Corruption quand tu nous tiens...
274 pages
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Description

« Mon père sera au désespoir, qu'importe ! je ne viendrai pas à vos doux frémissements et emportements, messieurs ! Notre monde s'appelle l'aurore et le vôtre, le crépuscule. Comment donc se rejoindre ? Je ne serai jamais désaltérée mais je ne veux pas être contaminée par la cupidité du père et être la proie de l'homme. » Dans une langue imagée et chatoyante, l'auteur met en scène le destin houleux de Nadjet, fille d'un rude vigneron qui veut la marier de force. Le récit des tribulations de la jeune femme est porté par un souffle épique, réservant nombre de rebondissements, scènes de violence et autres événements mystérieux qui portent l'empreinte de l'intervention divine. Aux prises avec une secte, un groupe d'« attentistes » et la milice qui menacent la sécurité des citoyens, les autorités du pays sont débordées. Forte d'un tempérament bien trempé, l'héroïne réussira pourtant à imposer sa vision du monde à ceux qui tentent de lui dicter sa loi.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 juillet 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342167016
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Corruption quand tu nous tiens...
Améli Loudenot
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Corruption quand tu nous tiens...
 
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Chapitre 1
CE COUPLE, SE SACHANT RECHERCHÉ ET PROCHE D’UNE ARRESTATION, SE FAISAIT SES ADIEUX.
UNE FAMILLE DÉJÀ ÉCARTELÉE ALLAIT AUSSI SE SÉPARER. LA MILICE SE RÉPANDAIT DANS LE VILLAGE.
 
 
— Répugnante milice, dit-il, ces hommes sans foi ni loi sont des êtres complices de toutes exactions, cette caste est impitoyable.
Une préparation méticuleuse est nécessaire pour affronter ce genre d’hommes agressifs, pensait-il.
Jusqu’à ce jour, ils avaient vécu en un cercle fermé. C’était un petit village à la flore abondante, cette terre grasse et fertile serait une germination abondante, toutes ces richesses à venir, fallait-il tout quitter ? Ce jour, la norme des possibles était bel et bien l’arrestation.
Il lui fallait aller au-delà des limites, il serait projeté dans quel monde ? Pourquoi cette exclusion à la vie immédiate ?
— Où étaient les douceurs de midi, la mer accueillante, les bleus outremer, les bleus turquoise, et le temps où on allait se dorer aux effluves du soleil rayonnant, où était le flamboiement du soir ? C’est nous, aujourd’hui, qui allions nous éteindre, ce jour à l’horizon. Jamais plus où nous serons, le moindre rayon de soleil…
Il y avait déjà quelque temps que ces chacals ou ces oiseaux de proie planaient, se faufilaient dans la région.
Il eut préféré la mer en furie, les vagues grossissant démesurément, le flux tempétueux que ces hordes de loups carnassiers voulant tout dévorer, cette milice, ces gens excessifs, impassibles. Ces serpents au caractère intransigeant seraient nos juges et nos bourreaux.
Adieu, femme ! Nos heures sont enregistrées sur la grande roue de Dame Fortune, notre séparation sera illimitée.
Pleure des larmes de sang pour ton époux emprisonné !
Devoir subir, subir encore, enlèvement, outrage, tortures…
Ah, mon âme ! Ces hommes militarisés m’ont coupé de mes racines, ma femme, mon enfant à naître… cette cassure entre des êtres chers, mon cœur souffre… Solitude.
Cette angoisse des sévices corporels… mais les cris, les hurlements tomberaient derrière les murs. À cette pensée mortelle, il avait déjà le souffle coupé, la respiration hachée, et les entrailles en feu. Je suis sacrifié à quelle divinité ?
L’angoisse, la question… quelle horreur ! pensait-il
La prison trop éloignée du centre urbain, il ne saurait joindre un ami. Comment sortir de ce cercle désenchanté ? Est-ce juste, criait-il ? Ces êtres défient la justice humaine !
 
Et dans la famille déjà scindée par les autorités, les larmes ne coulent pas moins abondantes. N’a-t-elle pas déjà connu cette immense douleur de la séparation, comme déjà tranchée de son génome et de ses racines ? L’être n’est plus que solitude, le cœur saigne, l’âme va se recroqueviller sur son œuf.
Entre ses larmes, la mère, comme sous la brume, les teintes et les formes semblaient se chevaucher jusqu’à ne rester, après la vision, qu’une impression, tout se fondait, se liquéfiait. Cela avait été comme de merveilleux instants, trop tôt disparus. Allaient rester quelques pans de souvenirs… Le temps, hélas, ferait son œuvre de destruction ou de déconstruction !
Ne manque-t-il pas déjà un grand frère, torturé par les hautes instances ? Il n’a pas survécu. Ce jeune homme martyrisé avait vu la nécessité d’un ordre nouveau, il avait rallié tout être imbu de liberté et, saintes horreurs, il avait payé cette révolte de son sang ! La mère, terrassée par ce chagrin, aujourd’hui devait faire face à la perte de son époux.
Où était la bienfaitrice fraîcheur de cet amour ? Empoisonné, emporté sur les ailes de l’espérance, ah, mon amour était bien mort. Qui viendra me nourrir et puiser dans les eaux profondes ?
Il est là encore, devant elle, mais la milice vient de le capturer.
Quel horrible présage ! Le sol, pour lui, devenait aride, l’horizon fermé, la soldatesque impassible. Parce que je m’étais aventuré dans ces eaux marécageuses pour ces hommes, du vouloir libre, j’allais me retrouver aspiré par cette noire Camarde ! J’allais être immergé avec des épines au cœur.
Ce sont ses recommandations, ses dernières paroles vivantes. Après… qui saura ce qui adviendra ?
 
La menace se précisait, les interventions devenaient de plus en plus préoccupantes. L’être ne devient-il pas malléable dans cette zone de turbulences ? C’était comme une épreuve exaspérante.
Ce jour, une camionnette fonça à grande vitesse en direction de l’église, où se perpétuent les sacrifices, et où l’on rencontre le mystère de l’âme. Elle se projeta contre le mur, faisant exploser son contenu d’armes prédatrices. La déflagration fut intense, l’église prit feu d’une façon outrancière. Les effectifs militaires et les pompiers essayaient de circonscrire cet épouvantable incendie. Lancer une voiture sur un tel édifice où sont commémorés les commandements divins, aurait paru, en d’autres temps, invraisemblable. Si c’était une stratégie de dissuasion ou un moyen de résistance, ou un motif de frustration, les conséquences seraient incalculables, car ce moyen serait considéré comme irrecevable.
C’était une honte d’avoir attenté à cette église, disait-on. Elle recelait de tels trésors, les sculptures, les tableaux, l’architecture même, étaient conçus avec des matériaux précieux. Si le portique, les colonnes étaient d’albâtre, le maître-autel en marbre de Carrare et les tableaux peints par les grands Maîtres, par contre aucun tombeau n’était enchâssé de pierres précieuses. C’était tout au plus des émaux ou du cristal coloré, les lustres n’avaient pas l’éclat de ceux des grands châteaux, mais l’on devait reconnaître que, par la seule architecture, le site avait de la valeur. Les tuyaux d’orgue étaient de quel alliage, personne ne l’aurait su dire, par contre l’acoustique exaltait l’essence mélodique, la musique en ce lieu était incomparable. Enfin avoir détruit un tel lieu, une église sacrée, était un blasphème, tel un crime de lèse-majesté.
Les auteurs de cette audace seraient absorbés par les enfers ! disait-on, à tel point qu’il était, pour certains, totalement inutile de les poursuivre. Ils seraient traités directement par le Seigneur des mondes.
Les destructions furent suffisamment importantes pour faire engager des « piquets » de surveillance en y adjoignant déjà le Renseignement. Cet incident présageait déjà des combats à venir.
 
Préserver son être contre la violence alentour n’était pas une moindre affaire. Toutes les péripéties frontalières, disait-on, attisent la vengeance. Quelle stratégie faudrait-il pour endiguer ce mal ? Revenir aux traditions, aux religions, aux mœurs d’antan était devenu chose impossible. Sa présence autrefois si écrasante faisait encore élever des autels. Hier, adoration, vénération, on l’encensait. Ce jour, c’était un conte merveilleux, un guide à l’éveil, un apport dans la souffrance, ou telle une puissance souveraine, ou un rêve. Comme à l’avancée d’une révolution, le peuple procédait par des grèves et des réunions. Tout un chacun demandait une alternative à ce gouvernement aucunement enclin à favoriser le peuple menu, toujours affamé de liberté et d’équité sociale.
Eux, par exemple, disait-il des membres du gouvernement, nantis de prébendes et de privilèges, ont perdu non seulement le sens du droit et du devoir, mais contraignent ces pauvres êtres de plus en plus à une rigueur numéraire et à une oppression toujours plus grande, etc. Lois de paix, droits de guerre, promesses et rigueurs, c’était tout un, orage et crise et alarme et restriction, mais suffrage, droit de vote et acceptation. À tel point que l’arbitraire progressait, tel au temps des tyrans de l’Est.
Les consciences étaient négligées, enfin celles du peuple, quant aux autres, aucun renoncement particulier ni général, la vitesse motorisée pour cette branche est autorisée, l’alcool, les cigarettes, à l’avenant. Le peuple ne pouvait même plus se libérer de ce carcan de rigueurs, les hausses du pétrole, des cigarettes, atteignaient ces gens en plein cœur. Le marasme planera bientôt sur cette caste. Allait-on, pour renverser ces mauvaises gens, vers une insurrection ? Allait-on en recourir aux armées ? Était-ce le temps des barricades, des voitures en flamme ? Le feu couvait sous la cendre, gare à l’étincelle, il en faudrait si peu pour que se déclare une émeute. Les communications sont rapides, il suffit d’appuyer une touche sur son clavier d’ordinateur et l’ami connaît la teneur du message. Si certains veulent encore éviter l’explosion, d’autres, au contraire, attisent le feu. Ne vaut-il pas mieux chercher des alliances et faire jouer la diplomatie, plutôt que laisser l’incendie se déclarer. Si l’on s’allie avec un autre peuple, gare à l’ingérence, diront certains, dubitatifs sur ce genre d’amitié. Bientôt l’armée prendrait le pouvoir…
Tel un lion surgissant de la Savane, une grande figure grandit, cet homme venait-il cautériser les plaies et prendre la direction du peuple en regroupant toutes les parties, ou se liguer contre ce méchant gouvernement ?
— Resterons-nous sur une éternelle polémique, disait l’un d’eux. Ou y aurait-il provocation ?
Dissuasion de frappe préventive, cette conception peu orthodoxe était, pensait-il,

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