Danger de mort
45 pages
Français

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Description

Parce que l’inspecteur Hartling a sauvé la vie de Diana Deel, Edward Warency, alias « L’Ange », se sent redevable envers son ennemi juré.


Aussi, accepte-t-il de faire équipe avec le policier pour mettre la main sur deux coffres contenant de précieux documents et des bijoux dont la dangereuse Iliana Fobb est la seule à connaître la cachette.


Mais, si les deux hommes espèrent sortir victorieux de cette collaboration, il se peut que cette rivalité profite à leur adversaire...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070039342
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DANGER DE MORT

Par
Paul TOSSEL
CHAPITRE PREMIER
 
Diana Deel jeta un coup d'œil sur les cadrans du tableau de bord. L'aiguille du compteur de vitesse oscillait entre cent et cent dix tandis que la pendule marquait dix-neuf heures trente. Le soleil semblait se fondre au contact des collines, dans un bouillonnement floconneux et figé de nuées pourpres, violettes, irisées.
« Je suis en retard », songea-t-elle.
Son pied enfonça davantage l'accélérateur, le moteur plafonna avec un bruit toujours régulier, mais plus aigu, plus pénible à l'oreille. Le vent faisait voler les cheveux blonds de la jeune femme, appliquant sur son visage l'âpre et dure caresse de son souffle impétueux. La route était magnifique ; son ruban rectiligne se teintait de bleu dans le crépuscule ; le cabriolet semblait le dévorer dans sa course folle. Les yeux mi-clos, un sourire sur les lèvres, Diana Deel vivait cette heure avec une intense satisfaction. Un rapide regard sur le rétroviseur accentua son sourire. La lourde Bentley qui la suivait depuis une vingtaine de milles s'amenuisait progressivement dans la concavité de la glace. Elle n'était pas fâchée de distancer enfin cette mystérieuse voiture qui s'attachait à son sillage. Néanmoins, elle fut surprise d'entendre le klaxon du suiveur mugir désespérément et sans arrêt. Son étonnement se mua en stupéfaction lorsque le hurlement continu de l'avertisseur se transforma en d'interminables séries de trois coups brefs, trois coups longs, trois coups brefs. Dans toutes les contrées du globe, ce signal correspond aux trois sinistres lettres S. O. S.
Le visage de Diana devint grave, son pied se fit plus léger sur la pédale, l'aiguille du compteur descendit au chiffre quatre-vingt. Dans le rétroviseur, les proportions de la Bentley s'accrurent.
La ligne droite se terminait par un virage peu accentué, mais surplombant un ravin profond. Quelques arbrisseaux s'accrochaient à la pente abrupte jusqu'à une falaise lisse dont le pied se baignait dans les eaux vertes d'un torrent. Diana Deel aborda le virage, elle vit sa roue avant droite se détacher et partir comme une flèche tandis que le châssis labourait la route et que l'arrière du cabriolet, violemment déporté, enfonçait le parapet. La voiture culbuta dans le vide, rebondit le long de la pente, atteignit la falaise et s'en fut s'écraser sur les rochers truffant le lit du torrent.
Dès le début de la chute, la jeune femme fut catapultée de son siège. Elle heurta les branches souples d'un arbuste, éprouva l'impression que son corps se déchirait, mais, instinctivement, elle empoigna un faisceau de rameaux. L'arbre prenait naissance dans une anfractuosité de la falaise. Sous ce poids subit, il se mit à plier doucement et ses plus hautes racines commencèrent à s'arracher de la rocaille. La jeune femme ferma les yeux en étreignant convulsivement les maigres branchages. Elle se trouvait suspendue au-dessus de l'abîme et sentait l'arbrisseau céder de plus en plus.
Sur la route, la Bentley avait stoppé dans un grincement déchirant de ses quatre freins bloqués. Deux hommes en jaillirent. Le premier, trapu et de forte corpulence, jugea immédiatement la situation.
— Stern ! Sortez la corde de dépannage du coffre... Vous me la lancerez.
Sur cet ordre, il se laissa glisser sur la pente, se retenant aux bruyères, aux racines ; freinant sa descente comme il le pouvait. Ses pieds labouraient le sol déclenchant des cascades de gravois. Il était âgé d'une quarantaine d'années, mais la souplesse dont il faisait preuve dénotait un entraînement parfait aux exercices physiques. Son feutre fut arraché, son veston se déchira : on vit briller sur le côté gauche de son gilet, la plaque des détectives du département criminel.
Sa glissade l'amena au sommet de la falaise, à la hauteur de l'arbuste supportant encore Diana Deel. Il s'accrocha au troène fragile qui vibra et ploya davantage. En même temps, une corde s'abattit sur ses épaules : il l'empoigna d'une main. Un anneau maintenant un mousqueton la terminait ; il l'accrocha à la boucle de sa ceinture de cuir. Levant la tête, il aperçut Stern qui enroulait la corde aux parechocs de la Bentley. Tout allait bien. L'inspecteur lâcha l'arbre et se laissa glisser dans le vide. Son corps se balança à cent pieds au-dessus du torrent, puis un coup de talon aux rochers de la falaise le projeta en avant. Le policier vint heurter la jeune femme, la saisit à bras le corps.
— Lâchez tout, miss Deel !
Elle obéit. Les deux corps vinrent heurter durement la paroi de pierre.
— Stern ! Remontez-nous !
Le torse athlétique de Stern se creusa sous l'effort, ses muscles saillirent tandis que le front se couvrait de sueur. Mètre par mètre, la corde fut amenée.
Bientôt, les deux rescapés se trouvaient sur l'herbe du talus. Diana Deel n'avait pas perdu connaissance, mais la pâleur de son visage révélait l'intensité de sa frayeur.
— Kenneth Hartling ! murmura-t-elle... Vous êtes arrivé à temps.
— Blessée ?
Elle montra une profonde coupure qui ensanglantait sa main droite.
— Seulement cela et des contusions sur tout le corps... Il me semble que je suis brisée.
— Faites quelques pas sur la route.
Elle obéit, d'abord avec difficulté, puis peu à peu sa démarche s'assura pour redevenir naturelle.
— Aucune fracture, conclut l'inspecteur... Montez...

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