Elle est morte à 11h11
215 pages
Français

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Elle est morte à 11h11 , livre ebook

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Description

25 juillet 1988. Sophie se rend au sommet du mont Royal pour rejoindre une bande d’amis. Le lendemain matin, elle y est retrouvée morte. Les enquêteurs concluent à un accident, mais les proches de Sophie n’y croient pas. Surtout pas Isabelle, sa meilleure amie.
Vingt-trois ans plus tard, Isabelle ressent un grand vide. Ni Jonathan son amoureux, ni ses trois beaux enfants, ni sa passion pour la danse n’arrivent à combler ce manque chez elle. Sa sœur Florence et Jonathan remuent ciel et terre pour qu’Isabelle trouve enfin la paix.
Et pendant ce temps, des rumeurs de réouverture d’enquête circulent. La mort de Sophie ne serait pas qu’un bête accident ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 novembre 2020
Nombre de lectures 1 235
EAN13 9782925014997
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Anne Grondines
 
 
 
 
Elle est morte à 11 h 11
 
 
 
Roman
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
À mes parents,
qui m’ont transmis le bonheur de lire .

 
 
 
Chapitre 1
 
 
 
— Quoi, neuf heures douze ? s’étonna Florence, en fixant son radio-réveil.
Après s’être débattue et finalement dépêtrée de ses draps, elle se retrouva étendue au sol. Sa chute avait dû se faire bruyamment puisque Philip, du rez-de-chaussée, lui avait crié :
— Déjà levée ?
Déjà ? Il a bien dit déjà ? Et ce fut ce tout petit mot, déjà , qui ramena Florence à la réalité. C’était samedi, jour de congé. Elle pouvait respirer.
— Va prendre une douche et je t’en promets, ma jolie !
Quoi, déjà sur le mode séduction ? Il ne perd pas de temps, celui-là.
— J’essaie du nouveau, ce matin !
Pas tout à fait réveillée encore, Florence n’était pas certaine de bien suivre Philip. Elle enfila sa robe de chambre et lui cria :
— Tu vas trop vite pour moi, Don Juan !
— Don Juan ? Merci pour le compliment !
Florence arriva au rez-de-chaussée et fut étonnée de voir tant de désordre dans la cuisine.
— Quoi, tu es déjà aux fourneaux ? Tu avais plutôt l’air de celui qui voulait retourner au lit.
Philip comprit que sa dulcinée n’avait pas encore les idées claires, qu’elle mélangeait tout et qu’elle n’avait absolument rien saisi de ses propos. Il décida de lui verser une tasse de café sur-le-champ, c’était urgent !
— Merci, chéri !
— Tu veux savoir ce que j’essaie de nouveau  ?
Et sans attendre de réponse, Philip se lança dans la lecture de sa recette de crêpes aux bleuets à l’ancienne, et en anglais puisqu’il s’agissait de celle de sa mère.
— Bon, tu me rassures, lui répondit Florence.
— Tu as faim à ce point ?
— Non, je croyais que tu me faisais des avances avec tes demandes de douche et tes promesses de nouveauté, lui répondit-elle en le regardant de ses beaux grands yeux.
— Désolé, mais ce sont nos estomacs qui me préoccupent pour l’instant. Quoique…
— Quoique ?
— Quoique mes crêpes d’antan vont peut-être nous émoustiller les sens !
—  Je ne suis pas contre, gourmandise et luxure, c’est un très beau programme. Tu sais, Phil, tu es un beau mec, mais avec ce tablier, tu es drôlement sexy.
— Ayoye, une chance que ma mère ne t’entend pas !
— En effet, répondit Florence tout en cherchant à détacher le tablier de Philip.
— Qu’est-ce que tu fabriques, là ? Veux-tu inverser l’ordre de notre programme matinal ?
— Ça ressemble à ça, acquiesça Florence, coquine.
Les deux amoureux n’eurent pas le temps d’échanger un seul baiser que le cellulaire de Philip vibra sur la table de cuisine.
— Quand on parle du loup, devina Florence. Eh, t’as vu ? Elle prend soin de t’appeler sur ton cellulaire et pas sur le téléphone de la maison !
— Exact, confirma Philip, après avoir vu sur l’écran de son appareil les mots Mom Dad.
En bon fils qu’il était, Philip prit l’appel. Pendant qu’il discutait avec sa mère Emma, Florence décida de s’installer devant l’ordinateur portable, posé sur la table, afin de lire les nouvelles du jour, tout en sirotant son café. Elle garda toutefois une oreille à ce que disait Philip pour finalement en déduire qu’une nouvelle obligation familiale s’annonçait.
— Cinq heures ? Oui, maman. Oui, oui, on se voit demain. C’est ça, au revoir !
Florence avait tout compris, la soirée de dimanche serait consacrée à sa belle-famille, encore une fois. Philip devina la déception de sa douce moitié et l’entraîna aussitôt à l’étage des chambres. Mieux valait se changer les idées tout de suite !
*
Tout ce que Florence aimait de son avocat de mari, façon de dire puisqu’elle n’était pas vraiment mariée, venait de défiler sous ses yeux. Comme dans un clip. Sa bonne humeur qui était presque toujours au rendez-vous. Sa générosité. Le bonheur des autres suffisait bien souvent à faire le sien. Son charme.
Nul n’étant parfait, Philip avait bien sûr ses petits travers. L’ordre et les tâches ménagères ne semblaient pas faire partie de ses habitudes ni même de son vocabulaire. Jour après jour, ses chaussettes, caleçons, chemises et pantalons continuaient à servir de tapis au plancher de la chambre à coucher, au grand dam de la designer de mode et « acheteuse officielle » de ses vêtements qu’était Florence. Qui plus est, ce désordre jurait terriblement avec l’ameublement et la décoration à la fois épurés et modernes qu’ils s’étaient donné la peine de créer pour leur nid d’amour.
Heureusement, force était d’avouer que quand venait le temps de cuisiner, notre homme ne laissait pas sa place. C’était d’ailleurs lui qui mitonnait la presque totalité des repas de la maison.
Bref, Florence était une femme comblée. Jamais, dans le passé, elle n’aurait cru vivre autant de complicité et d’harmonie avec un homme. Ses quelques années de boulot comme mannequin à la fin de l’adolescence lui avaient révélé bien de la superficialité dans ses relations, tant avec ses consœurs qu’avec certains hommes. Autour de ces belles et jeunes femmes, la gent masculine rodait, attirée par leurs fraîches et charmantes compagnies. Mais heureusement, aux yeux de Florence, il y avait les autres. Des exceptions. Comme Sébastien.
Florence avait rencontré Sébastien dans les coulisses des défilés de mode. Il s’y était trouvé à titre de jeune designer. Rapidement, elle avait eu envie de le rencontrer. Ce fut en osant lui présenter son portfolio d’étudiante en design de mode qu’elle avait pu l’approcher. Florence et Sébastien s’étaient immédiatement plus et étaient rapidement devenus un couple. Mais seulement pendant quelques mois, car Sébastien n’avait pu continuer.
Issu d’une famille aux valeurs on ne peut plus traditionnelles, Sébastien n’avait pas été encouragé à écouter sa différence. Son choix de faire des études en design de mode avait été un premier geste d’émancipation de sa part et du reste, fortement contesté par ses parents. Certes, avec Florence, il avait partagé une grande passion pour la création de mode, mais sur le plan personnel, il avait compris que ce qu’il ressentait pour elle relevait davantage de l’amitié que de l’amour. Une grande amitié. Ce qu’il n’avait osé s’avouer pendant des années lui avait alors sauté en pleine figure ! Avec un courage enfin trouvé, Sébastien était « sorti du placard » et avait dû avouer à sa douce qu’il était de plus en plus attiré par les hommes. Un coup dans le plexus pour Florence ! Blessée dans son amour-propre, frustrée de n’avoir su reconnaître la vérité, elle avait dû passer par-dessus son orgueil pour arriver à tourner la page.
Heureusement, tout ne demeura pas noir entre eux, bien au contraire. Florence et Sébastien restèrent non seulement de bons amis, mais devinrent, peu après, des collègues de travail. Sébastien offrit son soutien à Florence afin qu’elle puisse démarrer sa ligne de vêtements et par la suite, sa boutique. Ils ne purent se passer l’un de l’autre, professionnellement parlant. Sébastien avait parfaitement compris que Florence disposait de tout ce qu’il fallait pour réussir : de la détermination, du cran et du talent. Beaucoup de talent ! Dès la création de la boutique Florence , Sébastien fit le choix, avec humilité, de devenir son bras droit et son associé.
***
— Maman ! Maman  !
— Oui, j’arrive, mes trésors  !
— Un Léon 1   !
— Encore un Léon  ?
— S’il te plaît ! supplièrent en chœur les jumelles.
— Bon, mais demain soir, on change d’histoire, d’accord ?
— D’ac-cord, répondirent-elles.
— Oh, mais j’y pense, demain, c’est votre père qui racontera l’histoire, moi je ne serai pas là.
— Non, maman, je ne veux pas que tu partes, lui dit Léa en pleurnichant.
— Je vais voir votre tante Florence, elle m’a invitée pour une soirée de filles. Juste elle et moi.
— Pourquoi ? lui demanda Alice, tout attristée.
— Comme pour vous deux, les filles, pour se raconter des tas d’histoires. Il me semble que vous êtes bien placées pour comprendre ça !
Alice et Léa ne répondirent pas à leur mère, elles firent la moue tout en se collant chacune à l’un de ses bras. Ce contact leur était si agréable et r

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