Disparitions
128 pages
Français

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Description

La quête du père, les disparitions, des secrets de famille ...


Une situation qui pourrait être un fait divers : disparition d’une jeune femme qui dépose son enfant chez sa mère. A partir de cet événement : des rencontres, des découvertes, ... Rencontre de l’enfant et du monde de sa grand-mère. Elle sera amenée à revisiter son passé pour répondre aux questions de ce petit-fils qui tente de se construire un présent. Recherche du père à travers les investigations du passé de la mère. Une réflexion sur les hommes de la famille. Alors bousculé par les découvertes, chacun va partir vers une quête, quête de soi, de la vérité, du bonheur. Les secrets de familles petit à petit émergent... Les vraies questions vont pouvoir se poser.


Le lecteur entraîné par ces quêtes ne peut que se poser aussi des questions. Immergé dans ces vies mouvementées et dans le monde de l’écrivain.


L’auteur fait vivre au lecteur cette quête de l’écrivain ; écrire pour approcher un réel indicible, faire entendre quelque chose qui est au delà des mots.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 mai 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782368327166
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Disparitions
La SAS 2C4L — NOMBRE7,ainsi que tous les prestataires de production participant à laréalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pourresponsables de quelque manière que ce soit, du contenu engénéral, de la portée du contenu du texte, ni dela teneur de certains propos en particulier, contenus dans cetouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ils produisent à la demandeet pour le compte d'un auteur ou d'un éditeur tiers, qui enendosse la pleine et entière responsabilité.
NicoleMallassagne


Disparitions
Vous allez découvrir cettefamille, comme je l’ai découverte.
Je ne savais pas pourquoi cetenfant arrivait chez sa grand-mère.
Je ne savais pas pourquoi, plusque d’autres personnages, ils allaient habiter ma vie.
Je ne savais pas que j’allaiintervenir dans le roman.
Jesavais que seule l’écriture, pouvait approcherl’indicible.
Ilétait une fois…
L’auteur.
I - JEAN
On te laisse l’enfant


— Tu fais quoi ?
— Je vagabonde.
— Comme Croquette dans lechamp ?
— Comme Croquette.
Il est étonnant cetenfant. Il pose des questions et ne va pas au bout de sonquestionnement. Plus les réponses sont précises, plusil demande des précisions. Plus les réponses sontvagues, plus il s’arrête rapidement. Elle le comprend, ilest comme Croquette, plus l’espace est vaste, plus elle gambadeseule.
Il est arrivé par la plusfroide soirée de l’hiver, bagage endormi. Ils n’ontrien dit, ils l’ont déposé.

Il était tard. Ellen’avait eu que le temps de préparer une chambre pour lepetit : « On arrive dans une petite heure, on sesépare, plus rien ne va, on te laisse l’enfant. Je nepeux pas t’en dire plus, c’est trop compliqué.L’enfant sera mieux avec toi. »
La sonnette retentit, la voitureétait devant la porte, le moteur tournait. Un petit paquetébouriffé, les yeux gonflés de sommeil sortit entitubant, poussé par une main fébrile. « Dèsque je peux, je t’appelle. Merci pour lui, merci pour moi. Jepars vite, j’ai un avion à prendre. »

L’enfant s’appelaitJean. Ils ne s’étaient jamais vus. Il ne voulut pasmanger, il ne voulut pas boire, il voulut bien se coucher. Ilsmontaient quand la sonnette retentit à nouveau. « Savalise, il y a tous ses papiers dedans, encore merci » Lasilhouette s’engouffra dans la voiture. Elle qui pense toujoursà tout, elle ne s’était même pas renducompte que l’enfant était sans bagages !
Elle se tourna vers Jean, prêteà plaisanter, sur leur étourderie, mais l’airhagard de l’enfant, épuisé, triste, l’arrêta.
« Montons, on trouveraun pyjama dans ta valise.
— Et mon doudou. »
Elle ouvrit la valise, il prit ledoudou en la regardant, se jeta sur le lit, s’endormit. Touthabillé, sans se laver les dents ; ce n’étaitpas le plus important. Elle lui enleva avec délicatesse leschaussures, le recouvrit du seul drap pour qu’il n’eûtpas trop chaud. Elle laissa la porte entrouverte.
Il était minuit.
Un enfant inconnu, sonpetit-fils, dormait dans la chambre que sa mère avait quittéeil y avait quinze ans. Une carte postale pour les anniversaires, lesvœux ; deux cartes par an qui lui permettaient de suivreles déplacements de sa fille. Une carte pour la naissance deJean. Cet appel vers onze heures. Cet enfant de cinq ans.

Son départ, ce passageéclair, aucune explication. La nuit fut compliquée. Lessouvenirs envahissaient les moments de veille, comme de sommeil ;rêves ou cauchemars ? Et cet enfant déposéhâtivement… un bouleversement dans sa vie. Dans leurvie. Un de plus !

Ils ne s’étaient ditque quelques mots. Ni bonjour, ni bonne nuit. Il avait refusétoutes ses propositions d’un mouvement catégorique de latête. Un seul mouvement énergique pour dire oui, pours’enfoncer dans le sommeil. Le son de sa voix pour parler deson doudou résonnait encore, fragile et déterminé.
Elle revoyait ses yeux, tristes,embués de larmes. Larmes de fatigue, de détresse ?Les deux peut-être ! Comment, paquet déposéà la hâte, en pleine nuit, témoin des difficultésde ses parents qu’elle ne pouvait qu’imaginer, allait-ilconstruire sa vie ? Où allait-il la construire ?Elle se souvint des paroles de sa fille : « Savalise, il y a tous ses papiers dedans (…) » Alors,ce n’était pas que pour quelques jours ! « Jepars vite, j’ai un avion à prendre. » Ellepartait loin !
Elle finit, pétried’angoisse, par sombrer dans un sommeil agité, habitéd’enfants dépenaillés qui parcouraient sans finun espace non identifié. Elle était au centre, affolée,n’arrivant pas à s’extraire de ce vacarme insensé.Une voix se faisait de plus en plus distincte : Grand-mère,Grand-mère…

Elle se redressa. Il étaitlà, dans l’embrasure de la porte, tout nu, àcontre-jour, éclairé par le couloir. Rêve ouréalité ?
— Grand-mère, j’aifroid, mon lit est tout mouillé, tu as oublié de mefaire faire pipi avant de me coucher. Tu m’as couchétout habillé, hier soir !
Situation inattendue, ton dereproches de ce petit bonhomme venu d’ailleurs. Aprèstoutes les angoisses de la nuit elle fut prise d’un fou-rirequi autorisa l’enfant à sauter sur le lit, àvenir se blottir, glacé, contre ce corps secoué despasmes contagieux.
Ce fut ainsi qu’ilscommencèrent leur nouvelle vie, dans une débauche derires.
— Et puis, je t’interdisde m’appeler Grand-mère, ça me vieillit.
L’enfant était partide plus belle dans son fou rire qui lui réchauffait le corps,le cœur.
— Pourtant c’estvrai tu es vieille.
— Mais c’est bienparce que c’est vrai, que je ne veux pas que tu le dises,appelle-moi Lucile !
Il partit de nouveau dans un fourire qui entraîna celui de sa grand-mère. Entre deuxhoquets, il lui rappela qu’elle s’appelait Germaine,c’était sa maman qui le lui avait dit.
— Et tu crois que c’estbeau ! C’est pire que Grand-mère, je préfèremon deuxième prénom !
Il se tut, Lucile, cela luirappelait quelque chose, la maîtresse en classe leur avaitraconté une histoire, Lucie la luciole. Il prit son pouce etbredouilla :
— D’accord, tu serasma luciole.
Raconte-moi


Oui, elle vagabondait. CommeCroquette dans les champs. A droite, à gauche, plus loin, plusprès…A la recherche de quoi ?
Elle essayait de comprendre cequ’avait été sa vie. Vie bien fade, seule depuisle départ de sa fille. Veuve depuis longtemps, du moinsc’était ce qu’elle disait. Mais un jour de disputel’adolescente lui avait reproché ses cachotteries.Quelles cachotteries ?
Si elle avait un peu modifiéson passé, c’était pour sa fille. Un peu pourelle aussi. Quand les enfants sont petits, on ne peut tout dire,alors devant leurs questions, on arrange le passé dérangeant.Les fictions deviennent réalité, la réalité prenddes allures de fiction !

Jean était encore tropjeune pour connaître toute l’histoire de sa mère.Lucile lui en parlait souvent, à chaque fois elle lui endisait un peu plus. Il écoutait, ne posait jamais dequestions. Il avait peur de ce qu’elle pourrait lui dire, ilpréférait la laisser faire. Depuis le premier jour oùil était arrivé chez elle, sans la connaître, illui faisait confiance. Sa mère ne l’aurait jamais laisséà sa grand-mère si elle n’avait pas étédigne de confiance ! Elle lui disait souvent, ta grand-mèreest une sainte femme. Il ne savait pas ce que cela voulait dire maisle ton lui indiquait que c’était une grande qualité.

Il avait maintenant six ans, ilétait fier de rentrer à la grande école. Sa mèren’était pas revenue. Elle lui envoyait des cartespostales d’un lointain pays. Il refusait de savoir quel pays,de le situer sur la mappemonde. Il préférait penser quedemain, peut-être, elle sonnerait ; pour cela il nefallait pas qu’elle fût trop loin !
Maintenant qu’il étaitgrand, il avait repéré dans les récits de sagrand-mère des anomalies. Il lui avait bien dit un jour,qu’elle devait se tromper, que ça n’allait pasavec un récit antérieur. Alors, si tu ne me crois pas,lui avait-elle dit, je ne te raconterai plus rien. Devant ladéception de l’enfant dont les yeux se troublaient delarmes, il avait autant besoin d’entendre parler de sa mère,que sa grand-mère avait besoin de parler de sa fille, ellel’attira vers elle, il se lova dans ses bras.
Il avait raison, parfois ellepouvait se tromper dans ses souvenirs, changer des dates, des lieux,mais l’essentiel était vrai. Vrai, elle essayait de s’enpersuader. Alors reprenant son pouce, comme lorsqu’il étaittout petit, heureux de savoir qu’elle « racontaitvrai » se moquant des détails, il lui demanda dereprendre son récit.
— Raconte-moi ma maman,raconte.

Lucile avait bien essayéde lui parler de son père, ce fut impossible, il refusa. Ellene savait ce qui était arrivé. Et lui, que savait-il ?Ce qu’il savait, c’était qu’il ne voulaitrien en savoir. Comme elle ne savait rien, il ne risquait rien, maiselle ne saurait rien.
C’était un enfantcalme, mélancolique, capable de laisser éclater unbonheur de vivre, une colère, auxquels on ne s’attendaitpas. Sa grand-mère lui avait dit un jour qu’il étaitun véritable petit volcan. Devant son regard interrogateur,elle lui expliqua. Il sourit ; alors il lui ressemblait. Ce futà son tour d’être interloquée. Il sortit ensautillant : « Alors, si tu ne comprends mêmepas ce que tu m’expliques » !

Elle rangeait les livres dans labibliothèque, libérant le dernier rayon, en bas.
Il lui avait reproché den’avoir accès, qu’à des livres qui nel’intéressaient pas. Reproche qui répondait àson propre reproche. Elle le cherchait partout dans la maison etl’avait trouvé, perché sur une chaise qu’ilavait installée sur un guéridon. C’étaitfou de prendre de tels risques !
— Fou, fou s’était-ilmis à crier, et tu crois que ce n’est pas fou, de mettredes livres qui ne m’intéressent pas en bas ! Tudois bien en avoir qui m’intéresserait, alors jecherche !
— Mais tu n’aimes paslire !
— Tu es bête, tu necomprends rien ! Je n’aime pas lire les livres qui nem’intéressent pas ! A l’école, je lis.
Son petit volcan capable dedéverser de la joie, pouvait aussi crier sa colère.Elle comprit. Non ce qui déclenchait cette éruption,mais qu’elle n’était pas due à ce qu’ilprétendait. Elle lui proposa de ranger la

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