écoute les infos du matin. Encore des manifestations contre la loi travail du gouvernement et de nouvelles tensions au Moyen Orient après la destitution aux Etats-Unis de Donald Trump. Son successeur, Mac Lain a annoncé le déploiement des troupes américaines en Iran. Clovis éteint la radio et se prépare ensuite un double expresso à l’aide de sa vieille Bialletti. L’od

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