En pleine rue suivi de L évadé du bagne et de L expédition
13 pages
Français

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En pleine rue suivi de L'évadé du bagne et de L'expédition , livre ebook

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Description


En pleine rue

Un couple au bord de la rupture se déchire, mais comme le divorce est inenvisageable, la femme commence à réfléchir à une méthode plus... radicale !



L'évadé du bagne

Richard Ransom, le célèbre patron multimillionnaire, voit les actions de son groupe chuter. Il monte une folle opération de communication sous la forme d'une expédition en Amazonie afin de relancer ses affaires.

L'expédition

Un brillant chimiste travaillant pourtant dans une multinationale pétrolifère apporte la preuve des risques de cancer liés au diesel. Il présente son dossier à son plus vieil ami, un journaliste en vue. C'est sans compter avec la raison d'état...





Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 mai 2013
Nombre de lectures 7
EAN13 9782823808100
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

couverture
Gérard Moss

En pleine rue
suivi de
L'évadé du bagne
et de
L’expédition

images

En pleine rue

Peut-être s’étaient-ils aimés, autrefois, au début, mais c’était bel et bien fini. Désormais, le couple Coulommiers-Delcourt se détestait. Ils n’avaient pas d’enfants mais beaucoup de biens qui appartenaient pour l’essentiel à Monsieur. Un appartement à Paris avec vue sur le Bon-Marché. Une maison dans la baie d’Arcachon. Un chalet dans les Alpes. Une vieille bâtisse dans le Lubéron. Et sans doute aussi, quelque part dans Paris, une garçonnière que Monsieur avait achetée en douce, pour le seul plaisir de lui faire un enfant dans le dos.

Ils auraient pu divorcer. Ils auraient divorcer. Mais il y avait un lien d’argent entre eux ; un fil impossible à trancher à l’amiable, dont Monsieur Delcourt abusait pour rendre sa femme folle. C’était sa manière de garder l’ascendant sur elle, de lui rendre la monnaie de sa pièce, de répondre au ton condescendant qu’elle employait à son égard. « Je suis sûre que tu n’as même pas de maîtresse, lui avait-elle dit un jour. Tu n’intéresses personne, même avec ton fric. »

Madame Coulommiers, elle, avait un amant. Un beau divorcé que son ex avait tellement saigné qu’il devait désormais se contenter d’un petit quatre-pièces face au jardin du Luxembourg. C’est là que les amants se retrouvaient parfois aux beaux jours, près du jardin anglais, à l’ombre des marronniers. Ou bien à la Coupole, les midis de pluie. Mais c’est dans le lit de son amant – acheté en hâte chez Conran après que son épouse est partie en emportant tout –, que Madame Coulommiers décida d’en finir une bonne fois pour toutes avec son mari.

Monsieur Delcourt fut sensible au changement d’attitude de son épouse sans en être dupe cependant. Elle lui souriait de temps à autre – sourires forcés qui ressemblaient à des grimaces, rentrait plus tôt, se couchait plus tard, ne faisait pas tout pour le fuir, accepta un soir de désœuvrement de regarder la finale de La nouvelle star, après quoi ils firent l’amour en ricanant chacun de leurs côtés. « Tu vas crever ! » lui disait-elle à travers ses paupières mi-closes. « Tu peux toujours y croire », lui répondait-il, le visage dans son cou.

Monsieur Delcourt connaissait l’amant de sa femme. Les deux hommes s’étaient croisés devant l’ascenseur, le mari lui avait même tenu la porte. C’est seulement lorsqu’il avait retrouvé sa femme échevelée et rouge que Monsieur Delcourt avait fait le lien. Il avait alors tâché de fixer dans son esprit le visage de cet homme, un grand brun aux allures de chirurgien ou d’avocat, pour lui casser un jour la gueule, peut-être, ou au moins lui cracher dessus son mépris.

Aussi, quelle ne fut pas sa surprise de reconnaître un soir, sur le trottoir d’en face, l’amant de sa femme, faussement occupé à téléphoner, et ce, juste avant d’échapper à un curieux incident. Oui, il en avait vraiment été moins une pour que Monsieur Delcourt se prenne sur le crâne une jardinière mal fixée qui aurait pu le tuer. C’était un accident. L’appartement d’où le pot avait chu n’était plus habité depuis des mois. Alors à qui l’amant de Madame Coulommiers avait-il fait signe avec son téléphone portable ?

Une autre fois, c’est une bande de voyous qui le coinça du côté de Belleville – un mystérieux client lui ayant donné rendez-vous dans ce quartier à forte mixité sociale – pour lui dérober son argent et voler sa voiture. Et alors qu’il leur avait jeté son portefeuille épais de billets et les clefs de sa Rover en disant, la voix déformée par la peur, « Servez-vous ! », les jeunes avaient continué en brandissant leurs couteaux : « On va te saigner gros porc ! » Les flics étaient arrivés miraculeusement mettant les voleurs en fuite. Coïncidence ? « Certainement pas ! » avait conclu Monsieur Delcourt en voyant s’éloigner l’amant de sa femme dans une grosse voiture.

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