Dernière valse à Barcelone
88 pages
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Dernière valse à Barcelone , livre ebook

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Description

Pierre est un français expatrié à Barcelone. Il traverse une période dépressive après la mort de sa femme Laia. Sa chatte Mélisande lui fait rencontrer un garçon mystérieux Andréa et ses colocataires Rose, Lilith, et Gaston. Des liens sentimentaux se tissent entre eux. Un jour il apprend que parmi eux se cache un espion.

Informations

Publié par
Date de parution 24 octobre 2017
Nombre de lectures 11
EAN13 9782312051963
Langue Français

Extrait

Dernière valse à Barcelone
Helios Radresa
Dernière valse à Barcelone
Roman d’espionnage
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2017
ISBN : 978-2-312-05196-3
À Mélisande , petite chatte complice de ma vie intime.
L IVRE I
Carnet de bal
« La doctrine de la bisexualité demeure encore dans une grande obscurité. ».
Sigmund Freud (1856-1939) ; Malaise dans la culture.
« … l’amour nous pousse non seulement aux plus grands sacrifices pour l’être que nous aimons mais parfois jusqu’au sacrifice de notre désir lui-même qui d’ailleurs est d’autant moins facilement exaucé que l’être que nous aimons sent que nous aimons davantage. »
Marcel Proust ; Le temps retrouvé.
Andrea
Barcelone est le lieu idéal pour y attendre la fin du monde. Pierre regarde distraitement la ville du haut de sa terrasse. La vue qu’elle offre sur le port et la vielle ville en fait un point de mire. En bas de son immeuble des marins américains leur baluchon sur l’épaule traversent la place pour regagner un cuirassier qui se trouve amarré plus loin sur le « moll de la fusta », le môle en front de mer. Il y a au rez-de-chaussé un bar restaurant. C’est là que tous les jours il prend son casse-croûte vers dix heures ce qui lui permet d’attendre l’heure tardive du déjeuner local aux environs de quatorze ou quinze heures. Une partie de l’établissement, séparée du reste par une cloison est réservée au mess de la marine des États - Unis .
Son immeuble date du dix-neuvième siècle. Il a été construit comme le reste des immeubles voisins sur l’emplacement d’un couvent. Pendant l’été de 1835 une révolte contre le gouvernement anti-libéral des Bourbons eut pour conséquence l’incendie des églises et des couvents de Barcelone . C’est ce que les livres d’histoire nomment « la cremada dels convents ». Les lois Mendizabal , portèrent un second coup fatal à ce patrimoine. Elles confisquèrent les biens de l’Église , qui furent vendus pour renflouer le budget de l’État , ce fut « la desamortzacio ». Un nouveau projet urbain donna une architecture romantique à la vieille ville. Les églises et les couvents qui occupaient près de la moitié de la superficie de Barcelone firent place à de nouvelles constructions. Le couvent Saint Joseph devint un marché couvert : la Boqueria , le couvent des trinitaires fit place à l’Opéra : le Liceu , Le couvent des capucins se transforma en une place très prisée : la plaça Reial . Ici , chez lui se trouvait le couvent des frères de Saint François d’Assise .
Pierre s’est s’est renseigné sur ce joli square résidentiel. Les plans de la place ont le même architecte que celui de sa voisine la plaça Reial, Daniel Molina. La fontaine qui se trouve au centre est le premier monument en fonte édifié à Barcelone en 1851. Elle est l’œuvre de Josep Santigosa i Vestraten. Au milieu de la vasque s’élève une colonne dorique qui sert de socle à la statue du Vice-amiral Galceran Marquet, ministre du gouvernement catalan, personnage du quatorzième siècle que tout le monde snobe de nos jours. Au pied de la colonne indiquant les point cardinaux il y a quatre dauphins chevauchés par d’érotiques hommes-sirènes crachant de l’eau. La fontaine est entourée d’un jardin avec de hauts palmiers. Il y a également une rangée de platanes identiques à ceux qui bordent la rambla un peu plus loin.
Pierre habite l’attique de l’immeuble et la terrasse qui couvre le bâtiment. Il y a quelques jours la chatte lui a ramené un garçon du voisinage. Elle était partie de bon matin, franchissant le muret qui sépare sa terrasse de celle des immeubles voisins. Elle était revenue dans les bras d’un grand jeune homme qui marchait pieds nus. Pierre avait d’abord été embarrassé par cette intrusion dans son intimité. Il s’était couché sur le dos pour prendre son bain de soleil. Pierre ne portait aucun vêtement parce qu’il juge que la marque du maillot est disgracieuse lorsque la peau bronze, d’ailleurs sa terrasse n’a pas de vis à vis. La seule chose qu’il lui restait à lui dire était : Bonjour !
– Bonjour ! Je m’appelle Andréa.
Le garçon lui répondit en français avec un léger accent russe ou allemand.
– Votre chatte était tombée dans le puits de lumière de mon immeuble. Son adresse se trouve sur son collier. Je vous la ramène.
Pierre se leva et lui tendit la main. Il se savait comment le remercier pour cette vie sauvée. La chatte semblait inconsciente du danger auquel elle venait d’échapper. Elle sauta des bras d’Andréa et couru dans l’appartement pour se remettre de ses émotions près de son bol de croquettes. Andréa serra la main de Pierre.
– Elle s’appelle « Méli » mais son nom complet est Mélisande.
– Je ne savais pas que vous seriez complètement nu.
– Je n’ai pas de problème avec ça, et vous ?
– Moi non plus, est-ce que je pourrais venir vous voir plus tard ?
– Bien sûr revenez quand vous voulez.
Ils se dirent au revoir. Andréa repartit comme il était venu traversant gracieusement les terrasses. Hier au soir Andréa était revenu sonner à sa porte. Il lui avait proposé de dîner avec lui. Andréa l’avait guidé dans les rues de la vieille ville jusqu’à un bar que les habitués appelaient « Nous ». Après avoir commandé et bu un verre, ils décidèrent de se tutoyer. Pierre demanda :
– Sais-tu pourquoi on appelle cet endroit le « Nous » ?
– C’est une histoire ancienne. On ma raconté que le patron était surnommé « El Nous », c’est semble-t-il le diminutif d’Antinous.
– S’est-il suicidé ?
– Il paraîtrait que oui.
Pierre jeta un regard amusé autour de lui. Tout l’ameublement semblait venir de la récupération du mobilier d’un vaisseau fantôme.
– En catalan « nous » signifie nœud et ce mot appartient au vocabulaire de la marine. Il y a d’ailleurs une corde avec des nœuds marins en forme de huit qui entoure la salle, c’est peut-être une explication moins triste. Andréa lui demanda si cet endroit lui plaisait.
– Tout à fait, si tu l’as choisi c’est qu’il te ressemble.
La démarche d’Andréa ne lui paraissait pas suspecte sinon il se serait méfié. Andréa se montrait curieux de sa vie. Comme il était suffisamment connu et qu’il n’avait rien à cacher il lui avait parlé de sa vie professionnel et publique. Au dessert Andréa savait presque tout de Pierre. Il était veuf. Il était venu habiter place du Duc de Medinaceli à la mort de sa femme. Il faisait des traductions en free-lance. L’un de ses clients était la mairie de la ville. Il réalisait des travaux universitaires post-gradua sous forme de séminaires. Il avait le projet un jour d’être écrivain, mais comme il n’avait pas l’ambition de Marcel Proust, il allait écrire un livre sur Barcelone, un guide de voyage probablement.
À la fin d’une de ses confidences Pierre réalisa qu’Andréa l’avait habilement questionné mais que par contre il ne savait rien de lui. Tout en continuant à répondre aux questions de son interlocuteur. Il cherchait à comprendre pourquoi il avait fait si facilement confiance à cette inconnu. Sans doute parce qu’il avait sauvé la vie de la chatte. Il orienta alors la conversation sur Andréa qui lui répondit simplement. Il était d’origine russe son père était allemand mais sa mère était une actrice belge ce qui expliquait la connaissance qu’il avait du français. Il était graphiste. Il avait suivi des cours de dessin et de peinture à l’école Massana , mais auparavant à l’académie de l’abbaye de la Cambre à Bruxelles . Il avait le projet d’exposer un jour ses œuvres à Barcelone . En attendant il travaillait pour une agence de publicité. Les designers et les publicistes affluaient en ce moment à Barcelone . La ville était devenu une sorte d’épicentre en Europe de la création et du renouvellement de l’art au quotidien. Le design était presque une obsession : tout le monde voulait porter des « griffes » de designers qui devenaient ainsi de vraies « stars » dans le domaine de l’art contemporain.
Andréa dit peut-être une phrase de trop.
– J’ai vécu jusqu’à présent sans connaître le bonheur. J’aimerai bien le rencontrer. À Barcelone tout paraît possible.
– Le bonheur ? C’est l

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