Complot au Sikkim
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Description

C’est l’effervescence à l’école de Namdang au Sikkim : la pièce de théâtre tirée d’un opéra tibétain, dont Gopika interprète le premier rôle, a retenu l’attention du directeur d’une revue culturelle internationale. Un rayon de soleil dans l’atmosphère brumeuse de cette veille du Nouvel An tibétain ! D’autant que la situation politique est préoccupante, entre les violences d’une grève générale et les tensions à la frontière entre l’Inde et la Chine.


Mais voilà qu’avec la mort étrange d’un commerçant népalais de Namdang, les premières pièces d’un inquiétant puzzle se mettent en place. Gopika, Doc Tenzin et leurs amis devront faire appel à toutes leurs ressources pour déjouer un noir complot destiné à embraser la région.


Après Le talisman tibétain, Les évadés du Toit du Monde et La vallée du yak sauvage, Complot au Sikkim est le 4e tome des enquêtes de Gopika, jeune enseignante indienne, et de son ami Doc Tenzin, médecin traditionnel tibétain.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 avril 2018
Nombre de lectures 5
EAN13 9782374535524
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
C’est l’effervescence à l’école de Namdang au Sikkim : la pièce de théâtre tirée d’un opéra tibétain, dont Gopika interprète le premier rôle, a retenu l’attention du directeur d’une revue culturelle internationale. Un rayon de soleil dans l’atmosphère brumeuse de cette veille du Nouvel An tibétain ! D’autant que la situation politique est préoccupante, entre les violences d’une grève générale et les tensions à la frontière entre l’Inde et la Chine.
Mais voilà qu’avec la mort étrange d’un commerçant népalais de Namdang, les premières pièces d’un inquiétant puzzle se mettent en place. Gopika, Doc Tenzin et leurs amis devront faire appel à toutes leurs ressources pour déjouer un noir complot destiné à embraser la région.
Après Le talisman tibétain, Les évadés du Toit du Monde et La vallée du yak sauvage , Complot au Sikkim est le 4e tome des enquêtes de Gopika, jeune enseignante indienne, et de son ami Doc Tenzin, médecin traditionnel tibétain.


***




Bernard Grandjean est l’auteur d'une quinzaine de romans. La plupart de ses livres sont centrés sur l’Asie et l’Himalaya, tel Moi, Das, espion au Tibet , sorti en 2014 aux Editions Tensing.
Ces 15 dernières années, l'auteur a publié chez Kailash Editions les biographies romancées de personnages hors du commun de l'Histoire du Pays des Neiges (le VIe Dalaï lama et la reine Bhrikuti), ainsi que 9 titres de la série des enquêtes de Betty Bloch, bien connue des amoureux du Tibet.
Crimes en Himalaya est sa nouvelle série policière, qui met en scène un duo atypique : Gopika, jeune enseignante indienne et Doc Tenzin, médecin traditionnel tibétain. Ensemble, sur les terres himalayennes et sur fond de turbulences politiques entre Tibet, Chine et Inde, et de corruptions en tous genres, ils vont mener l’enquête pour résoudre meurtres, intrigues, mystères...
Complot au Sikkim
Crimes en Himalaya #4

Bernard Grandjean
38 rue du polar
Il est trois choses qui ne peuvent rester longtemps cachées : le soleil, la lune et la vérité. Proverbe tibétain
Principaux personnages
Gopika Pathak, professeur d’anglais et de hindi à l’école tibétaine de Namdang (Sikkim, Inde).

Tenzin Mingour, médecin tibétain traditionnel à Namdang.

Shirley (Namgyel) Bhutia, actrice de Bollywood originaire de Namdang.

Sunita Gurung, employée de maison de Gopika Pathak.

Ram Yadav, directeur de la revue Himalayan Arts .

Mahboub Choudhuri, agent de la RAW (agence de renseignement de l’Inde)
CHAPITRE I
Cette nouvelle journée s’annonçait identique aux précédentes : brumeuse et froide. Le cœur de Gopika était dans le même état.
Comme elle n’avait cours qu’à neuf heures, la jeune femme s’était levée vers six heures trente, soit une heure plus tard que d’habitude. Frissonnante dans son pyjama, elle avait entrebâillé le rideau de la fenêtre de sa chambre, un rideau en soie rouge vif taillé dans un vieux sari de sa mère, pour ne voir à l’extérieur qu’une masse amorphe sombre et hostile. Rien n’indiquait que son humeur, égale à celle de la veille, pourrait s’améliorer à court terme.
Comme ce temps brumeux était inhabituel en cette saison pour la région de Namdang où le ciel en hiver était généralement clair, tout le monde disait que cela n’allait pas durer, que c’était juste l’affaire de quelques jours. Mais les jours passaient et la purée de pois restait. Alors qu’une telle situation était fréquente en été, quand les nuages de la mousson engloutissaient tout semblant s’insinuer jusqu’à l’intérieur des maisons, elle était plus rare en hiver.
Gopika ne trouvait pas cette météo si désagréable, à condition qu’elle ne dure pas trop longtemps. Le paysage n’existait plus que par éclairs fugaces, de brèves déchirures laissant apparaître brièvement le grand stupa qui dominait la bourgade soudain éclatant de blancheur, ou encore, au loin, la chaîne glacée du Kangchenjunga. Lorsque la brume se refermait, aussi vite qu’elle s’était entrouverte, le décor redevenait ce qu’il était l’instant d’avant : un univers éthéré évoquant ces longs rouleaux chinois peints en lavis d’encres colorées. Des formes étranges surgissaient. Les arbres, dont on ne voyait plus la cime, se transformaient en démons à pattes griffues, et les silhouettes sur le chemin semblaient des âmes errantes entre deux mondes dans les méandres du Bardo 1 .
Gopika était une fille de Bombay, mégalopole infernale assommée de soleil, où le brouillard le plus courant était celui de la pollution ; un phénomène sans une once de romantisme. On toussait, on pleurait, on étouffait, on déposait des offrandes aux temples pour que le vent de l’océan vienne le plus vite possible chasser cette saleté à la couleur inquiétante. En revanche, ici à Namdang, au pied de l’Himalaya, Gopika aimait cette brume étrange, véritable aubaine pour l’imagination. Or, de l’imagination, Gopika n’en manquait pas ; c’était même là un de ses défauts majeurs, comme elle ne le savait que trop bien. Elle aurait volontiers échangé un peu de son imagination contre plus de bon sens, mais on ne se refait pas…
Cependant, en ce mois de janvier, après trop de jours de cette ambiance cotonneuse et froide, l’effet poétique s’était estompé pour laisser place à une chape de morosité qui avait fini par s’installer. Le spectacle de l’Himalaya, si nécessaire au moral de Gopika, lui manquait cruellement. Et justement, ces temps-ci, son moral était sérieusement en berne, et la météo n’était pas son seul motif de tristesse. C’était même le moindre des cinq. Car cette nuit, pendant une insomnie, elle en avait fait le compte : il n’y en avait pas moins de cinq…

Après avoir passé un pull par-dessus sa veste de pyjama, la jeune femme gagna la cuisine et mit une casserole d’eau à bouillir sur la gazinière : une casserole qui devrait suffire à la fois pour son thé et pour sa toilette.
En accomplissant les gestes mécaniques des gens mal réveillés, elle regrettait amèrement de ne pas pouvoir commencer la journée par un bon bain chaud… Ce serait tellement bien de pouvoir tremper un long moment dans le grand baquet en matière plastique dont elle avait fait l’acquisition, faute de baignoire dans sa salle de bain. Le récipient oblong était juste assez grand pour qu’elle puisse s’y asseoir, à condition de se tenir les genoux serrés contre la poitrine. La position consistant à sortir les jambes de chaque côté était relaxante, mais désagréable par temps froid. Pour couronner ces délicieux instants, elle verserait dans l’eau fumante l’un de ces échantillons de produit de bains que son amie l’actrice Shirley lui rapportait de ses déplacements en Inde et à l’étranger. Alors, en marinant les yeux fermés dans la mousse parfumée, elle pouvait s’imaginer dans une suite du Taj Mahal Palace de Bombay ou du Shangri La de Bangkok…
Mais aujourd’hui, il n’y fallait pas songer. Elle réservait ces raffinements pour les jours où il faisait très bon, et où il y avait assez de gaz dans la bonbonne pour faire chauffer les innombrables casseroles d’eau nécessaires à l’opération. Or, ces temps-ci, il fallait économiser le gaz, ce qui était un autre de ses cinq motifs de déprime.
Après sa toilette au lavabo, elle brossa longuement sa chevelure avant de la réunir en catogan, puis elle passa un trait de khôl à ses yeux. Enfin, elle enfila un salwar-kameez 2 de couleur vert bronze ; un ensemble en laine dont la tunique descendait jusqu’aux genoux, parfait pour des jours comme celui-ci. Elle aurait préféré mettre un de ses jeans, mais, pour donner cours, elle veillait à éviter les vêtements épousant ses formes de trop près… Sa silhouette et son statut de célibataire donnaient assez de sujets de divagations à l’imagination de ses élèves adolescents. Assise à la table de la cuisine, elle fut enfin prête pour prendre son thé, qu’elle but à petites gorgées.
Bien qu’il ne soit que sept heures et quart, elle décida de se mettre en route pour l’école tibétaine de Namdang, où elle enseignait l’anglais et le hindi. L’établissement n’étant qu’à une vingtaine de minutes de marche, en haut de la bourgade, elle serait sur place bien trop tôt. Mais elle avait dans son casier une pile de copies à corriger, une vingtaine de rédactions en anglais où l’orthographe des mots reflétait plus souvent la phonétique de l’accent indien que celle des journalistes de la BBC. Elle faisait régulièrement écouter des émissions de radio anglaises à ses élèves, afin qu’ils s’améliorent ; des exercices d’autant plus profitables qu’elle savait son accent à elle assez différent de celui de la Reine d’Angleterre ! De plus, ces corrections de copies seraient parfaites pour lui occuper l’esprit, à défaut de quoi elle perdrait son temps à retourner dans sa tête les idées désespérantes qui s’y agrippaient aussi fermement que des chauves-souris au plafond d’un vieux temple.

*

Comme on était mercredi, la pause-déjeuner aurait dû normalement être celle du pique-nique à trois hebdomadaire, en compagnie de ses deux amis le docteur Tenzin Mingour, médecin traditionnel tibétain qui tenait ce jour-là sa permanence médicale à l’école, et lama Tsültrim, moine au monastère de la Rivière Blanche et brillant professeur de religion. Mais, vu la météo, ils avaient convenu d’un programme de remplacement : plutôt que de déjeuner à l’extérieur, ils resteraient à l’intérieur du gymnase de l’école, à assister à la répétition des danses tibétaines par les élèves.
— Je suggère un repas spectacle ! s’était exclamé doc Tenzin, dont c’était l’idée. Dans les grandes villes du monde entier, les gens paient très cher pour ça !
Mais Gopika n’était pas d’humeur à s’en amuser :
— Manger son sandwich assis par terre en regardant s’agiter une troupe d’adolescents braillards, ce serait un comble si en plus il fallait payer !

Ils s’installèrent tous trois côte à côte dans le fond de la salle, assis dos calé contre le mur sur le tapis de caoutchouc normalement réservé aux exercices de gymnastique. Chacun déballa son repas et sa Thermos de thé. Ils mangèrent tout en reg

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