Brigade de Protection des Mineurs - Une enquête du commissaire Sautel
169 pages
Français

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Brigade de Protection des Mineurs - Une enquête du commissaire Sautel , livre ebook

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Description

Automne 1971. Une vague de disparitions inquiétantes touche la capitale — plusieurs adolescents sont toujours introuvables. Chaque commissariat d’arrondissement pense à des fugues. Mais Louis Sautel, commissaire de la Brigade de Protection des Mineurs, a un tout autre avis :« À la quatrième, puis la cinquième, on ne peut plus parler de coïncidence. Cela devient une série. »


Lorsqu’un premier témoignage confirme enfin les suspicions de kidnapping du commissaire, l’enquête peut démarrer. Cependant, comment faire sans aucune revendication des ravisseurs ? D’autant que les véhicules qui servent à ces enlèvements semblent disparaître à leur tour...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 avril 2023
Nombre de lectures 11
EAN13 9782383515395
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Pour mes petits-enfants,
Lily et Corentin
Paris – Automne 1971
Lundi 4 octobre – 8 h 52
Rue de Prony, dans le 17 e arrondissement, Annette Trémond se préparait pour se rendre au marché. Gaston, son mari, avait accompagné leur fille Christine au collège puis, comme tous les matins, il avait pris le métro à la station Malesherbes pour se rendre à son travail. Il était responsable d’une agence du Crédit lyonnais. À partir de demain, il devrait prendre sa voiture, car on annonçait une grève des conducteurs de métro. Leur fils Paul, entré en classe de seconde au Lycée Carnot situé tout proche, rue Malesherbes, s’y rendait à pied. Tout en continuant ses préparatifs, elle se remémorait ce dernier week-end qui avait bien commencé avec une agréable soirée chez les Charmanson, leurs meilleurs amis. Il avait mal tourné ce dimanche soir après un nouvel accrochage entre Paul et son père. Il faut dire que toute la famille s’était rendue au petit cinéma de quartier qui repassait des films sortis quelques années plus tôt, pour voir « Faites sauter la banque », avec Louis de Funès, et dont le banquier n’était pas vraiment très honnête. Paul semblait actuellement au sommet de sa crise d’adolescence.
Tout à fait prête, Mme Trémond se saisissait de ses clefs lorsque le téléphone, posé sur la petite table basse dans le couloir, sonna. Elle posa son panier et décrocha.
— Madame Trémond ? Bonjour, je suis Monsieur Nicolesi, le surveillant général du Lycée Carnot. Je viens aux nouvelles de Paul, je suppose qu’il est souffrant, et que peut-être dans l’attente du médecin vous n’avez pas pu nous prévenir de son absence ?
— Je suis désolée, Monsieur Nicolesi, Paul n’est pas malade, il est parti ce matin comme à son habitude, il ne peut pas être absent.
— C’est moi qui suis désolé, Madame Trémond, Paul est bien marqué absent sur la fiche de présence que vient de me remettre son professeur de français.
— Vous êtes sûr qu’il ne peut pas y avoir une erreur ?
— Ce serait bien la première fois, Madame. Néanmoins Paul est un excellent élève, jamais en retard, par acquit de conscience, comme il y a un autre Paul dans sa classe, je vais quand même vérifier. Dans une dizaine de minutes, je vous rappelle.
Mme Trémond raccrocha en soupirant, si maintenant ils confondaient les élèves ayant le même prénom, cela n’était pas très sérieux. Elle quitta son manteau, se dirigea vers sa cuisine et tourna en rond, ne sachant qu’entreprendre. En revenant dans le couloir, le regard posé sur le téléphone, elle patienta en bougonnant.
Effectivement, cinq minutes plus tard l’appareil sonna à nouveau. Elle décrocha instantanément, pensant recevoir les excuses de M. Nicolesi.
— Madame Trémond, je ne peux que vous confirmer que Paul n’est pas en cours ce matin. Je pense qu’il a eu un souci sur le trajet. Il y a un commissariat qui se situe non loin du lycée, si vous avez de quoi écrire je peux vous donner leur numéro.

Annette Trémond se trouva totalement bouleversée, c’était bien la première fois qu’elle était soumise à un tel problème. Elle avait besoin de l’avis de son mari. Elle savait bien qu’il n’aimait pas être dérangé au travail, seulement là, il y avait urgence : où était passé Paul ?
Au téléphone, la secrétaire lui répondit que M. Trémond se trouvait en rendez-vous avec un client. Son épouse insista sur le caractère très urgent de cet appel, et, décelant une certaine angoisse dans sa voix, elle lui passa la communication. Gaston Trémond dut faire preuve de beaucoup de sang-froid, pas question que son client voie une quelconque panique dans ses propos. Il conseilla à son épouse, plutôt que d’appeler, de se rendre directement au commissariat. De vive voix il lui sera plus facile de demander des conseils. Et bien entendu de le tenir rapidement informé.
Tant pis pour les courses. Annette Trémond rangea son panier et se dirigea vers le commissariat du 17 e arrondissement. Au planton, posté devant la porte, elle dit qu’elle souhaitait voir le commissaire. L’agent l’envoya vers le brigadier de service. Elle n’eut pas le temps de terminer d’expliquer la raison de sa visite. Un inspecteur, rentrant au commissariat, surprit la conversation. Il fit signe au brigadier qu’il allait prendre la suite.
L’inspecteur Arnaud Chabert la fit asseoir dans son bureau après avoir demandé au chef de poste si le commissariat avait été informé d’un quelconque accident survenu à un lycéen. Elle n’était pas très à l’aise. C’était bien la première fois qu’elle se trouvait face à un inspecteur de police. Il lui demanda gentiment les informations d’usage : son nom, son adresse, la composition de la famille, la profession de son époux, l’âge de Paul, ses habitudes pour se rendre au lycée.
— Comment était-il ce matin avant de partir ?
Annette Trémond eut un peu de mal à répondre.
— Il est parti normalement, ni plus en retard, ni plus en avance que d’habitude. Ah si, il m’a bien dit « à midi, maman. »
— Donc il rentre tous les jours pour le déjeuner.
— Bien sûr, nous habitons à quelques centaines de mètres du lycée.
— Madame Trémond, essayez de vous souvenir s’il n’y a pas eu quelque chose d’inhabituel, soit ce matin, soit dans la journée de dimanche.
— En ce moment, il y a bien quelques accrochages qui ont tendance à se produire avec son père, et en particulier hier soir. Cela devient même un peu fatigant.
Pour Arnaud Chabert la conclusion fut logique.
— Madame Trémond, il est fort probable que Paul ait fait une fugue.
— Ah non, je connais très bien mon fils, il ne ferait jamais une fugue !
— Madame, c’est la réponse que donnent tous les parents dont les enfants fuguent. Vous savez, on croit tous les connaître parfaitement, et puis en grandissant, et surtout à l’adolescence, ils changent. Un événement, parfois une simple réflexion, peut engendrer un comportement inhabituel. Je vous propose de rentrer chez vous. Pour l’instant, on ne peut rien faire. Je suis presque sûr qu’il va rentrer à midi. Si toutefois ce n’était pas le cas, je reste à votre entière disposition, mais je souhaiterais, à ce moment-là, que vous veniez avec votre conjoint.
Annette Trémond repartit chez elle n’ayant retenu qu’une phrase « Pour l’instant, on ne peut rien faire. » Elle n’était pas sûre que Gaston apprécierait. Arrivée à son domicile, elle rappela l’agence comme son époux lui avait demandé. Ils convinrent de se conformer aux recommandations de l’inspecteur et donc d’attendre midi. Elle n’avait pas bien le cœur à faire de la cuisine et son mari lui préconisa de se contenter d’un repas simple. Il essaierait de quitter son bureau plus tôt pour être à son domicile à l’heure du déjeuner.
Machinalement, elle vaqua à ses occupations ménagères : faire les lits, ranger les chambres, laissant celle de Paul très désordonnée en ce moment, ouvrir un placard, le refermer, faire les mêmes gestes avec le réfrigérateur et regarder l’heure toutes les dix minutes.
La matinée se passa interminable. Sans avoir fait ses courses, ils devront se contenter d’un fond de salade et d’un reste de lapin avec quelques pâtes. D’autant que le repas risquait d’être houleux, bien entendu si Paul rentrait. Heureusement, leur fille Christine, déjeunait à la cantine du collège.
Elle prépara la sauce de la salade, regarda la pendule : il était midi cinq. Son mari, qui avait pu se libérer plus tôt, rentrait chez lui.
Elle commença à mettre la table.
En posant l’assiette de Paul, elle regarda encore la pendule, il était midi dix, c’était son heure, il allait arriver.
Les époux étaient assis à table. Il était midi et quart. Paul n’était pas rentré.
À midi et demi, ils se regardèrent sans un mot, le repas était froid.
Tout comme son épouse, M. Trémond était perplexe. Il n’avait jamais été confronté à une telle situation. Il savait bien que la vie pouvait, à tout moment, réserver des surprises. Qu’il pouvait se passer des choses du jour au lendemain : décès d’un proche, accident. Il y avait pensé, mais une fugue de Paul !
Il proposa à son épouse de réchauffer le repas. Il fallait bien manger un peu, l’après-midi risquait d’être longue. Son sens des responsabilités prit le dessus. Il informerait sa hiérarchie qu’un problème familial le retenait chez lui. Son plus proche collaborateur pourrait gérer les rendez-vous. Annette Trémond eut alors une idée : s’ils appelaient les Charmasson. Leur fils, Alexandre, était le meilleur ami de Paul, et dans la même classe, de plus ils s’étaient vus samedi soir. Il était peut-être au courant… et il rentrait aussi chez lui pour déjeuner.
— Annette, tu as une excellente idée, en espérant, s’il est au courant, qu’il voudra bien nous expliquer le comportement de Paul.
Le téléphone sonna, les deux époux se précipitèrent pour aller répondre.
— Monsieur Trémond, bonjour, c’est Madame Charmasson, je viens prendre des nouvelles de Paul. Alexandre nous a dit qu’il était absent ce matin en cours. Il paraît même que le surveillant général est revenu pour s’assurer qu’il était bien absent, ce qui a surpris toute la classe.
— Madame Charmasson, merci de votre appel, Paul est bien absent néanmoins…
Silence de M. Trémond qui ne savait pas trop comment expliquer la situation. Son interlocutrice sentait bien l’hésitation.
— Monsieur Trémond, il y a un souci ?
— Oui, Paul n’est pas malade, il n’est pas allé au lycée, mais il n’est pas à la maison non plus. En fait, la police pense qu’il a fait une fugue.
Stupéfaction de Mme Charmasson.
— La police !
— Oui, Monsieur Nicolesi nous a conseillé de nous adresser

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