Deux Fois Disparue
190 pages
Français

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Description

Lorsque le présent vient ranimer la flamme du passé.


Lorsque Lise vient demander à Guillaume Veyrel de l’aider à retrouver Caroline Rénier, sa mère disparue, elle ne se doute pas qu’elle va ranimer chez lui de lointains souvenirs encore douloureux.


L’aventure dans laquelle se lance alors le jeune enquêteur lui ouvre des perspectives inattendues et l’histoire dont il a vécu quinze ans auparavant les débuts va connaître de surprenants prolongements.


Qu’est-ce qui l’attend au bout de sa quête ? Retrouvera-t-il Caroline ? Ou bien sa vie prendra-t-elle un nouveau tournant ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 janvier 2019
Nombre de lectures 9
EAN13 9782368325520
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Deuxfois disparue



La SAS 2C4L — NOMBRE7,ainsi que tous les prestataires de production participant àla réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenuspour responsables de quelque manière que ce soit, du contenuen général, de la portée du contenu du texte,ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cetouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ils produisent à lademande et pour le compte d'un auteur ou d'un éditeur tiers,qui en endosse la pleine et entière responsabilité

FlorenceLevet

Deuxfois disparue







Du même auteur
Jours de brouillard , Nombre 7 éditions, août2018.
La maison de l’escalier , Nombre7 éditions, août2018.
Les deux maris du docteur Marchadier , Nombre7 éditions,août 2018.
Une vie pour une autre , Nombre7 éditions, janvier2018.
Une terre de cailloux et de soleil , Nombre7 éditions,janvier 2018.
Les cousins Bruneau , Nombre7 éditions, octobre 2017.
Des orages et des loups , Nombre7 éditions, octobre2017.
Le reflet insolite de la robe émeraude , Nombre7éditions, octobre 2017.
I
Immobile au bord du trottoir, l’adolescente regardait le lourdautobus urbain effectuer, sur l’emplacement circulaire qui luiétait réservé, un demi-tour avant de sepréparer à reprendre son chemin en sens inverse versle centre de la ville de Limoges où, dans le crépusculeprécoce de cette fin d’automne pluvieuse, leséclairages publics commençaient à s’allumerçà et là, quartier par quartier, depuis l’autrecôté de la Vienne et des voies de chemin de ferjusqu’au secteur de la gare et, plus loin, vers la Cathédraleet le cœur de la cité, dont on dominait, sur cettehauteur, une grande partie. L’averse avait cessé maisce n’était qu’une brève accalmie, ponctuéede petites rafales de vent, et la chaussée mouilléereflétait les phares des véhicules qui, à cetteheure, ramenaient vers leurs foyers les proches banlieusards par cetaxe de dégagement de plus en plus fréquenté aufil des années et de la création incessante deslotissements avoisinants.
Quelques instants Lise observa la circulation, les passagers quilà-bas, de l’autre côté de la voiemontaient déjà dans le bus pour effectuer àl’envers le trajet qu’elle venait de parcourir. Maisqu’est-ce qu’elle était venue faire là Avait-elle vraiment pris la bonne décision en se résolvantà confier ses angoisses et ses doutes à un inconnu ?Pourtant, maintenant qu’elle s’était aventuréejusqu’à cette lointaine périphérie de saville, il lui était difficile de reculer. Et puis qu’est-cequ’elle risquait ? Au pire une rebuffade sansconséquence. Son interlocuteur allait l’éconduireplus ou moins poliment, il lui parlerait avec la brusquerie d’unhomme surchargé de travail qu’on dérange sous unprétexte futile ou avec la condescendance d’un adulteancré dans la réalité à l’égardd’une petite fille qui monte en épingle ses peursenfantines. Il refuserait de l’aider et elle se retrouveraitexactement au même point que maintenant, ni mieux ni plus mal,ce ne serait pas pire.
Elle tourna le dos aux lumières de la ville et fit quelquespas pour s’éloigner du terminus de l’autobus,fouillant du regard l’obscurité pour tenter de devinerle passage qui, si elle se fiait au plan qu’elle avaitconsulté dans les pages pratiques du calendrier des Postes,devait se situer sur sa droite à peu de distance.
Le trottoir s’arrêtait là, on quittaitbrusquement, comme c’était souvent le cas ici, la villepour la campagne, elle se retrouva fouler l’herbe du bas-côtépour se mettre à l’abri des voitures qui la dépassaientà bonne vitesse, en pleine accélération aumoment où elles émergeaient de la partie bordéede maisons. En un instant ses chaussures de sport et le bas de sonjean furent trempés et elle fit le dos rond sous les gerbesd’eau projetées par les véhicules quis’éloignaient.
« 8, chemin des Coudriers »… Çaexistait encore, une adresse pareille, en plein vingtièmesiècle, dans une agglomération qui grignotait petit àpetit le monde rural alentour, rasant les derniers bosquets ettransformant les dernières prairies en fondrières ?Eh bien oui, ça existait, un grand lampadaire qui projetaitsa lumière orangée sur l’asphalte en marquaitl’entrée et le nom, bien lisible à cet endroit,était apposé sur le mur extérieur de lapremière construction, une vieille bâtisse du type1930, en pierre, avec des fenêtres étroites, presquetoutes éclairées de l’intérieur.L’adolescente s’y engagea avec le sentiment dunavigateur solitaire qui, au cœur de la tempête, vientde repérer l’entrée du port. Les trottoirsavaient refait leur apparition, deux ou trois maisons individuellesse succédaient, années soixante celles-là,semblables de taille et d’allure, carrées, avec ungrand balcon barrant la façade au-dessus des portes d’entréeet de garage et un jardinet, une courette plutôt, qui lesséparait de quelques mètres de la rue. En descendantcelle-ci, la jeune fille chercha à s’orienter, lesnuméros d’immeuble n’étaient guèrelisibles. Voyons, là c’était le 5, alors le 8 cedevait être en face ? Mais en face il n’y avaitrien, rien que la nuit noire sur des parcelles inhabitées, unmorceau de haie, une clôture de piquets et de fil de fer quidevait dater du dernier troupeau ayant fréquenté cespacages…
Ah, c’était déjà le 9… Et la rues’arrêtait là. Enfin non, la voie continuait,sous la forme d’un chemin de terre que nul réverbèren’éclairait plus, s’enfonçant àtravers une végétation plus dense de ronciers, debuissons et de fourrés d’espèces indéterminées.Y avait-il encore quelqu’un qui habitait par-là ?
Si seulement elle avait pensé à se munir d’unetorche électrique ! Mais il ne lui était pas venuà l’idée que sa quête la mèneraitaux confins du monde civilisé. Lorsqu’elle avaitdécouvert cette adresse au milieu des papiers de sa mère,elle avait cru voir s’ouvrir une porte devant elle, unenouvelle piste à explorer. Et si c’était uneimpasse ? Depuis combien de temps cette annonce découpéedans un journal était-elle là ? Peut-êtrene correspondait-elle plus à la réalité ?Peut-être l’intéressé avait-il déménagéou avait-il tout simplement cessé son activité. Etalors elle aurait fait tout ce trajet pour rien ? Pourtant elleavait bien pris ses précautions pour protéger lesecret de son équipée, elle avait attendu la fin de lasemaine pour annoncer qu’elle passerait cette soirée duvendredi chez son amie Alice et qu’elles iraient au cinémaensemble. Ainsi, si elle rentrait à la maison plus tard qued’habitude, personne ne s’étonnerait, elles’était ménagé le petit espace de libertéqui lui était nécessaire, avec la complicitéd’Alice à laquelle elle avait donné une raisonfantaisiste à sa demande d’alibi, pour enfin passer àl’action. Mais en attendant, que devait-elle faire ?Suivre jusqu’au bout ce fichu chemin des Coudriers pour voirsi, en sus de justifier ce qualificatif de chemin en se transformanten sentier boueux, il était susceptible de la conduire làoù elle avait souhaité aller ? Ou bien rentrerpiteusement au logis en annonçant qu’elle avait renoncéà sa soirée avec Alice ?
À force de fixer les ténèbres qui s’étendaientdevant elle, ses yeux ayant fini par s’accoutumer à lapénombre lui permettaient de distinguer à présentle tracé du passage et elle s’y engagea prudemment. Lapente s’accentuait, des cailloux roulaient sous ses pas,par-dessus le ronronnement assourdi de la circulation les notesclaires d’un ruisseau se laissaient deviner. Le chemin formaitun coude et, lorsqu’elle l’eut dépassé,presque tout de suite la végétation fit place sur sagauche à une grille plantée sur un muret qui luiarrivait à peine plus haut que la taille et la lueur d’unelampe derrière une fenêtre vint soudain ponctuerl’obscurité.
Lise devina la masse sombre de la demeure qui lui parut étonnammentimposante pour un tel endroit perdu. Une ancienne ferme ? Unpetit château ? Une maison de maître ? Cettegrille n’en finissait pas, on devinait à peine derrièreelle des silhouettes végétales de toutes tailles et detoutes formes, une sorte de parc. Elle trouva enfin l’entrée,un portail monumental grand ouvert, mais la nuit noire ne luipermettait pas de vérifier s’il portait un numéroni si le nom des occupants des lieux y figurait quelque part. Lesyeux fixés sur la lumière qui l’avait guidéejusque-là, la jeune fille s’engagea entre les vantaux,traversa une cour, trouva sous ses pas un perron de pierre menant àune porte qui ne laissait pas passer la moindre lueur. Il n’yavait ni bruit ni mouvement perceptible à l’intérieur,juste cette lampe allumée, là-bas, au coin de lafaçade.
Évidemmentil n’y avait pas de sonnette – ou peut-êtren’était-elle pas capable de l’apercevoir ?Elle hésita avant de frapper contre le battant, d’abordavec les jointures de ses doigts repliés – mais le sonlui parut bien trop faible pour attirer l’attention dequiconque –, puis plus fort avec le poing, fermement décidéeà se faire entendre maintenant qu’elle arrivait au boutde sa démarche. Sur sa lancée, elle s’apprêtaità aller projeter une poignée de terre contre lafenêtre éclairée pour faire connaître saprésence lorsque la porte s’ouvrit brusquement sansqu’elle en eût été avertie par un bruit deverrou ou de clef tournant dans la serrure et la haute silhouetted’un homme s’encadra sur le seuil. Ce ne fut qu’àce moment que la pâle lumière provenant du vestibuled’entrée lui permit de distinguer sur sa droite lebouton électrique insoupçonnable surmonté d’unemodeste plaque en cuivre : Agence Veyrel . Elle avaitatteint son but.
— Excusez-moi,comme il fait noir je n’ai pas vu la sonnette,s’empressa-t-elle d’expliquer. Je suis venue voirmonsieur Veyrel.
— C’estmoi. Qu’est-ce que je peux faire pour vous ?
— Jevoudrais que vous m’aidiez à retrouver ma mère.
Lise avaitlonguement réfléchi à cette entrée enmatière. Comment pouvait-elle exprimer la c

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