164
pages
Français
Ebooks
2021
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Ebook
2021
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Publié par
Date de parution
19 octobre 2021
Nombre de lectures
3
EAN13
9782924785201
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
Publié par
Date de parution
19 octobre 2021
Nombre de lectures
3
EAN13
9782924785201
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Français
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De la même auteure
Aux Éditions Véritas Québe c : Le Réveil ( Le Pays de la Terre perdue – tome I), 2013 L’Hiver ( Le Pays de la Terre perdue – tome II), 2013 La Mer ( Le Pays de la Terre perdue – tome III), 2014 Les Visiteurs ( Le Pays de la Terre perdue – tome IV), 2014 Le Retour ( Le Pays de la Terre perdue – tome V), 2015 Emmanuel ( Le Pays de la Terre perdue – tome VI), 2015 Des nouvelles du Pays de la Terre perdue , 2017
Aux Éditions Messagers des Étoile s : Deux petites roses au ballet (texte du collectif Un bouquet de roses ), 2013
Le passeur – Fédération québécoise du loisir littérair e : Le bouton à quatre trous , 2013
Aux Éditions du Déf i : La vengeance d’Amélie (intrigue – novella ), 2017 La fuite d’Emma (intrigue – novella ), 2017 Le destin de Nancy (intrigue – novella ), 2017 Pot-pourri de voyages , 2018 Noémie et Maxime en Irlande, I – L’île d’Achill , 2018 Noémie et Maxime en Irlande, 2 – Le Connemara , 2019
Aux Éditions Bôchagr i : Je suis gai e ! (texte du collectif La fierté a une vill e ! ), 2017
Suzie Pelletier écrit également sur le We b : www.lavieestbelle54.blogspot.ca www.wattpad.com/suziepelletier
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titr e : Dange r : Fentanyl / Suzie Pelletier. Nom s : Pelletier, Suzie, 1954- auteur. Descriptio n : Mention de collectio n : Les pirates du Web Identifiant s : Canadiana (livre imprimé) 20190034262 | Canadiana (livre numérique) 20190034270 | ISBN 9782924785195 (couverture souple) | ISBN 9782924785201 (EPUB) Classificatio n : LCC PS8631.E466 D36 2019 | CDD C843/.6—dc23
Éditeu r : Les Éditions du Défi 96, rue Daudelin Kirkland (QC) H9J 2J6 www.editionsdudefi.com
Service de publication accompagnée BouquinBec
Illustration de la couvertur e : Marie Blanchard ( www.marieBdesign.com ) Grille graphique et mise en page s : Marie Blanchard ( www. marieBdesign.com ) Révision linguistique et correction d’épreuve s : Magali Laurent Conversion numériqu e : Maryse Bédard
© Suzie Pelletier, 2019
ISBN version imprimé e : 978-2-924785-19-5 ISBN version numérique (ePub ) : 978-2-924785-20-1
Dépôt légal – 4 e trimestre 2019 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada
Toute reproduction, même partielle, de cet ouvrage est interdite. Une copie ou reproduction par quelque procédé que ce soit, photographie, microfilm, bande magnétique, disque ou autre, constitue une contrefaçon passible des peines prévues par la loi du 11 mars 1957 sur la protection des droits d’auteur.
Tous droits réservés Imprimé au Canada
Chapitre 1
Ethan
Dimanche 7 janvier, minuit – L’antre du loup
Sur la table de chevet, le téléphone émet une faible sonnerie, juste assez forte pour réveiller un dormeur léger. Le timbre particulier avertit son propriétaire qu’une conversation importante a lieu sur les ondes radio du Service de police de Montréal. L’algorithme que le pirate du Web chevronné a développé transmet cette tonalité à son cellulaire lorsqu’un groupe de mots choisis s’entend plus de cinq fois en une heure ou moins.
Ethan Bronffman ouvre les yeux. Il note que la luminosité que dégage l’appareil éclaire doucement l’ambiance généralement sombre de la chambre à coucher. Il tourne la tête pour observer son conjoint. Stéphane respire profondément. Presque un ronflement, mais pas tout à fait. Silencieusement, l’homme se lève, ramasse ses jeans, un t-shirt, une paire de pantoufles ainsi que son téléphone. Puis, il sort de la pièce.
Une fois habillé, il quitte l’appartement situé au troisième étage de l’immeuble pour se rendre au sous-sol, où il a installé son laboratoire informatique. Il décide de prendre l’escalier au lieu de l’ascenseur. Il espère que l’exercice le réveillera complètement. Regardant l’écran de son téléphone, il note l’heur e : minuit et cinq minutes. Il n’a même pas dormi deux heures.
Le pirate du Web pénètre dans son atelier, passe d’abord par la cuisinette et se prépare un thé noir de Chine. En attendant que l’infusion se termine, il observe avec fierté les installations de son laboratoire, que ses collaborateurs s’amusent à nommer « l’antre du lou p ». Ça le fait sourire. Sa nature réservée et douce se distingue pourtant de celle du chasseur. Ce dernier tue efficacement sans se soucier des conséquences. Par contre, le besoin ressenti par le pirate de protéger les plus faibles lui confère une grandeur d’âme qui se compare bien à celle d’un Canis lupus . Il défend les individus de sa meute au péril de sa propre vie. De plus, Ethan préfère s’isoler dans ce lieu, un repaire où il se sent heureux, plutôt que d’interagir avec d’autres humains, surtout s’il ne les connaît pas.
Une idée bouleverse sa réflexion. L’expression de son visage s’endurcit. Malgré son flegme britannique qui lui prête une apparence calme presque en tout temps, il peut tuer pour sauver un membre de son clan. Comme un loup. Il repousse l’image au fond de ses souvenirs en secouant la tête. Sa sérénité revenue, il termine l’examen de son « antr e ».
De nombreux moniteurs sont accrochés à trois des murs. Chacun est relié à un serveur qui récolte de l’information dans une partie du monde. Ethan épie sans aucune honte la police, les gouvernements, les grandes entreprises et même les organisations criminelles. Les membres de son réseau international d’espions, déployés partout sur la planète, naviguent aussi sur le Web profond. Ils interviennent pour faire échouer des complots de toutes sortes. Leurs buts ultimes demeurent la protection des innocents et la neutralisation des méchants.
Son thé en main, il se dirige vers le système qui lui a signifié une activité particulière à Montréal. Une fois devant l’écran, il note que les informations se sont enregistrées sous la forme audio seulement. Il installe des oreillettes, puis il appuie sur le bouton approprié pour entendre les conversations sélectionnées selon ses indications. Il écoute une première fois, puis une deuxième. Il comprend que cinq assassinats ont eu lieu sur le territoire des gangs de rue à Montréal entre onze heures trente et minuit. On a buté quatre revendeurs et leur chef d’équipe en séquence, alors qu’ils étaient placés à quelques kilomètres les uns des autres.
— Bien sûr, on ne trouvera pas les coupables, siffle-t-il entre ses dents. Comme pour les meurtres similaires des dernières semaine s !
Il poursuit l’écoute des enregistrements avant de changer de piste. Tout d’abord, il choisit une conversation provenant des mouchards installés par un de ses espions dans la résidence du patron des Bloods, à Montréal. Ethan saisit que les cinq revendeurs de drogue, tués il y a quelques heures, sont affiliés à ce réseau de trafiquants. Le dirigeant de ce groupe vient d’apprendre qu’un raid a eu lieu contre son organisation. Ethan l’entend fulmine r :
— Shit! 1 On les a engagés la semaine passée, criss e ! Vérifie chez nos compétiteurs pour trouver lequel d’entre eux tente de nous déloger de notre territoir e !
— Patron, avant de me présenter ici, j’ai parlé avec mes contacts qui épient les Italiens dans Montréal-Nord, les Irlandais dans l’Ouest-de-l’Île et les gangs associés aux Crips, explique son interlocuteur. Tout est calme chez nos rivaux. C’est à n’y rien comprendr e !
— Des nouveaux trafiquants, tu croi s ?
— Je ne peux pas le confirmer. Quelqu’un qu’on ne connaît pas, en tout cas… ou du moins pas encore. Mes informateurs poursuivront leurs activités d’espionnage pour tenter d’identifier les assassins, quitte à écouter les ondes de la police.
— Entretemps, trouve d’autres revendeur s ! Au plus criss e !
— Ça devient difficile, boss. Le mot circule que c’est plus dangereux de distribuer de la cocaïne pour les gangs de rue que de traverser Henri-Bourassa lors d’une panne d’électricité en pleine heure de pointe.
Ethan entend un bruit énorme qui fait partie de l’enregistremen t : un objet lourd garroché au sol suivi d’un éclat de verre, le tout accompagné d’un cri de rage.
— Tabarna c ! Force-le s ! Menace de tuer leur famille, leur sœur, leur mère si nécessair e ! lance le patron. Arrange ça comme tu veux, mais engage des revendeur s !
Dans son laboratoire, Ethan reste perplexe face à la situation. Il vérifie l’écoute électronique qu’il effectue en continu chez les Irlandais de l’Ouest-de-l’Île et chez les Italiens de Montréal-Nord. Tous ont appris pour le dernier raid, mais personne n’avoue son implication.
Puis, le pirate du Web reprend une autre partie de l’enregistrement pour lequel on l’a réveillé en pleine nuit. Il retrouve ainsi le deuxième élément qui a attiré son attention, une conversation entre policiers.
— Sergent, on a assassiné quatre revendeurs de drogue et un chef d’équipe chez les gangs de rue. Ils portaient des vêtements de couleur rouge, ce qui les identifie aux Bloods.
— Qui tue ces gens, d’après to i ?
— Pourquoi perdre notre temps à chercher les coupables, patro n ? Ces cinq-là ne distribueront plus la camelote dans notre ville. Arrêtons de nous plaindre.
— J’appelle quand même le détective en devoir pour l’informe r !
— Boss, on termine notre quart dans quelques minute s ! Tu ne vas pas nous emmerder avec une enquête sur la mort de ces scélérat s !
Ethan entend des conversations similaires depuis plusieurs semaines. Il croit que les agents d’investigation ne trouveront rien, comme les autres fois. Pas d’indices. Pas d’empreintes. Pas de témoins. Les tueurs agissent en toute impunité, car ils savent que les forces de l’ordre ne s’efforceront pas de découvrir qui bute des bandits. De plus, aucune personne du monde interlope ne parlera aux policiers en raison de la loi du silenc e ; l’ omertà , comme les Siciliens l’appellent.
Le crime organisé à Montréal prend beaucoup de place. Les gangs de rue y existent depuis les années 1980. Des trente-cinq bande