Des babouches à Esquibien
128 pages
Français

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Des babouches à Esquibien , livre ebook

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Description

Ah ! Esquibien ! Son petit port, sa Chapelle Sainte Évette, son phare de Lervily, ses dunes, ses calvaires, sa fête du Goémon et ses incontournables Fest-Noz ! (fin du guide touristique).

Mais qui donc aurait l’esprit assez tourmenté pour venir perturber la quiétude de ce charmant bout du monde ? Et qui est Charles Falhun, ce mystérieux bienfaiteur de la commune qui vient de périr en mer à bord de la vedette qu’il voulait justement offrir à la société de sauvetage maritime ?

Encore une fois, c’est Gwenn Rosmadec qui est chargé par le maire de détailler la réponse. De là à imaginer qu’il y a sans doute de venimeuses anguilles sous des roches pas très nettes, il n’y a qu’un pas !

Et c’est mal connaître Gwenn Rosmadec que de penser qu’on puisse le décourager facilement. La réalité sordide, il ira la chercher avec sa charmante épouse Soazic dans les profondeurs de l’eau noire de la baie bretonne et jusque dans les palais luxueux des princes saoudiens de Djedda. Même les commandos de la marine nationale vont s’en mêler !

Informations

Publié par
Date de parution 20 novembre 2015
Nombre de lectures 320
EAN13 9782374530789
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Extrait
Prologue


Le tueur vérifia avec ses jumelles le numéro de la plaque d’immatriculation. Nul doute. C’était bien son contrat. Il avança sa grosse berline le long du chemin de terre qui longeait les étangs de la petite ville de Saint Renan au nord de Brest et attendit, tapi derrière un bosquet. L’autre ne devrait pas tarder à arriver.

Quelle bonne idée il avait eu, ce type, de rendre visite à sa tante, car celle-ci vivait dans un penti un peu perdu, loin de toute âme et de tout regard curieux. Le soir plongeait tranquillement ses derniers feux sur les eaux paisibles et le vent de mer caressait les têtes délicates de derniers roseaux. Avec la nuit, l’opération serait parfaitement discrète.

Ensuite, il irait traiter son deuxième contrat : liquider la vieille. Bonne affaire finalement. Deux opérations dans la même soirée pour un gros paquet de billets. Et en plus, l’imam de la mosquée de Brest lui avait assuré que c’était dans l’intérêt des serviteurs de la foi. Si déjà il n’avait pas beaucoup de scrupules, les recommandations de l’imam avaient réduit à néant le peu de morale qui lui restait.

Une lumière troua le noir dans la cour du penti. La cible venait de sortir. Parfait. Normalement, elle devrait prendre le chemin de terre à petite allure pour regagner la ville et là…

Le son du véhicule ronronna sur le passage. Le tueur embraya, le pied sur le changement de vitesse, l’autre prêt à accélérer. Ça y est ; elle approchait ; dans un instant elle serait là. La voilà ! Le tueur lança son lourd véhicule contre la frêle voiture, enfonça la portière du conducteur et provoqua une série de tonneaux qui se conclurent par une chute dans l’étang. Le conducteur, choqué ou assommé, ne réagit pas. L’eau envahit rapidement l’habitacle tandis que la masse de tôles froissées glissait dans le néant liquide. Bientôt, il ne resta plus que le toit et la lumière des phares brouillée par l’eau puis dans un bruit de succion, la noirceur de l’étang finit de l’engloutir.


Seules quelques rides à peine visibles auraient pu témoigner du passage d’une voiture dans un trou des étangs de saint Renan.

— Et d’un, songea le tueur. À la vioc maintenant.

Il fit marche arrière pour ramener sa voiture près du bosquet, tira un automatique de la boîte à gant et sortit dans la nuit.

Apparemment, la vieille vivait seule. L’imam avait dit vrai. Ce serait un jeu d’enfant. Il se glissa silencieusement le long du mur de la longère pour faire le tour du bâtiment. Dans son esprit, l’ancêtre serait probablement devant la télévision ou même au lit avec un roman. C’est donc avec surprise qu’il la trouva dans le jardin, installée sur une balancelle malgré les assauts de l’hiver breton. Elle le vit immédiatement et le fixa du regard :

— Que voulez-vous jeune homme ? De l’argent ? Je n’en ai pas. Des bijoux ? Je n’en ai pas non plus ! Vous perdez votre temps !

Le tueur s’arrêta un instant, surpris d’une telle détermination. Il eut un moment d’hésitation. Abattre une femme allongée dans son lit, c’est comme couper le cou à un poulet. On le fait presque sans y penser. Mais cette femme-là avait du cran. Un début de respect envahit ses pensées, qu’il chassa comme s’il s’était agi d’une mouche sur son front. Il ferma les yeux, respira profondément, se rapprocha de la silhouette qui le toisait vertement, tendit son bras en avant et tira. Le silencieux au bout du canon transforma la détonation en simple « plop » comme un bouchon de champagne qui saute. Un trou noir avait allumé un troisième œil sur le front de la Bretonne, mais curieusement, son corps resta immobile sans chanceler ni tomber à la renverse.

— Je n’aime pas beaucoup ça ! fit-il à mi-voix.


Il s’approcha de sa victime et apposa prudemment deux doigts sur la jugulaire. Plus aucun flux de sang n’y circulait. Mais même dans la mort, la vieille dame continuait de le fixer de ses yeux sévères.

Perturbé, il fit demi-tour et se précipita vers sa voiture avant de disparaître vers Brest.
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