BRIGADE 14 : L’AFFAIRE CATHY NKENG
175 pages
Français

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BRIGADE 14 : L’AFFAIRE CATHY NKENG , livre ebook

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Description

 Elle ressentit une autre pression sur son pied gauche et compris que ces mains etaient determinées. Plus aucune lutte n'etait possible. Des griffes lui pénétraient dans la chair. Ce n'est pas de noyade, mais d'assassinat causé par des sirènes revanchardes que viendrait sa fin. (....) Une main lui enserra la taille, dans la panique elle crût que c'etait celle qui lui tirait le pied et recommença à se débattre, l'emportant au fond des eaux. Puis une autre main la souleva hors des flots. Non c'etait bel et bien le pêcheur qu'elle avait aperçu, tripotant ses filets.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2023
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

BRIGADE 14
L’AFFAIRE CATHY NKENG
Lois Irène NWAHA
BRIGADE 14
L’AFFAIRE CATHY NKENG
Roman
COLLECTION MANOLA
TEXTE INTEGRAL
TITRE ORIGINAL
Brigade 14: Laaire Cathy Nkeng
 Le code de la propriété intellectuelle nautorisant au terme de larticle L.122-e e 5,2 et 3 a, dune part, que les« copies ou reproductions strictement réservés à lusage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, dautre part, que les analyses et les courtes citations dans un but dexemple ou d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faites sans le consentement de lauteur ou de ses ayants droit ou ayant cause est illicite »( art.L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
©Éditions TILA AFRICA, Décembre 2022. Kribi - République du Cameroun. ISBN : 978.1.2345.6789.7
Pour Océanne Talia Elif.À jamais dans mon cœur.
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-Qui t’a demandé de laver ces draps ? Et vous autres ? Vous n’avez pas ni de vous habiller ? Seul le commérage vous intéresse. - Nous y allons ! réagit Ladouce, agacée. Elle prit un seauà la hâte et y jeta des chions. -Il est huit heures et trente minutes ! Je vous rappelle que cette salle ne va pas se nettoyer seule ! La voix tonitruante de la gouvernante s’entendait aisément du seuil de la porte de service et se mêlait aux bruits de balais, chariots, seaux et autre matériel de service. Deux femmes de chambre sortant de la pièce manquèrent de renverser Josiane. Elles lui adressèrent un sourire espiègle et l’une lui murmura que la patronne n’était vraiment pas de bonne humeur ce matin. D’aprèsla rumeur, le mari de cette dernière lui avait fait honte la veille devant ses copines d’association. Josiane inspira une grosse bouée d’air, puis l’expira lentement avant d’entrer. Pendant un moment, la patronne t mine de nepas la remarquer. Apparemment, toujours la veille, quelqu’un avait oublié de séparer un drap de couleur des blancs. Àla recherche du coupable, elle était tombée sur Viviane, une jeune lle tête-en-l’air, nouvelle arrivante, qui ignorait la règle primordiale des femmes de chambre : garder le ton bas devant la gouvernante. Josiane était très en retard, une habitude déjà. Préparer ses quatre enfants pour l’école étaitun vrai challenge depuis que sa sœur cadette avait déserté la maison, sans préavis, pour squatter chez son copain, un fainéant qui vivait de l’argent des loyers de sa mère. Avec les alcoolsde la veille, ce fut un exploit pour Josiane d’être là ce matin. L’état dans lequel elle avait laissé sa très modestemaison au quartier Zaïre aurait remis en question ses qualités de ménagère. Les autres femmes de chambre avaient depuis longtemps
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commencé leur tournée. Son uniforme bleu marine, une robe droite comme un sac, attendait dans le placard près de l’entrée. Elle l’enla en toute hâte et, au passage, se réjouit d’avoir perdu quelques kilogrammes. Souvent appeléeZakougla, Josiane avait mis du temps à accepter ses rondeurs. D’ailleurs, elle ne s’y était faite que récemment, grâceàune amitié inattendue. Elle avait hâte de lui raconter sa fête à elle, vu la tête des autres femmes devant son modèle de pagne ainsi que sa nouvelle rencontre : un homme de quarante-cinq ans, céliba taire, sans enfant, un fonctionnaire de l’Etat, de surcroit. Ils s’étaient rencontrés là, entre les bières et le brouhaha de la fête. Un homme généreux qui respectait la valeur des femmes et ne s’ousquait nullement face aux vergetures qui sillonnaient l’intérieur de ses bras asques. D’une beauté relative, il savait faire rire la galerie, et, ça,on adorait, quitte à tomber dans le piège d’un nouveau gigolo. Il lui avait oertà manger ainsi qu’à ses copinesqui pensaient que l’idylle leur avait été cachée. Perdue dans ses souvenirs, elle sursauta quand sa patronne l’interpella. Les quinze minutes suivantes furent les plus longues de son existence ; des mises en garde furent lancées : « Au prochain retard, au moindre écart, ce sera la porte ! ». C’est le visage froissé et le pas rapide qu’elle s’en alla. L’hôtel La Tour, une bâtisse de six niveaux,était agré- menté d’une salle de fête accoudée à un restaurant-bar et de deux piscines ouvertes sur la mer. Longeant l’aile gauche qui menait à l’entrée de service, elle admira l’étendue verte servant de cour où semblaient déler, entre quelques bancs publics éparpillés sous lesmalandji, les palmiers qui l’occupaient. Lorsqu’on orait une réception, la majorité des véhicules se retrouvaient le long de la grande rue qui conduisait à l’hôtel, car ilétait impossible de tous les garer dans le petit parking. Elle poussa la porte à double battant et emprunta le couloir carrelé menant à l’ascenseur et passant devant laporte arrière de la salle de réception. Sur les murs blancs,se trouvaient accrochés, à intervalles d’un mètre, des masques, des carapaces de tortues peintes ou encore dessculptures modernes. La porte entrouverte de la salle de réception laissait voir l’équipe de nettoyage s’activant, rangeant les tables, les chaises et les pots qui avaient subiquelques dommages. On
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déshabillait aussi les murs qui avaient porté, l’espace d’un soir, des toiles aux styles incongrus pour l’ignorant. La veille, à l’occasion de la commémoration de la journée internationale de la femme, le 8 mars, les lieux avaient accueilli une soirée de gala. En cet honneur, des artistes peintres avaient été sollicités pour exposer, et des musiciens pour prester. On avait reçu des hommes politiques et la crème des femmes inuentes du pays. Contrairement aux soirées ordinaires du bas-peuple qui se résumaient en beuveries, bagarres et vagabondages detout ordre, ici on avait beaucoup parlé aaires, innovations et nouvelles mesures pour la valorisation des femmes. Que ç’aurait été barbant pour elle ! Cela faisait cinq ans déjà que l’Association des Femmes Fortes organisait des événements du type à travers le pays. Pour l’occasion, des ateliers pratiques pour divers métiers avaient été tenus dans la ville choisie, et de nombreuses jeunes lles étaient venues y apprendre qui à tricoter, qui à fabriquer des bijoux et sacs avec des perles, ou encore restaurer des objets avec du tissu. Biensûr, cela se faisait sous le couvert du Ministère de la Pro motion de la Femme et de la Famille et celui des AairesSociales qui en protaient pour rappeler aux femmes leurs droits. Durant la soirée de gala, le Prix Excellence Au Féminin avait été remis à quelques-unes des participantes. Il y avait aussi eu des chèques pour les projets les plus prometteurs : une Larose pour son école agropastorale exclusivement destinée aux jeunes orphelines ; et une certaine Clarence pour sa start-up qui devrait, aux moyens des smartphones, suivre pasà pas les femmes enceintes et baisser ainsi leur taux de mortalité… et la Cathy Nkeng pour son agence de mannequins grande taille qui viserait à redonner conance aux femmes en surpoids. Les festivités avaient pris n aux environs de minuit, heure à laquelle on fermait le restaurant de l’hôtel. Josiane poussait son chariot, l’air envieux, s’imaginantces dames dans leurs somptueuses tenues. Vu l’ampleurde l’événement, il avait été couvert par la télévision nationale. La rediusion de l’émission se ferait le week- end. Elle pourrait alors se rattraper. Ce matin, elle s’occupait de trois niveaux, en l’absence de deux collègues déléguées à d’autres fonctions. Elle avait appris à être
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