Disparu au Grau-du-Roi
298 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Disparu au Grau-du-Roi , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
298 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

En ce matin d’avril, venues de tout le Gard et des environs, de nombreuses personnes se rassemblent devant l’église du Grau-du-Roi pour les obsèques d’une grande figure locale, Francis Colombay. La cérémonie est pourtant annulée au tout dernier moment... le corps du défunt a disparu.


Pour cette étrange affaire, un duo de la police judiciaire de Nîmes est envoyé sur place. Jo Fucci, flic ayant un passé glorieux, devenu râleur, aigri, aux méthodes très personnelles, usant sans limites d’un langage lourd, grossier et parfois vulgaire, est accompagné de son équipière Rachel Prot, sans cesse déprimée de ne pas trouver l’homme de sa vie, que ses collègues surnomment « Burn-out ».


Au fil de leurs recherches qui nous emmènent au Grau-du-roi, à Aigues-Mortes, mais aussi à Nîmes, Vauvert, La Grande Motte et d’autres cités des alentours, ces deux écorchés de la vie vont découvrir l’étonnante histoire d’une famille, où se côtoient drames, amours et jalousies dans un inextricable scénario à l’issue inattendue.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 avril 2023
Nombre de lectures 22
EAN13 9782383515425
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
 
 
 
 
 
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
DÉDICACE
À mes parents et mes grands-parents qui m’ont fait découvrir le Grau-du-Roi dès mon plus jeune âge.
Pour Chantal et Hervé, en souvenir des nombreux dimanches passés sur ces plages du Languedoc.
À mes enfants Yannick et Stéphane, et mon épouse Christiane en souvenir de belles vacances.
Et enfin à Patricia et Léandre, pour cette longue amitié entre nos deux couples qui est née sur ces bords de méditerranée.
EXERGUE
« L’ambition entraîne les hommes dans le précipice. »
Fénelon
« La haine, suite nécessaire de la duperie et du désillusionnement. »
Baudelaire
PRÉAMBULE
Le Grau-du-Roi, la station balnéaire de mon enfance. Le lieu où j’ai découvert la mer à un très jeune âge. Je me souviens de ces vacances au bord de l’eau, à une époque où l’on campait sur la plage, où les vagues berçaient le sommeil de l’enfant que j’étais et qui l’endormaient pour passer une bonne nuit sous la tente.
Que de souvenirs, les promenades le long du chenal, les commerces qui attiraient les touristes et où l’on trouvait du poisson frais et délicieux. Les soupes de crabes, les fritures, les poulets rôtis que l’on dégustait, abrités du soleil par une toile d’un bleu vif. Les longues baignades de l’après-midi, les courses joyeuses avec les autres enfants sur le sable laissé humide par la légère montée de l’écume, les cerfs-volants sommaires que l’on envoyait vers le ciel, et tout un ensemble de souvenirs gravés immuablement dans ma mémoire.
Je reviens toujours régulièrement dans cette cité, et de plus en plus en vieillissant, et elle n’a finalement pas trop changé. Cet endroit est toujours aussi magique, comme si le temps n’avait pas de prise sur lui. Bien sûr, le Grau-du-Roi s’est modernisé. Port Camargue, le plus grand port de plaisance d’Europe est venu agrandir la commune sans toutefois dénaturer son authenticité et son attrait. Le plaisir de manger sur le port, de déambuler dans les rues commerçantes, de se désaltérer dans un bar du boulevard Maréchal Juin en regardant la plage, est toujours intact même après des dizaines d’années.
La Grande Motte, ses pyramides, son modernisme, son architecture atypique. Le lieu incontournable des jeunes adultes d’une époque durant laquelle il était à la mode de se retrouver dans ce qui semblait être la cité de la nouvelle génération de vacanciers dont je faisais partie, mais qui avec le temps retourna chez sa voisine gardoise plus authentique.
Carnon, Palavas, Aigues-Mortes et ses remparts, ces villes qui sentent bon le soleil, le sel, les vacances, le plaisir, et qui font partie également de la galerie de mes souvenirs.
C’est dans ces lieux qui me sont chers, avec un petit voyage au sud de l’Espagne dans un endroit dont je garde un excellent souvenir, que j’aie décidé de faire évoluer les personnages de ce livre. Bien sûr, que toute ressemblance avec des événements et des personnes existantes ou ayant existé ne serait qu’un pur hasard. Étant une pure fiction, les faits sont imaginaires et ne font l’objet d’aucune imitation, sauf concours de circonstances improbables. Certains lieux d’habitation et établissements commerciaux décrits dans ce roman sont imaginaires et n’existent pas, ils sont intégrés dans le décor réel de ces cités, mais ne les cherchez pas. Vous trouverez sans problème des endroits suffisamment agréables, existant réellement, pour passer de bons moments, Le Grau-du-Roi et ses alentours n’en manquent pas.
PRÉLUDE
C’est bizarre d’être mort… Mais jouissif ! Fascinant ! Rassurant et énervant à la fois !
De là où l’on se trouve, on voit, on découvre, on a des surprises, des révélations. On contemple les dégâts causés par sa disparition, les pleurs, la tristesse, les soulagements, les regrets. On se réjouit de la peine de ses vrais amis, on sourit à découvrir les pleurnicheurs de circonstance, on constate les hypocrisies évidentes et on déniche les traîtrises cachées.
Mais qu’est-ce que l’on va voir au fil du temps ? Comment la famille va digérer son départ ? Qu’est-ce que l’avenir réserve sans notre présence ?
C’est frustrant la mort… On ne peut pas intervenir sur les événements ! On ne peut pas régler ses comptes ! On est le témoin impuissant de l’évolution des choses !
Le repos éternel… Mais non ! Un regard permanent sur la vie qui suit sa route !
1
Présent
Au début du mois d’avril, les matinées sont douces en bord de Méditerranée. Malgré la présence du soleil, une légère brise venue du large donne une petite fraîcheur supportable à l’atmosphère. De faibles vagues animent discrètement la surface bleutée de la mer. L’un après l’autre, les bateaux de pêche, partis dans l’obscurité de la nuit, empruntant le canal reliant la mer et les étangs tout en séparant les deux rives de la petite ville balnéaire, rejoignent à un rythme régulier leur emplacement pour débarquer le poisson frais. Le sable des plages n’est juste foulé que par quelques joggeurs et des couples d’âge avancé qui tous les matins s’adonnent aux plaisirs d’une petite randonnée au bord de l’eau.
Dans quelques jours, les premiers touristes, profitant des vacances de printemps, feront leur apparition. Ils sillonneront les rues commerçantes de la rive gauche où les nombreuses boutiques offriront à leurs premiers clients de la saison un étalage de marchandises diverses et variées, s’attableront à des terrasses de cafés et dégusteront du poisson frais accompagné de produits régionaux dans des restaurants avec vue sur la mer ou sur le port. Les nombreuses résidences secondaires, la multitude d’appartements et studios de villégiature, du quartier du Boucanet à l’extrême ouest jusqu’aux marinas de Port Camargue à l’opposé, reprendront vie lentement comme un rituel prélude aux mois d’été durant lesquels la ville voit sa population fortement augmenter. Dans la tiédeur printanière, Le Grau-du-Roi semble vivre ses dernières semaines d’intimité avant la folie estivale où une population bigarrée vient de toute l’Europe bénéficier de l’authenticité, de la chaleur, des baignades et de l’ambiance désinvolte qu’offre cette sympathique destination de vacances depuis plus d’un siècle. Les habitants, qui vivent là toute l’année, profitent de ces derniers moments durant lesquels leur liberté d’autochtones n’est pas dérangée par le flot incessant de touristes et de vacanciers qui vont venir prendre possession des lieux pour donner à la commune l’allure festive et bon enfant qui fait sa réputation.
L’église Saint-Pierre, lieu de culte récent, bâtie dans les années soixante sur le quai Général de Gaulle, fait face à l’un des lieux les plus fréquentés de la cité, le quai Colbert. Séparés par le chenal, qui sert de frontière entre les deux rives, les deux quartiers semblent chacun destinés à des vocations différentes. D’un côté l’ambiance festive et décontractée où commerces, lieux de restauration et animations assouvissent désirs et envies de tout un chacun, de l’autre, le calme, la sérénité et le repos paraissent dominer la vie de la rive droite. Contraste charmant donnant à la ville un attrait indéniable puisque l’ensemble offre des perspectives différentes, mais tout aussi agréables.
L’édifice religieux impose sa candeur architecturale comme une protection divine aux pécheurs, qui tôt le matin, partant affronter le large, l’aperçoivent de leur fidèle embarcation. Dans l’obscurité d’une fin de nuit encore présente, on peut penser que certains se signent à leur passage, comme pour s’assurer une sécurité céleste de Saint Pierre, Saint patron des pêcheurs.
À l’ombre des platanes, sur le parvis de l’édifice religieux à la façade contemporaine, une foule imposante, alimentée de personnes de tout âge et de tout horizon, patiente en attendant la cérémonie religieuse qui va se dérouler à l’intérieur du bâtiment. La couleur vestimentaire de la plupart des gens présents, entre noir et bleu foncé, ne laisse aucun doute sur la caractéristique de l’office qui va avoir lieu, une célébration d’obsèques. Les présences du maire et de certains de ses élus, du commandant de la gendarmerie locale, de nombreux commerçants et acteurs de la vie du Grau-du-Roi au milieu de cette affluence, font bien comprendre que le défunt était un personnage important de la cité.
À l’entrée de l’église, vêtu d’une aube blanche parée d’une chasuble violette, le curé de l’église semble perdre patience. Son allure débonnaire, son visage un peu joufflu empreint de cordialité, sur lequel apparaissent des rougeurs faisant presque penser à un abus de vin de messe, laissent percevoir au fil des minutes des signes d’énervement. Il faut dire que le début de la cérémonie a pris du retard, le corbillard transportant le cercueil depuis le funérarium et la proche famille ne sont toujours pas présents. Ce genre de situation transforme inexorablement l’ambiance respectueuse. De minute en minute, le silence et les chuchotements débordent largement au-delà du cadre solennel de l’événement. Alors que de plus en plus irrité et impatient, le prêtre fait les cent pas sur les pavés, il voit s’avancer vers lui, l’homme à l’allure sévère qui s’était présenté comme étant le frère de la personne décédée lors de son arrivée. Cheveux très courts coupés en brosse, le visage dur, le regard froid, les lèvres serrées, René Colombay porte un costume très sombre qui renforce encore un peu plus son attitude autoritaire et sur lequel on distingue un léger insigne bleu blanc rouge sur le col.
— Il faut annuler la cérémonie, dit-il en s’adressant à l’homme de foi sur un ton ne donnant

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents