Du Rififi à Nantua
392 pages
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Du Rififi à Nantua , livre ebook

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Description

Dan est un écrivain reconnu. Il est invité au Salon du livre de Nantua. Il se rend à cette invitation. Son intrépide compagne décide de l'accompagner. Ils se rendent donc en camping-car dans cette magnifique vallée du Haut Bugey, joyau naturel situé dans le département de l'Ain. Pendant que Dan dédicace ses ouvrages et répond aux questions de ses fans, Solenn en profite pour s'adonner à son sport favori : le jogging, et flâner sur les rives aménagées du lac



Un matin, alors qu'elle court sur la crête de la montagne qui surplombe le lac, elle assiste à une scène inimaginable. Fidèle à son tempérament, elle se jette dans la bataille.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 mars 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414452118
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50 Mail : client@edilivre.com www.edilivre.com
ISBN ePUB : 9782414452101
Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction, intégrale ou partielle réservés pour tous pays.



Du même auteur
A ux éditions EDILIVRE :
Q uand le diable s'en mêle.
P iège dans les Rocheuses
L es fables de Marco.


REMERCIEMENTS
J e remercie ma voisine Fériel, qui a pris le temps de m'apporter ses conseils et ses corrections.
J e remercie la librairie Presse Clerc à Nantua, de permettre à mes ouvrages de bénéficier de leur formidable support de vente.
J e remercie mon épouse de me laisser du temps libre pour faire vivre mes univers parallèles.
J e remercie le Salon du Livre de Nantua de me permettre de participer à leur magnifique manifestation.


CHAPITRE I
J eudi 21 mars 2019
S olenn arriva à hauteur du restaurant Bellerive. Les indications détaillées données par un passant avaient été claires. Se rendre à la hauteur du restaurant situé le long de la RD 1084, et traverser la route. Quatre marches de pierre à gravir, un portillon de fer à pousser et hop ! Départ du sentier qui s'élance, vertical, en direction du sommet. Dénivelé de cent cinquante mètres au moins avant de laisser l'école d'escalade sur sa gauche, continuer une cinquantaine de mètres et prendre sur la droite. Emprunter un chemin forestier et marcher pendant dix minutes, avant de bifurquer. Un petit sentier tortueux qui monte au travers de noisetiers, buis, chênes et autres feuillus, et arrivée sur la crête. Longer la corniche et arriver au belvédère des Fècles. Ensuite, continuer tout droit en direction de la Colonne et bifurquer à gauche pour redescendre par la route d'Apremont et le sentier des Gardes avant de rejoindre la place Xavier Bichat. Il était 10 heures et un soleil éblouissant irradiait le ciel. En cette fin de mois, exceptionnelle par sa douceur, régnait déjà la promesse d'un printemps précoce.
S olenn avait laissé Dan sur la promenade du lac. Il n'avait pas souhaité l'accompagner, préférant papillonner sur les berges. Dan était l'antithèse de l'effort. Lorsque Solenn lui avait proposé de partir en randonnée sur les crêtes, il avait catégoriquement refusé. Elle n'avait pas insisté. Et puis, il avait comme d'habitude mis en avant d'éternels prétextes, à savoir le manque de forme, le besoin d'être seul pour nourrir son inspiration, entre autres. La veille, les jeunes gens avaient choisi de garer leur camping-car sur l'aire de service aménagée près du lac.
L orsque Solenn arriva au Belvédère, elle vit un attroupement de gens. Elle s'approcha et fut ébahie par la scène qui s'offrait à elle. Un homme de couleur et d'un certain âge se tenait sur le bord du ravin. Solenn s'aperçut avec horreur que ses pieds avaient déjà franchi de moitié la limite de la plateforme rocheuse. La silhouette de l'homme, comme figée par le temps, se découpait dans l'azur du ciel. Éclaboussé de lumière céleste, son regard était planté sur l'horizon. Solenn fendit le petit groupe en maugréant.
— Vous attendez qu'il saute pour filmer ? Non, mais, je n'y crois pas !
— On a essayé d'intervenir, mais il nous a envoyés sur les roses ! Lui répondit une femme.
S olenn s'approcha de l'homme le plus naturellement possible, et se positionna à son côté. D'un ton calme et sans le regarder, elle s'adressa à lui.
— C'est vachement haut. Je me demande comment réagira votre tête quand elle rencontrera ce rocher-là dessous. J'imagine qu'elle explosera comme une pastèque trop mûre. A choisir sa mort, il y a des manières plus douces. A moins que vous ne vouliez satisfaire cette bande de nases qui n'attend que votre saut, pour faire le buzz sur les réseaux sociaux.
— Ta gueule, dégage. Lui souffla l'homme d'un ton rauque et sans daigner la regarder.
— Enchantée. Moi c'est Solenn, je suis bretonne, rousse et chieuse de première. À noter que je pue quand je transpire et que je risque de ressembler à une écrevisse cuite si je m'éternise en plein soleil.
—  Lâche-moi.
— Vous savez quoi ? Je vous propose un deal. On s'arrache d'ici et vous me racontez vos malheurs devant un bon café. Ensuite, on passe la journée ensemble et on parle de tout ça. Et puis, tiens, soyons fous ! Je vous invite dans le meilleur restaurant de la ville. Après, si je n'ai pas réussi à vous démontrer qu'il n'y rien de plus important que la vie, je vous laisserais vous suicider.
L 'homme ne répondit pas. Solenn savait qu'il ne fallait pas qu'elle arrête de parler. Tout en conservant le ton doucereux qu'elle avait choisi d'employer, elle s'était approchée de lui jusqu'à le frôler, mais sans chercher à lui prendre le bras.
— Allez, ne vous donnez pas en spectacle. Vous voyez ces gens ? Ils sont là, à baver d'impatience. Vous n'aurez pas fini de dégringoler, que la vidéo de votre chute tournera en boucle sur les réseaux sociaux. Vous tenez tant que ça à leur faire plaisir ?
L 'homme détourna son regard et la dévisagea. Puis, d'un mouvement hésitant, il recula. Dans son for intérieur Solenn explosa de joie. Elle saisit doucement son bras, et ils s'éloignèrent du vide. Elle l'entraîna loin des badauds, et ils prirent place très en arrière sous un parasol de feuilles de buis.
— Je vous remercie de m'avoir écoutée. Je vous avoue que j'ai eu la peur de ma vie. Pourquoi cette envie de vous tuer ?
L 'homme la fixa longuement de ses pupilles noisette. La soixantaine à première vue, un visage tourmenté à peau noire et une barbe blanche, que surmontait une chevelure rase de même couleur. Des pattes d'oie profondes aux coins des yeux, qui prouvaient que cet homme avait connu des moments heureux, et peut-être aussi beaucoup pleuré. Un front large et puissant surmontait un regard empli de lassitude.
— Qu'est-ce que tu viens foutre dans ma vie ? Demanda-t-il.
— Je pourrais tout aussi bien vous poser la même question. Pourquoi vouliez-vous mettre fin à vos jours ?
— Et qui te dit que c'était mon intention ?
— Bon, ok ! On va mettre cartes sur table. Vous ne me prenez pas pour une conne, parce que je n'en suis pas une. J'ai la conviction profonde que vous étiez à deux doigts de faire cette connerie.
— T'es grave comme meuf, toi. Sérieux, tu crois que j'aurais eu les couilles de me balancer dans le vide ?
— Vous continuez à faire le malin et je vous laisse à vos délires ! Lança Solenn passablement excédée par le ton narquois de l'homme.
— Bon, tu as raison, j'en avais l'intention. Mais je sais pas si j'aurais eu le courage de passer à l'acte.
— Tu parles ! Vous étiez en équilibre précaire. Je vous soufflais dessus et vous faisiez le grand plongeon. Bon, maintenant que nous sommes de vieilles connaissances, peut-être que vous pourriez me dire votre nom ?
— Y'a rien à dire sur moi. Mis à part que ma femme et ma fille ont mis les voiles, et que je suis une sous– merde. Ah oui, tu veux connaître mon nom…Eh bien, tu as devant toi l'immense et incontournable Kossi Bomboka. Ici, tout le monde m'appelle Koss. Je suis Français d'origine Togolaise depuis 1987. Je suis arrivé en France à l'âge de trente ans. J'ai été naturalisé deux ans après mon arrivée. Je suis natif de la ville d'Aného dans le sud-est du Togo. J'ai connu ma femme lors d'une soirée Togolaise à Bezons dans le 9.3 où j'habitais alors. Elle fêtait son diplôme d'aide-soignante. Quand elle a trouvé du boulot à l'hôpital de Nantua, nous nous sommes installés ici. Voilà tu sais tout sur moi.
— Je sais surtout que vous n'avez pas une très haute opinion de vous. Pourquoi ?
— Laisse tomber, j'ai pas envie d'en parler.
— J'attends une réponse à ma question.
— Putain…Je crois que j'aurais dû sauter.
—  Alors ?
— Puisque tu veux tout savoir, sache que je me suis comporté comme un salaud depuis ma plus tendre enfance. Je ruine la vie des gens, c'est ma spécialité.
S olenn le fixait sans rien dire, mais Koss lut dans son regard qu'elle en attendait encore plus.
— Tu vois pas que ça me fait chier de parler de ça ? Ça va t'avancer à quoi d'en savoir plus ?
— Le fait d'être conscient de votre mauvais comportement, c'est déjà une résurrection. Continuez.
— Résurrection, alors que je suis aux portes de la mort ? Tu tombes bien, j'aurai bientôt besoin d'une bonne sœur. Comment c'est ton nom déjà ?
—  Solenn.
— C'est vrai que c'est un putain de nom bizarre. C'est vrai que tu pues quand tu transpires ?
— Oui, les roux possèdent une peau très spéciale. Mais, c'est tout ce que vous avez retenu de mon laïus ? Tant que vous y êtes, n'oubliez pas que je suis bretonne et chieuse. Et puis, si vous pouviez m'épargner votre vocabulaire grossier, je vous en serais reconnaissante.
— Dommage pour toi, c'est ma façon de parler. J'ai pas été élevé par des bourgeois comme toi.
S olenn comprit qu'il lui faudrait plus de temps pour lui arracher des confidences. Elle se sentait investie d'un devoir suprême. Faire en sorte qu'il ne recommence pas à attenter à sa vie. Elle ne connaissait pas ce type et rien n'aurait changé pour elle, s'il était appelé à disparaître, mais pas comme ça. Il voulait en finir avec la vie et il y arriverait sans doute une autre fois, mais cela ne se produirait pas en sa présence. Elle lança un regard circulaire et elle vit que le groupe de personnes avait disparu. Elle se leva, épousseta son jean, et d'un doigt pointé en direction du soleil, s'adressa à l'homme resté assis.
— Vous voyez ce soleil ? Eh bien, grâce à ses flammes notre planète existe. Vous possédez en vous cette même flamme et il faut l'entretenir pour qu'elle ne s'éteigne pas. La vie est un cadeau que le Ciel vous a fait, et seul le Ciel a le pouvoir de vous la reprendre. Vous comprenez ?
— T'es vraiment une

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