Café Noir
43 pages
Français

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Description

Du noir, du brûlant, du corsé. Ça finit mal... ou pas !


Douze histoires courtes, des personnages de roman noir, couleur café.


Du grain à moudre pour donner vie à des intrigues où les héros aux personnalités étonnantes se débattent et s’en prennent plein la cafetière dans des situations expresses, instantanées ou torréfiées.


Un recueil de nouvelles à lire accompagné d’un café... noir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 mars 2020
Nombre de lectures 6
EAN13 9782381530000
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Café Noir

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ils produisent à la demande et pour le compte d'un auteur ou d'un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.

Jean-Louis Nézan
 
 
 
 
 
 
 
 
Café Noir
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
CAFÉ NOIR
 
 
Des histoires courtes, des personnages de roman noir, couleur café.
 
Ils prennent la tasse, ont du bol, (ou pas), en ont souvent ras le bol, à ramasser à la petite cuillère, se font sucrer leur pactole. En un mot ce n’est pas la crème.
Ils sont tout de même forts, bien qu’ils en prennent plein la cafetière, mais se font serrer ou finissent allongés.
Du grain à moudre pour donner vie à des individus hauts en couleur (café) qui se débattent dans des situations expresses, instantanées ou torréfiées.
 
 
BOB SEAMON
 
 
« Trois jours… Trois jours que je tourne en rond dans cette piaule ! »
Bob Seamon ruminait dans les dix mètres carrés de la chambre, la seule qu’il ait pu trouver dans l’hôtel minable situé à l’extrémité de la ville, loin de toutes commodités.
Quoi qu’il en soit, il était coincé dans ce trou à rat. Une interdiction de se rendre au centre-ville avait été décrétée par les responsables de la municipalité.
Bob ne s’était pas changé depuis son arrivée. Il puait. Une chaleur torride envahissait la cité. La clim ne fonctionnait pas. Aussitôt installé, il s’était rué sous la douche. Quelques gouttes d’eau jaunâtre dégoulinaient d’un flexible poisseux. Un sinistre gargouillis résonna dans les canalisations. Bob regardait d’un air ahuri et fatigué l’extrémité du tuyau asséché. Le shampoing lui piquait les yeux.
Il décapsula sa dernière bouteille de bière ; le liquide tiède, amer, lui donnait la nausée. Bob s’affala sur le lit aux draps crasseux. Il ne supportait plus cet endroit. Il lui fallait bouger, trouver le moyen de quitter l’hôtel et de se rendre très vite sur place.
Il prit son téléphone portable et composa le numéro de Pédro. Bob avait essayé, en vain, de le joindre une dizaine de fois, depuis ce matin. De nouveau, il tomba sur le répondeur et laissa un énième message. La chaleur devenait insupportable. La fenêtre ouverte laissait entrer un air chaud qui desséchait la peau, brûlait les poumons.
Il entendit tambouriner à la porte. Pedro entra, l’air exténué, dégoulinant de sueur.
« Grouille-toi Bob ! Prends ton matos et on file d’ici. »
Bob ne posa aucune question. Il avait toute confiance envers son équipier. L’ascenseur était en panne. Ils dévalèrent les escaliers et se ruèrent vers la sortie. Le réceptionniste, écroulé sur son fauteuil, ne les vit pas s’enfuir.
Ils enfourchèrent une moto stationnée devant l’hôtel. La ville était déserte, la nuit tombait, seuls quelques réverbères éclairaient la route d’une lumière blafarde balayant la chaussée d’ombres fantomatiques. Pedro conduisait à tombeau ouvert. Ils s’engagèrent sur la voie rapide. Par endroit, le bitume commençait à fondre, ils risquaient de se fracasser à tout moment. Soudain, ils aperçurent des gyrophares qui striaient la nuit.
« La Garde Nationale ! » Cria Pedro. Il s’arrêta, coupa le moteur et éteignit ses phares. Au-delà du barrage l’horizon s’embrasait, un grondement sourd bourdonnait dans une atmosphère surchauffée. Des fumerolles aux odeurs de soufre s’échappaient de l’asphalte lézardé.
Dans la pénombre ils aperçurent une piste qui semblait contourner le barrage. Sans hésiter Pedro remit le contact et fonça sur un chemin caillouteux. Bob s’accrochait comme il pouvait, serrant son précieux matos. Soudain la moto fit une embardée, Pedro ne put maîtriser son engin et les deux compères furent éjectés de la machine.
Couverts de poussière, les vêtements déchirés, ils se relevèrent non sans mal, mais toutefois en bon état. Dans sa chute, Bob avait eu le réflexe de protéger son matériel. Il constata, avec un grand soulagement, que celui-ci était indemne.
La moto était inutilisable. Ils continuèrent à pied sur le chemin et dépassèrent le barrage de la Garde Nationale sans encombre.
Bob ne savait plus depuis combien de temps il marchait. Dans un état second, abruti par cet air brûlant qui lui desséchait la gorge, Il mourrait de soif. Que n’eût-il donné pour une bonne bière bien fraîche ! Il avançait d’un pas mécanique, la raison commençait à lui échapper.
Pedro lui tapa sur l’épaule, fit signe de s’accroupir et de garder le silence. À une centaine de mètres se tenait un soldat de la Garde Nationale posté devant un véhicule blindé. Bob sortit de sa torpeur et réalisa qu’il était arrivé au but. Son équipier, retrouva, en un instant ses réflexes d’ancien commando. Le ciel était obscurci par des nuages de poussière. Pedro rampa jusqu’au soldat. Une lame étincela dans la nuit, un corps tomba sans bruit. Bob rejoignit son compagnon.
« À toi de jouer ! » Lui lança Pedro.
Bob avait repris ses esprits. L’adrénaline effaçait la fatigue, il savait parfaitement ce qu’il devait faire. Il s’engouffra dans le véhicule blindé, puis en sortit vêtu d’une combinaison intégrale ignifugée, une bouteille d’air comprimé lui permettait une autonomie d’une heure. Il avait le temps d’accomplir son travail.
Bob s’avança à pas comptés. C’était là ! Devant lui.
Il jubilait, encore une fois son instinct et sa longue expérience ne l’avaient pas trompé. Trois jours plus tôt, une alerte sur son ordinateur l’avait interpellé. Une énorme météorite était tombée dans le sud du pays, provoquant d’importants dégâts. La Garde Nationale avait sécurisé les alentours et interdit à quiconque d’approcher à moins de dix kilomètres. Les autorités avaient coupé toute communication sur le sujet. Aucune nouvelle ne filtrait. Bob restait dubitatif. Les mesures de sécurité lui semblaient disproportionnées pour une météorite, si grosse soit-elle. Il appela Pedro Torrès, son compagnon d’aventures, baroudeur, mercenaire, prêt à tout pour épauler son équipier (et renflouer son compte en banque, à l’occasion). Ils décidèrent de se retrouver dans la ville la plus proche de l’événement.
C’était là ! Devant lui.
Une créature gigantesque ! Incandescente, un corps composé de laves et de braises qui se déformait à chaque éruption. Elle tournoyait sur elle-même, crachait des gerbes de feu qui dévastaient les alentours. Sa colère paraissait sans limites, chaque accès de rage était suivi par un feulement rauque qui résonnait et rebondissait vers le ciel.
Bob exultait.
Il voyait déjà les gros titres des journaux :
LES PHOTOS CHOC DE BOB SEAMON
LE GRAND REPORTER DÉVOILE LE SECRET DE LA MÉTÉORITE
Il prit son appareil photo et appuya sur le déclencheur.
Il ne put esquisser un geste de défense. Dans un éclair, la créature projeta un bras brûlant, enveloppa le reporter et l’attira dans la fournaise.
Un rire sardonique, à glacer le sang, se propagea à des centaines de kilomètres aux alentours, suivi d’une trace lumineuse qui traversa le ciel en un instant puis se perdit dans les confins de l’univers.
Le calme était revenu. Nulle trace de la créature.
Un homme ramassa l’appareil photo de Bob Seamon.
Le lendemain matin les photos de la créature faisaient la une de tous les journaux.
Toutes étaient réalisées et signées : Pedro Torrès.
 
 
PAUL LANSON
 
 
La ville pleure sous la grisaille. Il pleut depuis ce matin, une pluie fine interminable, une humidité qui s’immisce et pénètre à l’intérieur du corps. Paul Lanson, est en poste depuis deux heures. Deux heures à attendre, planqué dans l’encoignure d’une porte cochère. La nuit envahit la petite rue déserte. La lueur blafarde d’un réverbère se reflète sur les pavés luisants et délavés par la pluie incessante.
Paul fouille dans les poches de son imperméable à la recherche de cigarettes. Il en sort un paquet, informe, chiffonné, d’où il extrait une tige, (une des nombreuses expressions argotiques, qu’il aime à employer). Il craque une allumette ; pendant un bref instant, la flamme illumine un visage fatigué où les rides évoquent un passé tumultueux. Il commence à sentir la morsure du froid descendre sur ses épaules puis glisser le long de sa colonne vertébrale. Son regard est fixé sur la porte de l’immeuble en face. Depuis deux heures celle-ci reste close.
« Mais qu’est-ce qu’elle glandouille ! » S’exaspère Paul.
Paul Lanson, détective. Ancien officier de police à la « Crim », il s’est mis à son compte depuis quelques années, après avoir quitté « la Grande Maison », pour des raisons assez obscures. Julien son ancien partenaire lui refile, de temps à autre, des bouts d’affaires que la police n’a pas le temps de traiter. Quelques jours plus tôt, Julien lui demanda de filer une certaine Gloria, jeune femme de vingt ans, que les services de la brigade soupçonnent de préparer un meurtre. Elle est sur écoute depuis quelque temps pour une suspicion de trafic de drogue. Son ancien partenaire lui a demandé, avec insistance, d’y aller avec des pincettes et de ne reporter qu’à lui. Cette affaire touche des milieux d’affaires et politiques. Depuis une semaine, Paul suit Gloria, pas à pas, épie ses moindres faits et gestes, sans que celle-ci puisse s’apercevoir de la filature. Une traque fastidieuse ; il ne trouve rien d’anormal dans les déplacements quotidiens de la jeune femme.
Cela fait maintenant trois heures qu’il poiraute sous la porte cochère. Trois longues heures à ressasser son passé. Cette foutue journée où tout bascula.
Ce jour-là, Paul et julien étaient en planque dans un « sous-marin », une estafette banalisée, aux vitres sans tain. Ils surveillaient une bande d

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