Crime d avril ne tient qu à un fil
153 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Crime d'avril ne tient qu'à un fil , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
153 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Perséphone Murier a le vent en poupe : elle s’apprête à reprendre l'entreprise d'événementiel de sa tante Janis. Pour sa première mission, elle doit dénicher le lieu idéal pour le mariage de l'une de ses amies. Morne Etang, ce domaine entre vignes et garrigues, dans le sud-ouest de la France est parfait pour ça !


Mais le rêve tourne au cauchemar. Entre les hôtes du manoir qui sont tout sauf accueillants et le terrible orage qui les coupe brutalement du reste du monde, le séjour de Perséphone s’annonce très mal.
Au moment où elle pensait que la coupe était pleine, Perséphone découvre un cadavre dans l’étang... Et la noyée porte sa veste !


Quels terribles secrets cachent les résidents ? Et qui est vraiment Adalric Toussaint-Malvac, le séduisant viticulteur héritier de Morne Étang ? Perséphone n'est pas au bout de ses surprises !



Un huis clos entre suspense et humour avec une héroïne qui n'a pas froid aux yeux, n’a pas sa langue dans sa poche et est gourmande comme pas deux. Déterminée, curieuse et spontanée, elle vous charmera autant qu’elle vous fera rire !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 février 2021
Nombre de lectures 5
EAN13 9782378123154
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

« Le vin est semblable à l’homme : on ne saura jamais jusqu’à quel point on peut l’estimer et le mépriser, l’aimer et le haïr, ni de combien d’actions sublimes ou de forfaits monstrueux il est capable. »
Charles Baudelaire. 



Prologue
« Au moment où commence avril, l’espoir doit se montrer subtil »
I l y eut un grand « boum » et la boutique de souvenirs d’Igor Stavinov explosa dans l’azur radieux de Cancún, emplissant l’atmosphère d’une épaisse fumée sombre chargée de débris. Non loin de là, un petit groupe filait à perdre haleine sur la passerelle de bois clair qui menait à la mer des Caraïbes. Perséphone Murier, ses escarpins à la main, courait en compagnie des mariés, du juge qui venait de les unir, de leur fille, et de tante Janis. Sa robe grise en soie légère remontait sur ses cuisses charnues et sa peau de rouquine rosissait sous l’effet de la course et de la moiteur de l’air. La trentenaire aux cheveux courts lança un coup d’œil à sa tante. La fantasque Janis McArthur lui léguait son entreprise d’évènementiel. C’était fou ! Le bateau à moteur de location se dessina enfin devant eux et Perséphone fonça de plus belle. Elle n’avait pas pris le temps de visiter la cité mexicaine et vu la conjoncture, elle n’était pas près de revenir à Cancún.
—  Hurry up, everybody 1  ! héla tante Janis avec son accent écossais à couper au couteau.
Une main sur le chapeau de paille qui recouvrait son carré blanc, la petite sexagénaire replète se précipita dans l’embarcation motorisée. Igor Stavinov l’imita et se retourna pour accueillir son épouse toute neuve dans ses bras. Leur fille et le juge suivirent. Perséphone eut à peine le temps de poser un pied dans le hors-bord que sa tante démarrait. Sous l’impact, la jeune femme atterrit dans les bras de l’homme de loi qui lui décocha un sourire ravageur.
—  Sorry. .., bredouilla Perséphone en se redressant aussitôt, tout en réprimant un frisson de dégoût.
Le genre vieux beau plein aux as, cela n’avait jamais été son truc.
— Tu devrais t’asseoir, darling  ! lui conseilla sa tante d’une voix forte, ses yeux bleus pétillants de malice.
Perséphone prit place aux côtés d’Igor qui serrait sa bien-aimée contre lui et l’observa lancer un regard triste en direction de la plage qui s’éloignait à toute vitesse. Son échoppe de souvenirs n’existait plus. Vingt-cinq ans de la vie du grand Russe s’évanouissaient dans les flammes et la fumée, pour la bonne cause. L’œil humide, il prit le visage de son épouse entre ses mains.
—  I love you ..., chuchota-t-il, la voix chargée d’émotion.
Léana rougit et baissa ses beaux yeux en amande sur sa robe de soie fine. Les deux tourtereaux venaient d’échanger leurs consentements plus de deux décennies après le début de leur histoire d’amour. La mafia thaïlandaise, dont le frère de Léana était l’un des caïds, ne leur mettrait pas la main dessus. Cette fausse disparition dans le chaos et les flammes leur permettrait de vivre unis et heureux jusqu’à la fin de leur vie. Sacrée tante Janis ! En près de trente ans, la fantaisiste Écossaise avait organisé des noces aux quatre coins du monde, bravant les interdits et ne reculant devant aucun obstacle. « L’amour doit triompher de tout ! » répétait-elle sans cesse. Voilà pourquoi Perséphone avait accepté de prendre la relève. Il était hors de question que l’entreprise McArthur Weddings se retrouve entre les mains de quelqu’un qui ne poursuivrait pas l’œuvre intrépide et généreuse de tante Janis. Dès que l’avion du retour les poserait en France, Perséphone dirigerait les opérations. Cela faisait des mois qu’elle s’y préparait d’arrache-pied. L’union d’Igor et de Léana était l’ultime étape de sa formation explosive. D’ici peu, sa tante profiterait d’une retraite bien méritée, quelque part sur une plage de sable blanc et Perséphone serait alors aux commandes de l’entreprise, pour le meilleur et pour le pire.
Une secousse ébranla le frêle esquif et tout le monde se cramponna. Janis éclata de son rire franc et communicatif, donna un coup de volant et le bateau se stabilisa, continuant de fendre les eaux translucides. Perséphone poussa un soupir contraint, cala son corps du mieux qu’elle le put et reprit sa contemplation des passagers. Assise face à elle, Igoranna, la fille des mariés, dégagea de son visage angélique ses longs cheveux bruns que le vent giflait. Elle sourit à Perséphone qui le lui rendit. En plus d’un tempérament aventurier, les deux jeunes femmes avaient en commun un nom de baptême peu banal. Si « Igoranna » était la contraction des prénoms de ses parents, Perséphone devait le sien à la fantaisie de son cher papa. Pierre-Edgard Murier, professeur en retraite d’histoire de l’Antiquité de l’université de Toulouse, dans le sud-ouest de la France, avait croisé la route, en 1968, à Paris, de la renversante Pearl McArthur, jeune violoncelliste écossaise de talent. Coup de foudre immédiat. La lettre P leur portant chance, Pearl décida de donner à leurs trois filles des prénoms commençant par cette initiale. La passion de Pierre-Edgard pour la mythologie grecque fit le reste. Voilà pourquoi la jolie rousse franco-écossaise aux yeux ambrés comme le meilleur des whiskies se prénommait Perséphone. Sa sœur aînée avait écopé de Phèdre et la plus jeune de Pandore. Perséphone et ses sœurs faisaient la pluie et le beau temps au sein de la famille Murier-McArthur et l’originalité n’était jamais exempte de leur quotidien.
Une nouvelle secousse la tira de sa rêverie et elle crispa ses mains sur le rebord de la coque de noix tout en observant l’horizon. Le yacht n’était plus très loin.
— Nous avons réussi ! s’écria alors tante Janis, couvrant presque le bruit du moteur de sa voix puissante. Igor, Léana, je vous souhaite un océan de bonheur ! Vive les mariés !
Les passagers reprirent en cœur la litanie et les jeunes époux s’embrassèrent avec passion. Mission accomplie !


1 Dépêchez-vous, tout le monde !



Chapitre 1
« Fleur d’avril ne tient qu’à un fil »
A ccoudée au balcon du troisième étage du vieil immeuble, dans son appartement toulousain, Perséphone contemplait d’un œil ravi les lumières nocturnes qui s’étiraient devant elle, une tasse fumante à la main. Deux jours plus tôt, sa tante et elle avaient dit adieu aux Stavinov dans le hall de l’aéroport de Cancún. Après les avoir remerciées avec émotion, la petite famille, casquettes sur la tête et faux passeports à la main, s’était éloignée vers une destination tenue secrète. Une nouvelle vie débutait pour eux. Le vol de retour des deux femmes avait fait escale à Rome, pour le plus grand bonheur de tante Janis, qui s’était empressée de dévaliser les boutiques de la capitale italienne afin de combler son péché mignon : les chaussures. Sa tante mettait depuis toujours un point d’honneur à l’initier à l’art du chic et de l’audacieux. « Je suis ta marraine, darling , c’est mon devoir ! » affirmait-elle. Perséphone, qui était très loin d’être une fashion-addict, l’avait suivie de bon cœur, se laissant même tenter par une paire d’escarpins en daim rouges, qu’elle n’enfilerait sans doute jamais. Avant de rejoindre leur chambre d’hôte dans le centre historique de Rome, elles avaient pris le temps de flâner à la terrasse d’un petit café et de porter un toast à la gloire des nouveaux mariés. L’odeur du cappuccino à la crème épaisse et au léger goût de vanille qu’elle y avait dégusté lui revint à l’esprit et Perséphone en saliva d’envie. « À Igor et Léana ! » avait clamé Janis, son verre de chianti à la main. La jeune femme sourit à ce souvenir. Il était rare de croiser des gens qui s’aimaient au point d’être prêts à braver tous les dangers pour vivre leur amour. Bien sûr, il y avait l’exemple de ses parents, mais ils faisaient partie de ces fameuses exceptions qui confirment la règle. Perséphone n’était pas une séductrice, comme sa sœur aînée, ni un cœur d’artichaut, comme sa cadette. Ses relations amoureuses s’étaient bornées à quelques fades semaines au sein desquelles elle n’avait jamais réussi à s’épanouir. Ceux qui les connaissaient savaient que les femmes McArthur étaient dotées d’une intuition tenace. Tante Janis appelait cela « le flair ». Grâce ou à cause de ce « nez » présumé infaillible, la jeune femme avait sans cesse la désagréable impression que le moment était venu de prendre ses jambes à son cou. Les années passant, elle avait vu ses amies se marier, divorcer, refaire leur vie, mais, elle, était restée sur la touche en simple spectatrice, immunisée contre la flamme qui ravageait tout sur son passage. Jusqu’à Steve.
Une chauve-souris virevolta près d’elle et elle la suivit des yeux, observant avec plaisir le balai nocturne du chiroptère. Elle éprouvait depuis l’enfance une affection très tendre pour les animaux de tous poils. Après des études supérieures en psychologie, elle avait enchaîné sur un master en éthologie. Améliorer le bien-être des animaux, étudier leurs rapports avec les humains, cela la fascinait. Dès l’obtention de son diplôme, elle avait commencé à travailler auprès des chevaux et des chiens dans la vaste propriété familiale de ses parents, près du charmant village de Padern, au cœur du massif des Corbières, dans l’Aude.
Elle porta sa tisane bio agrumes-cannelle à ses lèvres et en renifla les effluves délicieux, les yeux mi-clos, avant d’en aspirer une petite gorgée. Douceur, parfum et acidité se répandirent sur son palais gourmand. Ce miel de garrigue ramené de chez ses parents était un pur délice et la combinaison des plantes et des épices, divine. Elle avala une nouvelle lampée du breuvage chaud et resserra son gilet de laine contre sa poitrine généreuse dans un soupir satisfait. Perséphone était une redoutable gourmande. Pour elle, le plaisir de la bonne chère l’emportait sur presque tout le reste. Enfant, elle avait mené des expéditions secrètes dans la cuisine de ses parents, lorsqu’ils avaient le dos tourné, à l

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents