Emma Morison en Ecosse
170 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
170 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Emma Morison n’est pas une psychiatre ordinaire. Elle mène de dangereuses enquêtes policières. Elle vit et possède un cabinet de psychiatre dans la ville d’Olympia dans l’État de Washington d’Amérique. Ses amies les plus fidèles sont Angela, Kathy et Jessica. Dans les Alpes suisses, Emma Morison a investigué sur des personnes disparues. En Toscane, elle a résolu une énigme spéciale. Au Japon, elle a découvert une secte éco-terroriste. En Ecosse, invitée à un mariage qui tourne à la tragédie, elle vivra dans un château hanté. Dans cette nouvelle aventure, elle s’attaque à des crimes sanglants, à des décapitations.

Informations

Publié par
Date de parution 18 octobre 2018
Nombre de lectures 5
EAN13 9782312055794
Langue Français

Extrait

Emma Morison en Ecosse
Noëlle Ribordy
Emma Morison en Ecosse
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2017
ISBN : 978-2-312-05579-4
Mes sincères remerciements vont :
À ma fille Eléonore, professeure, ma première lectrice et conseillère.
À Jean-Jacques Michelet, journaliste pour ses précieux conseils.
Au pays de sa Majesté, l’air était aussi maussade que le visage renfrogné de la reine qui déambulait sur la pelouse parfaitement entretenue de son château en Ecosse. L’image d’Epinal relayée par les journaux et TV du monde entier était bien ancrée dans les croyances populaires.
Et pourtant contrairement à l’adage très spécial et incompréhensible pour toute personne étrangère à l’Angleterre : « il pleut des chats et des chiens », le ciel du Royaume-Uni, en ce jour de septembre était d’un bleu royal.
Après être descendues de l’avion à l’aéroport d’Edimbourg, en provenance des États-Unis, Emma Morison, accompagnée de Kathy, se dirigea vers la voiture de location garée sur le grand parking situé à proximité du tarmac.
Kathy, avec sa coupe de cheveux à la garçonne qui lui seyait si bien, regardait autour d’elle et découvrait ce nouveau continent, avec des lacunes géographiques évidentes, comme toute Américaine qui se respecte. Elle avait répondu à une invitation qui ne se refusait pas, car elle aimait les châteaux et les légendes. Le Royaume-Uni lui offrait des châteaux plus qu’il n’en fallait et surtout une icône, la princesse Lady Di.
Kathy avait proposé aux inséparables amies d’Olympia, Angela, avocate à la cour, Jessica, chirurgienne à l’hôpital régional et bien sûr Emma Morison de l’accompagner dans ce voyage. Seule la psychiatre Emma répondit présent sans connaître exactement le but de cette pérégrination. La célébration d’un mariage aurait lieu en Ecosse fut la réponse laconique de Kathy.
En route pour Edimbourg , à vive allure, cheveux au vent, Kathy pilotait la voiture décapotable avec une inconscience qui donnait des sueurs froides à Emma . La conduite à gauche au Royaume - Uni pour les sujets de sa majesté restait une banalité qui pouvait devenir un vrai danger pour tout étranger peu habitué à ces coutumes.
Kathy ne se souciait pas de cette bizarrerie. Elle fonçait avec l’audace d’une conductrice chevronnée certes, mais avec beaucoup de culot et risquait l’accident à chaque instant. Et en plus, bavarde comme une pie, elle racontait et déroulait le fil de sa vie n’omettant aucun détail du plus banal au plus piquant. Emma Morison l’écoutait avec attention, tout en disciplinant ses longs cheveux décoiffés par l’air vivifiant du pays. Puis une image s’interposa entre elle et le paysage qui défilait. Un serrement au cœur la saisit à l’évocation des moments passés avec Hiro Mistubishi, son amant du Pays du Soleil levant. L’éloignement ne contribua pas à l’apaisement de ses sentiments. Ils étaient aussi vifs et intenses que lors de leur séparation à Tokyo. La mission qu’elle avait menée au Japon avait laissé des traces et elle se demandait si Kathy, qui avait eu une relation amoureuse avec Hiro, ressentait la même émotion qu’elle. Sa réflexion fut interrompue par l’interpellation de Kathy :
– Emma, j’ai besoin d’une consultation.
Surprise, la psychiatre tourna la tête vers Kathy. Son air sérieux tranchait avec la mine espiègle et souvent ironique qu’elle présentait habituellement. Et, tout de go, Kathy lui annonça :
– Je suis attirée par les filles, Docteure.
Emma resta figée un instant sur son siège. Était-ce de la provocation ?
– Je ne plaisante pas.
Le trouble d’Emma s’estompa et laissa la place à son professionnalisme, mais elle se demanda si le lieu, en l’occurrence une autoroute, était propice à entamer une discussion sur un sujet aussi personnel. Kathy s’aperçut de son embarras et la rassura :
– Ne crains rien, j’ai de bonnes aptitudes de pilote automobile. Le GPS est installé, je conduis les yeux fermés.
Kathy éclata de rire sur son trait d’humour.
Emma Morison se demanda comment elle allait aborder cette analyse avec son amie qu’elle connaissait depuis l’enfance, qu’elle semblait bien connaître avant cette déclaration. Les patients qui se sont présentés à son cabinet pour être traités sur le sujet de l’homosexualité avaient reçu de sa part des conseils avisés et il n’en saurait être autrement pour Kathy. Même si des liens d’amitié très forts les unissaient, son approche d’analyste devait être rigoureuse en tous les cas.
– Ne me fais pas la morale, Emma . Sur ce point-là j’ai donné. Avant de t’avouer mon penchant pour les femmes, j’en ai parlé à mon confesseur, le Père Petterson . Il m’a fait le discours éculé des religieux outrés sur les déviances sexuelles. Sa mise en garde contre ces amitiés particulières a été menaçante à un tel point que je fais des cauchemars. Je le cite : « Ma fille, la colère de Dieu s’abattra sur toi, pauvre pécheresse, tu conduis l’humanité à sa perte »,
– Tu parles du même Père Petterson qui nous confessait lorsque nous étions enfants et adolescentes ? Tu aurais pu choisir quelqu’un d’autre. Le Père Petterson nous connaît bien, car il nous donnait des cours de religion. Il était d’un abord froid et austère avec les paroissiens qui fréquentaient son église et les tançait vertement. Nos amies Jessica, Angela et nous-mêmes allions régulièrement lui raconter nos péchés. Tu t’en souviens, précisa Emma à Kathy. Avant d’entrer dans le confessionnal, nous mettions au point la liste de nos péchés.
– Oui, oui, même un jour il était furibond à l’énoncé de mes fautes. J’ai dû dépasser les bornes. Le Père Petterson m’a réprimandée : « Tu racontes des sornettes. Tu blasphèmes, Kathy, fous-le camp d’ici et que je ne t’y reprenne plus ». Et, encore aujourd’hui, même si mes amitiés ne sont pas très catholiques, j’ai passé l’âge des sermons, n’est-ce pas, Emma ?
– Tu t’es adressée à la mauvaise personne. Le Père Petterson n’est pas l’homme d’église le plus ouvert. Comme nous faisions partie de la communauté minoritaire catholique, la tradition était de participer aux messes et à l’enseignement religieux dispensé par le Père Petterson. Ses idées étaient très strictes. Avec l’âge, il ne s’est pas amélioré, selon les dires de certains de ses paroissiens. Il raillait la nouvelle orientation de l’Eglise et avait un profond mépris pour les initiateurs du Concile du Vatican.
Kathy regarda Emma d’un œil interrogateur.
– Où veux-tu en venir ?, lui dit-elle tout en étant plus attentive à la circulation assez fluide de cette matinée.
– Grâce au Concile du Vatican les progressistes furent satisfaits de l’élan de modernisme que l’Eglise prenait tandis que les traditionalistes tels que le Père Petterson enrageaient. La nouvelle doctrine en lieu et place de condamner sévèrement les mœurs de la société penche plutôt pour la miséricorde. Sa colère s’amplifiait à l’encontre des traîtres de l’Eglise de St - Pierre . Il a eu une petite satisfaction, car l’Eglise rejetait la sexualité hors mariage et considérait la liberté sexuelle dangereuse. Pour l’Eglise , le plaisir charnel est malsain. La relation physique entre un homme et une femme doit se faire pour la conception d’un enfant et non pour le plaisir sexuel de chacun. Et toi Kathy , tu révèles au Père Petterson ton homosexualité.
– Avec tes explications, la lumière commence à jaillir, répondit Kathy mi-figue, mi-raisin. Je commets donc un grave péché, le péché de la chair.
– Cela ne fait aucun doute pour le Père Petterson. Tu aurais dû t’adresser directement à moi.
Un air de gravité s’afficha sur le visage de Kathy :
– À toi, mon amie, ma sœur de cœur à qui je confiais mes aventures, mes histoires d’amour d’ici et d’ailleurs.
– Tu veux parler de Hiro Mistubishi. Emma trouva le courage de citer le nom de son amant, l’ex de Kathy.
– Tout cela me semble si loin et le souvenir de ces liaisons ont le goût sucré du fruit défendu que j’ai croqué à pleines dents, consciente du plaisir que cela me procurait. Peut-on me qualifier de fille légère, de femme inconstante ?
– Je ne suis pas le Père Petterson . Il a soi-disant pour mission de sauver les âmes mais il ne manque pas l’occasion d’enfoncer le clou de la culpabilité pour détenir la destinée des pécheurs entre ses mains.
Débarrassée du remords qui la tourmentait au sujet de sa relation avec Hiro, le sismologue réputé du Japon, Emma était heureuse de constater que les anciennes relations amoureuses de Kathy n’étaient qu’une joyeuse parenthèse dans sa vie. Ainsi, elle recevrait

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents