Bulles fatales
170 pages
Français

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Description

Le corps ensanglanté d’un grand chef de maison, gisant dans ses caves, traumatise la Champagne-Ardenne. Trahisons et transgressions, rivalités commerciales, espionnage chinois, politique présidentielle, l’étrange univers des légendes médiévales… Voilà les éléments de cette enquête menée tambour battant par Denise Caron, jeune commissaire aux multiples talents de la Police judiciaire de Reims. - Spicer nous conduit à travers les caves à des secrets terrifiants. Un polar plein de bulles - Marc Bressant, Grand Prix du Roman de l’Académie Française. - Un mystère original sur un fond de tableau balzacien qui n’exclut pas des enjeux géopolitiques. Magicien et journaliste chevronné, Keith Spicer écrit avec science et humour. Il réussit ici un coup de maître - Henri Pigeat, ancien PDG de l’Agence France-Presse. - Cocktail au champagne qui nous plonge dans la vie d’un grand commissariat, dans les mœurs étranges du milieu champenois et dans un complot international d’une actualité inquiétante - Brian Spence, propriétaire, The Abbey Bookshop, Paris.

Informations

Publié par
Date de parution 30 janvier 2014
Nombre de lectures 11
EAN13 9782312045283
Langue Français

Extrait

Bulles fatales
Keith Spicer
Bulles Fatales
Une enquête de la COMMISSAIRE D ENISE C ARON de la PJ de Champagne-Ardenne








LES ÉDITIONS DU NET 126, rue du Landy 93400 St Ouen
Du même auteur


A Samaritan State ? External Aid in Canada’s
Foreign Policy
Cher péquiste… et néanmoins ami
Winging it
Think on Your Feet
Li fe Sentences: Memoirs of an Incorrigible
Canadian
Three Little Girls in Paris
Paris Passions
Sitting On Bayonets
Murder By Champagne (version anglaise de ce livre)










Copyright © 2014 by Keith Spicer

kspicer22@google.com

Les Éditions du Net, 2014
ISBN : 978-2-312-04528-3
Note de l’auteur
Ce livre est une œuvre de pure fiction qui ne prétend représenter ni des personnes ni des institutions réelles. Bien que l’auteur ait essayé d’atteindre un maximum de vraisemblance quant à la mission professionnelle des personnages, ceux-ci sont strictement imaginaires et ne doivent en aucun cas être confondus avec les individus occupant des fonctions identifiées dans ce livre.
À
Madrigal, Gracie et Anastasia
et au
Service régional de Police judiciaire
de Champagne-Ardenne
Si vous cherchez la vérité, mieux vaut recourir au champagne qu’à un détecteur de mensonges. Le champagne incite l’homme à s’épancher jusqu’à l’imprudence, tandis que le détecteur de mensonges n’est qu’une invitation à ne pas se faire prendre quand on ne dit pas la vérité.
Graham Greene
Sommaire
Note de l’auteur
Sommaire
Chapitre 1 Traumatisme
Chapitre 2 Une famille si respectable
Chapitre 3 Pistes et promesses
Chapitre 4 À l’est, bien du nouveau
Chapitre 5 Face au labyrinthe
Chapitre 6 Eliminations et illuminations
Chapitre 7 Suspects à revendre
Chapitre 8 Impasse
Chapitre 9 Désespoir et pensées sauvages
Chapitre 10 Plaisirs célestes et terrestres
Chapitre 11 Missives périlleuses
Chapitre 12 Intuitions
Chapitre 13 Poursuite dans les caves…
Chapitre 14 Plus ça change…
Chapitre 15 Tout est bien… qui finit
Épilogue
C HAPITRE 1 Traumatisme
La douce lumière d’un matin d’automne caressait les pavés et les façades de la vieille ville de Reims… Reims, jadis deuxième ville de l’Empire romain ; Reims, ensuite siège du couronnement de vingt-neuf rois de France ; Reims, désormais capitale de la région de Champagne, dont le produit-phare est synonyme d’amour, d’élégance et de fête.
Sauf ce jour-là…

Hubert Repentigny vacilla en haut du long escalier de pierre qui descendait en pente raide jusqu’à sa vieille cave de craie, vingt-huit mètres plus bas. Sous ses yeux, les marches se brouillèrent et la voûte en briques se mit à onduler dans une langoureuse pavane. Étourdi, il perdit pied et partit à la renverse dans un roulé-boulé terrifiant, comme si le long tunnel noir était en train de l’aspirer. Sa tête heurta chacune des cent et une marches éclairées deux à deux par des lampes diffusant une douce lumière jaune orangée.
Dans sa descente infernale, il lança un cri muet, s’attendant à ce que sa tête se fracasse sur chaque marche et qu’il sombrât dans le néant.
Impuissant à arrêter sa plongée, il dévala dans la pénombre toutes les marches que son imaginaire transforma en autant de bouteilles de champagne. Il crut les voir pivoter nonchalamment sur elles-mêmes, comme si, à chacun des chocs sur la pierre des escaliers, elles exécutaient en parfaite synchronisation leurs traditionnels quarts de tour de vinification. Le tournoiement des marches et la danse des bouteilles finirent par ne faire plus qu’un dans son esprit.
Soudain, il fut précipité dans une immense pièce toute blanche au plafond très haut. Une lumière venant de nulle part l’éblouissait. « Est-ce la fin de ma terrible glissade vers les Enfers ? » se demanda-t-il.
En s’affaissant, sa cage thoracique avait entraîné la perforation de plusieurs organes. Sa tête le faisait horriblement souffrir comme si on lui avait asséné des coups de pic à glace. La mort, là, tout de suite, eût été une délivrance.
Dans sa demi-conscience, il chercha à comprendre ce qui lui arrivait. Il se força à ouvrir les yeux et entraperçut un nuage grisâtre flottant au-dessus d’étranges bouteilles en mouvement. Peu à peu, ce flou artistique céda la place à de vagues silhouettes penchées sur lui et à un objet rectangulaire… le pied d’un lit d’hôpital ! Dans un plissement des yeux, il se dit qu’il n’était pas mort et que cette dégringolade, en bas de l’escalier, ne pouvait être que du délire ou un cauchemar.
Des voix inquiètes chuchotaient :
– Que s’est-il passé ? Ils l’ont retrouvé derrière un pupitre, dans la cave ? Qui a bien pu faire ça ? Va-t-il survivre, et pour combien de temps ? Et sa famille ? Pourra-t-il jamais retravailler ?
Ses pensées vacillaient et semblaient lui échapper. Peu à peu, il comprit que quelque chose ou quelqu’un l’avait violemment frappé à la tête, qu’on avait dû essayer de l’assassiner !
Un élancement, aigu et impitoyable, lui traversa le crâne. Il gémit, s’efforça de surmonter sa douleur, mais celle-ci l’empêchait de réfléchir davantage à son sort ou à son avenir. Très vite, il repartit de l’autre côté, dans un lieu bienveillant, sans forme et sans nom.
8 h 43, Hôtel de Police de Reims, 40 boulevard Louis Roederer
L’appel téléphonique venant des caves avait abouti au central de la police, sorte de ruche bourdonnant d’activité 24 heures sur 24 et où trônaient une dizaine d’écrans de contrôle. L’agent de service, le quart, décida d’envoyer d’abord une voiture-patrouille pour vérifier qu’il s’agissait bien d’un crime et non d’un mauvais tour. Vingt-deux minutes plus tard, la patrouille confirmait qu’il s’agissait d’un crime grave dont la victime était Repentigny, à l’article de la mort. Le quart avait déjà envoyé une équipe SAMU-SMUR à la rencontre des enquêteurs.
9 h 5, bureau de la commissaire Denise Caron, Hôtel de Police
La commissaire Denise Caron, chef des Divisions opérationnelles, réagit sans tarder à la confirmation de la tentative de meurtre. En ce 1 er octobre chargé de mélancolie - jour où Reims fête saint Rémi, le légendaire évêque de la fin du V e siècle, célèbre pour avoir baptisé le premier roi de France, Clovis 1 er - Caron comprit tout de suite que cette affaire pouvait se révéler la plus complexe et la plus spectaculaire de sa carrière. Quelqu’un venait de tenter d’assassiner l’un des chefs de maisons les plus puissants et les plus controversés de la Champagne, un homme politique, bien en vue de surcroît. Les pistes étaient multiples et les suspects plausibles ne manquaient pas. À 32 ans, la commissaire Caron était l’étoile montante du Service régional de la Police judiciaire (SRPJ) en Champagne-Ardenne, antenne de la Direction Centrale de la Police Judiciaire ou DCPJ). Elle occupait un poste-clé, et à ce titre elle supervisait toutes les enquêtes. Son grand patron, le directeur régional, était le commissaire divisionnaire Georges Baraquant. Cet homme à la toison grisonnante coupée en brosse, et dont les yeux étincelants en avaient vu bien d’autres, était à la fois son fan et son protecteur. Ce jour-là, il était absent, car il participait à un séminaire organisé par Interpol à Lyon, et c’est son second, le bouillonnant commissaire Philippe Duroselle, sous-directeur de son état, qui le remplaçait. Lui aussi avait pour Denise Caron un œil attentif… et prudemment appréciatif.
Tout comme Baraquant, Duroselle savait laisser la bride sur le cou à Caron dans le fonctionnement au quotidien de son équipe de trente enquêteurs. Tous les jours, le plus souvent en fin d’après-midi, la commissaire orchestrait une courte séance de débriefing dans la salle de réunion d’en haut, devant un grand tableau blanc.
Les défis auxquels faisait face Caron étaient exigeants, imprévisibles, et souvent dangereux. Mais elle se sentait pleinement à la hauteur – sauf, et c’était rare – quand son petit complexe d’imposteur l’assaillait.
Et puis, elle était fière d’être fille de flic. Douze ans plus tôt, son père, Gilles Caron, alors capitaine de police, avait reçu une balle dans la colonne vertébrale en tentant d’arrêter des voleurs. Cloué en chaise roulante, il suivait désormais sa fille depuis le laboratoire du sous-sol où il était expert en empreintes digitales. C’est à son père que Denise devait en partie sa crédibilité, de même que le respect inhabituel, vu son âge, que lui accordaient la plupart de ses collègues.

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